Son profil est tout aussi remarquable. Il sera un homme de consensus, exclusivement motivé par l’intérêt national. Je suis convaincu qu’il a accepté ce poste par patriotisme et par devoir de servir.
Les hommes et les femmes qui composent son gouvernement lu par M. Seydou Gueye, reflètent l’ambition du Président et de son Premier ministre de mettre l’accent sur l’unité et la participation de toutes les sensibilités politiques, sociales et religieuses. Cette orientation consensuelle n’a entaché en rien la prééminence de l’excellence dans le choix des membres du Gouvernement.
Toutefois, un ministère nous semble être oublié dans les paroles et dans les actes. En effet, dans son programme comme dans son dernier discours prononcé la veille de la fête de l’indépendance, le Président Macky SALL à passer au crible tous les secteurs d’activité sauf, volontairement ou involontairement, la CULTURE.
Omission ou négligence ? Jusqu’à la lecture des membres du Gouvernement, je m’étais dit que c’était une omission. Mais quand j’ai entendu le nom de Youssou NDOUR dans ce ministère, j’ai compris la gravité de la négligence. Ce dernier est un musicien hors pair doublé d’un homme d’affaires redoutable ; je le lui concède.
Mais il est loin de dégager un profil ministrable. En effet, c’est une insulte à notre école et au potentiel intellectuel de nos vaillantes ressources humaines que de promouvoir cet homme à une telle station. Quelle que puissent être ses compétences, à tort ou à raison, cette image déshonore l’école sénégalaise et la discrédite. Cette dernière est désavouée dans sa mission de voie royale pour atteindre les dispositions scientifiques et professionnelles menant aux plus hautes fonctions de la République.
C’est une façon de dire à la jeunesse que l’école est une perte de temps puisque la seule popularité et l’influence peuvent mener à toutes les responsabilités républicaines. C’est enfin une banalisation de la fonction de ministre, dont l’instigateur, Me WADE, rouspète aujourd’hui sa colère.
Au demeurant, un retour conceptuel sur le sens global de la culture amène à douter les compétences supposées de Youssou NDOUR dans ce secteur. Il serait dangereusement réducteur de confondre la culture à ce que Youssou Ndour sait faire le mieux : chanter et danser.
La culture est le trait caractéristique de l’humanité. Dans son sens le plus large, consacré par l’UNESCO, la culture peut être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.
Ce "réservoir commun" évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer. La culture, c’est donc les valeurs, les normes, les institutions, la littérature…et j’en passe. Manager cet ensemble pluriel et complexe qui définit l’identité d’une société, nécessite un minimum de savoir philosophique, littéraire, anthropologique, bref de sciences sociales. Autant de connaissances qui font que Youssou n’est pas dans son assiette. Sa nomination à ce ministère est la tâche noire de ce premier Gouvernement de Macky SALL.
Abdou NDIAYE
Doctorant en sociologie à l'Université Gaston Berger
Les hommes et les femmes qui composent son gouvernement lu par M. Seydou Gueye, reflètent l’ambition du Président et de son Premier ministre de mettre l’accent sur l’unité et la participation de toutes les sensibilités politiques, sociales et religieuses. Cette orientation consensuelle n’a entaché en rien la prééminence de l’excellence dans le choix des membres du Gouvernement.
Toutefois, un ministère nous semble être oublié dans les paroles et dans les actes. En effet, dans son programme comme dans son dernier discours prononcé la veille de la fête de l’indépendance, le Président Macky SALL à passer au crible tous les secteurs d’activité sauf, volontairement ou involontairement, la CULTURE.
Omission ou négligence ? Jusqu’à la lecture des membres du Gouvernement, je m’étais dit que c’était une omission. Mais quand j’ai entendu le nom de Youssou NDOUR dans ce ministère, j’ai compris la gravité de la négligence. Ce dernier est un musicien hors pair doublé d’un homme d’affaires redoutable ; je le lui concède.
Mais il est loin de dégager un profil ministrable. En effet, c’est une insulte à notre école et au potentiel intellectuel de nos vaillantes ressources humaines que de promouvoir cet homme à une telle station. Quelle que puissent être ses compétences, à tort ou à raison, cette image déshonore l’école sénégalaise et la discrédite. Cette dernière est désavouée dans sa mission de voie royale pour atteindre les dispositions scientifiques et professionnelles menant aux plus hautes fonctions de la République.
C’est une façon de dire à la jeunesse que l’école est une perte de temps puisque la seule popularité et l’influence peuvent mener à toutes les responsabilités républicaines. C’est enfin une banalisation de la fonction de ministre, dont l’instigateur, Me WADE, rouspète aujourd’hui sa colère.
Au demeurant, un retour conceptuel sur le sens global de la culture amène à douter les compétences supposées de Youssou NDOUR dans ce secteur. Il serait dangereusement réducteur de confondre la culture à ce que Youssou Ndour sait faire le mieux : chanter et danser.
La culture est le trait caractéristique de l’humanité. Dans son sens le plus large, consacré par l’UNESCO, la culture peut être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.
Ce "réservoir commun" évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer. La culture, c’est donc les valeurs, les normes, les institutions, la littérature…et j’en passe. Manager cet ensemble pluriel et complexe qui définit l’identité d’une société, nécessite un minimum de savoir philosophique, littéraire, anthropologique, bref de sciences sociales. Autant de connaissances qui font que Youssou n’est pas dans son assiette. Sa nomination à ce ministère est la tâche noire de ce premier Gouvernement de Macky SALL.
Abdou NDIAYE
Doctorant en sociologie à l'Université Gaston Berger
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