29 milliards dans le flou : le circuit financier opaque du Groupe Immobilier Suisse (GIS)


Les révélations de L’Observateur mettent en lumière une nouvelle zone d’ombre dans la gestion des fonds publics au Sénégal. Une enquête explosive de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) dévoile les détournements possibles autour de 29,8 milliards de FCFA, transférés à la société Groupe Immobilier Suisse (GIS). Ces fonds, censés être destinés à des projets précis, semblent avoir emprunté un circuit trouble, alimentant des bénéficiaires inattendus.

 

Des virements colossaux et une répartition mystérieuse

 

Selon L’Observateur, la 8e Déclaration d’opérations suspectes (DOS) n°DSB12210327, datée du 23 novembre 2021 et transmise par Ecobank, détaille quatre virements effectués entre février et août 2020, pour un montant total de 29.832.667.000 FCFA. Ces sommes, initialement destinées à GIS par l’État sénégalais, n’auraient pas été utilisées directement par la société.

 

L’enquête révèle que ces fonds ont transité par le compte de GIS avant d’être redistribués via des virements bancaires, des chèques encaissés ou encore des paiements en espèces. Parmi les bénéficiaires identifiés figurent Serigne Khadim Niang, les cabinets SCP Tounkara et AssociésSCP Diop et Diop, ainsi que la société Calypso.

 

Une opacité qui alimente les interrogations

 

Ce qui intrigue les enquêteurs, souligne L’Observateur, c’est l’absence de liens apparents entre GIS et ces bénéficiaires. Pourquoi ces fonds publics auraient-ils transité par le Groupe Immobilier Suisse pour être ensuite redistribués à des entités sans rapport connu avec les activités de la société ?

 

La Centif suspecte un stratagème sophistiqué pour dissimuler les véritables destinataires et finalités de ces virements. Le recours à des chèques encaissés et à des paiements en espèces complique davantage la traçabilité des fonds.

 

Les acteurs en question

 

Parmi les bénéficiaires, le nom de Serigne Khadim Niang attire particulièrement l’attention des enquêteurs. Bien que son rôle précis dans cette affaire reste flou, son implication soulève des doutes sur la nature des liens entre GIS et les autres entités citées. De leur côté, les cabinets SCP Tounkara et Diop pourraient également faire l’objet d’une vérification approfondie concernant leur rôle dans ces transactions.

 

Quant à la société Calypso, sa connexion avec GIS ou avec les projets initialement financés par l’État demeure une énigme.

 

Une enquête qui secoue les institutions

 

Ces révélations s’ajoutent à une série de scandales financiers secouant les institutions sénégalaises. Si l’implication de GIS est avérée, cette affaire pourrait mettre en cause la gestion des fonds publics et la transparence des circuits financiers entre l’État et ses partenaires privés.

 

Pour l’instant, aucune action judiciaire n’a été formellement engagée, mais l’enquête de la Centif, relayée par L’Observateur, met la pression sur les autorités pour élucider cette affaire.

 

Le pays dans l’attente de réponses

 

Cette nouvelle révélation jette une lumière crue sur les lacunes des mécanismes de contrôle financier. Le Sénégal tout entier s’interroge : qui sont les véritables bénéficiaires de ces milliards ? Et dans quel but ces fonds publics ont-ils été redirigés ?

 

Une affaire à suivre de près, alors que la justice peine à faire toute la lumière sur ces transactions suspectes qui continuent de ternir la confiance du public envers les institutions.

Mercredi 15 Janvier 2025
Dakaractu



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