En lieu et place d’une offensive forcément ostentatoire, la diplomatie sénégalaise a manifestement opté pour un carrousel diplomatique infiniment plus discret et intensément ponctué de conciliabules beaucoup plus fructueux que l’envoi d’émissaires porteurs de messages. Comme un train qui, sur un passage à niveau, peut en cacher un autre, les visites peu espacées des ministres des Affaires Etrangères du Brésil et du Cap-Vert, leurs Excellences Mauro Vieira et Jorge Homero Tolentino Araujo, ont permis au Président Macky Sall (Président en exercice de la CEDEAO) – assisté de son ministre des Affaires Etrangères, Mankeur Ndiaye – de revivifier les relations bilatérales entre Dakar et Sao Paulo d’une part ; et Dakar et Praia, d’autre part. Elles (ces visites) ont aussi donné l’occasion d’aller au-delà du champ bilatéral.
Puisque les relations sénégalo-brésiliennes et la fraternité entre les peuples du Cap-Vert et du Sénégal sont au beau fixe, il va sans dire que le menu des entretiens bilatéraux a vite cédé la place, au dessert copieux que constitue la crise au sommet de l’Etat et dans le directoire du PAIGC, en Guinée-Bissau. Les communiqués officiels et les dépêches de l’APS en fournissent une lumineuse grille de lecture, avec des détails foisonnants sur les thèmes et les résultats des échanges triangulaires. En revanche, le laconisme est frappant sur la Guinée-Bissau brièvement mentionnée. Normal ! La diplomatie et les décibels ne font pas bon ménage.
Côté cour, tout a été dit. S’agissant du Cap-Vert ou Cabo Verde, on annonce l’ouverture d’une ligne maritime directe entre Praia et Dakar, dans le but de booster les échanges et d’amplifier la circulation des biens et des personnes. Un vide à combler en vitesse, quand on mesure, à la fois, la proximité des deux Etats (500 km entre les côtes sénégalaises et l’archipel) et la vieille osmose entre les populations des deux pays. A propos du Brésil, l’économie est mise en exergue, à travers le Forum économique qu’organise le ministère des Affaires Etrangères du Sénégal, en vue d’ouvrir les portes de l’Amérique du Sud au PSE. Les loisirs sont aussi à l’ordre du jour, dans la double perspective du match amical programmé entre les équipes de football des deux pays et des jeux olympiques de 2016, à Rio de Janeiro, ville où Macky Sall sera reçu par son homologue Dilma Roussef
Côté jardin. Les non-dits ne manquent pas. Sans être un roi mage en Galilée, il est aisé de savoir qu’entre poire et fromage, les autorités sénégalaises et leurs hôtes brésilien et cap-verdien ont, âprement discuté de la tension à Bissau. Indiscutablement, les ministres des Affaires Etrangères du Brésil et du Cap-Vert sont des visiteurs triés sur le volet. Deux Etats – pas des moindres – qui côtoient la Guinée-Bissau, au sein de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP). Le premier est un mastodonte (6 ou 7e puissance économique du monde) et également la première démographie lusophone; tandis que le second, l’Archipel du Cap-Vert, constitue la belle et démocratique vitrine de la CPLP, c’est-à-dire un poids lourd en termes d’image. Tous deux contrebalancent l’Angola – l’empêcheur de gouverner en rond à Bissau – qui n’a ni le visage politiquement avenant du Cap-Vert ni la force de frappe économique et diplomatique du Brésil dans la CPLP.
Il s’y ajoute que Praia a l’oreille de Luanda. Le poids de l’Histoire y est pour quelque chose. Après ses études d’ingénieur agronome au Portugal, le jeune et futur fondateur du PAIGC, Amilcar Cabral, a servi dans les provinces les plus agricoles de l’Angola. Le colonialisme portugais était à son apogée et le nationalisme dans les colonies était en gestation avancée. D’où les liens forts entre les élites d’Angola et du Cap-Vert. Plus près de nous (dans le temps) le Commandant Silvino Daluz ex-chef d’Etat-major adjoint des forces armées en Guinée-Bissau (de 1973 à 1980) a été l’inamovible ambassadeur du Cap-Vert et le doyen du corps diplomatique à Luanda. Un familier du très distant Président Eduardo Dos Santos. C’est dire que le Sénégal a une carte à jouer qui s’appelle le Cap-Vert.
Au demeurant, l’agenda diplomatique enregistre de favorables frémissements En effet, le Président Macky Sall est attendu au Portugal. Une excellente opportunité pour désamorcer conjointement la bombe de Bissau dont la mèche est sporadiquement allumée par l’ancien Premier ministre de Guinée-Bissau, le richissime Carlos Gomez Junior réfugié à Lisbonne.
Certes, le Portugal n’a jamais pardonné au Sénégal d’avoir remorqué la Guinée-Bissau de Nino Vyeira dans la zone Franc et dans l’UEMOA. De son côté, l’Angola a toujours le désir de réinstaller un bataillon de son armée à Bissau et l’ambition d’exploiter la bauxite, en abondance, dans le sud-est de la Guinée-Bissau, non loin de la ville de Boké située dans l’autre Guinée. Toutefois, rien ne résiste à la hardiesse diplomatique.
Puisque les relations sénégalo-brésiliennes et la fraternité entre les peuples du Cap-Vert et du Sénégal sont au beau fixe, il va sans dire que le menu des entretiens bilatéraux a vite cédé la place, au dessert copieux que constitue la crise au sommet de l’Etat et dans le directoire du PAIGC, en Guinée-Bissau. Les communiqués officiels et les dépêches de l’APS en fournissent une lumineuse grille de lecture, avec des détails foisonnants sur les thèmes et les résultats des échanges triangulaires. En revanche, le laconisme est frappant sur la Guinée-Bissau brièvement mentionnée. Normal ! La diplomatie et les décibels ne font pas bon ménage.
Côté cour, tout a été dit. S’agissant du Cap-Vert ou Cabo Verde, on annonce l’ouverture d’une ligne maritime directe entre Praia et Dakar, dans le but de booster les échanges et d’amplifier la circulation des biens et des personnes. Un vide à combler en vitesse, quand on mesure, à la fois, la proximité des deux Etats (500 km entre les côtes sénégalaises et l’archipel) et la vieille osmose entre les populations des deux pays. A propos du Brésil, l’économie est mise en exergue, à travers le Forum économique qu’organise le ministère des Affaires Etrangères du Sénégal, en vue d’ouvrir les portes de l’Amérique du Sud au PSE. Les loisirs sont aussi à l’ordre du jour, dans la double perspective du match amical programmé entre les équipes de football des deux pays et des jeux olympiques de 2016, à Rio de Janeiro, ville où Macky Sall sera reçu par son homologue Dilma Roussef
Côté jardin. Les non-dits ne manquent pas. Sans être un roi mage en Galilée, il est aisé de savoir qu’entre poire et fromage, les autorités sénégalaises et leurs hôtes brésilien et cap-verdien ont, âprement discuté de la tension à Bissau. Indiscutablement, les ministres des Affaires Etrangères du Brésil et du Cap-Vert sont des visiteurs triés sur le volet. Deux Etats – pas des moindres – qui côtoient la Guinée-Bissau, au sein de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP). Le premier est un mastodonte (6 ou 7e puissance économique du monde) et également la première démographie lusophone; tandis que le second, l’Archipel du Cap-Vert, constitue la belle et démocratique vitrine de la CPLP, c’est-à-dire un poids lourd en termes d’image. Tous deux contrebalancent l’Angola – l’empêcheur de gouverner en rond à Bissau – qui n’a ni le visage politiquement avenant du Cap-Vert ni la force de frappe économique et diplomatique du Brésil dans la CPLP.
Il s’y ajoute que Praia a l’oreille de Luanda. Le poids de l’Histoire y est pour quelque chose. Après ses études d’ingénieur agronome au Portugal, le jeune et futur fondateur du PAIGC, Amilcar Cabral, a servi dans les provinces les plus agricoles de l’Angola. Le colonialisme portugais était à son apogée et le nationalisme dans les colonies était en gestation avancée. D’où les liens forts entre les élites d’Angola et du Cap-Vert. Plus près de nous (dans le temps) le Commandant Silvino Daluz ex-chef d’Etat-major adjoint des forces armées en Guinée-Bissau (de 1973 à 1980) a été l’inamovible ambassadeur du Cap-Vert et le doyen du corps diplomatique à Luanda. Un familier du très distant Président Eduardo Dos Santos. C’est dire que le Sénégal a une carte à jouer qui s’appelle le Cap-Vert.
Au demeurant, l’agenda diplomatique enregistre de favorables frémissements En effet, le Président Macky Sall est attendu au Portugal. Une excellente opportunité pour désamorcer conjointement la bombe de Bissau dont la mèche est sporadiquement allumée par l’ancien Premier ministre de Guinée-Bissau, le richissime Carlos Gomez Junior réfugié à Lisbonne.
Certes, le Portugal n’a jamais pardonné au Sénégal d’avoir remorqué la Guinée-Bissau de Nino Vyeira dans la zone Franc et dans l’UEMOA. De son côté, l’Angola a toujours le désir de réinstaller un bataillon de son armée à Bissau et l’ambition d’exploiter la bauxite, en abondance, dans le sud-est de la Guinée-Bissau, non loin de la ville de Boké située dans l’autre Guinée. Toutefois, rien ne résiste à la hardiesse diplomatique.
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