L’engouement a nettement germé le matin puis grandement prospéré le soir. Mieux, la ferveur électorale et ses sœurs siamoises (la mobilisation citoyenne et la fureur civique) ont été remarquables. Bref, le corps électoral a vaillamment joué sa partition dans la présente élection du Président de la république. A contrario, les Pouvoirs publics et certains organes autonomes (CENA et CEDA) ont plus clignoté que brillé dans le processus électoral. Car, des flottements, des errements et des erreurs ont fleuri ici et là. Tout comme les coalitions ont paradoxalement trainé plus de foules dans les meetings que cornaqué des mandataires en effectifs suffisants, pour assurer des présences nécessaires et légales dans les bureaux de vote.
L’autre pan de la physionomie du scrutin est fâcheusement l’accroissement des ratés. Une escalade dans les couacs qui a frappé de stupeur les observateurs. A Mbour, le fichier de travail du Président d’un bureau de vote porte des noms introuvables sur le fichier de contrôle brandi par des représentants de coalitions. Deux documents pourtant issus de la même source : l’autorité ministérielle. L’un est forcément authentique, l’autre est assurément apocryphe. Dans le même ordre d’idées, le transfert ou le changement des bureaux de vote et le maintien intact de leurs adresses antérieures, ont déboussolé et démotivé nombre d’électeurs, notamment ceux du troisième âge, physiquement incapables d’accomplir le marathon imposé par ses erreurs probablement matérielles mais réellement malfaisantes. Ce n’est pas tout. Les ordres de mission suspectés abusifs (certains sont dépourvus de signatures) ont évidemment ajouté un supplément d’ombres au tableau des opérations électorales.
Bien entendu, le baobab des lacunes dans l’organisation ne doit, en aucun cas, masquer la forêt des efforts accomplis comparativement à la pétaudière des législatives du 31 juillet 2017. En moins de deux ans, le bond qualitatif reste appréciable. Sur l’ensemble du territoire, le matériel n’est ni en retard ni en manque. Tirons notre chapeau à la « Préfectorale » pour reprendre un mot cher à Napoléon ! Car le commandement territorial – malgré le cordon quasi-ombilical qui le lie au gouvernement a – globalement et correctement – relevé sa parcelle de défis dans le champ très vaste des problématiques et des casse-têtes électoraux.
Après les constats, s’impose vite la réflexion qui remorque l’analyse à la prospective. A cet effet, les leçons sont à tirer et les projections à opérer. Dans le stock de leçons, figure l’impact douteux du parrainage, en tant que piètre baromètre et filtre politiquement pervers. En effet, les scènes d’achat de consciences (dénoncées et niées, ce dimanche 24 février 2019) questionnent sur la taille réelle et la valeur absolue de certains parrainages statistiquement débordants. D’un côté, on a un candidat largement parrainé (Macky Sall) dont les plénipotentiaires éprouvent bizarrement le besoin de décaisser encore et encore de l’argent. Jusqu’au jour du scrutin. De l’autre, un ou deux candidats (Madické Niang et Issa Sall) qui ont une faible implantation à l’échelle nationale ; au point de manquer de mandataires dans un pays à petite superficie comme le Sénégal. Question : certains recalés ne sont-ils pas plus populaires que quelques candidats miraculeusement parrainés ?
La gamme des couacs et la palette des dysfonctionnements sont, à la fois, proches et lointains, derrière nous. Le Rubicon du tour unique (victoire au premier tour) est officiellement franchi, à travers les jubilations qui ont enflammé, de joie nocturne, le Quartier Général de l’APR. Ne s’agit-il pas de cette allégresse qui conjure et/ou exorcise l’hallali ? Le scénario tant redouté par les analystes avisés se dessine. Une victoire à la Pyrrhus qui étale les vaincus sur la terre mais étouffe le vainqueur, péniblement debout dans les gravats et les ruines…de la démocratie.
Justement, en démocratie, les résultats d’une élection présidentielle (scrutin capital et décisif pour le destin de la nation) doivent préférablement passer la rampe des cœurs et des esprits. En clair, le verdict des urnes doit être crédible et accepté comme tel. En tout état de cause, le message chiffré des votants (les bons et honorables scores obtenus par Idrissa Seck et par Ousmane Sonko en disent long) exprime rageusement un mécontentement et reflète agressivement une baisse drastique de la popularité du Président sortant, Macky Sall, à l’échelle du pays. Une réalité que Macky Sall doit affronter avec les yeux et le cerveau. Sans esquive. Ni les bulletins (habituellement édulcorés) des services de renseignement ni les salves de flatteries (très endormantes) des courtisans ne peuvent escamoter ou transfigurer cette évidence qui assaille.
Normalement, ce scrutin devra amorcer un tournant dans la gouvernance en cours depuis 2012. Le peuple a voté avec ses tripes. Moins de 60% des voix consacrent la coupure du pays en deux parts presque égales. Ce pourcentage est aussi l’épure d’une volonté populaire de changement. En d’autres termes, le chantier de la concorde nationale bouscule et squatte l’agenda du vainqueur Macky Sall. Un chantier plus costaud que celui du TER. Le vainqueur reste encore le locataire du Palais. Mais Ousmane Sonko a, d’ores et déjà, signé avec le corps électoral, son contrat de locataire de…l’avenir.
L’autre pan de la physionomie du scrutin est fâcheusement l’accroissement des ratés. Une escalade dans les couacs qui a frappé de stupeur les observateurs. A Mbour, le fichier de travail du Président d’un bureau de vote porte des noms introuvables sur le fichier de contrôle brandi par des représentants de coalitions. Deux documents pourtant issus de la même source : l’autorité ministérielle. L’un est forcément authentique, l’autre est assurément apocryphe. Dans le même ordre d’idées, le transfert ou le changement des bureaux de vote et le maintien intact de leurs adresses antérieures, ont déboussolé et démotivé nombre d’électeurs, notamment ceux du troisième âge, physiquement incapables d’accomplir le marathon imposé par ses erreurs probablement matérielles mais réellement malfaisantes. Ce n’est pas tout. Les ordres de mission suspectés abusifs (certains sont dépourvus de signatures) ont évidemment ajouté un supplément d’ombres au tableau des opérations électorales.
Bien entendu, le baobab des lacunes dans l’organisation ne doit, en aucun cas, masquer la forêt des efforts accomplis comparativement à la pétaudière des législatives du 31 juillet 2017. En moins de deux ans, le bond qualitatif reste appréciable. Sur l’ensemble du territoire, le matériel n’est ni en retard ni en manque. Tirons notre chapeau à la « Préfectorale » pour reprendre un mot cher à Napoléon ! Car le commandement territorial – malgré le cordon quasi-ombilical qui le lie au gouvernement a – globalement et correctement – relevé sa parcelle de défis dans le champ très vaste des problématiques et des casse-têtes électoraux.
Après les constats, s’impose vite la réflexion qui remorque l’analyse à la prospective. A cet effet, les leçons sont à tirer et les projections à opérer. Dans le stock de leçons, figure l’impact douteux du parrainage, en tant que piètre baromètre et filtre politiquement pervers. En effet, les scènes d’achat de consciences (dénoncées et niées, ce dimanche 24 février 2019) questionnent sur la taille réelle et la valeur absolue de certains parrainages statistiquement débordants. D’un côté, on a un candidat largement parrainé (Macky Sall) dont les plénipotentiaires éprouvent bizarrement le besoin de décaisser encore et encore de l’argent. Jusqu’au jour du scrutin. De l’autre, un ou deux candidats (Madické Niang et Issa Sall) qui ont une faible implantation à l’échelle nationale ; au point de manquer de mandataires dans un pays à petite superficie comme le Sénégal. Question : certains recalés ne sont-ils pas plus populaires que quelques candidats miraculeusement parrainés ?
La gamme des couacs et la palette des dysfonctionnements sont, à la fois, proches et lointains, derrière nous. Le Rubicon du tour unique (victoire au premier tour) est officiellement franchi, à travers les jubilations qui ont enflammé, de joie nocturne, le Quartier Général de l’APR. Ne s’agit-il pas de cette allégresse qui conjure et/ou exorcise l’hallali ? Le scénario tant redouté par les analystes avisés se dessine. Une victoire à la Pyrrhus qui étale les vaincus sur la terre mais étouffe le vainqueur, péniblement debout dans les gravats et les ruines…de la démocratie.
Justement, en démocratie, les résultats d’une élection présidentielle (scrutin capital et décisif pour le destin de la nation) doivent préférablement passer la rampe des cœurs et des esprits. En clair, le verdict des urnes doit être crédible et accepté comme tel. En tout état de cause, le message chiffré des votants (les bons et honorables scores obtenus par Idrissa Seck et par Ousmane Sonko en disent long) exprime rageusement un mécontentement et reflète agressivement une baisse drastique de la popularité du Président sortant, Macky Sall, à l’échelle du pays. Une réalité que Macky Sall doit affronter avec les yeux et le cerveau. Sans esquive. Ni les bulletins (habituellement édulcorés) des services de renseignement ni les salves de flatteries (très endormantes) des courtisans ne peuvent escamoter ou transfigurer cette évidence qui assaille.
Normalement, ce scrutin devra amorcer un tournant dans la gouvernance en cours depuis 2012. Le peuple a voté avec ses tripes. Moins de 60% des voix consacrent la coupure du pays en deux parts presque égales. Ce pourcentage est aussi l’épure d’une volonté populaire de changement. En d’autres termes, le chantier de la concorde nationale bouscule et squatte l’agenda du vainqueur Macky Sall. Un chantier plus costaud que celui du TER. Le vainqueur reste encore le locataire du Palais. Mais Ousmane Sonko a, d’ores et déjà, signé avec le corps électoral, son contrat de locataire de…l’avenir.
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