Jeff Bezos (Amazon), Jack Ma (Alibaba), Patrice Motsepe (African Rainbow Minerals), Xavier Niel (Free)… Vingt-et-une des premières fortunes mondiales se sont unies dans le Breakthrough Energy Venture (BEV), un fonds d’investissement créé à l’initiative de Bill Gates.
Le patron de Microsoft l’a annoncé lundi 12 décembre, par l’intermédiaire de sa fondation : les investisseurs du BEV sont prêts à mettre un milliard de dollars américains sur la table pour financer « des avancées émergentes capables de produire des sources d'énergie économiques, viables et sans émission de carbone ».
L’intention est louable. Selon le classement Forbes des plus grandes fortunes 2016, les 21 investisseurs du Breakthrough Energy Venture pèsent un peu moins de 375 milliards de dollars. S’ils étaient un pays, ils disposeraient du 31e PIB mondial, juste derrière l’Iran mais devant l’Autriche. Le milliard de dollars promis à la recherche dans le domaine des énergies vertes représente 0,27 % de l’ensemble de leurs fortunes.
« Faire fructifier leur capital »
La plupart des membres du BEV ont bâti leurs empires dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), que ce soit dans l’informatique (comme Bill Gates avec Microsoft), ou grâce à des marques devenues des géants de l’internet (comme Jeff Bezos avec Amazon). Beaucoup viennent aussi du monde de la finance et sont à la tête de fonds d’investissement : John Doerr (Kleiner, Perkins Caufield & Byers), Zhang Xin (SOHO China)…
« Ces investisseurs cherchent à placer leur argent dans des entreprises qui ont des chances de se développer, pour faire fructifier leur capital et diversifier leur activité », analyse Chloé Anne Vlassopoulou, membre des conseils scientifiques du programme Gestion et impacts du changement climatique (GICC) auprès du ministère de l’Ecologie et du Développement durable.
Ecolos mais intéressés, les milliardaires ? Pour s’assurer de la viabilité des projets soutenus, et donc de la rentabilité de ses investissements, le BEV promet d’orienter son action en fonction d’une « expertise scientifique et technologique ». Les investissements pourront intervenir à tout moment du cycle de vie l’entreprise : pour aider à sa création comme pour lui permettre d’investir, de s’agrandir, etc. Interrogé par RFI.fr sur les pays destinataires de ses fonds, le BEV reste vague : « Nous réaliserons des investissements s'ils peuvent permettre d'avancer vers un futur sans émission polluantes, et s'ils permettent de rendre plus fiable et accessible l'énergie partout dans le monde. »
Contexte favorable
Selon Chloé Anne Vlassopoulou, l’initiative profite surtout d’un contexte favorable. D’abord parce que « pour sortir de la crise économique, il faut créer de nouveaux emplois ». Or l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié un rapport, en juillet 2016, dans lequel elle estime que si la France faisait le choix du 100 % énergies renouvelables pour 2050, près d’un million d’emplois seraient créés, et la croissance serait de 4 points supérieure à sa tendance actuelle.
D’autre part, la demande énergétique mondiale augmente. En 2040, elle sera de près d’un tiers supérieure à celle du début de la décennie. Les technologies vertes permettraient également de résoudre ce problème.
Sur ces deux points (crise économique et hausse des besoins énergétiques), les intérêts convergent entre entrepreneurs et gouvernements, et c’est un troisième élément qui va dans le sens du Breakthrough Energy Venture : « Les Etats vont être contraints de s’engager dans les énergies renouvelables », estime Chloé Anne Vlassopoulou, également professeure en sociologie des politiques publiques à l’université de Picardie. Pour faire face à la hausse des prix d’exploitation des énergies fossiles, et pour limiter le changement climatique, les énergies renouvelables sont, selon beaucoup d’experts, la seule solution viable à long-terme.
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