La présence du Président Abdoulaye Wade dans son pays (le Sénégal) est manifestement une source de tourments croissants voire de panique palpable pour la majorité présidentielle et – par ricochet – pour l’Exécutif en charge de la sécurité et de la paix intérieures. D’où la vive fébrilité qui a ponctué la semaine écoulée. Les déclarations orageuses du chef du PDS et ses déplacements accoucheurs de foules ambulantes ont grandement chauffé le thermomètre politico-électoral. In fine, le retour au bercail de Maitre Abdoulaye Wade a inexorablement installé le Sénégal dans la dictature de l’inquiétude, sous l’empire de la peur et sous la tyrannie de l’angoisse.
C’est précisément pour conjurer la montée réelle (peut-être exagérée) des périls que le voisin Alpha Condé a vte pris une initiative très refroidissante pour chaudron électoral. En effet, « aspirer » Abdoulaye Wade à Conakry, demeure le parfait moyen de transformer – par les vertus de la médiation – les signes annonciateurs de l’ouragan, en prémices d’un alizé électoral. Les prochains jours seront très décisifs et les nouvelles en provenances de la Guinée seront déterminantes quant à la qualité dépolluée ou non, du climat dans lequel baignera le scrutin du 24 février.
La prudence dans l’analyse est forcément privilégiée. Car parier sur la tactique définitive d’Abdoulaye Wade reste une grosse gageure. Le prédécesseur de Macky Sall n’est-il pas un buffle par la progression et un lièvre par l’orientation sur le terrain politique ? Entre bourrasque et brise, le Doyen du libéralisme africain et de la classe politique locale évolue avec une aisance saisissante et effrayante. Justement, nos sources à Conakry nous renseignent que le Président Alpha Condé fut déboussolé, ces derniers jours, par l’attitude de Maitre Wade qui, durant les contacts antérieurs à son arrivée à Dakar, prit l’engagement de faire montre d’une retenue porteuse de décrispation et d’apaisement. Ces démarches guinéennes de rapprochement entre Macky Sall, Abdoulaye Wade et Karim Wade ont été signalées dans l’avant-dernier paragraphe du Laser de la semaine dernière.
Entre heurs et malheurs, que recouvrent réellement les tractations de Conakry ? Autrement dit : qu’est-ce qui fait courir Alpha Condé ? Troisième question : le chef de l’Etat guinéen est-il parfaitement indiqué pour ce rôle qui renvoie à un enjeu intégrant mais transcendant le scrutin du 24 février ? Certes, un sapeur-pompier n’est jamais refoulé. Bien au contraire. Toutefois, la sollicitude de l’ex-allié de Yaya Jammeh dans son bras de fer avec la CEDEAO (autour d’une affaire sensible où la sécurité du Sénégal était et reste en exergue) est forcément constellée d’interrogations. Curieusement, le gouvernement – qui avait démenti tout lien étroit entre son chef Kassory Fofana et Karim Wade – est, aujourd’hui, à la manœuvre dans une opération dont le succès repose sur l’aval du Président Sall, l’assentiment du Président Wade et la coopération de l’Emir du Qatar.
Le voyage inopiné d’Abdoulaye Wade colle à un enjeu aux articulations multiples : bilatérale, électorale et autre. Après l’entrevue Macky-Sarkozy en marge du Groupe Consultatif de Paris (audience en présence de Robert Bourgi récemment aperçu dans la caravane électorale de BBY) voilà qu’on « convoque » gentiment et urgemment Abdoulaye Wade à Conakry, au moment où un ancien Président français, François Hollande, est en visite privée en Guinée, après un rapide passage au Mali ! Coïncidence troublante mais instructive quand on sait que la politique française en Afrique demeure invariable et consensuelle. Du Général De Gaulle à l’avocat Mitterrand, la doctrine est intangible : « La Corrèze avant le Zambèze », pour paraphraser le journaliste Raymond Cartier. En clair, les intérêts de la France sont primordiaux. Plus limpide encore, est la volonté de la France de cimenter, avec du béton armé, la stabilité des deux pôles utiles et emblématiques de son influence en Afrique au sud du Sahara : la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Un Sénégal précieux et…pétrolier. Or la popularité mal canalisée, le charisme dévastaeur (je n’ose pas dire luciférien) et les frustrations explosives de l’ancien Président Abdoulaye Wade, représentent une bombe à désamorcer dans les délais les plus courts.
Bref, on éloigne puis on calme l’intrépide et l’imprévisible Wade, dans l’optique de sauver le soldat Macky. Pour cela, Paris a mobilisé le ban et l’arrière-ban de ses amitiés africaines. Les uns sur la scène, les autres dans les coulisses. A l’instar du Président Abdou Diouf dont la bénédiction lointaine mais active (d’après certaines sources) n’aurait pas manqué au scénario du dégel élaboré et momentanément réussi à Conakry. Rappelons que Diouf reste toujours influent auprès des responsables socialistes de France et d’Afrique. Secrétaire général de la Francophonie-OIF, Abdou Diouf avait dépêché un expert malien, le Général Siaka Sangaré, qui fit gagner Alpha Condé, au détriment de Cellou Dalein Diallo, lors de la présidentielle post-Dadis Camara de 2010. Le chef de l’Etat guinéen doit une fière chandelle à Abdou Diouf.
Comme un train sur un passage à niveau peut en cacher un autre, le politicien avisé et opportuniste Alpha Condé joue évidemment sur plusieurs tableaux. D’abord, il greffe et valide des préoccupations de politique intérieure dans cette opération de dégel politique au profit du pays voisin (le Sénégal) qui abrite une forte colonie guinéenne dont la plupart – issue de l’ethnie peule – vote contre lui et pour l’UFDG de Cellou Dalein. Ensuite, il (Alpha Condé) désarme les Wade (père et fils) puis récolte la gratitude éternelle de Macky Sall. Une dette morale qui exclut durablement tout soutien et, surtout, toute jonction entre Dakar et les opposants guinéens dans la dénonciation programmée du troisième et anticonstitutionnel mandat, tant désiré par le Professeur et non moins locataire du « Palais Sékoutoureya ». Suprême cocasserie : le sapeur-pompier Alpha Condé brandit l’extincteur en direction du Sénégal, mais balance des grenades lacrymogènes sur le cortège de l’opposant Cellou Dalein, à l’heure où Abdoulaye Wade n’avait pas encore quitté Conakry. Comme quoi, on peut être le bon samaritain à l’extérieur des frontières et agir en vrai satrape dans son pays.
C’est précisément pour conjurer la montée réelle (peut-être exagérée) des périls que le voisin Alpha Condé a vte pris une initiative très refroidissante pour chaudron électoral. En effet, « aspirer » Abdoulaye Wade à Conakry, demeure le parfait moyen de transformer – par les vertus de la médiation – les signes annonciateurs de l’ouragan, en prémices d’un alizé électoral. Les prochains jours seront très décisifs et les nouvelles en provenances de la Guinée seront déterminantes quant à la qualité dépolluée ou non, du climat dans lequel baignera le scrutin du 24 février.
La prudence dans l’analyse est forcément privilégiée. Car parier sur la tactique définitive d’Abdoulaye Wade reste une grosse gageure. Le prédécesseur de Macky Sall n’est-il pas un buffle par la progression et un lièvre par l’orientation sur le terrain politique ? Entre bourrasque et brise, le Doyen du libéralisme africain et de la classe politique locale évolue avec une aisance saisissante et effrayante. Justement, nos sources à Conakry nous renseignent que le Président Alpha Condé fut déboussolé, ces derniers jours, par l’attitude de Maitre Wade qui, durant les contacts antérieurs à son arrivée à Dakar, prit l’engagement de faire montre d’une retenue porteuse de décrispation et d’apaisement. Ces démarches guinéennes de rapprochement entre Macky Sall, Abdoulaye Wade et Karim Wade ont été signalées dans l’avant-dernier paragraphe du Laser de la semaine dernière.
Entre heurs et malheurs, que recouvrent réellement les tractations de Conakry ? Autrement dit : qu’est-ce qui fait courir Alpha Condé ? Troisième question : le chef de l’Etat guinéen est-il parfaitement indiqué pour ce rôle qui renvoie à un enjeu intégrant mais transcendant le scrutin du 24 février ? Certes, un sapeur-pompier n’est jamais refoulé. Bien au contraire. Toutefois, la sollicitude de l’ex-allié de Yaya Jammeh dans son bras de fer avec la CEDEAO (autour d’une affaire sensible où la sécurité du Sénégal était et reste en exergue) est forcément constellée d’interrogations. Curieusement, le gouvernement – qui avait démenti tout lien étroit entre son chef Kassory Fofana et Karim Wade – est, aujourd’hui, à la manœuvre dans une opération dont le succès repose sur l’aval du Président Sall, l’assentiment du Président Wade et la coopération de l’Emir du Qatar.
Le voyage inopiné d’Abdoulaye Wade colle à un enjeu aux articulations multiples : bilatérale, électorale et autre. Après l’entrevue Macky-Sarkozy en marge du Groupe Consultatif de Paris (audience en présence de Robert Bourgi récemment aperçu dans la caravane électorale de BBY) voilà qu’on « convoque » gentiment et urgemment Abdoulaye Wade à Conakry, au moment où un ancien Président français, François Hollande, est en visite privée en Guinée, après un rapide passage au Mali ! Coïncidence troublante mais instructive quand on sait que la politique française en Afrique demeure invariable et consensuelle. Du Général De Gaulle à l’avocat Mitterrand, la doctrine est intangible : « La Corrèze avant le Zambèze », pour paraphraser le journaliste Raymond Cartier. En clair, les intérêts de la France sont primordiaux. Plus limpide encore, est la volonté de la France de cimenter, avec du béton armé, la stabilité des deux pôles utiles et emblématiques de son influence en Afrique au sud du Sahara : la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Un Sénégal précieux et…pétrolier. Or la popularité mal canalisée, le charisme dévastaeur (je n’ose pas dire luciférien) et les frustrations explosives de l’ancien Président Abdoulaye Wade, représentent une bombe à désamorcer dans les délais les plus courts.
Bref, on éloigne puis on calme l’intrépide et l’imprévisible Wade, dans l’optique de sauver le soldat Macky. Pour cela, Paris a mobilisé le ban et l’arrière-ban de ses amitiés africaines. Les uns sur la scène, les autres dans les coulisses. A l’instar du Président Abdou Diouf dont la bénédiction lointaine mais active (d’après certaines sources) n’aurait pas manqué au scénario du dégel élaboré et momentanément réussi à Conakry. Rappelons que Diouf reste toujours influent auprès des responsables socialistes de France et d’Afrique. Secrétaire général de la Francophonie-OIF, Abdou Diouf avait dépêché un expert malien, le Général Siaka Sangaré, qui fit gagner Alpha Condé, au détriment de Cellou Dalein Diallo, lors de la présidentielle post-Dadis Camara de 2010. Le chef de l’Etat guinéen doit une fière chandelle à Abdou Diouf.
Comme un train sur un passage à niveau peut en cacher un autre, le politicien avisé et opportuniste Alpha Condé joue évidemment sur plusieurs tableaux. D’abord, il greffe et valide des préoccupations de politique intérieure dans cette opération de dégel politique au profit du pays voisin (le Sénégal) qui abrite une forte colonie guinéenne dont la plupart – issue de l’ethnie peule – vote contre lui et pour l’UFDG de Cellou Dalein. Ensuite, il (Alpha Condé) désarme les Wade (père et fils) puis récolte la gratitude éternelle de Macky Sall. Une dette morale qui exclut durablement tout soutien et, surtout, toute jonction entre Dakar et les opposants guinéens dans la dénonciation programmée du troisième et anticonstitutionnel mandat, tant désiré par le Professeur et non moins locataire du « Palais Sékoutoureya ». Suprême cocasserie : le sapeur-pompier Alpha Condé brandit l’extincteur en direction du Sénégal, mais balance des grenades lacrymogènes sur le cortège de l’opposant Cellou Dalein, à l’heure où Abdoulaye Wade n’avait pas encore quitté Conakry. Comme quoi, on peut être le bon samaritain à l’extérieur des frontières et agir en vrai satrape dans son pays.
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