DAKARACTU.COM -C’est aujourd’hui, 31 octobre, que l’identité du « candidat de l’unité et du rassemblement » devait être connue. Ceux qui s’attendaient à voir une fumée blanche s’échapper de la cheminée doivent toutefois déchanter. Celui qui doit porter les couleurs de la coalition Bennoo Siggil Senegaal à la future élection présidentielle ne peut pas être connu aujourd’hui. Le comité de facilitation, formé de cinq sages chargés de rapprocher les positions pour arriver à un consensus, a échoué. A la place d’un candidat, il va servir un rapport sur les obstacles qu’il a rencontrés pour trouver un compromis entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, les deux candidats à la candidature. Et pour proposer des pistes afin de parvenir à lever le blocage. Vaste chantier, d’autant plus difficile à abattre que les deux protagonistes et leurs camps respectifs se voient chacun comme étant le plus légitime pour briguer la magistrature suprême. Ousmane Tanor Dieng, leader du Parti socialiste (PS), fort de la plus grande représentativité de sa formation politique prouvée par toutes les dernières consultations électorales, estime devoir être désigné en vertu de la loi de la majorité. Du haut de ses 72 ans, Moustapha Niasse, chef de file de l’Alliance des forces de progrès (AFP), qui voit en 2012 sa dernière opportunité pour se présenter à une élection présidentielle, estime être revêtu de la légitimité historique et morale pour être « le candidat de l’unité et de la réconciliation ». D’autant que Niasse est convaincu qu’il jouit de plus de crédibilité et de prestige que Tanor.
Leurs deux ambitions, jusqu’ici inconciliables, plombent la dynamique de l’unité de l’opposition sénégalaise. Et ne sont pas près de se rejoindre. Ousmane Tanor Dieng ira peut-être tout seul mais jamais il n’acceptera de se ranger derrière Moustapha Niasse. Le PS, qui s’est battu pour que la représentativité soit incluse dans les critères de la désignation du candidat, ne conçoit pas et ne concevra pas de se ranger derrière un homme moins populaire que son secrétaire général, donc doté de moins de chance de l’emporter. Moustapha Niasse, qui tient mordicus à y aller avec tout Bennoo derrière lui, ne se retirera que si ce n’est pas au profit de Tanor. S’il doit céder la place, beaucoup de ses proches confient que ce sera à un autre, et non à celui qui fut parmi ceux qui l’ont poussé il y a douze ans à la porte du PS.
Voila pour le décor politicien et pour les questions de personnes. Il se trouve toutefois que ce qui est en cause dépasse la politique politicienne et les querelles d’égo. L’enjeu de l’élection de février 2012, c’est la consolidation de la démocratie sénégalaise par un scrutin historique seul apte à confirmer l’ancrage de notre pays dans la modernité amorcé avec l’alternance de mars 2000. L’enjeu, c’est la solidification des institutions du Sénégal par la présence à ce scrutin d’une opposition forte, garante d’une démocratie viable. L’enjeu c’est, avec la sortie de scène d’Abdoulaye Wade, de redresser et relancer notre pays sur de nouvelles bases : bannissement de l’hyper-présidentialisme, partage du leadership, restauration de l’Etat, de l’Etat de droit, du respect des institutions, réhabilitation des pouvoirs législatif et judiciaire…
La refondation dont a besoin notre pays, sur la base de pistes identifiées et clairement définies par les Assises nationales par exemple, est un impératif au-dessus de tous les calculs de positionnement personnel. Bennoo Siggil Senegaal n’a qu’une seule chance de remporter la future élection présidentielle : s’unir, rassurer les Sénégalais par la symbolique de l’unité, se battre ensemble pour pouvoir gagner ensemble.
A défaut, l’équipe issue de l’alternance de mars 2000 va conserver le pouvoir sous sa forme actuelle avec un président presque nonagénaire qui joue avec les institutions et l’intérêt général. Ou sous une forme rajeunie mais fondamentalement similaire. Si Bennoo perd à force de se quereller, la partie se jouera Macky Sall et Idrissa Seck. S’ils sont plus jeunes, ces deux personnages sortis des entrailles du Parti démocratique sénégalais sont des clones de l’homme qui a mis le Sénégal aujourd’hui si mal en point.
Leurs deux ambitions, jusqu’ici inconciliables, plombent la dynamique de l’unité de l’opposition sénégalaise. Et ne sont pas près de se rejoindre. Ousmane Tanor Dieng ira peut-être tout seul mais jamais il n’acceptera de se ranger derrière Moustapha Niasse. Le PS, qui s’est battu pour que la représentativité soit incluse dans les critères de la désignation du candidat, ne conçoit pas et ne concevra pas de se ranger derrière un homme moins populaire que son secrétaire général, donc doté de moins de chance de l’emporter. Moustapha Niasse, qui tient mordicus à y aller avec tout Bennoo derrière lui, ne se retirera que si ce n’est pas au profit de Tanor. S’il doit céder la place, beaucoup de ses proches confient que ce sera à un autre, et non à celui qui fut parmi ceux qui l’ont poussé il y a douze ans à la porte du PS.
Voila pour le décor politicien et pour les questions de personnes. Il se trouve toutefois que ce qui est en cause dépasse la politique politicienne et les querelles d’égo. L’enjeu de l’élection de février 2012, c’est la consolidation de la démocratie sénégalaise par un scrutin historique seul apte à confirmer l’ancrage de notre pays dans la modernité amorcé avec l’alternance de mars 2000. L’enjeu, c’est la solidification des institutions du Sénégal par la présence à ce scrutin d’une opposition forte, garante d’une démocratie viable. L’enjeu c’est, avec la sortie de scène d’Abdoulaye Wade, de redresser et relancer notre pays sur de nouvelles bases : bannissement de l’hyper-présidentialisme, partage du leadership, restauration de l’Etat, de l’Etat de droit, du respect des institutions, réhabilitation des pouvoirs législatif et judiciaire…
La refondation dont a besoin notre pays, sur la base de pistes identifiées et clairement définies par les Assises nationales par exemple, est un impératif au-dessus de tous les calculs de positionnement personnel. Bennoo Siggil Senegaal n’a qu’une seule chance de remporter la future élection présidentielle : s’unir, rassurer les Sénégalais par la symbolique de l’unité, se battre ensemble pour pouvoir gagner ensemble.
A défaut, l’équipe issue de l’alternance de mars 2000 va conserver le pouvoir sous sa forme actuelle avec un président presque nonagénaire qui joue avec les institutions et l’intérêt général. Ou sous une forme rajeunie mais fondamentalement similaire. Si Bennoo perd à force de se quereller, la partie se jouera Macky Sall et Idrissa Seck. S’ils sont plus jeunes, ces deux personnages sortis des entrailles du Parti démocratique sénégalais sont des clones de l’homme qui a mis le Sénégal aujourd’hui si mal en point.
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