POUR AVOIR DÉTERRÉ UN TUYAU DE LA SONES INSTALLÉ AUX MARISTES DEPUIS PLUS DE 40 ANS : Le propriétaire de Holding Guèye et un de ses employés attraits à la barre du tribunal correctionnel de Dakar

Mouhamadou Fallou Guèye, patron de « Holding Guèye » et Ibrahima Sougou ont été attraits à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour dégradation volontaire d’installation servant à l’alimentation en eau. Ces derniers, comparaissant libres, seront fixés sur leur sort le 12 janvier 2017.


POUR AVOIR DÉTERRÉ UN TUYAU DE LA SONES INSTALLÉ AUX MARISTES DEPUIS PLUS DE 40 ANS : Le propriétaire de Holding Guèye et un de ses employés attraits à la barre du tribunal correctionnel de Dakar
Mouhamadou Fallou Guèye, propriétaire de l’entreprise Holding Guèye, et un de ses employés, Ibrahima Sougou, ont comparu, hier, à la barre du tribunal correctionnel de grande instance de Dakar pour le délit dégradation volontaire d’installation servant à l’alimentation en eau.
Ces derniers sont accusés d’avoir déterré un tuyau de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) qui a été installé dans la zone des Maristes depuis plus de 40 ans. Les faits de l’espèce se sont déroulés il y a 7 mois.
Ce jour là, Cheikh Diaw qui, comme à l’accoutumée, faisait sa promenade a aperçu Ibrahima Sougou en train de déterrer le tuyau. Il s’est approché de lui avant de l’interpeller sur ce qu’il faisait. Il lui a rétorqué que c’est son boss qui lui a demandé de déterrer le tuyau. Sans crier gare, Cheikh Diaw en bon citoyen a, par téléphone, avertit la Direction générale de la SONES. Qui, à son tour, en a informé les policiers. Ces derniers, sans perdre de temps, ont rappliqué dare-dare sur les lieux.  

« C’est cette détérioration qui a favorisé la baisse de la pression des robinets ainsi que les pénuries d’eau dans cette localité »

Sur place, ils ont ordonné l’arrêt immédiat des travaux. Après avoir photographié les lieux, ils ont procédé à l’arrestation du sieur Sougou qui, manu-militari, sera conduit au poste de commissariat. C’est plus tard que Mouhamadou Fallou Guèye sera également mis aux arrêts. Interrogé par les limiers, ce dernier reconnaît que c’est lui même qui a demandé à Ibrahima Sougou d’enlever le tuyau mais pas celui de la Sones. « C’est mon entreprise qui avait procédé aux travaux de terrassement de cette zone. Nous avions à l’époque installé beaucoup de tuyaux dans cette zone. Il en restait certains que nous avions enfouis. Ce sont ces tuyaux là que je lui avais demandé d’enlever. Mais, il a fait une confusion en enlevant le tuyau de la SONES », a déclaré Mouhamadou Fallou qui, tout de même, a fait savoir qu’ils n’ont pas endommagé le tuyau.
A la barre, il a tenu le même discours. Mais, le représentant de la SONES au procès, en l’occurrence Mamadou Sarr Mbengue, a pris son contre-pied en déclarant que le tuyau a été endommagé. A l’en croire, ce tuyau a été installé dans cette zone depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance. Et, sa détérioration entraine forcément des conséquences dans la distribution de l’eau au niveau de la zone des Maristes. « C’est cette détérioration qui a favorisé la baisse de la pression des robinets ainsi que les pénuries d’eau dans cette localité », a soutenu M. Mbengue.
L’avocat de la SONES a réclamé la somme de 20 millions de francs Cfa à titre de dommages et intérêts. Quant au conseil de la Sénégalaise des Eaux (SDE), il a demandé 25 millions pour la réparation du préjudice subi. Le maitre des poursuites a requis l’application de la loi.

«Depuis 20 ans, les coupures d’eau sont récurrentes dans le pays et vous ne faites rien pour les régler »

L’avocat de la défense a, d’emblée, demandé que la constitution de partie civile de la SDE soit écartée. Cette société, explique-t-il, est concessionnaire de distribution de l’eau et est entrée furtivement dans la cause alors qu’elle n’a subi aucun préjudice. « Ici, il s’agit de détérioration de matériel et c’est la SONES qui nous a porté plainte », a souligné la robe noire avant de faire savoir qu’il n’y a aucune preuve dans le dossier attestant une destruction ou une dégradation du tuyau. Mieux, il estime que les photos versées dans le dossier ne sont pas authentifiées par un huissier donc, elles ne peuvent pas servir de preuve.
Selon l’avocat de la défense, la SONES a porté plainte contre ses clients pour cacher ses carences. « Depuis 20 ans, la distribution de l’eau n’est pas normale au Sénégal. Les coupures d’eau sont récurrentes dans le pays et vous ne faites rien pour les régler. Malgré cela, vos factures deviennent de plus en plus chères et vous coupez tout le monde », a-t-il pesté avant de plaider le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens.
L’affaire est mise en délibéré au 12 janvier 2017.
Vendredi 23 Décembre 2016




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