DAKARACTU.COM Une chose est claire : Youssou Ndour affole l’establishment politique sénégalais. A commencer par les libéraux qui vivent très mal la candidature du leader de Fekké Ma Ci Bolé à la future élection présidentielle. Les attaques les plus dures contre le très populaire chanteur et chef d’entreprises viennent des journaux proches du pouvoir qui ont tenté de le faire passer pour un quémandeur auprès de certains chefs d’Etat africains. Ce n’est pas tout. Car, aujourd’hui, toute proximité revendiquée avec Youssou Ndour est passible de bannissement du PDS, et suscite malaise et suspicion. Cela prend quelquefois des allures encore plus terribles que lors des bisbilles entre Wade et Idrissa Seck, où tout dirigeant libéral qui ne disait pas publiquement son opposition au leader de Rewmi était suspecté sur le champ de collaboration avec l’ennemi et aussitôt renvoyé ou humilié par ses « frères » libéraux. Certains hommes parmi les plus importants du pouvoir ont été suspectés d’entretenir des relations amicales avec Youssou Ndour et sommés de se déterminer. C’est le cas du Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye lui-même qui, soupçonné par certains de ses proches de complaisance envers le chanteur, a dû se justifier publiquement à la TFM et dire même du mal du leader charismatique de Fekké ma Ci Bollé. Ses critiques ont été publiques et télévisées, pour donner des gages à ses amis du PDS. Il n’est pas le seul à être regardé comme à la porte de Canossa par les libéraux. Abdoulaye Baldé lui-même a été soupçonné par un des gros pontes du régime de connivence avec le frais émoulu candidat. Interpellé, il a admis qu’il a de bons rapports avec ce dernier. Est-ce le fait d’avoir assumé cette relation qui a valu l’amputation de son ministère au maire de Ziguinchor ? Des supputations vont bon train sur une future et probable rébellion de Baldé. Youssou Ndour se montre d’ores et déjà disposé à lui faire un large parachute et à l’accueillir. Des hommes à lui s’y attèleraient déjà et il est clair que cela n’arrange pas le pouvoir en place. D’autant que la saignée risque de continuer. Moustapha Guirassy, actuellement en pleine bouderie gouvernementale, serait aussi pisté par les amis du chanteur, notamment la branche de Fekké Ma Ci Bolé de l’étranger qui a distillé un communiqué public pour faire tomber l’édile de Kédougou dans l’escarcelle politique de Youssou Ndour. Wade veut sauver les apparences et avait déjà tenté de trouver un remplaçant à Guirassy au ministère de la communication. Les contacts entre Guirassy et les membres influents du mouvement citoyen piloté par Youssou Ndour s’intensifient pour que les deux hommes puissent cheminer ensemble. Il est indéniable que la candidature de Youssou Ndour peut faire mal, ne serait-ce qu’à cause de sa popularité et de ses capacités de mobilisation, sans compter sa capacité de nuisance. Il est populaire et crédible. Ses propos de campagne peuvent faire mouche et taper dans le mille. Il est l’ennemi à abattre. Les coups commencent à pleuvoir drus. Et risquent de voler très bas.
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