DAKARACTU.COM L’élection présidentielle se profile à l’horizon 2012, avec quelques inconnues à l’équation qui va en déterminer l’issue. La présence ou non du président sortant est la première des questions que les acteurs politiques se posent. Elle est primordiale et fait d’ailleurs, ce n’est un secret pour personne, l’objet de mouvements d’humeur incarnés par les récriminations du M23. La précampagne va « cahin caha» en surfant sur des non-dits et des non-assumés. Mais enfin, dans le cas de l’absence de Me Wade au scrutin, l’électorat aura de sérieux problèmes, celui de l’offre politique et celui du choix entre les prétendants.
Il est indéniable que la côte de popularité d’Abdoulaye Wade est au plus bas. Il est même impopulaire et si les jeunes notamment sont allés retirer en masse leurs cartes d’électeur, c’est qu’ils ont vraiment envie d’en découdre avec lui. Il est quasiment dans la situation d’Abdou Diouf en 1999. On savait qu’on allait voter contre lui. Le vote contre d’alors s’est positivement transformé en vote POUR Wade, qui s’était révélé la figure incontournable du changement, porté par un slogan ravageur, le SOPI.
Cette année 2011, on ne sent rien qui ressemble à une telle richesse dans les choix des Sénégalais. Malgré le déficit d’image de Wade, l’offre de changement qui est proposée est pauvre. L’alternative est peu crédible. Nous sommes partis à présent de l’ère des grands hommes providentiels et des messies. Les Sénégalais veulent avoir et du concret et du neuf. Or, ce qu’on leur propose n’est ni neuf ni concret. Ce qui rend une grande partie de l’électorat indécis.
Quelle que soit la virulence des maux qu’ils reprochent à Wade et à son système, nos compatriotes n’ont pas pour autant oublié les frasques et les lubies des socialistes pendant 40 ans. Et il se trouve que l’opposition présente en duo le couple le plus représentatif de ces années PS, que les Sénégalais ont honnies parce qu’ils en ont souffert.
Ousmane Tanor Dieng a incarné le PS jusqu’à la caricature. C’est l’homme qui régnait au Palais, distribuait postes et privilèges à tout un aréopage de courtisans. Il a symbolisé à outrance le système durant 40 ans qu’il a tenu. Moustapha Niasse, lui, même s’il en était sorti en 1997, et qu’il avait d’une certaine manière participé à l’avènement de l’Alternance, est aussi marqué du sceau des inepties socialistes. Il reste dans la trace des méfaits qui alimentent la mémoire des Sénégalais. A plus de 72 ans, Niasse est en déphasage générationnel avec la population, en dehors du fait qu’il vient du plancher des 5% obtenus en 2007 lors du dernier scrutin. Son habit blanc et son mouchoir immaculé ne suffisent pas pour le rapprocher d’une jeunesse qui participe à 55% de l’électorat. Ni Ousmane Tanor Dieng ni Moustapha Niasse n’arrivent à combler ce vide qui s’annonce après le probable départ d’Abdoulaye Wade.
Alors qui ? Qui pour nous faire oublier que Wade est en fait le moindre mal ? Cet homme a eu le mérite de rêver. Que les jardiniers de ses rêves aient été incompétents c’est autre chose. Mais il se trouve que c’est parmi ces derniers que nous devrions choisir un président au mois de février 2012. Il y a Macky Sall qui n’est, l’a-t-on oublié, qu’une pure création d’Abdoulaye Wade, pris dans le tournis des nominations surprises, lui qui n’aspirait au mieux de ses espérances qu’à briguer la direction générale de Petrosen. Le reste fut du bonus qui l’emporta quand même aux frontières de l’affrontement avec son mentor. Passé de l’Energie à la Primature, en transitant par l’Intérieur, cet homme n’a connu ce majestueux tracé politique que de par la seule volonté de son mentor d’alors, Abdoulaye Wade. Il lui doit toute sa carrière et a contre lui, dans la représentation que s’en fait l’opinion, d’avoir été celui qui a tenu et aiguisé le couteau qui a servi à poignarder Idrissa Seck. L’opinion n’est pas oublieuse et cette image perturbe les choix déjà difficiles des Sénégalais. Il n’a pas quitté le pouvoir. Il en fut écarté. Vilainement chassé, au terme d’une procédure constitutionnelle d’une rare brutalité, il ne peut exciter l’opinion.
Quant à Idy, c’est le zigzagueur de service, celui qui n’a pas encore expliqué à l’opinion en quoi il était différent de son créateur de toutes pièces. Idy, c’est Wade en échantillon. Clanique et controversé dans la gestion des biens publics, il est éduqué à la sauce Wade et à la méthode PDS, celle des prébendes et des avantages à des affidés silencieux et corbés. Regardez son staff, il n’y en a pas un qui respire la liberté de ton et l’indépendance d’esprit. Ils ont déjà la tronche de godillots aux ordres du patron et incarnent déjà les ministères dont ils rêvent alors que rien n’a encore débuté. Cela promet.
Ne parlons pas de Cheikh Tidiane Gadio qui a attendu 10 ans avant de se découvrir des allures d’opposant à un régime qu’il aura adoubé tout ce temps-là. Ses propos du coup ne trouvent pas d’échos chez les gens qui se souviennent encore de ses envolées récentes envers Abdoulaye Wade et son fils Karim lors du sommet de l’OCI.
Quant à Ibrahima Fall, et bien d’autres candidats, en dehors du fait d’être partis trop tard au combat, ils y vont avec un déficit et d’image et de style. Ils ne sont pas attrayants pour un peuple qui a envie de nouveauté et de jeunesse. Leurs discours et leurs look sont inappropriés. Ils se mettent tous, et systématiquement, à côté de la plaque.
Face à ce vide sidéral et sidérant des candidatures, on s’achemine vers un vote par défaut. Tout sauf Wade ? Mais qui après Wade ? Ce dernier a l’image du moindre mal que l’on souhaite au Sénégal, alors que ce que l’on demande à un président de la République est d’être le plus grand bien. Pour le bien de tout un peuple. Le choix va être difficile. On aura l’embarras du choix. Ou tout au moins le choix de l’embarras.
Il est indéniable que la côte de popularité d’Abdoulaye Wade est au plus bas. Il est même impopulaire et si les jeunes notamment sont allés retirer en masse leurs cartes d’électeur, c’est qu’ils ont vraiment envie d’en découdre avec lui. Il est quasiment dans la situation d’Abdou Diouf en 1999. On savait qu’on allait voter contre lui. Le vote contre d’alors s’est positivement transformé en vote POUR Wade, qui s’était révélé la figure incontournable du changement, porté par un slogan ravageur, le SOPI.
Cette année 2011, on ne sent rien qui ressemble à une telle richesse dans les choix des Sénégalais. Malgré le déficit d’image de Wade, l’offre de changement qui est proposée est pauvre. L’alternative est peu crédible. Nous sommes partis à présent de l’ère des grands hommes providentiels et des messies. Les Sénégalais veulent avoir et du concret et du neuf. Or, ce qu’on leur propose n’est ni neuf ni concret. Ce qui rend une grande partie de l’électorat indécis.
Quelle que soit la virulence des maux qu’ils reprochent à Wade et à son système, nos compatriotes n’ont pas pour autant oublié les frasques et les lubies des socialistes pendant 40 ans. Et il se trouve que l’opposition présente en duo le couple le plus représentatif de ces années PS, que les Sénégalais ont honnies parce qu’ils en ont souffert.
Ousmane Tanor Dieng a incarné le PS jusqu’à la caricature. C’est l’homme qui régnait au Palais, distribuait postes et privilèges à tout un aréopage de courtisans. Il a symbolisé à outrance le système durant 40 ans qu’il a tenu. Moustapha Niasse, lui, même s’il en était sorti en 1997, et qu’il avait d’une certaine manière participé à l’avènement de l’Alternance, est aussi marqué du sceau des inepties socialistes. Il reste dans la trace des méfaits qui alimentent la mémoire des Sénégalais. A plus de 72 ans, Niasse est en déphasage générationnel avec la population, en dehors du fait qu’il vient du plancher des 5% obtenus en 2007 lors du dernier scrutin. Son habit blanc et son mouchoir immaculé ne suffisent pas pour le rapprocher d’une jeunesse qui participe à 55% de l’électorat. Ni Ousmane Tanor Dieng ni Moustapha Niasse n’arrivent à combler ce vide qui s’annonce après le probable départ d’Abdoulaye Wade.
Alors qui ? Qui pour nous faire oublier que Wade est en fait le moindre mal ? Cet homme a eu le mérite de rêver. Que les jardiniers de ses rêves aient été incompétents c’est autre chose. Mais il se trouve que c’est parmi ces derniers que nous devrions choisir un président au mois de février 2012. Il y a Macky Sall qui n’est, l’a-t-on oublié, qu’une pure création d’Abdoulaye Wade, pris dans le tournis des nominations surprises, lui qui n’aspirait au mieux de ses espérances qu’à briguer la direction générale de Petrosen. Le reste fut du bonus qui l’emporta quand même aux frontières de l’affrontement avec son mentor. Passé de l’Energie à la Primature, en transitant par l’Intérieur, cet homme n’a connu ce majestueux tracé politique que de par la seule volonté de son mentor d’alors, Abdoulaye Wade. Il lui doit toute sa carrière et a contre lui, dans la représentation que s’en fait l’opinion, d’avoir été celui qui a tenu et aiguisé le couteau qui a servi à poignarder Idrissa Seck. L’opinion n’est pas oublieuse et cette image perturbe les choix déjà difficiles des Sénégalais. Il n’a pas quitté le pouvoir. Il en fut écarté. Vilainement chassé, au terme d’une procédure constitutionnelle d’une rare brutalité, il ne peut exciter l’opinion.
Quant à Idy, c’est le zigzagueur de service, celui qui n’a pas encore expliqué à l’opinion en quoi il était différent de son créateur de toutes pièces. Idy, c’est Wade en échantillon. Clanique et controversé dans la gestion des biens publics, il est éduqué à la sauce Wade et à la méthode PDS, celle des prébendes et des avantages à des affidés silencieux et corbés. Regardez son staff, il n’y en a pas un qui respire la liberté de ton et l’indépendance d’esprit. Ils ont déjà la tronche de godillots aux ordres du patron et incarnent déjà les ministères dont ils rêvent alors que rien n’a encore débuté. Cela promet.
Ne parlons pas de Cheikh Tidiane Gadio qui a attendu 10 ans avant de se découvrir des allures d’opposant à un régime qu’il aura adoubé tout ce temps-là. Ses propos du coup ne trouvent pas d’échos chez les gens qui se souviennent encore de ses envolées récentes envers Abdoulaye Wade et son fils Karim lors du sommet de l’OCI.
Quant à Ibrahima Fall, et bien d’autres candidats, en dehors du fait d’être partis trop tard au combat, ils y vont avec un déficit et d’image et de style. Ils ne sont pas attrayants pour un peuple qui a envie de nouveauté et de jeunesse. Leurs discours et leurs look sont inappropriés. Ils se mettent tous, et systématiquement, à côté de la plaque.
Face à ce vide sidéral et sidérant des candidatures, on s’achemine vers un vote par défaut. Tout sauf Wade ? Mais qui après Wade ? Ce dernier a l’image du moindre mal que l’on souhaite au Sénégal, alors que ce que l’on demande à un président de la République est d’être le plus grand bien. Pour le bien de tout un peuple. Le choix va être difficile. On aura l’embarras du choix. Ou tout au moins le choix de l’embarras.
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