Il y a, ces derniers temps dans le discours de nos élites politiques quelque chose qui irrite et entraîne à réfléchir sur le sens et la portée de leurs déclarations au regard de la construction de notre cher Sénégal. Nous sortons de Ramadan et cela m’amène à emprunter les sources coraniques et les dit du Messager d’Allah pour me rappeler à moi-même et aux concitoyens, frères et soeurs de religion, les éléments qui balisent le discours du croyant. Qu’on me pardonne, car à travers ces lignes, «je ne recherche que la réforme autant que je le puis».
Nous savons tous que l’islam, religion à laquelle nous adhérons et dont les écritures sont tant citées dans les différentes communications de nos élites, accorde une importance capitale au discours positif. Pour celui qui s’attarde sur l’essence de cette religion, le discours positif apparaît dans le Coran sous diverses appellations : Qawlan ma’rûfan/ Parole convenable, décente, Qawlan sadîdan/ parole juste, Qawlan balîghan/parole convaincante, Qawlan Karîman/ parole respectueuse, Qawlan maysûran/parole bienveillante, Qawlan layyinan/parole gentil, Qawlan thaqîlan/ parole importante. A l’inverse, il y a le terme Qawlan ‘Azîman/ parole monstrueuse.
Cette abondance du sens positif, avec des termes divers, montre que le discours constructif est beaucoup plus souhaitable en société que son inverse, celui-là qui rebute et heurte, qui engendre la répulsion et les sentiments négatifs. C’est encore la parole d’Allah qui nous indique la voie par un verset que tous ceux qui ont une parole publique doivent intérioriser et traduire en ressources de vie. Dans une parabole, Allah figure la bonne parole (kalimat Tayyiba) à « un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s élançant dans le ciel. Il donne à tout instant ses fruits, par la grâce de son Seigneur». En revanche la mauvaise parole (Kalima khabîtha) est « pareille à un mauvais arbre, déraciné de la surface de la terre et qui n’a point de stabilité ». Pouvons-nous comprendre par là que la parole négative est facteur d’instabilité et d’errance ? Assurément !
Si le Coran abonde de tant de qualificatifs pour magnifier la parole qui construit c’est parce que les sociétés qui ont connu la déchéance, l’ont été à cause d’un discours malsain, pauvre en valeurs, porteur de complexe, incitateur à la haine et à la révolte contre la loi et l’ordre, contre la cohésion et la stabilité sociales. Ici, permettez-moi de rappeler que je ne suis pas de ceux qui estiment que tout ordre social soit juste. L’ordre nazi, celui des Khmers rouges, la parole diffusée par « Radio mille collines », la dévolution « monarchique » du pouvoir en république, etc., sont injustes, ont mérité d’être combattus et l’ont été. Mais aujourd’hui, dans notre société, il n’y a rien qui ressemble à cela pour justifier que nous soyons victimes de ce langage de peur, de haine et de discorde.
Aujourd’hui, nous avons en vue le développement de notre pays, son émergence. Cela implique que toute invitation qui nous est faite, pour adhérer à un projet concurrentiel doit véhiculer nos valeurs de Kersa sans quoi les infrastructures et les hommes finiront par disparaître. Car, comme disait Serigne Cheikh Tidiane Sy, ce sont les qualités morales qui révèlent l’essence humaine. Or, le discours témoigne de la valeur éthique de l’individu, il est un révélateur de conscience. L’adage wolof l’exprime si bien « ku wax feeñ » et il est confirmé par le dicton arabe selon lequel le discours, dans une certaine mesure, est indicateur des vices de l’individu .
Or donc voilà que ceux et celles qui aspirent à nous diriger, au plus haut sommet de l’Etat, s’adressent à nous en stimulant notre affect au détriment de l’intellect. Ce qui témoigne, peut-être, d’une incapacité de disposer d’un « construit » objectif et d’arguments de raison, paramètres d’un projet de société acceptable. Or, il est difficile pour les citoyens de devoir donner un mandat aussi sérieux que celui de Chef de l’Etat à une personne sur la base, simplement, d’une redondance de discours lyrique, émaillé d’expression violente et de propos discourtois voire insolents.
Je rappelais que nous sortons de Ramadan. Ce qui signifie que nos mémoires sont encore fraîches des sonorités du Coran et des leçons du Messager d’Allah. C’est au demeurant lui-même qui mettait en garde constamment et avec insistance contre le discours négatif, vecteur de haine, de médisance et de déshonneur. Car lorsque pareille communication est dominante en société cela n’engendre que sa déchéance puis sa dislocation. Un hadith recensé par Tirmidhî nous informe que c’est seulement à cause de leurs mots que les gens accumulent les maux qui vont les culbuter en Enfer. N’est-ce pas assez suffisant pour nous avertir que c’est ici même que l’homme attise les tisons de l’Enfer, pour paraphraser Serigne Cheikh, avant d’y succomber dans l’au-delà ?
Revenant de cette communion de fin de Ramadan et ayant distribué par ci, par là, la sempiternelle formule « baal ma haqq » et toute la litanie qui suit, nous nous posons la question de la sincérité de tels échanges de civilités entre nous. Car, c’est sur le tapis même de prière que nos hommes et femmes en politique nous soumettent à l’épreuve de devoir souffrir, sans complainte ni indignation, ce vacarme fait de mots creux de sens, souillés d’indécence et générateurs d’animosité. Et nous nous interrogeons : avons-nous tant changé jusqu’à ce point ? Sommes nous contraints de confier les destinées de notre pays non au plus convaincant mais au plus insolent ?
Dans nos rêves de citoyens, nous avons espéré des agoras où les projets se croisent non pas par l’indélicatesse des propos mais par la solidité des arguments, la justesse des équations, la clarté des schémas probants. A la place des déclarations bourdonnantes, des rumeurs amplifiées, des Buzz, nous autres citoyens préférons la vérité des faits, les arguments matériels. Comme le dit le Coran : « Donnez votre preuve si vous êtes véridiques».
Au lieu de nous présenter des preuves qui éclairent notre choix, le discours politique qui nous est servi aujourd’hui nous détourne de la chose publique. C’est à se demander si ce n’est pas l’effet escompté pour prendre la démocratie en otage et exclure des débats les citoyens et les honnêtes personnes. Puisque ces dernières préfèrent le silence, peut-être même coupable, à l’insolence. Pourtant, sans rien céder sur les principes ni sur les projets qui se disputent le choix des citoyens, il est fort possible que la parole publique soit, à l’instar de ce que dit le Coran, « de bonnes paroles » pour certifier que les dévotions, prières comme zakât, sont conformes aux engagements de paix, à l’islam.
Ceci signifie que l’homme ou la femme engagé (e) dans l’espace public, en tant que musulman, doit refléter le profil du musulman tel que dessiné par le Messager d’Allah. C’est un être positif, dans toutes ses actions et paroles. De ce point de vue, il projette l’image du citoyen exemplaire et a fortiori, il incarne celui qui aspire à diriger la société, qui a comme ambition de fédérer ses espoirs et ses attentes, d’éloigner ses peurs et de dissiper ses craintes. C’est cette figure que les Sénégalais espèrent voir pour les guider car c’est à lui que revient l’exaltante mission de leur faciliter la cohésion entre eux, et entre eux et leurs semblables dans les autres nations.
La référence qui nous a été choisie et auquel nous croyons, le Prophète PSL, a dessiné ce musulman qui est aussi le citoyen modèle, en mettant en relief ce qu’il n’est pas. Il dit, dans un hadith rapporté par Ahmad : « Être musulman (je dirais être citoyen) ce n’est pas être acerbe ni pernicieux ; ce n’est pas être indécent, encore moins, cynique ». Or donc, nos élites politiques qui se bousculent dans les cités religieuses piaffent d’impatience devant le perron de leurs illustres hôtes. Une fois le micro tendu, ils délivrent un message qui, le plus souvent, est à l’antipode de ce que le Messager d’Allah nous a enseigné en termes de qualité dans nos propos et actes. Leur rhétorique est trop éloignée de nos attentes.
Ce que nous attendons d’eux, c’est un message lourd de par son importance pour l’émergence, non par son outrecuidance. Ce que nous espérons d’eux c’est aussi une posture de « Kilifa », élégant dans l’âme et dans le verbe, au fait des enjeux, de leur complexité et de leur gravité et qui, malgré tout cela, apaise et donne espoir, sans pourtant céder sur les principes ni sur les exigences de vérité. C’est cette posture qui nous est indiquée par le Coran dans deux versets qui invitent à l’équité sans biaiser, sans parti pris ni faux témoignage, sans injustice envers des adversaires quelle que soit l’intensité des oppositions.
Malheureusement, c’est à l’inverse de nos attentes et des principes de vie hérités des ancêtres ou enseignés par les écritures, que nous sommes exposés à longueur de temps et d’ondes. Les discours qui nous sont servis jusqu’ici ne nous proposent pas un projet de société clair, impersonnel, inclusif et intégral. C’est plutôt la posture d’une personne à l’insulte facile, au ton prétentieux, à la pose orgueilleuse. Or, il nous a été conté par les griots, gardiens de la parole qui cicatrise, éteint les foyers de tensions et scelle les alliances pour élargir les cercles de paix, que la parole doit être encadrée. Ils disent même qu’elle doit être voilée, habillée, afin qu’elle ne blesse. Et pourtant, cela n’a jamais empêché que le message soit transmis avec loyauté et perçu à sa juste valeur. Pour eux, et pour la plupart des citoyens je suppose, l’art oratoire n’est pas dans la manipulation des impudences ni des inconvenances et des écarts de langage, ni dans l’impertinence ou les malices, mais dans l’élégance et la pertinence.
Il est possible de servir la vérité, de s’engager pour une cause que l’on croit juste, en s’adressant à la conscience des citoyens par la véracité des arguments dans le respect de l’adversaire et non par la manipulation des préjugés et des informations préfabriquées rien que pour susciter la révolte. Le Coran nous demande de ne pas mêler le faux à la vérité dans le but de cacher sciemment la vérité.
Il est encore temps que nous nous ressaisissions, que nous nous réconcilions avec nous-mêmes, en tant que Sénégalais pétris des vertus du « Ngor » et en tant que croyants, animés par l’esprit du Bien. Dire du bien avant d’adorer Dieu, faire du bien après l’avoir adoré et que l’adversité envers quelqu’un ou la haine même envers lui « n’incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété ».
Abdoul Azize KEBE
Post scriptum
Allez les lions ! Ca Kanam !
La victoire de l’équipe nationale du Sénégal nous rappelle notre devoir d’union sacrée devant certaines causes. Mon opinion est que certains secteurs doivent être mis hors manipulation politique : l’armée nationale, les équipes nationales et les confréries nationales.
Nous savons tous que l’islam, religion à laquelle nous adhérons et dont les écritures sont tant citées dans les différentes communications de nos élites, accorde une importance capitale au discours positif. Pour celui qui s’attarde sur l’essence de cette religion, le discours positif apparaît dans le Coran sous diverses appellations : Qawlan ma’rûfan/ Parole convenable, décente, Qawlan sadîdan/ parole juste, Qawlan balîghan/parole convaincante, Qawlan Karîman/ parole respectueuse, Qawlan maysûran/parole bienveillante, Qawlan layyinan/parole gentil, Qawlan thaqîlan/ parole importante. A l’inverse, il y a le terme Qawlan ‘Azîman/ parole monstrueuse.
Cette abondance du sens positif, avec des termes divers, montre que le discours constructif est beaucoup plus souhaitable en société que son inverse, celui-là qui rebute et heurte, qui engendre la répulsion et les sentiments négatifs. C’est encore la parole d’Allah qui nous indique la voie par un verset que tous ceux qui ont une parole publique doivent intérioriser et traduire en ressources de vie. Dans une parabole, Allah figure la bonne parole (kalimat Tayyiba) à « un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s élançant dans le ciel. Il donne à tout instant ses fruits, par la grâce de son Seigneur». En revanche la mauvaise parole (Kalima khabîtha) est « pareille à un mauvais arbre, déraciné de la surface de la terre et qui n’a point de stabilité ». Pouvons-nous comprendre par là que la parole négative est facteur d’instabilité et d’errance ? Assurément !
Si le Coran abonde de tant de qualificatifs pour magnifier la parole qui construit c’est parce que les sociétés qui ont connu la déchéance, l’ont été à cause d’un discours malsain, pauvre en valeurs, porteur de complexe, incitateur à la haine et à la révolte contre la loi et l’ordre, contre la cohésion et la stabilité sociales. Ici, permettez-moi de rappeler que je ne suis pas de ceux qui estiment que tout ordre social soit juste. L’ordre nazi, celui des Khmers rouges, la parole diffusée par « Radio mille collines », la dévolution « monarchique » du pouvoir en république, etc., sont injustes, ont mérité d’être combattus et l’ont été. Mais aujourd’hui, dans notre société, il n’y a rien qui ressemble à cela pour justifier que nous soyons victimes de ce langage de peur, de haine et de discorde.
Aujourd’hui, nous avons en vue le développement de notre pays, son émergence. Cela implique que toute invitation qui nous est faite, pour adhérer à un projet concurrentiel doit véhiculer nos valeurs de Kersa sans quoi les infrastructures et les hommes finiront par disparaître. Car, comme disait Serigne Cheikh Tidiane Sy, ce sont les qualités morales qui révèlent l’essence humaine. Or, le discours témoigne de la valeur éthique de l’individu, il est un révélateur de conscience. L’adage wolof l’exprime si bien « ku wax feeñ » et il est confirmé par le dicton arabe selon lequel le discours, dans une certaine mesure, est indicateur des vices de l’individu .
Or donc voilà que ceux et celles qui aspirent à nous diriger, au plus haut sommet de l’Etat, s’adressent à nous en stimulant notre affect au détriment de l’intellect. Ce qui témoigne, peut-être, d’une incapacité de disposer d’un « construit » objectif et d’arguments de raison, paramètres d’un projet de société acceptable. Or, il est difficile pour les citoyens de devoir donner un mandat aussi sérieux que celui de Chef de l’Etat à une personne sur la base, simplement, d’une redondance de discours lyrique, émaillé d’expression violente et de propos discourtois voire insolents.
Je rappelais que nous sortons de Ramadan. Ce qui signifie que nos mémoires sont encore fraîches des sonorités du Coran et des leçons du Messager d’Allah. C’est au demeurant lui-même qui mettait en garde constamment et avec insistance contre le discours négatif, vecteur de haine, de médisance et de déshonneur. Car lorsque pareille communication est dominante en société cela n’engendre que sa déchéance puis sa dislocation. Un hadith recensé par Tirmidhî nous informe que c’est seulement à cause de leurs mots que les gens accumulent les maux qui vont les culbuter en Enfer. N’est-ce pas assez suffisant pour nous avertir que c’est ici même que l’homme attise les tisons de l’Enfer, pour paraphraser Serigne Cheikh, avant d’y succomber dans l’au-delà ?
Revenant de cette communion de fin de Ramadan et ayant distribué par ci, par là, la sempiternelle formule « baal ma haqq » et toute la litanie qui suit, nous nous posons la question de la sincérité de tels échanges de civilités entre nous. Car, c’est sur le tapis même de prière que nos hommes et femmes en politique nous soumettent à l’épreuve de devoir souffrir, sans complainte ni indignation, ce vacarme fait de mots creux de sens, souillés d’indécence et générateurs d’animosité. Et nous nous interrogeons : avons-nous tant changé jusqu’à ce point ? Sommes nous contraints de confier les destinées de notre pays non au plus convaincant mais au plus insolent ?
Dans nos rêves de citoyens, nous avons espéré des agoras où les projets se croisent non pas par l’indélicatesse des propos mais par la solidité des arguments, la justesse des équations, la clarté des schémas probants. A la place des déclarations bourdonnantes, des rumeurs amplifiées, des Buzz, nous autres citoyens préférons la vérité des faits, les arguments matériels. Comme le dit le Coran : « Donnez votre preuve si vous êtes véridiques».
Au lieu de nous présenter des preuves qui éclairent notre choix, le discours politique qui nous est servi aujourd’hui nous détourne de la chose publique. C’est à se demander si ce n’est pas l’effet escompté pour prendre la démocratie en otage et exclure des débats les citoyens et les honnêtes personnes. Puisque ces dernières préfèrent le silence, peut-être même coupable, à l’insolence. Pourtant, sans rien céder sur les principes ni sur les projets qui se disputent le choix des citoyens, il est fort possible que la parole publique soit, à l’instar de ce que dit le Coran, « de bonnes paroles » pour certifier que les dévotions, prières comme zakât, sont conformes aux engagements de paix, à l’islam.
Ceci signifie que l’homme ou la femme engagé (e) dans l’espace public, en tant que musulman, doit refléter le profil du musulman tel que dessiné par le Messager d’Allah. C’est un être positif, dans toutes ses actions et paroles. De ce point de vue, il projette l’image du citoyen exemplaire et a fortiori, il incarne celui qui aspire à diriger la société, qui a comme ambition de fédérer ses espoirs et ses attentes, d’éloigner ses peurs et de dissiper ses craintes. C’est cette figure que les Sénégalais espèrent voir pour les guider car c’est à lui que revient l’exaltante mission de leur faciliter la cohésion entre eux, et entre eux et leurs semblables dans les autres nations.
La référence qui nous a été choisie et auquel nous croyons, le Prophète PSL, a dessiné ce musulman qui est aussi le citoyen modèle, en mettant en relief ce qu’il n’est pas. Il dit, dans un hadith rapporté par Ahmad : « Être musulman (je dirais être citoyen) ce n’est pas être acerbe ni pernicieux ; ce n’est pas être indécent, encore moins, cynique ». Or donc, nos élites politiques qui se bousculent dans les cités religieuses piaffent d’impatience devant le perron de leurs illustres hôtes. Une fois le micro tendu, ils délivrent un message qui, le plus souvent, est à l’antipode de ce que le Messager d’Allah nous a enseigné en termes de qualité dans nos propos et actes. Leur rhétorique est trop éloignée de nos attentes.
Ce que nous attendons d’eux, c’est un message lourd de par son importance pour l’émergence, non par son outrecuidance. Ce que nous espérons d’eux c’est aussi une posture de « Kilifa », élégant dans l’âme et dans le verbe, au fait des enjeux, de leur complexité et de leur gravité et qui, malgré tout cela, apaise et donne espoir, sans pourtant céder sur les principes ni sur les exigences de vérité. C’est cette posture qui nous est indiquée par le Coran dans deux versets qui invitent à l’équité sans biaiser, sans parti pris ni faux témoignage, sans injustice envers des adversaires quelle que soit l’intensité des oppositions.
Malheureusement, c’est à l’inverse de nos attentes et des principes de vie hérités des ancêtres ou enseignés par les écritures, que nous sommes exposés à longueur de temps et d’ondes. Les discours qui nous sont servis jusqu’ici ne nous proposent pas un projet de société clair, impersonnel, inclusif et intégral. C’est plutôt la posture d’une personne à l’insulte facile, au ton prétentieux, à la pose orgueilleuse. Or, il nous a été conté par les griots, gardiens de la parole qui cicatrise, éteint les foyers de tensions et scelle les alliances pour élargir les cercles de paix, que la parole doit être encadrée. Ils disent même qu’elle doit être voilée, habillée, afin qu’elle ne blesse. Et pourtant, cela n’a jamais empêché que le message soit transmis avec loyauté et perçu à sa juste valeur. Pour eux, et pour la plupart des citoyens je suppose, l’art oratoire n’est pas dans la manipulation des impudences ni des inconvenances et des écarts de langage, ni dans l’impertinence ou les malices, mais dans l’élégance et la pertinence.
Il est possible de servir la vérité, de s’engager pour une cause que l’on croit juste, en s’adressant à la conscience des citoyens par la véracité des arguments dans le respect de l’adversaire et non par la manipulation des préjugés et des informations préfabriquées rien que pour susciter la révolte. Le Coran nous demande de ne pas mêler le faux à la vérité dans le but de cacher sciemment la vérité.
Il est encore temps que nous nous ressaisissions, que nous nous réconcilions avec nous-mêmes, en tant que Sénégalais pétris des vertus du « Ngor » et en tant que croyants, animés par l’esprit du Bien. Dire du bien avant d’adorer Dieu, faire du bien après l’avoir adoré et que l’adversité envers quelqu’un ou la haine même envers lui « n’incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété ».
Abdoul Azize KEBE
Post scriptum
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