DAKARACTU.COM La surtaxe sur les appels internationaux entrants est l’arbre qui cache la forêt d’autres taxes qui rapportent beaucoup d’argent dont nul ne connait la destination. La « redevance de sécurité pour l’exploitation d’un système intégré de contrôle de l’immigration au niveau des aéroports internationaux du Sénégal » est de celles-là. Ramassée sous l’appellation « redevance de sécurité », elle a été créée en catimini par le décret 2011 – 652 du 26 mai 2011. Personne ou presque n’en est informé. Pas même les syndicalistes de l’aéroport de Dakar qui ignorent jusqu’à l’existence de Securiport LLC autorisée à la percevoir.
Cette société brasse pourtant des millions de dollars en collectant une redevance « due par tout passager de toute entreprise de transport public aérien utilisant des vols commerciaux à destination et au départ du Sénégal. » Au regard de l’article 3 du décret, « cette redevance est incluse dans le prix du billet. » et est donc reversée par les compagnies aériennes à Securiport LLC, basée à Washington DC, dont la représentation à Dakar est dirigée par un Espagnol du nom de Gaston Tarquini.
Dans un courrier du 29 juin adressé au directeur général d’Eurofly à l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor, Tarquini écrit : « les compagnies aériennes commenceront la collecte de la redevance le 4 juillet 2011 ; pour les mois de juillet et août 2011, les compagnies aériennes reverseront à Securiport les redevances des passagers internationaux à 50%, ceci leur permettra de compenser les billets déjà vendus ; à partir de septembre 2011, tous les passagers des vols internationaux devront payer la redevance de sécurité. »
A partir de ce mois-ci donc, chaque passager embarquant ou débarquant à Dakar, Cap Skirring, Saint-Louis… paie 12 dollars. Si on sait que le flux global à Dakar, qui est l’aéroport le plus fréquenté de la zone Asecna, tourne autour d’une moyenne annuelle de 1,7 million de passagers, Securiport va amasser 20,4 millions de dollars par an, soit environ 10 milliards de francs cfa, pour le seul Léopold-Sédar-Senghor.
En contrepartie de quoi cette société collecte-t-elle toute cette manne financière ? « Cette redevance finance exclusivement les investissements afférents à la mise en place et à l’exploitation d’un système intégré de contrôle de l’immigration au niveau des aéroports internationaux du Sénégal. » (article 1er du décret). Dans son courrier cité plus haut, Tarquini écrit : « Malgré quelques petits retards, le système est installé, testé et est opérationnel, le personnel en charge formé. Le démarrage officiel, en accord avec l’Etat du Sénégal, est fixé au 4 juillet 2011. »
Quel est ce système et qu’a-t-il changé ? Rien de perceptible à l’aéroport de Dakar qui a toujours respecté les normes internationales en matière de sécurité et a toujours été bien noté.
Mieux, confie ce cadre de l’aéroport spécialisé en sûreté à dakaractu, « même dans des pays comme la France, où la lutte contre l’immigration est un enjeu national, le dispositif de sécurité à Roissy ou à Orly est composé d’un système numérique ou biométrique d’authentification des documents de voyage et de certains outils classiques de contrôle comme la vérification de l’empreinte digitale ou la confrontation morphologique. Aucun de ces mécanismes ne coûte plus de deux ou trois centaines de millions. Les milliards de la redevance de sécurité vont partout, sauf dans le contrôle de l’immigration. »
Où vont-ils aller ? Ont réponse à cette question Gaston Tarquini et le directeur général adjoint sénégalais de la représentation locale de Securiport qui était jusqu’à une date récente conseiller du ministre de l’Intérieur. Ou faut-il peut-être monter plus haut pour interroger « le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, et le ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie » chargés de l’exécution du décret du 26 mai.
Instituée à partir du 1er juin 2011, la redevance de sécurité a dû commencer à être collectée. Combien d’argent a déjà été recouvré ? Où a-t-il atterri ? A entendre l’expert cité ci-haut, « cette redevance pose un sérieux problème juridique. Son montant, qui excède les besoins en matière de lutte contre l’immigration, va servir à d’autres fins, en violation flagrante de l’article 7 de la Convention de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci). Ce texte dispose que toute taxe aéroportuaire doit servir exclusivement à améliorer la qualité des installations et services de l’aéroport. Le Sénégal risque une sanction de l’Oaci si, comme c’est très vraisemblable, les milliards de la redevance de sécurité sont détournés. »
Cette société brasse pourtant des millions de dollars en collectant une redevance « due par tout passager de toute entreprise de transport public aérien utilisant des vols commerciaux à destination et au départ du Sénégal. » Au regard de l’article 3 du décret, « cette redevance est incluse dans le prix du billet. » et est donc reversée par les compagnies aériennes à Securiport LLC, basée à Washington DC, dont la représentation à Dakar est dirigée par un Espagnol du nom de Gaston Tarquini.
Dans un courrier du 29 juin adressé au directeur général d’Eurofly à l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor, Tarquini écrit : « les compagnies aériennes commenceront la collecte de la redevance le 4 juillet 2011 ; pour les mois de juillet et août 2011, les compagnies aériennes reverseront à Securiport les redevances des passagers internationaux à 50%, ceci leur permettra de compenser les billets déjà vendus ; à partir de septembre 2011, tous les passagers des vols internationaux devront payer la redevance de sécurité. »
A partir de ce mois-ci donc, chaque passager embarquant ou débarquant à Dakar, Cap Skirring, Saint-Louis… paie 12 dollars. Si on sait que le flux global à Dakar, qui est l’aéroport le plus fréquenté de la zone Asecna, tourne autour d’une moyenne annuelle de 1,7 million de passagers, Securiport va amasser 20,4 millions de dollars par an, soit environ 10 milliards de francs cfa, pour le seul Léopold-Sédar-Senghor.
En contrepartie de quoi cette société collecte-t-elle toute cette manne financière ? « Cette redevance finance exclusivement les investissements afférents à la mise en place et à l’exploitation d’un système intégré de contrôle de l’immigration au niveau des aéroports internationaux du Sénégal. » (article 1er du décret). Dans son courrier cité plus haut, Tarquini écrit : « Malgré quelques petits retards, le système est installé, testé et est opérationnel, le personnel en charge formé. Le démarrage officiel, en accord avec l’Etat du Sénégal, est fixé au 4 juillet 2011. »
Quel est ce système et qu’a-t-il changé ? Rien de perceptible à l’aéroport de Dakar qui a toujours respecté les normes internationales en matière de sécurité et a toujours été bien noté.
Mieux, confie ce cadre de l’aéroport spécialisé en sûreté à dakaractu, « même dans des pays comme la France, où la lutte contre l’immigration est un enjeu national, le dispositif de sécurité à Roissy ou à Orly est composé d’un système numérique ou biométrique d’authentification des documents de voyage et de certains outils classiques de contrôle comme la vérification de l’empreinte digitale ou la confrontation morphologique. Aucun de ces mécanismes ne coûte plus de deux ou trois centaines de millions. Les milliards de la redevance de sécurité vont partout, sauf dans le contrôle de l’immigration. »
Où vont-ils aller ? Ont réponse à cette question Gaston Tarquini et le directeur général adjoint sénégalais de la représentation locale de Securiport qui était jusqu’à une date récente conseiller du ministre de l’Intérieur. Ou faut-il peut-être monter plus haut pour interroger « le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, et le ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie » chargés de l’exécution du décret du 26 mai.
Instituée à partir du 1er juin 2011, la redevance de sécurité a dû commencer à être collectée. Combien d’argent a déjà été recouvré ? Où a-t-il atterri ? A entendre l’expert cité ci-haut, « cette redevance pose un sérieux problème juridique. Son montant, qui excède les besoins en matière de lutte contre l’immigration, va servir à d’autres fins, en violation flagrante de l’article 7 de la Convention de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci). Ce texte dispose que toute taxe aéroportuaire doit servir exclusivement à améliorer la qualité des installations et services de l’aéroport. Le Sénégal risque une sanction de l’Oaci si, comme c’est très vraisemblable, les milliards de la redevance de sécurité sont détournés. »
Autres articles
-
Laser du lundi : Macky et Aliou Sall ont fort à faire entre l’amorce de la pompe à désagréments et la fermeture des vannes (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Laser du lundi : Ebullition au Sénégal, élection en Mauritanie et dislocation en cours au Mali (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Farba Ngom et Yakham Mbaye sont les voltigeurs de tête de Macky Sall (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Laser du lundi : Pourquoi le Sénégal s’installe dans la gouvernance émaillée de heurts et teintée de haine ? (Par Babacar Justin Ndiaye)
-
Laser du lundi : Les imprudences d’Aliou Sall et les erreurs de Macky Sall sont plus dévastatrices que les bazookas de l’opposition radicale (Par Babacar Justin Ndiaye)