Recensement en Mauritanie: Nouakchott doit "privilégier le dialogue"

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho) a appelé jeudi Nouakchott à "privilégier le dialogue" sur la question du recensement en Mauritanie, qualifié de "raciste" par les Noirs et dont la contestation été marquée par un mort et des blessés."La Raddho est très préoccupée par les affrontements entre les forces de sécurité mauritaniennes et les manifestants négro-mauritaniens du mouvement +Touche pas à nationalité+", à la pointe de la contestation, écrit l'ONG, basée à Dakar, dans un communiqué transmis à l'AFP.Depuis le 24 septembre, des manifestations anti-recensement violentes ont lieu dans le sud de la Mauritanie, notamment à Kaédi et à Maghama, qui ont fait un mort et plusieurs blessés - au moins une quinzaine de blessés selon des organisations de défense des droits de l'Homme - et conduit à plusieurs arrestations.Pour la Raddho, "cette violence policière aveugle (...) rappelle les mauvais souvenirs du régime (de Maaouiya) Ould Taya", président mauritanien renversé en 2005 après 21 ans de pouvoir, accusé d'exactions contre les populations non arabes du pays (environ 20% des trois millions de Mauritaniens).L'ONG "invite le gouvernement mauritanien à privilégier le dialogue inclusif, comme il l'avait fait" dans le cadre de la recherche "d'une solution au passif humanitaire mauritanien", en référence aux exactions du régime de M. Ould Taya.Outre Kaédi et Maghama, des manifestations contre le recensement ont également eu lieu à Nouakchott et d'autres villes de ce pays à la population multiethnique, qui est en train de remanier le système d'identification de ses citoyens après avoir promulgué un nouveau Code civil en décembre 2010.Des partisans du mouvement "Touche pas à ma nationalité" jugent le recensement en cours "discriminatoire", "raciste" et réclament qu'on l'arrête, ce qu'a exclu le gouvernement.

( AFP )