DAKARACTU.COM Des Américains et des Canadiens, qui travaillent pour une société de capital-risque, ont séjourné à deux reprises dans notre pays, en décembre 2010 et en juin 2011, pour effectuer des études globales sur le Sénégal et ses perspectives d’évolution. Véritables radioscopies du champ politique, ces études dégagent des tendances lourdes qui permettent à la date d’aujourd’hui de se projeter sur la présidentielle de février 2012. Les résultats regorgent de précieux enseignements.
Dans tous les cas de figure, l’actuel chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, sera en tête au premier tour avec un score avoisinant 30%. Mais il ne remportera pas le second tour. Entre les deux rounds de la présidentielle, il gagnera au mieux 1 à 2%. Ces données, que Wade ne peut pas ignorer du fait de sa position, ne sont pas étrangers au projet de réforme constitutionnelle qui fixait le seuil de la victoire à 25% des électeurs et supprimait de facto le second tour. Car quiconque sera en face de lui au deuxième tour l’emportera. Qui y sera ? Ce sera l’ancien Premier ministre Macky Sall, devenu leader de l’Alliance pour la République (APR), ou Idrissa Seck, son prédécesseur à la primature aujourd’hui à la tête de Rewmi.
Il n’y a pas longtemps, « Macky » se détachait nettement : en décembre 2010, il était à 20% alors que « Idy » était à 6%. Depuis qu’il a commencé à refaire de la politique, ce dernier remonte : il était aux alentours de 14% en juin dernier, alors que le candidat de l’APR a chuté à 18%. Moralité : Idrissa Seck monte en prenant des voix à Wade et à Macky Sall. L’extrapolation de l’étude prévoit que les deux ex-chefs du gouvernement vont être dans un mouchoir de poche à partir de novembre 2011. Ce que confirme une étude récente d’une chancellerie occidentale en poste à Dakar qui les place tous les deux entre 16 et 17% avec une courte avance pour « Macky ».
Si les tendances actuelles se poursuivent, la victoire à la présidentielle de février 2012 restera donc dans la famille libérale traditionnelle. Aucun candidat de Bennoo n’arrive, en l’état actuel des estimations, au second tour. Ousmane Tanor Dieng, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), fait la course en tête au sein de cette coalition, avec un score qui se stabilise autour de 10%, suivi par Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Niasse qui sont tous les deux à 5% des intentions de vote. Le très réseauté Moustapha Niasse en est sans doute informé, qui n’est aujourd’hui pas opposé à soutenir un autre candidat. Pourvu que ce soit dans un schéma qui lui permette de sauver la face et de ne pas apparaître comme quelqu’un qui a « fui ».
Bennoo Siggil Senegaal dispose d’intentions de vote limitées mais d’un capital confiance global puis élevé que celui de la famille libérale. Le crédit qu’on accorde à un candidat est toutefois sans lien avec le nombre de suffrages qu’il est susceptible d’engranger. Les réflexes de vote ont la vie dure. Moustapha Niasse, par exemple, bénéficie d’un capital confiance plus élevé que celui d’Idrissa Seck qui est parti pour faire le triple de son score au premier tour.
Mais la plus grosse incertitude de l’élection tourne autour d’une masse électorale importante (40% des électeurs) qui ne s’est toujours pas déterminée. Cette masse, qui n’a pas confiance dans les candidats de la famille libérale, ne voit personne dans le camp de Bennoo sur qui reporter ses voix. En clair, Bennoo a un énorme potentiel pour bouleverser la donne s’il se dote d’un candidat acceptable aux yeux des indécis. Ce candidat, qui ne peut donc être ni Ousmane Tanor Dieng ni Moustapha Niasse, devra, au vu des avis recueillis par les études, incarner des valeurs de probité morale et de justice économique. Traduction : il suffit que la coalition de l’opposition investisse un homme ou une femme crédible, qui que ce candidat puisse être, pour rafler la mise.
Mais Bennoo, qui peine depuis deux ans à départager Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, est incapable d’aller vers une candidature de rupture. De sorte que le pouvoir restera en 2012 dans l’escarcelle de la famille libérale. Les mois à venir et la campagne électorale seront décisifs pour départager Macky Sall et Idrissa Seck qui ont, chacun, ses atouts au regard de l’étude. Si le premier bénéficie d’un capital confiance plus élevé, le second jouit d’une plus grande efficacité politique, d’une plus importante capacité à engranger des voix hors de ses militants et sympathisants.
Les Américains et Canadiens concluent logiquement leurs études par ce constat : il y a une carte à jouer par une personnalité neuve qui parvient à tenir un discours convaincant aux indécis. Avis à Ibrahima Fall ou à un autre à venir ?
Dans tous les cas de figure, l’actuel chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, sera en tête au premier tour avec un score avoisinant 30%. Mais il ne remportera pas le second tour. Entre les deux rounds de la présidentielle, il gagnera au mieux 1 à 2%. Ces données, que Wade ne peut pas ignorer du fait de sa position, ne sont pas étrangers au projet de réforme constitutionnelle qui fixait le seuil de la victoire à 25% des électeurs et supprimait de facto le second tour. Car quiconque sera en face de lui au deuxième tour l’emportera. Qui y sera ? Ce sera l’ancien Premier ministre Macky Sall, devenu leader de l’Alliance pour la République (APR), ou Idrissa Seck, son prédécesseur à la primature aujourd’hui à la tête de Rewmi.
Il n’y a pas longtemps, « Macky » se détachait nettement : en décembre 2010, il était à 20% alors que « Idy » était à 6%. Depuis qu’il a commencé à refaire de la politique, ce dernier remonte : il était aux alentours de 14% en juin dernier, alors que le candidat de l’APR a chuté à 18%. Moralité : Idrissa Seck monte en prenant des voix à Wade et à Macky Sall. L’extrapolation de l’étude prévoit que les deux ex-chefs du gouvernement vont être dans un mouchoir de poche à partir de novembre 2011. Ce que confirme une étude récente d’une chancellerie occidentale en poste à Dakar qui les place tous les deux entre 16 et 17% avec une courte avance pour « Macky ».
Si les tendances actuelles se poursuivent, la victoire à la présidentielle de février 2012 restera donc dans la famille libérale traditionnelle. Aucun candidat de Bennoo n’arrive, en l’état actuel des estimations, au second tour. Ousmane Tanor Dieng, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), fait la course en tête au sein de cette coalition, avec un score qui se stabilise autour de 10%, suivi par Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Niasse qui sont tous les deux à 5% des intentions de vote. Le très réseauté Moustapha Niasse en est sans doute informé, qui n’est aujourd’hui pas opposé à soutenir un autre candidat. Pourvu que ce soit dans un schéma qui lui permette de sauver la face et de ne pas apparaître comme quelqu’un qui a « fui ».
Bennoo Siggil Senegaal dispose d’intentions de vote limitées mais d’un capital confiance global puis élevé que celui de la famille libérale. Le crédit qu’on accorde à un candidat est toutefois sans lien avec le nombre de suffrages qu’il est susceptible d’engranger. Les réflexes de vote ont la vie dure. Moustapha Niasse, par exemple, bénéficie d’un capital confiance plus élevé que celui d’Idrissa Seck qui est parti pour faire le triple de son score au premier tour.
Mais la plus grosse incertitude de l’élection tourne autour d’une masse électorale importante (40% des électeurs) qui ne s’est toujours pas déterminée. Cette masse, qui n’a pas confiance dans les candidats de la famille libérale, ne voit personne dans le camp de Bennoo sur qui reporter ses voix. En clair, Bennoo a un énorme potentiel pour bouleverser la donne s’il se dote d’un candidat acceptable aux yeux des indécis. Ce candidat, qui ne peut donc être ni Ousmane Tanor Dieng ni Moustapha Niasse, devra, au vu des avis recueillis par les études, incarner des valeurs de probité morale et de justice économique. Traduction : il suffit que la coalition de l’opposition investisse un homme ou une femme crédible, qui que ce candidat puisse être, pour rafler la mise.
Mais Bennoo, qui peine depuis deux ans à départager Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, est incapable d’aller vers une candidature de rupture. De sorte que le pouvoir restera en 2012 dans l’escarcelle de la famille libérale. Les mois à venir et la campagne électorale seront décisifs pour départager Macky Sall et Idrissa Seck qui ont, chacun, ses atouts au regard de l’étude. Si le premier bénéficie d’un capital confiance plus élevé, le second jouit d’une plus grande efficacité politique, d’une plus importante capacité à engranger des voix hors de ses militants et sympathisants.
Les Américains et Canadiens concluent logiquement leurs études par ce constat : il y a une carte à jouer par une personnalité neuve qui parvient à tenir un discours convaincant aux indécis. Avis à Ibrahima Fall ou à un autre à venir ?
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