DAKARACTU.COM Depuis le mois d’août 2011, l’Inspection générale d’Etat (IGE), ce corps si prestigieux, compte neuf nouveaux membres, nommés au tour extérieur. Si certains cadres de notre administration y ont fait leur entrée sur la base du mérite, comme l’ancien directeur général des douanes, Jean-Jacques Armand Nanga, il y en a par contre qui ont fait sortir de leurs gonds certains orthodoxes de l’administration générale qui obéit à des critères très sérieux. Il s’agit des nominations comme inspecteurs généraux d’Etat de l’époux de la coordinatrice de l’IGE (aujourd’hui appelée Vérificatrice générale), Nafy Ngom Keita, et du meilleur ami de ce dernier, nommés tous deux au tour extérieur.
L’IGE, ce corps de fonctionnaires d’élite qui avait un prestige certain, avant d’être galvaudé et instrumentalisé dans la rocambolesque histoire des « Chantiers de Thiès », aux fins de faire mordre la poussière à Idrissa Seck, ne peut être intégré que par trois voies d’accès. La première est le concours direct, ouvert aux docteurs en droit et en sciences économiques. La deuxième voie est celle du concours professionnel, ouvert « aux fonctionnaires, magistrats, officiers supérieurs des forces armées, appartenant à la hiérarchie A ou A1, et comptant dans ces administrations au 1er janvier de l’année du concours au moins dix ans de services effectifs ». La troisième voie d’accès est celle dite du « tour extérieur ». C’est la cooptation de hauts fonctionnaires ayant fait plus de vingt ans dans la haute administration et qui sont nommés par le chef de l’Etat. La liste des cooptés est proposée au président de la République par « le coordonnateur de L’IGE », qui se trouve être Mme Nafy Ngom Keïta, qu’on appelle d’ailleurs maintenant « Le Vérificateur Général du Sénégal ».
Les neuf nouveaux entrants ont été proposés par celle-ci, puis nommés par les décrets 2011/1262 à 1270 du 24 août 2011. Parmi ces neuf, la surprise a été grande de trouver Monsieur Sidy Mohamed Ndour, haut fonctionnaire certes, DAGE du ministère des Affaires étrangères, qui se trouve être le mari de Nafy Ngom Keïta, qu’il a prise comme troisième épouse en 2009. Même s’il devait répondre aux critères demandés pour sa nomination, le fait qu’il soit marié à la Vérificatrice générale pose un cas évident d’incompatibilité. Même dans une banale entreprise, deux personnes mariées ne peuvent travailler ensemble sur certains profils de postes. A fortiori dans un corps aussi sensible pour le climat de transparence qu’une telle institution. Mais ce n’est pas tout. Se trouve aussi étrangement sur cette liste de cooptés au tour extérieur Pape Abdou Ly, coordonateur du Contrôle financier, un corps de contrôle de l’exécution des finances publiques rattaché à la présidence de la République. Le « hic », c’est que ce monsieur a la particularité d’être le meilleur ami du mari de Nafy Ngom Keïta. Pourquoi se gêner ? L’ami de mon mari est mon ami, dit la chanson. Chanson qui ne fait pas rire du tout du côté des fonctionnaires de l’IGE, lesquels sont en train de ruer dans les brancards, surtout ceux qui y ont été admis sur concours direct et professionnel. Ils trouvent en plus que cette nomination au tour extérieur de 9 personnes ferme la porte au recrutement par concours pour l’année 2012, d’autant que le 19 novembre, deux autres personnes ont été nommées, un inspecteur des douanes et une administratrice civile. Les inspecteurs généraux d’Etat estiment, à juste titre, que le mécanisme le plus transparent est le concours, qui garantit la fiabilité et l’excellence, et qu’il devient sous-estimé par rapport à la cooptation. D’autant qu’avec ces nominations sur proposition de La Vérificatrice générale du Sénégal risquent de transformer ce corps d’élite en affaire de famille. Les inspecteurs murmurent que Nafy Ngom Keïta n’en fait qu’à sa tête et soumet au président des noms que celui-ci accepte sans jamais rechigner.
L’IGE a perdu de sa superbe, elle qui était un des corps d’Etat les plus sérieux, les plus discrets, et les plus secrets. De telles pratiques incompatibles avec sa mission jettent un sérieux doute sur sa crédibilité et sa supposée indépendance.
L’IGE, ce corps de fonctionnaires d’élite qui avait un prestige certain, avant d’être galvaudé et instrumentalisé dans la rocambolesque histoire des « Chantiers de Thiès », aux fins de faire mordre la poussière à Idrissa Seck, ne peut être intégré que par trois voies d’accès. La première est le concours direct, ouvert aux docteurs en droit et en sciences économiques. La deuxième voie est celle du concours professionnel, ouvert « aux fonctionnaires, magistrats, officiers supérieurs des forces armées, appartenant à la hiérarchie A ou A1, et comptant dans ces administrations au 1er janvier de l’année du concours au moins dix ans de services effectifs ». La troisième voie d’accès est celle dite du « tour extérieur ». C’est la cooptation de hauts fonctionnaires ayant fait plus de vingt ans dans la haute administration et qui sont nommés par le chef de l’Etat. La liste des cooptés est proposée au président de la République par « le coordonnateur de L’IGE », qui se trouve être Mme Nafy Ngom Keïta, qu’on appelle d’ailleurs maintenant « Le Vérificateur Général du Sénégal ».
Les neuf nouveaux entrants ont été proposés par celle-ci, puis nommés par les décrets 2011/1262 à 1270 du 24 août 2011. Parmi ces neuf, la surprise a été grande de trouver Monsieur Sidy Mohamed Ndour, haut fonctionnaire certes, DAGE du ministère des Affaires étrangères, qui se trouve être le mari de Nafy Ngom Keïta, qu’il a prise comme troisième épouse en 2009. Même s’il devait répondre aux critères demandés pour sa nomination, le fait qu’il soit marié à la Vérificatrice générale pose un cas évident d’incompatibilité. Même dans une banale entreprise, deux personnes mariées ne peuvent travailler ensemble sur certains profils de postes. A fortiori dans un corps aussi sensible pour le climat de transparence qu’une telle institution. Mais ce n’est pas tout. Se trouve aussi étrangement sur cette liste de cooptés au tour extérieur Pape Abdou Ly, coordonateur du Contrôle financier, un corps de contrôle de l’exécution des finances publiques rattaché à la présidence de la République. Le « hic », c’est que ce monsieur a la particularité d’être le meilleur ami du mari de Nafy Ngom Keïta. Pourquoi se gêner ? L’ami de mon mari est mon ami, dit la chanson. Chanson qui ne fait pas rire du tout du côté des fonctionnaires de l’IGE, lesquels sont en train de ruer dans les brancards, surtout ceux qui y ont été admis sur concours direct et professionnel. Ils trouvent en plus que cette nomination au tour extérieur de 9 personnes ferme la porte au recrutement par concours pour l’année 2012, d’autant que le 19 novembre, deux autres personnes ont été nommées, un inspecteur des douanes et une administratrice civile. Les inspecteurs généraux d’Etat estiment, à juste titre, que le mécanisme le plus transparent est le concours, qui garantit la fiabilité et l’excellence, et qu’il devient sous-estimé par rapport à la cooptation. D’autant qu’avec ces nominations sur proposition de La Vérificatrice générale du Sénégal risquent de transformer ce corps d’élite en affaire de famille. Les inspecteurs murmurent que Nafy Ngom Keïta n’en fait qu’à sa tête et soumet au président des noms que celui-ci accepte sans jamais rechigner.
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