DAKARACTU.COM - C’est en grande pompe qu’a été célébrée, hier 19 septembre, la signature de la convention de financement à long terme de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). La dernière tranche du financement, d’un montant global de 265 milliards de francs cfa, a été bouclée. Au grand bonheur de Modou Khaya, le directeur de l’établissement, qui a déclaré, triomphaliste : « La signature de la convention de financement long terme pour la construction de l’Aibd, consenti par un consortium d’une dizaine de banques d’envergure mondiale, met définitivement un terme aux interrogations qui ont dû subsister ça et là. »
« Les travaux seront réceptionnés en début 2012, a renchéri Karim Wade, ministre d’Etat chargé des Infrastructures, des Transports aériens, de la Coopération internationale et de l’Energie. Et, après des périodes de test et d’examen des infrastructures d’installation et de réglage des équipements, l’aéroport sera opérationnel au second semestre de l’année prochaine. »
La visite de chantier qui s’est ensuivie, sous l’œil des médias, a mis en évidence deux réalités. La première, c’est que l’Aibd, communément appelé aéroport de Diass, du nom de ce village à 47km de Dakar qui l’abrite, est un bijou architectural, un projet futuriste qui va doter le Sénégal d’une infrastructure en avance sur l'Afrique. La seconde réalité, c’est toutefois que les délais déclarés pour le début du fonctionnement de l’aéroport sont très éloignés de la réalité.
Si la partie génie civil de la piste, longue de 3,4 km, est presque terminée, il reste le plus long et le plus délicat : les installations radioélectriques, la mise en place de l’Instrument landing system (ILS, Système d'atterrissage aux instruments) et le balisage (lampes de bordure et marquages au sol). Selon un spécialiste que dakaractu a interrogé, cela ne peut se faire en moins d’un an, compte tenu du caractère fastidieux du montage de l’ILS. Après quoi il faudra quatre à six mois pour ériger les taxiways reliant la piste aux aérogares.
Ces aérogares, qui ne sont marqués à ce jour que par des poteaux, sont loin d’être achevés. Le toit, qui est entrain d’être préfabriqué en Arabie Saoudite, va être livré en pièces. Il restera, après sa réception, à effectuer le déballage, le tri, le montage pièce par pièce, le raccordement électrique et informatique, la sonorisation, la climatisation centrale, le carrelage, la plomberie, la peinture… L’installation des bagagistes (tapis roulants) n’est pas encore faite. Pas plus que celle des instruments de contrôle (portiques, caméras, dispositifs de surveillance…). Il n’y a pas encore les bancs d’enregistrement avec bascules électroniques et système de centralisation des informations aéronautiques. De même, le système d’éclairage de la piste et les satellites restent à être montés. Le plus important dans un aéroport, le dispositif de sécurité et d’assistance incendie, n’est pas encore mis en place. L’aérogare pèlerin n’est à ce jour qu’un hangar. Le pavillon présidentiel n’est pas terminé. « Il faut, si on veut être très optimiste, au minimum deux ans pour faire tout cela », indique l’expert cité ci-haut. De la même façon qu’il faut un minimum d’un an pour doter la tour de contrôle, en construction avancée, d’installations radioélectriques et informatiques, d’équipements, de finitions (carrelage, peinture, autres commodités…)…
C’est après tous les travaux ci-dessus énumérés que commencent les tests qui, dans aucun aéroport du monde, n’ont duré moins d’un an. Une fois les tests effectués sans qu’aucune anomalie soit découverte (il faut croiser les doigts), débute la phase de certification par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) et l’Association internationale du transport aérien (Iata). Ces organisations mènent des audits, qui durent en moyenne entre six et douze mois, avant d’agréer l’aéroport. Vont alors débuter les lourdes opérations de transfert : déménagement de l’administration de Léopold Sédar Senghor ; installation des techniciens ; aménagement…
« Au vu de tout ce qu’il reste à faire et des délais requis pour le faire, il ne faut pas attendre le premier vol commercial avant janvier 2016, conclut l’expert. Ce qui constitue le terme normal pour un établissement qui a officiellement commencé à être construit en avril 2007. Tous les pays, y compris les plus développés, mettent en moyenne dix ans pour bâtir un aéroport. »
Pour inaugurer l’aéroport de Diass, il faut donc à Abdoulaye Wade non pas une rallonge d’un à deux ans de son mandat actuel mais un nouveau mandat. Il peut tout au plus, pour le symbole, convoquer son monde pour faire atterrir un avion militaire dans un aéroport qui attendra plusieurs autres années avant de pouvoir remplir sa fonction : accueillir des vols commerciaux.
« Les travaux seront réceptionnés en début 2012, a renchéri Karim Wade, ministre d’Etat chargé des Infrastructures, des Transports aériens, de la Coopération internationale et de l’Energie. Et, après des périodes de test et d’examen des infrastructures d’installation et de réglage des équipements, l’aéroport sera opérationnel au second semestre de l’année prochaine. »
La visite de chantier qui s’est ensuivie, sous l’œil des médias, a mis en évidence deux réalités. La première, c’est que l’Aibd, communément appelé aéroport de Diass, du nom de ce village à 47km de Dakar qui l’abrite, est un bijou architectural, un projet futuriste qui va doter le Sénégal d’une infrastructure en avance sur l'Afrique. La seconde réalité, c’est toutefois que les délais déclarés pour le début du fonctionnement de l’aéroport sont très éloignés de la réalité.
Si la partie génie civil de la piste, longue de 3,4 km, est presque terminée, il reste le plus long et le plus délicat : les installations radioélectriques, la mise en place de l’Instrument landing system (ILS, Système d'atterrissage aux instruments) et le balisage (lampes de bordure et marquages au sol). Selon un spécialiste que dakaractu a interrogé, cela ne peut se faire en moins d’un an, compte tenu du caractère fastidieux du montage de l’ILS. Après quoi il faudra quatre à six mois pour ériger les taxiways reliant la piste aux aérogares.
Ces aérogares, qui ne sont marqués à ce jour que par des poteaux, sont loin d’être achevés. Le toit, qui est entrain d’être préfabriqué en Arabie Saoudite, va être livré en pièces. Il restera, après sa réception, à effectuer le déballage, le tri, le montage pièce par pièce, le raccordement électrique et informatique, la sonorisation, la climatisation centrale, le carrelage, la plomberie, la peinture… L’installation des bagagistes (tapis roulants) n’est pas encore faite. Pas plus que celle des instruments de contrôle (portiques, caméras, dispositifs de surveillance…). Il n’y a pas encore les bancs d’enregistrement avec bascules électroniques et système de centralisation des informations aéronautiques. De même, le système d’éclairage de la piste et les satellites restent à être montés. Le plus important dans un aéroport, le dispositif de sécurité et d’assistance incendie, n’est pas encore mis en place. L’aérogare pèlerin n’est à ce jour qu’un hangar. Le pavillon présidentiel n’est pas terminé. « Il faut, si on veut être très optimiste, au minimum deux ans pour faire tout cela », indique l’expert cité ci-haut. De la même façon qu’il faut un minimum d’un an pour doter la tour de contrôle, en construction avancée, d’installations radioélectriques et informatiques, d’équipements, de finitions (carrelage, peinture, autres commodités…)…
C’est après tous les travaux ci-dessus énumérés que commencent les tests qui, dans aucun aéroport du monde, n’ont duré moins d’un an. Une fois les tests effectués sans qu’aucune anomalie soit découverte (il faut croiser les doigts), débute la phase de certification par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) et l’Association internationale du transport aérien (Iata). Ces organisations mènent des audits, qui durent en moyenne entre six et douze mois, avant d’agréer l’aéroport. Vont alors débuter les lourdes opérations de transfert : déménagement de l’administration de Léopold Sédar Senghor ; installation des techniciens ; aménagement…
« Au vu de tout ce qu’il reste à faire et des délais requis pour le faire, il ne faut pas attendre le premier vol commercial avant janvier 2016, conclut l’expert. Ce qui constitue le terme normal pour un établissement qui a officiellement commencé à être construit en avril 2007. Tous les pays, y compris les plus développés, mettent en moyenne dix ans pour bâtir un aéroport. »
Pour inaugurer l’aéroport de Diass, il faut donc à Abdoulaye Wade non pas une rallonge d’un à deux ans de son mandat actuel mais un nouveau mandat. Il peut tout au plus, pour le symbole, convoquer son monde pour faire atterrir un avion militaire dans un aéroport qui attendra plusieurs autres années avant de pouvoir remplir sa fonction : accueillir des vols commerciaux.
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