Nous posons nos valises au complexe les Filaos où l’ambiance est colorée quoique timide, à la différence de bien d'autres complexes. La raison est simple, selon Ibrahima SARR Directeur Général des Hôtels Filaos & Saly Hotel : « notre complexe est un "tour operator" exempté pour le moment, de la mesure des visas biométriques. Mais à vous dire vrai, le tourisme se porte très mal à Saly, surtout durant l'année 2013. Les réceptifs hôteliers d’une manière générale, arriveront à réaliser le TO (Taux d’occupation) annuel de 50%. Cependant, il est vrai que 3 ou 4 hôtels dans la station sortront la tête de l’eau. »
D’une manière personnelle, ajoute t-il, « le visa biométrique ne nous concerne pas car, les « Tours Opérateurs sont exemptés pour le moment et nous en faisons partie. Cependant, c’est une mesure très contraignante tant de par son application que de par son coût, parce que la destination Sénégal est déjà considérée comme chère, par nos clients. Pour cela, je reste persuadé que cette mesure de visa biométrique causera plus d'impacts négatifs sur le tourisme Sénégalais, que l’on ne peut imaginer. Aussi nous sommes toujours dans l’impasse, et l’exonération qui a été accordée aux Tours Opérateurs prend fin à la fin de l’année 2014. »
Même son de cloche chez Doudou Gnagna Diop un expert en tourisme durable et promoteur en écotourisme rencontré dans un café de la place : « concernant le visa, je reste sur mon appréciation datant du début des revendications. Je suis citoyen, républicain. La loi a été votée et les acteurs ont manifesté leur désaccord, malgré cela la loi a été promulguée et appliquée, donc je m’abstiens de tout commentaire là-dessus. Ce qu’il faudra retenir est que le Sénégal vit aussi de son tourisme et que le touriste prend ses vacances sans aucune contrainte et voyage là ou son budget lui permet de satisfaire ses loisirs.»
D’une manière personnelle, ajoute t-il, « le visa biométrique ne nous concerne pas car, les « Tours Opérateurs sont exemptés pour le moment et nous en faisons partie. Cependant, c’est une mesure très contraignante tant de par son application que de par son coût, parce que la destination Sénégal est déjà considérée comme chère, par nos clients. Pour cela, je reste persuadé que cette mesure de visa biométrique causera plus d'impacts négatifs sur le tourisme Sénégalais, que l’on ne peut imaginer. Aussi nous sommes toujours dans l’impasse, et l’exonération qui a été accordée aux Tours Opérateurs prend fin à la fin de l’année 2014. »
Même son de cloche chez Doudou Gnagna Diop un expert en tourisme durable et promoteur en écotourisme rencontré dans un café de la place : « concernant le visa, je reste sur mon appréciation datant du début des revendications. Je suis citoyen, républicain. La loi a été votée et les acteurs ont manifesté leur désaccord, malgré cela la loi a été promulguée et appliquée, donc je m’abstiens de tout commentaire là-dessus. Ce qu’il faudra retenir est que le Sénégal vit aussi de son tourisme et que le touriste prend ses vacances sans aucune contrainte et voyage là ou son budget lui permet de satisfaire ses loisirs.»
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« Tourisme décadent »
Le lancement de la saison touristique, le 29 novembre 2013, par le Président de la République lui-même, avait été perçu comme un acte fort salué par tous les professionnels et même les touristes. Mais la suite dans la gestion du tourisme par le régime actuel ne convainc pas les acteurs. Il déçoit plutôt de l’avis d’Ibrahima Sarr : « Le Chef de l’Etat qui, convaincu que le tourisme est un secteur stratégique porteur de croissance et efficace pour la lutte contre la pauvreté, avait décliné un ensemble de mesures qui répondaient parfaitement aux préoccupations des professionnels du secteur. Vous comprendrez qu’en tant que professionnels, nous avions de légitimes raisons d’être optimistes. Force est de constater que dix mois après, la Station de Saly, reste plombée par son environnement et les facteurs bloquants la destination Sénégal en général » Et d’énumérer les problèmes relatifs à l’environnement : insalubrité, érosion côtière, déforestation, plan d’occupation des sols anarchique, etc… ». Mais aussi argue t-il, « une absence de plage pour un tourisme dit balnéaire, un déficit d’image (promotion, manque de visibilité), un renchérissement du coût de la destination, le vieillissement des réceptifs, et enfin les coûts énergétiques exorbitants (absence d’application de tarifs préférentiels sur l’eau, l’électricité, le gaz….) »
Autant de facteurs bloquants le tourisme dont il a fait part au nouveau ministre en charge du secteur. Une correspondance à laquelle le ministre a répondu positivement ajoutera-t-il. Mais qu'en sera-t-il des mesures à prendre? Équation à mille inconnues.
Notre autre interlocuteur, Doudou Gnagna Diop, semble lui aussi partager les mêmes manquements retracés dans la station balnéaire. Même si selon lui, le débat doit être posé autrement : « A mon avis, le cas de Saly doit être reconsidéré autrement en terme de pôle d'attraction et de promotion, sa capacité de charge étant dépassée depuis belle lurette et aujourd'hui les investissements qui s'y passent sont confondus. Il y manque de lisibilité et de visibilité en terme de produit balnéaire. Le tourisme ne doit pas être accessible seulement aux visiteurs, mais aussi aux populations des terroirs d'accueil. »
Une façon pour lui d’inviter l’Etat à changer de fusil d’épaule et considérer autrement sa politique touristique. « A mon avis, avant de parler de politique touristique, il faut remonter à la source.
Quelle était la feuille de route établie et l'option choisie? Où sont passées les textes et lois? S’il y en a eu et il me semble que l'idée du tourisme responsable a déjà été suggérée, un tourisme qui valorise nos ressources humaines et naturelles, tout en créant des ressources additionnelles, un tourisme où le sénégalais y trouve sa place et son rôle et qui respecte nos traditions et mœurs. C'était tout ce qui a fait les temps forts de notre secteur et le Sénégal a pu ainsi asseoir sa notoriété dans l'espace de la sous-région. En ces temps là, notre pays était envié par tous ses concurrents. Le Sénégal a eu un glorieux passé touristique, certains ne diront pas le contraire. »
Avant de poursuivre, « je ne voudrais cependant me laisser aller au pessimisme, parce qu’étant de nature optimiste. Mais il va falloir réglementer rigoureusement le tissu sectoriel, si nous souhaitons aller de l'avant. Il va falloir par exemple, lutter fortement contre les dégradations du sol, l'envahissement de nos terres, les dumping sociaux dans la profession, la concurrence déloyale pratiquée par certains et sous une forme hors la loi, la dévalorisation des nationaux et des espaces écologiques, asseoir une politique du tourisme social intérieur et opérer un zoning afin d'arriver à une meilleure distribution, une meilleure gestion de partage des ressources entre l'Etat, les acteurs et les populations locales et enfin sauvegarder l'héritage, notre patrimoine. »
Le Président du mouvement citoyen, le Front Social du Tourisme (Fst) de continuer en insistant sur la nécessité d'une réflexion centrée sur la notion d'accessibilité qui pourra nous mener à affirmer que le tourisme ne doit pas être accessible seulement aux visiteurs, mais aussi aux populations des terroirs d'accueil qui doivent avoir accès à leurs propres ressources et en bénéficier, ce qui conduit naturellement à la définition du tourisme réducteur de pauvreté et à la pratique du tourisme responsable. Il est plus qu'impératif pour le Sénégal, de démocratiser les vacances et tendre vers l’ancrage du tourisme pour tous! » avisera-t-il.
Mais de l’avis général, pour ce qui est des moyens à mettre en place par l’Etat pour mieux définir sa politique touristique, la réponse réside dans la concertation avec les professionnels, et la création d’un cadre approprié. « Vous savez, au Sénégal ce ne sont pas les experts qui manquent, c’est surtout l’application des recommandations qui fait défaut. Par exemple, depuis mars 2012, deux Premiers Ministres ont été changés, deux Conseils interministériels sur le Tourisme tenus, et pourtant il y a un document que je trouve très bien fait, qui s’appelle « plan de relance du tourisme »; pour moi il suffit de l’appliquer à 75%, et notre tourisme redécollera » prophétise Ibrahima Sarr, qui finit sur une supplique puisqu'il enjoint le chef de l’Etat à aider à la construction de brise-lames sur le littoral de Saly, car à terme révèle t-il, c’est la fermeture totale des hôtels du Teranga Saly à l’Hôtel Royal, 8 donc au total, sans compter la disparition du Village traditionnel Saly- Koulang.» A bon entendeur!
Autant de facteurs bloquants le tourisme dont il a fait part au nouveau ministre en charge du secteur. Une correspondance à laquelle le ministre a répondu positivement ajoutera-t-il. Mais qu'en sera-t-il des mesures à prendre? Équation à mille inconnues.
Notre autre interlocuteur, Doudou Gnagna Diop, semble lui aussi partager les mêmes manquements retracés dans la station balnéaire. Même si selon lui, le débat doit être posé autrement : « A mon avis, le cas de Saly doit être reconsidéré autrement en terme de pôle d'attraction et de promotion, sa capacité de charge étant dépassée depuis belle lurette et aujourd'hui les investissements qui s'y passent sont confondus. Il y manque de lisibilité et de visibilité en terme de produit balnéaire. Le tourisme ne doit pas être accessible seulement aux visiteurs, mais aussi aux populations des terroirs d'accueil. »
Une façon pour lui d’inviter l’Etat à changer de fusil d’épaule et considérer autrement sa politique touristique. « A mon avis, avant de parler de politique touristique, il faut remonter à la source.
Quelle était la feuille de route établie et l'option choisie? Où sont passées les textes et lois? S’il y en a eu et il me semble que l'idée du tourisme responsable a déjà été suggérée, un tourisme qui valorise nos ressources humaines et naturelles, tout en créant des ressources additionnelles, un tourisme où le sénégalais y trouve sa place et son rôle et qui respecte nos traditions et mœurs. C'était tout ce qui a fait les temps forts de notre secteur et le Sénégal a pu ainsi asseoir sa notoriété dans l'espace de la sous-région. En ces temps là, notre pays était envié par tous ses concurrents. Le Sénégal a eu un glorieux passé touristique, certains ne diront pas le contraire. »
Avant de poursuivre, « je ne voudrais cependant me laisser aller au pessimisme, parce qu’étant de nature optimiste. Mais il va falloir réglementer rigoureusement le tissu sectoriel, si nous souhaitons aller de l'avant. Il va falloir par exemple, lutter fortement contre les dégradations du sol, l'envahissement de nos terres, les dumping sociaux dans la profession, la concurrence déloyale pratiquée par certains et sous une forme hors la loi, la dévalorisation des nationaux et des espaces écologiques, asseoir une politique du tourisme social intérieur et opérer un zoning afin d'arriver à une meilleure distribution, une meilleure gestion de partage des ressources entre l'Etat, les acteurs et les populations locales et enfin sauvegarder l'héritage, notre patrimoine. »
Le Président du mouvement citoyen, le Front Social du Tourisme (Fst) de continuer en insistant sur la nécessité d'une réflexion centrée sur la notion d'accessibilité qui pourra nous mener à affirmer que le tourisme ne doit pas être accessible seulement aux visiteurs, mais aussi aux populations des terroirs d'accueil qui doivent avoir accès à leurs propres ressources et en bénéficier, ce qui conduit naturellement à la définition du tourisme réducteur de pauvreté et à la pratique du tourisme responsable. Il est plus qu'impératif pour le Sénégal, de démocratiser les vacances et tendre vers l’ancrage du tourisme pour tous! » avisera-t-il.
Mais de l’avis général, pour ce qui est des moyens à mettre en place par l’Etat pour mieux définir sa politique touristique, la réponse réside dans la concertation avec les professionnels, et la création d’un cadre approprié. « Vous savez, au Sénégal ce ne sont pas les experts qui manquent, c’est surtout l’application des recommandations qui fait défaut. Par exemple, depuis mars 2012, deux Premiers Ministres ont été changés, deux Conseils interministériels sur le Tourisme tenus, et pourtant il y a un document que je trouve très bien fait, qui s’appelle « plan de relance du tourisme »; pour moi il suffit de l’appliquer à 75%, et notre tourisme redécollera » prophétise Ibrahima Sarr, qui finit sur une supplique puisqu'il enjoint le chef de l’Etat à aider à la construction de brise-lames sur le littoral de Saly, car à terme révèle t-il, c’est la fermeture totale des hôtels du Teranga Saly à l’Hôtel Royal, 8 donc au total, sans compter la disparition du Village traditionnel Saly- Koulang.» A bon entendeur!