DAKARACTU.COM Le jour même des manifestations tragiques du M23, qui avaient vu une violence se répandre tout autour de la Place de l’Obélisque, causant des morts et de nombreux blessés, les coalitions concourant à l’élection présidentielle, elles, s’occupaient à satisfaire aux exigences du code électoral. Pendant que la rue était en flammes, et que les jeunes vociféraient contre la candidature de Abdoulaye Wade, et que le M23 brandissait la menace d’un boycott de l’élection au cas où le chef de l’Etat maintenait sa candidature validée par le Conseil constitutionnel, les 13 autres candidats membres de ce mouvement transmettaient les sigles, couleurs et caractéristiques de leurs partis ou coalitions au ministère chargé des Elections. Tous se sont rendus ou ont envoyé des émissaires ce 31 janvier auprès de Thiendella Fall, le directeur des élections, à qui ils ont remis ces éléments nécessaires à leur candidature et exigés par le code électoral. Toutes ces formalités se sont faites en présence du chef de la mission de l’Union européenne au Sénégal. Comme l’écrivait récemment dakaractu, le M23 n’a pas une ligne et une stratégie homogènes au sujet de l’attitude à tenir au cas où Wade maintiendrait sa candidature, et que le boycott envisagé ne fait pas l’affaire de tous. Du coup, écrivions-nous alors, le M23 a de fortes chances d’imploser autour de cette problématique éminemment stratégique. La raison en est simple : les candidats qui ont une réelle chance de gagner ne renonceront jamais à se présenter, et la précipitation mise à respecter les délais électoraux prouve à l’envi que les membres du M23 étaient loin d’envisager un boycott. D’ailleurs, tous ne voient pas d’un mauvais œil la candidature de Wade. Car, tactiquement, elle peut avoir des incidences importantes sur les chances de succès de certaines candidatures. Le scrutin ne livrera pas les mêmes résultats selon que Wade est candidat ou pas. Sa participation entrainera de facto l’émiettement du camp libéral qui peut être un facteur déterminant pour l’issue de ce scrutin. Au-delà des grands principes, la politique est parfois affaire d’arithmétique et de tactique.
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