Dialogue autour du processus électoral : la majorité appelle l’opposition à la raison

Après la rencontre avortée d’avant-hier entre le ministre de l’Intérieur et les partis d’opposition regroupés dans Manko wattu Senegaal, la majorité présidentielle est montée hier au créneau pour appeler Mamadou Lamine Diallo et ses camarades à revenir à la table de négociation. Elle a en outre fustigé la marche de protestation que ces derniers ont tenue hier à Paris et qui, selon elle, vise à ternir l’image de notre pays à l’étranger.


Dialogue autour du processus électoral : la majorité appelle l’opposition à la raison
Le dialogue autour du processus électoral est au point mort. De plus en plus, le fossé se creuse entre les différents acteurs politiques et la situation est telle qu’une rupture de consensus se précise. C’est d’ailleurs pour éviter d’en arriver à un point de non-retour que la majorité a appelé hier les différents partis d’opposition réunis dans le Front pour la défense du Sénégal/Manko wattu Senegaal (FDS/MWS) à reprendre les négociations avec la tutelle. ‘’ Ce qui s’est passé hier (Ndlr : avant-hier) est une méprise de leur part. Peut-être que dans leur compréhension, ils (les leaders de l’opposition) étaient tout simplement convoqués par le ministre de l’Intérieur. Mais nous osons espérer que l’opposition acceptera de revenir autour d’un cadre de concertation’’, a déclaré hier le chargé des élections de l’Alliance pour la République (APR), Benoît Sambou, à l’issue d’une entrevue avec le ministre de l’Intérieur.
 
Abdoulaye Daouda Diallo a en effet rencontré hier toutes les sensibilités de la mouvance présidentielle représentées dans la coalition Benno bokk yaakaar (BBY). L’autorité en charge de l’organisation des élections, assistée de ses services, a échangé avec la majorité sur le processus électoral. ‘’Par parallélisme des formes, nous avons souhaité avoir une audience avec le ministre de l’Intérieur pour échanger avec lui sur le processus électoral. Car, depuis la révision du code, nous n’avons pas eu l’occasion de discuter avec lui. Au cours de cette rencontre, il nous a délivré l’objet de la rencontre d’hier (avant-hier) où il devait nous informer sur les décisions prises par le président de la République suite aux échanges qu’il a eus avec le Front Manko wattu Senegaal’’, a expliqué le porte-parole du pôle de la majorité qui regrette ainsi la manière dont la réunion d’avant-hier s’est terminée entre l’opposition et le ministre en charge des élections.
 
700 centres d’inscription, fonctionnelles en janvier
 
Cependant, malgré ces péripéties, Benoît Sambou nie toute rupture de dialogue. Selon lui, l’opposition continue toujours de discuter avec le ministre de l’Intérieur sur la confection des cartes d’identité CEDEAO et sur le processus d’inscription sur les listes électorales. ‘’C’est une inquiétude pour tout le monde. Mais le ministre nous a informés que d’ici à janvier 2017, il y aura au moins 700 commissions sur le territoire national. Ce qui rassure la classe politique’’.
 
L’augmentation du nombre de députés, le principal point d’achoppement
 
Opposition et majorité s’entendent en effet sur plusieurs points concernant le processus électoral. Seulement, elles n’émettent pas sur la même longueur d’onde en ce qui concerne l’augmentation du nombre de députés suite à l’adoption, à l’issue du référendum du 20 mars 2016, d’un quota de 10 députés alloué à la diaspora sénégalaise à l’Assemblée nationale. ‘’Le seul point qui reste encore à être vidé, c’est le nombre de députés alloués à la diaspora. Le référendum a consacré la participation de la diaspora aux élections législatives. Il s’agit maintenant de voir s’il faut augmenter le nombre de députés de 150 à 160 ou s’il faut prélever 10 députés sur le nombre déjà existant’’, a déclaré Benoît Sambou. Selon ce dernier, il y a deux possibilités pour matérialiser cette disposition : soit augmenter le nombre de députés de 150 à 160 et considérer la diaspora comme un département, soit prendre le risque de défalquer les 10 députés sur la proportionnelle ou sur la départementale. Cette dernière option, à l’en croire, n’est pas techniquement faisable. ‘’Chaque département à un quota de députés qui lui est réservé et on ne peut pas prendre la responsabilité de diminuer ce nombre. L’opposition elle-même dit qu’elle ne peut pas prendre ce risque. Si on ne peut pas les défalquer sur la départementale, il faudra bien le faire sur la proportionnelle. Dans ce cas, ce ne serait pas bien pour notre démocratie parce que nous risquons de nous retrouver avec une Assemblée nationale monocolore’’, a-t-il expliqué. Face à ce blocage, l’ancien ministre de la jeunesse de Macky Sall estime qu’il appartient au président de la République de trancher cette question.
 
Revenant sur la marche de protestation de l’opposition tenue hier à Paris à l’occasion de la visite d’Etat du président de la République, le chargé des élections de l’APR fustige la démarche des leaders de Manko wattu Senegaal. Celle-ci, selon lui, vise à ternir l’image du Sénégal à l’extérieur. Or, estime-t-il, les retombées de cette visite d’Etat sont d’ores et déjà retentissantes et feront en sorte que le Sénégal va encore être porté au-devant de la scène et va renforcer son leadership national et international.
 
EnQuête
Jeudi 22 Décembre 2016
Dakar actu




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