Guinée: climat politique toujours très tendu


Guinée: climat politique toujours très tendu
Au moins deux personnes ont été tuées hier mardi à Conakry et une trentaine d'autres blessées, selon le bilan officiel des violences qui ont éclaté à la suite de l'interdiction d'un rassemblement de l'opposition. Certaines sources avancent le chiffre de quatre morts. Les affrontements ont opposé des partisans de l'opposition aux forces de l'ordre. L'opposition entendait manifester contre l'organisation de législatives le 29 décembre. Elle conteste les modalités d'organisation du scrutin et sa date, décidées selon elle, sans concertation par le gouvernement et la commission électorale.

Avec notre correspondant à Conakry

Tout en déplorant les morts, l’opposition se frotte les mains. Pour le succès de son mouvement, Sidya Touré, Moktar Diallo, Faya Meli Mono, et autre Fodé Mohamed Soumah, ont paralysé la capitale Conakry, qui était hier mardi plus qu’une ville morte.

Selon Cellou Dalein Diallo, « le gouvernement n’a pas interdit la marche, le gouvernement a souhaité que les forces de l’ordre n’utilisent pas leurs armes contre les manifestants, ils ont fait usage de leurs armes et on a déploré des morts, on parle à l’heure actuelle de trois morts, donc, je voudrais encore une fois féliciter les militants et sympathisants, toute cette mobilisation massive… ».

Le porte-parole de l’armée guinéenne, le commandant Alimou Diakite, dément les propos du chef de l’opposition : « Nous avons enregistré des blessés – vous les avez vus à l’hôpital – qui sont au nombre de 23. Des instructions fermes ont été données aux différents chefs d’état-major, de maintenir les hommes dans les casernes. Et les instructions ont été fermes : pas d’usage d’armes à feu ! Il n’y a pas eu d’armes à feu, qu’on a eu à donner aux gendarmes qui étaient chargés de maintenir l’ordre, ainsi que les unités de la police ».

Un gendarme, qui a été déployé hier sur le terrain, quant à lui, raconte sa mésaventure : « Nous venons d’être attaqués par des manifestants qui détiennent des armes de guerre… Voilà… J’ai… Il y a eu deux gendarmes qui se sont blessés même, y compris moi et le commandant lui-même. Sincèrement, on ne comprend pas si c’est une manifestation politique ou bien une guerre alors !... Alors qu’on n’a pas d’armes… Vous voyez, vous, les journalistes ?... »

( RFI )
Mercredi 28 Septembre 2011




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