Wade a reçu Youssou Ndour dès les fuites dans les médias sur l’entrée en politique de ce dernier.

DAKARACTU.COM  Youssou Ndour empêche le pouvoir libéral de dormir tranquille. Après que le quotidien Libération a publié les informations à sa disposition qui laissaient apparaître que le leader du Super Etoile allait s’impliquer dans la campagne électorale, l’hôte du palais de la République a paniqué en se demandant ce qu’il pouvait bien venir faire dans cette élection, et de quelle façon il allait pouvoir peser sur son déroulement. Connaissant la force de frappe médiatique de la star sénégalaise, le président s’en est ouvert à certains amis de celui-ci, notamment l’industriel Cheikh Amar, lui demandant de la faire venir au Palais. Ce qu’il fit, amenant Youssou Ndour à une audience au cours de laquelle le président de la République a voulu connaître ses véritables intentions. Il s’est entendu répondre par son visiteur qu’il n’était pas encore au bout de ses réflexions, mais qu’il comptait réactiver son mouvement Fekkee ma ci bolé en perspective de l’élection présidentielle de février 2012. Il semble que Cheikh Amar a voulu arrondir les angles de cette entrevue, en demandant à Youssou Ndour de soutenir le chef de l’Etat, ce à quoi le musicien n’a pas répondu, laissant Wade dans le flou le plus total quant à sa démarche politique et aux éventuels soutiens qu’il compterait apporter à tel ou tel. Ce samedi 26 novembre, le flou s’est dissipé lors du lancement officiel de la campagne de son mouvement. Youssou Ndour s’est montré très offensif contre le gouvernement et, tout en reconnaissant ses apports dans la vie du Sénégal, a fustigé les maux qui plombent l’avenir de ce pays comme le déficit d’énergie, l’indigence de la santé, la crise de l’éducation, la pauvreté et le chômage des jeunes. Les choses sont à présent claires, pour le président. Sans avoir clairement été explicite sur sa candidature, You a dit au moins qu’il comptait se compter et peser de son poids populaire. Maintenant, vers lequel des postulants va-t-il déverser ce poids-là, s’il ne s’aligne pas lui-même sur les starting-blocks de la course vers le palais ? C’est toute la question qui va hanter le sommeil des libéraux, et alimenter les espoirs des autres candidats.