Message au Chef de l’Etat : Réduction du mandat, parlez-nous-en ! (Par Papa Ibrahima Diassé)


Message au Chef de l’Etat : Réduction du mandat, parlez-nous-en ! (Par Papa Ibrahima Diassé)
 
Les engagements  assujettis au devoir ont plus de chance  de se réaliser que ceux reposant sur le simple vouloir.  Le pouvoir étant plus loin, allez au-delà, des limites de la volonté pour accéder au pouvoir autrement dit à l’acte sur quoi, vous serez jugé Monsieur le Président de La République. Ne voyez plus la réduction du mandat comme une volonté politique mais plutôt comme un devoir vis-à-vis de votre cher peuple, si vous y tenez vraiment. L’avenir de votre carrière politique, j’allais dire de votre existence entière se déterminera à coup sûr, sur la date de la tenue de  la prochaine  présidentielle. 2017 ou 2019, le dernier mot vous revient certes, mais l’ultime choix incombe au peuple qui le fera avec la voie légale des urnes,celle qui a abouti à votre brillante élection vue désormais comme une belle leçon politique et inspiratrice de bon nombre de frondeurs après la seconde alternance survenue au Sénégal.
Oui, il faut dire les choses telles quelles. Ils sont nombreux actuellement sur le terrain à suivre vos pas, espérant pouvoir atteindre le summum d’une carrière politique tant prisé.Je fais allusion à la magistrature suprême. Ce niveau élevé où vous étiez parvenu en 2012. Pendant ce temps, sur un autre terrain, face à des enjeux beaucoup plus importants, vous creusez, fouillez, calculez et mesurez au détail près, la meilleure et nouvelle formule à adopter pour les empêcher d’avoir les résultats que vous aviez obtenus il y a trois ans.Et ainsi, vous continuerez à conduire le « véhicule-Sénégal » jusqu’à quand, Personne ne sait. C’est de bonne guerre entre vous. Mais lisez-moi, et je vous affirme  sans énigmes que vous serez le grand perdant de ce tiraillement entre vous et vos détracteurs politiques auprès du peuple à qui, vous devez un compte. Car, à force de faire face à ces politiciens, vous risquez de subir dans votre dos, les violents coups de colère du peuple oublié et laissé pour compte au prix d’innombrables oppositions politiques. Vous l’aviez dit et vous l’avez confirmé une, deux, trois fois sur des tribunes différentes… . « Vous ferez 5 ans ».
A la lumière de vos différentes déclarations, voici la déduction que j’en ai faite. Elle est très  simple : Premièrement, c’est clair que vous voulez bien respecter votre promesse de campagne, deuxièmement c’est aussi clair que vous pouvez bien respectez votre promesse car votre rang de chef d’Etat vous en donne les prérogatives et les moyens d’y arriver. Mais troisièmement,  par calculs politiques, vous ne devez pas. Que redoutez-vous alors? Ne faites-vous plus confiance à ce peuple qui vous a élu. Si vous permettez, je vous dirais  Monsieur le Président  de revoir votre copie. Il est clair que  ce débat, vue la nouvelle tournure et les enjeux qu’il suscite, semble vous dépasser et même ne vous agrée plus mais reste tout de même, un sujet à polémique qui mérite de véritables arguments de votre part.
L’avis de Monsieur Ismaila Madior Fall que j’estime beaucoup en réalité ne nous intéresse pas. Parlez-nous-en vous-même. Nous avons besoin d’en savoir plus sur la date de tenue de la prochaine présidentielle quelles qu’en soient les modalités. De toutes les façons, vous payerez le prix. C’est indéniable !
Il est amer de constater qu’à ce jour, le Sénégal dont les mérites sont chantés partout en matière de démocratie, ne soit  toujours pas en mesure de se décider sur un calendrier électoral précis. Pourtant c’est l'un des baromètres incontournables avec lesquels on mesure le niveau de démocratie d’un pays et de maturité d’un peuple. Alors Grave régression ! Admettez dès lors avec moi qu’en attendant une prochaine étape, un autre tournant décisif, le Sénégal est à l’arrêt en matière démocratique au carrefour des Etats en voie de développement; faute d’un signal rouge qui ne veut pas céder la place au vert.  Ce dernier feu d’espoir qui est le seul capable de remettre en course rapide le « véhicule Sénégal » qui certainement, voudra emprunter l’autoroute « ILA TOUBA », pour permettre à ses passagers de prendre part au Grand Magal de Touba, est monstrueusement bloqué.
On n’en est pas encore là. Ce qui est manifeste pour le moment, c’est que vous-même, Votre Excellence, conducteur du véhicule, êtes incapable face à cette situation simplement, parce que vous voulez découvrir ce qui se passe plus loin après cette agglomération en face de vous sans vouloir vraiment entrer dans ce cirque de véhicules, affronter les uns et les autres, vous faufiler et vous faire un chemin qui mènera droit vers Diamniadio, point de départ de votre émergence. Vous l’avez pourtant fait quand c’était plus difficile. Ménagez-vous car malheureusement, pour vous, il n’y aura pas de flèche pour dégager la route et frayer un chemin à qui que ce soit.
A ce niveau  précis des nations respectées où l’honneur, la dignité et le respect inaliénables sont les marques de fabrique qu’on reconnait aux Etats, les feux tricolores ont été conçus en faveur des Etats dont les peuples se soignent correctement, dont l’enseignement fait de bons résultats, dont les jeunes travaillent et gagnent dignement leur vie, dont les entreprises sont compétitives, dont l’agriculture est le moteur du développement et surtout dont les dirigeants sont et restent au service des populations. Elle est simple la solution si vous avez toujours  en tête que le Sénégal est un pays de vertus et d’honneur. Il s’agit de ce point de vue Monsieur le Président de la République, de mettre la morale au-dessus de tout pour atteindre ce peuple et parvenir à le dompter en respectant tout court une promesse que vous aviez faite à tous ces gens derrière vous silencieux et qui attendent votre tour.
Ils  savaient que le trajet allait être long, mais vous leur aviez promis une escale après 5 h de trajet. Ils ont accepté et vous ont laissé les guider à votre guise. Mais depuis un moment, l’ambiance est morose dans le véhicule. Vous ne leur parlez plus et vous continuez pourtant à conduire à leur destinée. Bouleversés, eux-mêmes ne se parlent plus. Et ce silence de mépris qui règne dans le véhicule est une grande colère en devenir, une source de soulèvement contre vous si vous n’y prenez pas garde.
Alors tendez-leur la perche, expliquez-leur les tenants et aboutissants liés à la tenue de l’élection à une bonne date conformément à votre parole et passez ensuite  à l’acte. Monsieur le Président,  coopérez avec ce peuple et n’oubliez surtout pas après être sorti de l’embouteillage, de rouler encore et de vous arrêter après 5h de trajet.  Conseil  d’un citoyen sénégalais. Ça leur permettra de souffler, de se désaltérer, de décider ensuite de  vous remettre au volant ou de changer de conducteur. Si c’est ce dernier cas, Je vous conseillerais aussi de rester dans le véhicule et de continuer à les servir. Et puis la vie continue !
                       
Papa Ibrahima Diassé
Journaliste Communicant

 
 
Mardi 15 Septembre 2015




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