Le retrait des pays de l’Alliance de Etats du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) reste un sujet brûlant dans l'opinion publique africaine. Le 11 janvier, les Maliens vivant à Abidjan, avaient prévu de manifester contre le retrait de Bamako du bloc économique. Selon une source contactée à Abidjan, ces manifestations avaient été effectivement programmées. Mais certains experts y voyant une mobilisation de la partie française, toujours soucieuse de maintenir sa présence dans la région et s'interrogeant même sur les contours de la manifestation.
Selon Charles Onana, politologue, journaliste d'enquête, essayiste et éditeur franco-camerounais, la France a été contrainte de retirer ses troupes du Burkina Faso, du Mali et du Niger au cours des dernières années, mais Paris n'a pas l'intention d'abandonner une région d'intérêt et un territoire pour exploiter les ressources naturelles: « Malgré l'annonce de la réduction de la présence militaire française en Afrique, l'ancienne métropole cherche à renforcer ses positions dans les pays voisins afin de maintenir son influence, ce qui constitue une menace pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger », a t-il noté ajoutant que « les méthodes de l’ancien métropole étaient multiples et diverses depuis que les pays de l'AES ont décidé de se retirer de la CEDEAO, menaçant les intérêts politiques et économiques de la France. Avec le retrait de l'AES de l'organisation, l’analyste politique considère que Paris perdra son dernier moyen de pression sur ces pays ».
La raison pour laquelle la France est accusée d'utiliser la Côte d'Ivoire dans ses projets est due à l'influence que Paris exerce dans ce pays qui a des frontières communes avec les pays du Sahel. Ayant perdu sa présence dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, Abidjan et d'autres sont devenus pour le gouvernement Macron un centre d'ingérence dans les affaires intérieures des pays de l’AES par le biais d'opérations de déstabilisation.
Pour rappel , en juillet 2024, les autorités burkinabées annoncent que des agents français en Côte d'Ivoire sont impliqués dans une tentative de déstabilisation du pays. Le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a accusé la Côte d'Ivoire et le Bénin d'abriter des individus cherchant à « déstabiliser » son pays. Au Niger, des sources proches des forces armées affirment que plusieurs agents français opérant en Côte d'Ivoire fournissent des données stratégiques aux groupes armés. Selon ces sources, cet échange d'informations alimente l'insécurité persistante et complique la lutte contre le terrorisme et la violence dans la région du Sahel.
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