Sens de sa visite à Touba : Wade rentre dans les rangs.

Dakaractu.com est en mesure de révéler le sens profond de la visite du chef de l'Etat à Touba : Abdoulaye Wade rentre dans les rangs après un moment où il a échappé à tout contrôle. Quand il a décidé de mettre en route le projet de réforme de la Constitution, Wade n'a pas consulté Touba. Tout juste s'est-il limité à faire appeler par le biais du secrétaire général de la présidence. Zackaria Diaw a joint Serigne Bass Abdou Khadre et Abdoul Aziz Sy "Junior", porte-paroles respectifs des khalifes généraux de Touba et de Tivaouane, pour les tenir au courant de la volonté de son patron de soumettre le projet à l'Assemblée nationale. Quand, le 23 juin, un soulèvement populaire a failli emporter le régime, Wade s'est senti obligé de contacter Serigne Cheikh Maty Léye Mbacké, le khalife des mourides. Celui-ci n'est passé par quatre chemins pour lui dire qu'un bon talibé doit consulter son marabout avant de prendre une décision. Arrivé à Touba pour sa première visite après le 23 juin, Wade a bien décodé le message et tenté de le traduire en actes. Sur les travaux de Touba, il a confié qu'il prenait le voeu du khalife de les voir poursuivre comme un "ndigueul" qu'en bon disciple il allait exécuter. Sur la volonté de la sauvegarde de la paix, il lui a assuré qu'il allait s'y investir à fond et écarter de son entourage tous ceux qui seraient tentés de faire obstruction à la pacification du pays. Dans la soirée du 29 juillet, Wade a été reçu par le khalife dans son appartement de la résidence Khadimou Rassoul. En présence de Serigne Bass Abdou Khadre, du président du Conseil économique et social Ousmane Masseck Ndiaye, du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, du ministre des Affaires étrangères Madické Niang..., Abdoulaye Wade a dit à son hôte qu'il était venu se confier à lui, renouveler son allégeance et solliciter ses bénédictions de manière à pouvoir relever les nombreux défis auxquels il est aujourd'hui confronté. Le marabout généralement présenté comme un soufi, réputé être maître dans l'art de bénir, a pris les deux mains du chef de l'Etat et récité de longs versets. Sera-t-il entendu par Dieu en ce moment où Abdoulaye Wade a plus que jamais besoin d'un coup de main divin ?