Un malheur n’arrive jamais seul, a-t-on l’habitude de dire ! Eh oui ! Après un long repos médical consécutif à un trop-plein de stress contracté des suites d’un traitement inhumain à elle infligé par sa hiérarchie à Sococim, Charlotte Arame Bâ, Secrétaire générale adjointe du Collège des délégués de cette entreprise, fait l’objet d’un harcèlement qui frise même la persécution.
En effet, la responsable syndicaliste à Sococim Industries subit, depuis 4 ans, toutes sortes de pratiques qui contrastent d’avec les conditions élémentaires d’une existence humaine. Qui l’eut crû de la part de Sococim Industries qui crie urbi et orbi être la première cimenterie de l’Afrique de l’Ouest.
Le récit ci-après ne ressemble ni plus ni moins qu’à une sorte de répression et d’oppression que la SOCOCIM dirige contre cette dame. Or, “celle-ci ne réclame que le minimum de droit dans son lieu de travail, à savoir être dans des conditions qui préservent sa santé, son intégrité physique et morale en tant que travailleur et représentant de travailleur”, souffle un responsable syndical sous le couvert de l’anonymat.
On est lundi 14 septembre 2015. Il est presque dix heures, quand un véhicule stoppa net devant un imposant bâtiment, dans l’enceinte de l’usine. En sort une dame. Taille moyenne, teint clair, démarche sûre. Son nom : Charlotte Arame Bâ, Secrétaire générale adjointe du Collège des délégués de Sococim Industries.
Après des salamalecs avec les vigiles et les techniciens de surface, elle se dirige vers son bureau. Sur place, des cartons vides qui vont, bientôt, «avaler» des piles de documents surtout, ceux estampillés « confidentiels». Charlotte Arame BA, employée de SOCOCIM depuis 2002, est acheteur,
Pendant qu’elle faisait des pieds et des mains pour ranger ses affaires, des ménagères tapent à la porte. «Bonjour madame», disent-elles. La réponse ne tarde pas. D’un ton doux et modeste, elle lance : «ça va, mesdames. Comment allez-vous ? Patientez un moment que je finisse de ranger les cartons». Avec tout le respect dû à l’être humain.
Ce lundi 14 septembre, un jour parmi tant d’autres de son douloureux passage dans cette entreprise. Le jour même, qu’elle devait être chassée de son bureau. Et ce, pour être parquée dans un «magasin», lieu qui ne répond pas aux normes d’ergonomie exigées au lieu de travail mais surtout qui ne cadre ni avec son poste encore moins avec ses tâches.
Mais ce magasin semble être la destination choisie par une hiérarchie visiblement décidée à régler ses comptes avec la Secrétaire générale adjointe du Collège des délégués. D’autant que, pour ceux qui ne le savent pas, Charlotte Arame Bâ entretient des relations conflictuelles avec son Chef de Service et le Directeur des Ressources humaines.
Suprême humiliation, quoi ! Pour cause, Charlotte, la ‘’bannie” pour son dur désir de conserver ses droits et se battre contre l’injustice, ne compte point se laisser marcher dessus.
Elle préfère mourir, plutôt que d’être piétinée
Plus les minutes passent, plus elle se concentre sur les documents superposés sur une table de bureau bien rangé. Un coup, deux, puis trois coups…et tout est enveloppé dans des cartons, devant un Huissier qu’elle a engagé à toutes fins utiles et venu faire le constat,
Direction, les véhicules des Camarades Délégués du personnel qui étaient déjà garés. L’image est hideuse. Charlotte Arame Bâ se démène soutenue par ses Camarades syndicalistes avec qui elle a mené une rude et âpre bataille pour une amélioration des conditions des travailleurs. Et la scène insoutenable infligée à une femme, mère de l’Homme, avec toutes ses lettres de noblesse, se passe de commentaires.
Forte de caractère, elle dissimule sa colère. La foi en bandoulière, elle fonce. Les véhicules démarrés en trombe, arrivent au lieu désormais désigné comme lieu de travail, un hangar. Pardon, un magasin. Un malheur n’arrivant jamais seul, cette page, cette tournure de sa vie professionnelle arrive au moment où elle vient de reprendre son service (4 septembre) après une fausse couche et une maladie qui l’a clouée au lit.
De son trop-plein de souffrances, est né un avortement
C’est après son avortement récent et un repos médical consécutifs au trop-plein de souffrances qui lui sont administrées, que Charlotte Arame Bâ, responsable syndicaliste à Sococim Industries, subit la décision de sa hiérarchie.
Pire encore ! Cette affaire se passe à la veille de son pèlerinage à la Mecque. «Je me prépare pour la Mecque dit-elle, mais je surmonte tous ces problèmes», explique Charlotte Arame Bâ, au volant de sa voiture.
Ce n’est que la suite d’une longue litanie de couleuvres qu’on lui a fait avaler. En effet, dès qu’elle a été élue délégué du personnel, sa hiérarchie a corsé la dose de harcèlement et de maltraitance. Charlotte Ba diabétique, s’est vu privée du frigo du Service dans lequel elle gardait son repas. Résultat : elle est récemment hospitalisée pour déséquilibre de son diabète? faute d’avoir pu suivre son régime diététique qu’elle ramenait avec elle, repas qu’elle consommait à son lieu de travail.
Et ce n’est pas encore le bout de ses peines. Car, pour lapider la syndicaliste, sa hiérarchie vient de l’éloigner des conditions élémentaires de faire face à sa maladie. En atteste le nouveau bâtiment qui va désormais l’accueillir. Ici, sur un couloir long d’à peu près 10m sur 3m, une dizaine de personnes se la jouent aux coudes. Pour pouvoir y survivre.
Chassée de son bureau et étouffée dans un magasin, Charlotte Bâ commet un huissier pour faire constater le dernier feuilleton de sa torture.
La table, qui lui sert de bureau, est partagée avec trois autres, voire quatre employés. Sur une surface exigüe, la promiscuité palpable et le passage d’un bout à l’autre, difficile. Il faut faire avec. C’est le prix à payer par Charlotte Arame Ba.
Non loin de là, le magasin de stockage des pièces de la Sococim. Des va-et-vient incessants d’employés à la recherche d’une pièce, sont notés. Le bruit sonore des appareils, ne favorise pas une quiétude au travail. Pis, le cadre n’est pas approprié. Au-dessus de ce bureau, se trouve l’usine de production de la Sococim.
Il faut le fermer, hermétiquement, à longueur de journée. Malgré la climatisation, l’air est mélangé à un produit volatile qui suffoque. Mais Charlotte Arame Bâ ne va pas se laisser faire. «Tel que je la connais, à son retour de La Mecque, tout sera tiré au clair et beaucoup de choses vont changer», souffle un collègue venu assister à la torture infligée à la pauvre. En attendant, elle a pris des congés pour le…pèlerinage.
Et le collège des délégués dans tout ça ?
Face à une Direction devenue menaçante, les délégués semblent avoir fini de déposer les armes. Et semblent avoir déjà montré leurs limites… Le Collège des délégués face à de telles pratiques a préféré abdiquer …
Le terrible souvenir des 15 délégués licenciés en 2003, semble balafrer leur mémoire, au point que ces délégués puissent assister impuissants aux couleuvres qu’on ne cesse de faire avaler à l’une de leur collègue.
La passivité du même Collège des délégués est d’autant plus surprenante, voire surréaliste, que c’est celui-ci qui s’est fendu d’un communiqué aux fins de condamner, avec la dernière énergie, la décision de la Direction de transférer les locaux d’une direction vers un magasin, dont les conditions de travail sont plus que difficiles. Cependant, ledit Collège s’est résigné, aujourd’hui, et semble disposé à accepter ce qu’il refusait hier. D’ailleurs, Actusen.com publie ci-dessous, un communiqué du refus que ledit Collège a récemment publié, pour marquer son opposition à toute idée de faire déguerpir sa Secrétaire générale adjointe.
Actusen.com
SOCOCIM Industries
Collège des Délégués
NOTE INTERNE
De : Collège des délégués
A : Directeur Général
Copies : Directeur des Ressources Humaines
: Secrétaire Général
: Directeur d’usine
: Directeur des Achats Olivier Brutel
: Francis Noirot
: Département Achat
:Service Achat
Objet : Déménagement Direction des achats vers magasin
Date : Le 1er octobre 2014
Nous venons par ce présent courrier vous faire part du désaccord du Collège par rapport au transfert de la Direction des Achats vers le magasin.
Déménagement
Nous trouvons incohérent qu’ Arc+ qui a été érigé en direction des achats il y a quelques années se voit aujourd’hui reloger dans les locaux exigus du magasin.
Pour des raisons d’ergonomie du travail, le Collège a donné instruction au camarade Charlotte Arame Bâ de ne pas déménager en attendant que des solutions idoines soient trouvées.
En remarque, la SOCOCIM qui est certifiée ISO 9001 et ISO 14001 et qui est sur une démarche pour une certification OHSAS 18001 se doit de tout mettre en œuvre pour une ergonomie à tous les postes de travail.
En effet, les locaux que la Direction des Achats compte abandonner sont mieux adaptés pour recevoir des prestataires et fournisseurs en lieux et place de ce qui se passe actuellement ; rencontre restaurant, hôtel. Comme l’on avouait Messieurs Ablaye Dieng et Francis Noirot lors de notre rencontre du 11 septembre 2014 au magasin.
Gestion administration du personnel (DRH)
Toute mutation ou changement administratif concernant un collaborateur doit au préalable être acté (lieu, motif, objectif)
Soubassement et objectifs inavoués
Après lecture et analyse des différents mails échangés entre le binôme Directeur des Achats/Chef de département achat et Mm Bâ, force est de constater qu’il y a un acharnement qui ne dit pas son nom.
En atteste le mail envoyé au DRH le mercredi 1er octobre 2014 truffé de contre-vérités :
ü Monsieur Francis Noirot a argué que Mme Bâ étant en repos médicalaurait assisté à une réunion de délégués le lundi alors que le Collège ne s’est même pas réuni à cette date, sans oublier les supposés absences et retards non justifiés (arrivée 10 heures)
Harcèlement, un acte prohibé en entreprise
En atteste :
ü l’instrumentalisation de Messieurs Ablaye Dieng et Lamine Dieng par le Directeur des achats qui n’a qu’un seul but, contournée les nouvelles procédures mises en place par SOCOCIM vis-à-vis des prestataires. Exemple : l’achat de milliers de sling bag qui ne répondent pas aux normes de l’ensachage (sacs stockés et qui ne peuvent pas être utilisés).
Le Collège s’insurge contre la prolifération des stagiaires et prestataires qui manipulent des chiffres et données stratégiques et sensibles de l’entreprise qui peuvent se retrouver un jour ou l’autre chez les concurrents (magasin, DAFCI, laboratoire…).
En espérant une lecture dépassionnée et objective, Le Collège réitère sa fonction d’avant-garde et de veille sur les intérêts matériels et moraux de l’entreprise et du personnel.
Meilleures salutations
Le Collège
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