En mai 2016, le président de la République avait initié un dialogue national sur les réformes politiques, la gestion du pétrole et du gaz découverts au Sénégal, la sécurité, la recherche de la paix en Casamance, l’éducation et la santé, bref, sur plusieurs secteurs confrontés à des difficultés majeures. Deux mois après le référendum de 2016, Macky Sall initiant le dialogue disait : « Malgré toutes nos divergences, le dialogue est indispensable surtout quand nous traversons des moments cruciaux de notre nation. Après le référendum, j’ai voulu que des échanges soient organisés entre acteurs notamment, les hommes religieux, les syndicats, les politiques, le patronat et des autres entités représentatives. Chacun a sa liberté de penser et d’appartenance, mais nous avons un même intérêt, celui de voir notre pays rayonner. » Cette déclaration lors de l’ouverture du premier dialogue semble revenir durant le dernier tenu au lendemain de la réélection de Macky Sall en 2019.
Le dialogue politique, une composante du dialogue national annoncé par le président après la confirmation de son élection en 2019, suscitera également une grande controverse. En théorie, le dialogue politique est évidemment une pratique essentielle pour une bonne partie des acteurs politiques. Mais dans la pratique et dans son format, il semble à bien des égards, une instance de manipulation de l’opinion, permettant au pouvoir actuel, critiqué pour ses pratiques autoritaires, de reprendre son souffle. C’est ce que considère d’ailleurs l’opposition qui pointe du doigt, le président, en l’accusant de vouloir baliser le terrain pour « un mandat de trop ».
En effet, il tend à couvrir les multiples atteintes à la démocratie sénégalaise, que ce soit le tripatouillage des règles du jeu politique ou les violations constantes des droits et libertés de l’opposition et des opposants au pouvoir. Cependant, il sera légitime de se poser la question sur les résultats des précédents dialogues qui ont eu lieu de 2016 jusqu’à nos jours.
Ce nouvel appel qui arrive dans un contexte politique délicat, pourra-t-il se matérialiser facilement au regard des différentes positions, notamment celles de l’opposition ?
En effet, tout le débat réside dans le principe qui sera emprunté pour aller au dialogue. Les questions qui taraudent l’esprit sont globalement la libération des détenus, les cas Karim Wade et Khalifa Sall. Mais qui est celui qui va piloter les discussions sur le dialogue ? Pour le moment, l’aspect majeur, même si n’ayant pas encore été évoqué par le président Macky Sall, reste la question de sa candidature. Nous l’aurons remarqué, après l’annonce de l’initiative, l’opposition a commencé à se rebiffer considérant que ce point n’est, en aucun cas, discutable autour d’une table de dialogue. Malgré tout, l’objectif minimal de Macky Sall est certainement de dialoguer sur les questions d’intérêt national et de voir particulièrement comment faire revenir les acteurs en perte de droits civiques, dans le jeu politique. Malgré l’abstinence d’une partie de l’opposition, les partisans de Khalifa Sall demeurent favorables au dialogue de même que le parti démocratique sénégalais. À quelles fins ? D’après l'analyste politique Mamadou Sy Albert qui s’est exprimé récemment sur cet appel au dialogue : « Le contenu doit être déterminé pour permettre aux acteurs de savoir les contours du dialogue. » Ce qui n’a toujours pas été fait. Mais, même les contours n’étant pas encore définis et que certains ayant déjà manifesté leur accord, est-il envisageable un quelconque divorce de l’opposition ? La F24 qui est la nouvelle force de l’opposition et qui avance la question prioritaire du 3e mandat, survivra t-elle aux intérêts « disproportionnés » dans cet appel au dialogue de ces acteurs qui la composent?
Là où certains épousent cet appel, d’autres restent sceptiques. Dr Abdourahmane Diouf, leader du parti « Awale », Dr Babacar Diop des « FDS LES GUELEWARS », Malick Gackou de Grand Parti, Déthié Fall, du PRP, Aminata Touré, « Mimi 2024 » et d’autres de l’opposition. Ousmane Sonko, leader du parti Pastef quant à lui, considère que le dialogue est miné. En plus, il est inconcevable de dialoguer alors que ses partisans sont en prison, « ses droits pas respectés » et une machine judiciaire qui s’emballe contre lui avec les deux procès qui l’attendent ». Une position radicale largement différente de ce qui a fait, dans la semaine, l’actualité. Ces photos venant de la salle où le président de la République avait été accueilli lors de la semaine du forum social et solidaire. Poignées de main, accolades, et le sourire aux lèvres entre Khalifa Sall, Barthélémy, Soham El Wardini, Habib Sy et l’initiateur de ce troisième dialogue qui tarde à décliner les termes de référence. Ces images qui ont fait sortir la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi de sa réserve pour éclairer l’opinion sur la position de la coalition ont-elles facilité la tenue de cette rencontre entre forces politiques autour des réels enjeux ? Restons attentifs aux potentielles conclusions d’un dialogue aux multiples attentes...
Le dialogue politique, une composante du dialogue national annoncé par le président après la confirmation de son élection en 2019, suscitera également une grande controverse. En théorie, le dialogue politique est évidemment une pratique essentielle pour une bonne partie des acteurs politiques. Mais dans la pratique et dans son format, il semble à bien des égards, une instance de manipulation de l’opinion, permettant au pouvoir actuel, critiqué pour ses pratiques autoritaires, de reprendre son souffle. C’est ce que considère d’ailleurs l’opposition qui pointe du doigt, le président, en l’accusant de vouloir baliser le terrain pour « un mandat de trop ».
En effet, il tend à couvrir les multiples atteintes à la démocratie sénégalaise, que ce soit le tripatouillage des règles du jeu politique ou les violations constantes des droits et libertés de l’opposition et des opposants au pouvoir. Cependant, il sera légitime de se poser la question sur les résultats des précédents dialogues qui ont eu lieu de 2016 jusqu’à nos jours.
Ce nouvel appel qui arrive dans un contexte politique délicat, pourra-t-il se matérialiser facilement au regard des différentes positions, notamment celles de l’opposition ?
En effet, tout le débat réside dans le principe qui sera emprunté pour aller au dialogue. Les questions qui taraudent l’esprit sont globalement la libération des détenus, les cas Karim Wade et Khalifa Sall. Mais qui est celui qui va piloter les discussions sur le dialogue ? Pour le moment, l’aspect majeur, même si n’ayant pas encore été évoqué par le président Macky Sall, reste la question de sa candidature. Nous l’aurons remarqué, après l’annonce de l’initiative, l’opposition a commencé à se rebiffer considérant que ce point n’est, en aucun cas, discutable autour d’une table de dialogue. Malgré tout, l’objectif minimal de Macky Sall est certainement de dialoguer sur les questions d’intérêt national et de voir particulièrement comment faire revenir les acteurs en perte de droits civiques, dans le jeu politique. Malgré l’abstinence d’une partie de l’opposition, les partisans de Khalifa Sall demeurent favorables au dialogue de même que le parti démocratique sénégalais. À quelles fins ? D’après l'analyste politique Mamadou Sy Albert qui s’est exprimé récemment sur cet appel au dialogue : « Le contenu doit être déterminé pour permettre aux acteurs de savoir les contours du dialogue. » Ce qui n’a toujours pas été fait. Mais, même les contours n’étant pas encore définis et que certains ayant déjà manifesté leur accord, est-il envisageable un quelconque divorce de l’opposition ? La F24 qui est la nouvelle force de l’opposition et qui avance la question prioritaire du 3e mandat, survivra t-elle aux intérêts « disproportionnés » dans cet appel au dialogue de ces acteurs qui la composent?
Là où certains épousent cet appel, d’autres restent sceptiques. Dr Abdourahmane Diouf, leader du parti « Awale », Dr Babacar Diop des « FDS LES GUELEWARS », Malick Gackou de Grand Parti, Déthié Fall, du PRP, Aminata Touré, « Mimi 2024 » et d’autres de l’opposition. Ousmane Sonko, leader du parti Pastef quant à lui, considère que le dialogue est miné. En plus, il est inconcevable de dialoguer alors que ses partisans sont en prison, « ses droits pas respectés » et une machine judiciaire qui s’emballe contre lui avec les deux procès qui l’attendent ». Une position radicale largement différente de ce qui a fait, dans la semaine, l’actualité. Ces photos venant de la salle où le président de la République avait été accueilli lors de la semaine du forum social et solidaire. Poignées de main, accolades, et le sourire aux lèvres entre Khalifa Sall, Barthélémy, Soham El Wardini, Habib Sy et l’initiateur de ce troisième dialogue qui tarde à décliner les termes de référence. Ces images qui ont fait sortir la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi de sa réserve pour éclairer l’opinion sur la position de la coalition ont-elles facilité la tenue de cette rencontre entre forces politiques autour des réels enjeux ? Restons attentifs aux potentielles conclusions d’un dialogue aux multiples attentes...
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