DAKARACTU.COM Les évènements tragiques de Fanaye, cette bourgade tranquille aux alentours de Podor, qui ont causé la mort de deux personnes et occasionné des blessures graves à 21 autres, laissent un goût amer aux observateurs et acteurs des problématiques de développement. Le drame du 26 octobre est symptomatique des enjeux mal compris du développement d’une région basée sur une idée révolutionnaire dont on n’a pas expliqué tous les tenants et aboutissants aux acteurs comme aux bénéficiaires. Sans prendre parti pour les uns ou les autres dans ce conflit qui a eu des conséquences terribles, dakaractu vous retrace l’histoire de cette affaire qui a débuté en fait il y a 16 ans, lorsqu’un Israélien localise ces terres comme potentiellement productives et en dit tout le bien à Karass Kane. Plus tard, il guide vers ce dernier des investisseurs italiens de Tampieri Financial Group associés à des Sénégalais au sein d’une société de droit sénégalais nommée Senethanol et de la société Senhuile S.A détenues, chacune, à 49% par des Sénégalais et à 51% par le partenaire italien. Ces entités ainsi constituées, fortes de l’expérience d’un grand groupe agro-industriel, avec la contribution financière de Tampieri, prennent forme pour développer un mégaprojet agro-industriel autour de la culture de tournesol et la transformation industrielle en bioéthanol.
L’initiative est pertinente au regard des nouvelles orientations des énergies et du carburant. En effet, les biocarburants sont l’énergie de l’avenir. Le Sénégal en est conscient, si on se rappelle les injonctions du chef de l’Etat lors de sa visite à Richard Toll, il y a quelques années, qui en vantait les mérites et en faisait notre condition de sortie du sous-développement. Toutes les voitures au Brésil roulent à l’éthanol et, au Sénégal, tous les véhicules peuvent le consommer à hauteur de 30% de leurs réservoirs sans nécessité de changer de moteur. Bref, ce biocarburant est une ouverture réelle vers le futur de l’énergie, et une solution bénéfique pour notre indépendance énergétique.
Pour le cultiver, Senethanol se fait attribuer par le conseil rural de Fanaye, avec à sa tête Karass Kane, 20.000 hectares, en septembre 2011. Déjà le 27 août, lors de la réunion du conseil rural qui se tient à Fanaye et qui officialise l’attribution de la dernière tranche de ces terres, seules 4 voix sur 26 voix sont défavorables. Les procédures ont été suivies. Le ministère des Collectivités locales comme celui de l’Agriculture ont été consultés et ont donné leur aval. Mais tout cela ne réussira pas à stopper les quatre opposants au projet menés par Abdoulaye Ndiaye d’une tendance locale du PDS opposée à celle de son frère de parti Karass Kane. Les trois autres conseillers défavorables au projet sont issus des rangs de l’opposition mais réussissent à exacerber le flou comme l’indique le communiqué rendu public hier par les industriels de Senethanol : «il est regrettable qu’un projet d’une telle envergure, qui présente un intérêt majeur dans l’amélioration de la situation sociale de la communauté rurale, parce que assurant le développement de tous les villages environnants concernés, puisse faire l’objet d’une telle incompréhension qui a entrainé les circonstances dramatiques que nous connaissons.»
Cette incompréhension est sans doute née du manque de communication autour de ce programme majeur dont les tenants et les aboutissants ne souffrent d’aucune nébuleuse, encore moins l’octroi par les autorités locales des terres en question et qui demeurent la propriété des populations.
D’autant que l’arrivée de Senethanol a complètement changé la localité. Dès le début, un budget de 800 millions a été voté pour le hameau, 500 millions ont été perçus par la perception de Podor au titre des droits pour l’attribution des terres, les œuvres sociales ont suivi et ont donné lieu à des améliorations notoires dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la jeunesse… Des mosquées ont été construites, des GIE de femmes ont été créés et soutenus financièrement, 14 équipes de navétanes ont été équipées, 6 imams ont été emmenés à la Mecque, des fournitures scolaires ont fait l’objet d’un décaissement de 28,12 millions de francs, et tout à l’avenant… Pour les emplois, la société donne du travail à tous les villageois qui, en attendant que les cultures de tournesol démarrent, touchent la somme de 4000 frs par jour juste pour nettoyer la terre. Les travaux agricoles proprement dits fourniront du travail à 4000 personnes. C’est, selon les experts, le plus grand projet agricole africain qui se dessinait à Fandaye. Il est quatre fois plus important en volume et en superficie que l’exploitation de la Compagnie sucrière sénégalaise. C’est aussi le plus grand projet de production de tournesol au monde qui doit générer mensuellement 25.000 tonnes, nécessitant un bateau de semences par mois pendant 15 ans. Onze tracteurs ont été achetés, d’une valeur unitaire de 150.000 euros, d’une hauteur de 4m et d’une puissance de 400 chevaux. Une piste d’atterrissage est en train d’être édifiée sur le site pour l’épandage des terres par avion. Fanaye voit émerger un singulier projet de développement qui a été mal vendu aux populations, brouillé par des querelles intestines de rivaux politiciens.
Les opposants à un tel projet arguent que les investisseurs ont corrompu Karass Kane et que ce dernier les a prévenus après coup, affirmant en plus que les conditions de travail exploitent les villageois. Ils affirment que ce projet va conduire au déplacement de villages entiers, ce que contredisent les promoteurs. Lesquels expliquent que tous les villages seront contournés, dotés de voies de sortie vers la route de Podor, alimentés en eau avec des canaux d’irrigation, aidés à développer des cultures fourragères, pour y maintenir le bétail…
Ce projet doit vivre et les autorités doivent ramener le calme dans les populations. Hier, en conseil des ministres, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a réaffirmé, en regrettant ce qui s’est passé à Fanaye, que les conseillers ruraux devaient se limiter à leurs prérogatives et rappelé que l’Apix demeurait la seule porte d’entrée que devaient emprunter les investisseurs. Il serait dommage que le rêve de Senethanol, essentiel pour le développement socio-économique de notre pays, soit pulvérisé du fait de guerres intestines et politiques d’adversaires qui n’y trouvent que des prébendes personnelles à exploiter à leur seul profit. Et torpillent tout quand leurs intérêts se trouvent contrariés.
L’initiative est pertinente au regard des nouvelles orientations des énergies et du carburant. En effet, les biocarburants sont l’énergie de l’avenir. Le Sénégal en est conscient, si on se rappelle les injonctions du chef de l’Etat lors de sa visite à Richard Toll, il y a quelques années, qui en vantait les mérites et en faisait notre condition de sortie du sous-développement. Toutes les voitures au Brésil roulent à l’éthanol et, au Sénégal, tous les véhicules peuvent le consommer à hauteur de 30% de leurs réservoirs sans nécessité de changer de moteur. Bref, ce biocarburant est une ouverture réelle vers le futur de l’énergie, et une solution bénéfique pour notre indépendance énergétique.
Pour le cultiver, Senethanol se fait attribuer par le conseil rural de Fanaye, avec à sa tête Karass Kane, 20.000 hectares, en septembre 2011. Déjà le 27 août, lors de la réunion du conseil rural qui se tient à Fanaye et qui officialise l’attribution de la dernière tranche de ces terres, seules 4 voix sur 26 voix sont défavorables. Les procédures ont été suivies. Le ministère des Collectivités locales comme celui de l’Agriculture ont été consultés et ont donné leur aval. Mais tout cela ne réussira pas à stopper les quatre opposants au projet menés par Abdoulaye Ndiaye d’une tendance locale du PDS opposée à celle de son frère de parti Karass Kane. Les trois autres conseillers défavorables au projet sont issus des rangs de l’opposition mais réussissent à exacerber le flou comme l’indique le communiqué rendu public hier par les industriels de Senethanol : «il est regrettable qu’un projet d’une telle envergure, qui présente un intérêt majeur dans l’amélioration de la situation sociale de la communauté rurale, parce que assurant le développement de tous les villages environnants concernés, puisse faire l’objet d’une telle incompréhension qui a entrainé les circonstances dramatiques que nous connaissons.»
Cette incompréhension est sans doute née du manque de communication autour de ce programme majeur dont les tenants et les aboutissants ne souffrent d’aucune nébuleuse, encore moins l’octroi par les autorités locales des terres en question et qui demeurent la propriété des populations.
D’autant que l’arrivée de Senethanol a complètement changé la localité. Dès le début, un budget de 800 millions a été voté pour le hameau, 500 millions ont été perçus par la perception de Podor au titre des droits pour l’attribution des terres, les œuvres sociales ont suivi et ont donné lieu à des améliorations notoires dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la jeunesse… Des mosquées ont été construites, des GIE de femmes ont été créés et soutenus financièrement, 14 équipes de navétanes ont été équipées, 6 imams ont été emmenés à la Mecque, des fournitures scolaires ont fait l’objet d’un décaissement de 28,12 millions de francs, et tout à l’avenant… Pour les emplois, la société donne du travail à tous les villageois qui, en attendant que les cultures de tournesol démarrent, touchent la somme de 4000 frs par jour juste pour nettoyer la terre. Les travaux agricoles proprement dits fourniront du travail à 4000 personnes. C’est, selon les experts, le plus grand projet agricole africain qui se dessinait à Fandaye. Il est quatre fois plus important en volume et en superficie que l’exploitation de la Compagnie sucrière sénégalaise. C’est aussi le plus grand projet de production de tournesol au monde qui doit générer mensuellement 25.000 tonnes, nécessitant un bateau de semences par mois pendant 15 ans. Onze tracteurs ont été achetés, d’une valeur unitaire de 150.000 euros, d’une hauteur de 4m et d’une puissance de 400 chevaux. Une piste d’atterrissage est en train d’être édifiée sur le site pour l’épandage des terres par avion. Fanaye voit émerger un singulier projet de développement qui a été mal vendu aux populations, brouillé par des querelles intestines de rivaux politiciens.
Les opposants à un tel projet arguent que les investisseurs ont corrompu Karass Kane et que ce dernier les a prévenus après coup, affirmant en plus que les conditions de travail exploitent les villageois. Ils affirment que ce projet va conduire au déplacement de villages entiers, ce que contredisent les promoteurs. Lesquels expliquent que tous les villages seront contournés, dotés de voies de sortie vers la route de Podor, alimentés en eau avec des canaux d’irrigation, aidés à développer des cultures fourragères, pour y maintenir le bétail…
Ce projet doit vivre et les autorités doivent ramener le calme dans les populations. Hier, en conseil des ministres, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a réaffirmé, en regrettant ce qui s’est passé à Fanaye, que les conseillers ruraux devaient se limiter à leurs prérogatives et rappelé que l’Apix demeurait la seule porte d’entrée que devaient emprunter les investisseurs. Il serait dommage que le rêve de Senethanol, essentiel pour le développement socio-économique de notre pays, soit pulvérisé du fait de guerres intestines et politiques d’adversaires qui n’y trouvent que des prébendes personnelles à exploiter à leur seul profit. Et torpillent tout quand leurs intérêts se trouvent contrariés.
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