DAKARACTU.COM - Il y a quelques jours, dakaractu annonçait le limogeage imminent du ministre de l’Urbanisme et de l’Assainissement dans un article titré « Adama Sall sur le départ ». Votre site préféré revient aujourd’hui sur les péripéties de ce départ du gouvernement. Mais aussi sur la gestion de ce désormais ex-ministre, au cœur de scandales parmi les plus graves de l’ère Wade.
Abdoulaye Wade est à Paris le 3 septembre, en provenance de La Mecque, lorsqu’il reçoit une fiche de renseignement qui lui indique qu’Adama Sall a accordé à un promoteur hôtelier l’autorisation de lotir et occuper une vaste bande de la plage de Diamalaye. Et que les bulldozers amenés sur place par ce dernier pour terrasser le terrain risquent d’être attaqués par la population qui est au bord des nerfs. « Quoi ? », sursaute le président qui appelle illico presto son directeur de cabinet, Habib Sy. Et lui dit : « Préparez immédiatement un décret pour limoger Adama Sall et transférer ses compétences à Oumar Sarr. Il a osé toucher à la plage de Diamalaye en dépit de mon interdiction. Je lui ai dit devant tout le monde, en conseil des ministres, de ne plus toucher aux plages. Ce n’est pas la première fois. Il a attribué celle du Virage à Youssouf Saleh [le même qui s’est vu attribuer un terrain du domaine maritime pour ériger Magic Land]. Il a fallu que je voie par hasard ce dernier construire, au retour d’un de mes voyages, pour demander l’arrêt des travaux. Après cette grave faute, Adama Sall récidive. Foutez-le dehors. » Contre toute attente, Habib Sy défend le fautif : « Vous savez, il a une base politique et peut beaucoup nous apporter en 2012. Et puis, si on le limoge, les gens vont l’imputer à Zakaria Diaw qui est son rival dans son fief. Je vous propose, M. le président, la formation d’une commission chargée des lotissements pour éviter en l’avenir des incidents de ce type. » Réponse de Wade : « Même s’il devait m’apporter tout le Foutah, je ne veux plus de lui. Oumar Sarr était à l’urbanisme sans commission et il n’y a jamais eu de problème. Il faut qu’il parte. Il y a trop de plaintes contre lui. »
Alors que Habib Sy retarde l’établissement du décret ( dans quel intérêt ?), Wade joint son Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, qui enfonce le clou : « Je suis d’accord avec vous sur son départ. Il ne cesse de ternir l’image de l’Etat. »
Mais Adama Sall est au Mozambique et n’arrive à Dakar que dans la nuit du 6 au 7 septembre. Le chef du gouvernement le reçoit au cours de la journée du 7 et lui signifie son limogeage, sans lui trouver la moindre excuse en dépit de ses nombreuses explications.
Le décret tombe dans le JT du 8. Le limogeage prononcé, bonjour les dégâts ! Dakaractu vous annonce d’ores et déjà qu’Adama Sall ne peut pas échapper à des poursuites judiciaires. Les scandales découverts dans sa gestion dépassent toutes les proportions imaginables. Il est allé jusqu’à toucher à un terrain qui mord sur l’emprise du Vor de l’aéroport. Le Vor (Vhf Omnidirectional range) est un système de guidage des avions qui trace les routes du ciel. Cet instrument de radionavigation, qui jalonne les voies aériennes et ne doit souffrir d’aucun obstacle sur 400 mètres à la ronde, a vu son mur de protection détruit par le promoteur immobilier à qui le terrain a été affecté. Ce qui accroit considérablement les risques de crash aérien.
De multiples plaintes en cours le visent à propos de domaines vendus sur la base de certificats de conformité bidons. En clair, pour vente de terrains qui n’existent pas ou pas encore. Sans entrer dans les détails des actes qu’il a commis en complicité avec ceux qu’il a nommés à la tête des services d’urbanisme, ces exemples donnent une idée des dégâts.
Adama Sall a donné des autorisations pour lotir la bande verte, Ouest-Foire, les abords du hangar des pèlerins, des poches des Almadies et un nombre incalculable de sites. Moyennant quoi ? Tout cela, rien que pour Dakar intramuros. Qu’est-ce qui s’est passé à Pikine, à Guédiawaye, à Rufisque, à Thiès, à Mbour… ?
Les malversations sont moins la faute d’Adama Sall que celle de celui qui l’a nommé. Au plus fort de la transhumance des responsables socialistes vers le pouvoir libéral, Idrissa Seck, alors tout-puissant directeur du cabinet présidentiel, a fermé la porte à Adama Sall. A cause de sa base à Matam, Wade a décidé d’accueillir celui qui avait déjà été condamné à ne plus diriger un organisme public.
Abdoulaye Wade est à Paris le 3 septembre, en provenance de La Mecque, lorsqu’il reçoit une fiche de renseignement qui lui indique qu’Adama Sall a accordé à un promoteur hôtelier l’autorisation de lotir et occuper une vaste bande de la plage de Diamalaye. Et que les bulldozers amenés sur place par ce dernier pour terrasser le terrain risquent d’être attaqués par la population qui est au bord des nerfs. « Quoi ? », sursaute le président qui appelle illico presto son directeur de cabinet, Habib Sy. Et lui dit : « Préparez immédiatement un décret pour limoger Adama Sall et transférer ses compétences à Oumar Sarr. Il a osé toucher à la plage de Diamalaye en dépit de mon interdiction. Je lui ai dit devant tout le monde, en conseil des ministres, de ne plus toucher aux plages. Ce n’est pas la première fois. Il a attribué celle du Virage à Youssouf Saleh [le même qui s’est vu attribuer un terrain du domaine maritime pour ériger Magic Land]. Il a fallu que je voie par hasard ce dernier construire, au retour d’un de mes voyages, pour demander l’arrêt des travaux. Après cette grave faute, Adama Sall récidive. Foutez-le dehors. » Contre toute attente, Habib Sy défend le fautif : « Vous savez, il a une base politique et peut beaucoup nous apporter en 2012. Et puis, si on le limoge, les gens vont l’imputer à Zakaria Diaw qui est son rival dans son fief. Je vous propose, M. le président, la formation d’une commission chargée des lotissements pour éviter en l’avenir des incidents de ce type. » Réponse de Wade : « Même s’il devait m’apporter tout le Foutah, je ne veux plus de lui. Oumar Sarr était à l’urbanisme sans commission et il n’y a jamais eu de problème. Il faut qu’il parte. Il y a trop de plaintes contre lui. »
Alors que Habib Sy retarde l’établissement du décret ( dans quel intérêt ?), Wade joint son Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, qui enfonce le clou : « Je suis d’accord avec vous sur son départ. Il ne cesse de ternir l’image de l’Etat. »
Mais Adama Sall est au Mozambique et n’arrive à Dakar que dans la nuit du 6 au 7 septembre. Le chef du gouvernement le reçoit au cours de la journée du 7 et lui signifie son limogeage, sans lui trouver la moindre excuse en dépit de ses nombreuses explications.
Le décret tombe dans le JT du 8. Le limogeage prononcé, bonjour les dégâts ! Dakaractu vous annonce d’ores et déjà qu’Adama Sall ne peut pas échapper à des poursuites judiciaires. Les scandales découverts dans sa gestion dépassent toutes les proportions imaginables. Il est allé jusqu’à toucher à un terrain qui mord sur l’emprise du Vor de l’aéroport. Le Vor (Vhf Omnidirectional range) est un système de guidage des avions qui trace les routes du ciel. Cet instrument de radionavigation, qui jalonne les voies aériennes et ne doit souffrir d’aucun obstacle sur 400 mètres à la ronde, a vu son mur de protection détruit par le promoteur immobilier à qui le terrain a été affecté. Ce qui accroit considérablement les risques de crash aérien.
De multiples plaintes en cours le visent à propos de domaines vendus sur la base de certificats de conformité bidons. En clair, pour vente de terrains qui n’existent pas ou pas encore. Sans entrer dans les détails des actes qu’il a commis en complicité avec ceux qu’il a nommés à la tête des services d’urbanisme, ces exemples donnent une idée des dégâts.
Adama Sall a donné des autorisations pour lotir la bande verte, Ouest-Foire, les abords du hangar des pèlerins, des poches des Almadies et un nombre incalculable de sites. Moyennant quoi ? Tout cela, rien que pour Dakar intramuros. Qu’est-ce qui s’est passé à Pikine, à Guédiawaye, à Rufisque, à Thiès, à Mbour… ?
Les malversations sont moins la faute d’Adama Sall que celle de celui qui l’a nommé. Au plus fort de la transhumance des responsables socialistes vers le pouvoir libéral, Idrissa Seck, alors tout-puissant directeur du cabinet présidentiel, a fermé la porte à Adama Sall. A cause de sa base à Matam, Wade a décidé d’accueillir celui qui avait déjà été condamné à ne plus diriger un organisme public.
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