De la nécessité de "VENDRE" la BNDE, le FONGIP et le FONSIS à la DIASPORA Sénégalaise pour développer le Sénégal.


La diaspora sénégalaise injecte indirectement, chaque année entre 700 à 900 milliards par an. Ce qui est une somme assez considérable pour un pays dont la pauvreté constitue un obstacle réel de développement. Pour un pays dont le budget national est de 2.800 milliards, si une bonne politique est mise en place en direction des Sénégalais de l'extérieur, leur contribution aux recettes nationales peuvent être considérable.
Le Président de la République, et ses collaborateurs, ont eu l'ingénieuse idée de mettre en place la BNDE, le FONGIP et le FONSIS. Ces trois institutions ont pour objectifs d'accompagner les projets des sénégalais avec la mise en place de fonds de garantie. Même si l'idée en soit n'est pas nouvelle, elle n'en demeure pas moins essentielle pour booster la création de PME-PMI qui sont indispensables pour la création d'emploi. Il faut donc les « vendre » à la diaspora sénégalaise.
Les défis auxquels sont confrontés ces institutions sont : l’appropriation de leur mission par la diaspora, la mobilisation de ressources nécessaires (5 milliards seulement pour le FONSIS) pour développer un plan marketing agressif en direction des Sénégalais de l’extérieur, des mécanismes intermédiaires de facilitation d’accès à l’information au niveau des ambassades et des consulats pour attirer nos compatriotes vivants dans les différents pays, des rencontres bimensuelles d’évaluation avec la diaspora pour répondre à leur besoin.
L’exemple le plus simple est l’objectif du chef de l’Etat d’atteindre l’autosuffisance en riz. A cet effet il a mis toute une politique en place pour que les Sénégalais investissent dans ce secteur. Cela devient un objectif stratégique dont les acteurs prioritaires, au-delà du Ministre de l’Agriculture,  sont la BNDE et le FONSIS. Le Chef de l’Etat doit leur donner carte blanche en mettant à leur disposition au minimum 100 milliards de francs CFA et exiger que la Diaspora joue un rôle primordial dans l’autosuffisance en riz. La garantie doit être assurée à hauteur de 100% pour les Sénégalais de l’extérieur. S’ils investissent et que le projet marche, ils se partagent les charges, l’Etat prend 15% des bénéficies et les investisseurs le reste avec obligation de réinvestir les 50% dans les projets structurants. L’Etat aura l’obligation de rembourser la totalité de l’investissement si le projet échoue.
Certes il y a de réels risques pour l’Etat, mais il s’inscrira dans une logique de construire la confiance avec la Diaspora. Ensuite, comme il ne dispose qu’un d’une politique budgétaire, il mettra en place des mécanismes innovants qui assoupliront la mobilisation de ressources additionnels en passant par les institutions financières qui imposent leurs diktats. Enfin il augmentera l’assiette fiscale d’autant plus que les bénéfices engendrés par les sénégalais de la diaspora seront réinjectés dans l’économie locale.
La vision du chef de l’Etat dans le cadre du Plan Sénégal Emergent ne peut être vendue par des ministres ou directeurs de cabinet. Il faut mettre en place un dispositif marketing agressif. Récupérer par exemple le centre commercial 4C, qui ne marchera jamais, pour en faire un « Business PARK VISON 2035 » où tous les projets de l’Etat dans le court, moyen et long terme seront disponibles aux investisseurs locaux et étrangers. Des jeunes cadres biens formés serviront de relais pour vendre la destination du Sénégal avec la présence des différentes structures et agences de l’Etat au sein du Business Park. Oser est la première étape pour amorcer l’innovation.
 
En effet la diaspora peut constituer la solution additionnelle pour une mobilisation de ressources importantes qui viendra appuyer les institutions et banques traditionnelles pour pouvoir investir dans les projets structurants. Le Sénégal a deux atouts considérables qui peuvent favoriser une meilleure contribution de la Diaspora dans le PSE: la stabilité démocratique du pays et la confiance des bailleurs de fonds. La question que l'on doit se poser alors est "Comment organiser cette mobilisation des ressources de la Diaspora".
La première étape est d'établir une zone de confiance entre l'Etat du Sénégal et la Diaspora. Les Sénégalais de l'extérieur n'ont jamais eu confiance à la politique de leur pays. Aucune approche stratégique n'a été scientifiquement construite à leur endroit et ils ont toujours été laissé en rade dans l'articulation des politiques publiques alors que leurs transferts contribuent à diminuer le taux de pauvreté de 2,9%.
Cette confiance doit se construire dans le temps avec une vision claire pour amener la Diaspora à investir dans les projets stratégiques. Pour se faire, les ambassades et consulats doivent être plus actifs dans l’accumulation des données personnelles de la diaspora selon le secteur économique, privée ou public, ou elle évolue. Une cartographie claire de la répartition des sénégalais de l’extérieur permettra réaliser un meilleur ciblage à travers une communication pointue. Les ambassadeurs et les consuls doivent devenir des « agents publics de marketing » pour l’Etat avec comme priorité les sénégalais de l’extérieur.  La satisfaction totale de ces derniers doit être leur leitmotiv. Sans la confiance, point d’investissement.
 
Cheikhou Oumar Sy
Député 
Assemblée Nationale du Sénégal
Dimanche 13 Septembre 2015




1.Posté par Passant le 13/09/2015 15:30
Monsieur le Deputé,

Juste quelques points que je souhaiterai partager suite á votre publication :

1- Je pense que ce focus sur les ressources financieres de la diaspora doit etre nuancé dans la mesure les envoies de fond de la diaspora sont destinés plus à l'alimentaire qu'à l'investissement. En voulant les reortienter, vous risquez de toucher au tissu social deja dans un piteux etat. Comme le souligner le Pr Kasse, ce délabrement du tissu social a impacté négativement le facteur épargne des senegalais (Ceux de la diaspora inclus)

2- Le vrai probleme que bcp n'ose pas toucher du doigt c'est la redondance voire la pertinence des agences FONGIP - FONSIS quand on a en face la BNDE (ex FPE) et la CDC. S'agissant du fond souverain, faut vraiment explique comment un pays avec un budget déficitaire compte se doter d'un fonds pour des investissements futurs ? Les pays ayant un fond souverain sont ceux pour la plus part des pétroliers voulant reinvestir une partie de leur ressources oisives dans des projets rentables pour les générations futures. Et encore si vous prenez un pays comme le Gabon c'est un non sens de parler de fonds souverain au moment ou l'Etat peine a apurer la dette intérieure. Le bilan du FONSIS est la résultante de ce non sens. Faire de la syndication ou du Capital raising n'est pas une activite d'un Fonds Souverain. Investir oui ! mais quand les maigres ressources sont utlisées pour le fonctionnement de la stru

2.Posté par Passant le 13/09/2015 15:33
(Suite)

Et encore si vous prenez un pays comme le Gabon c'est un non sens de parler de fonds souverain au moment ou l'Etat peine a apurer la dette intérieure. Le bilan du FONSIS est la résultante de ce non sens. Faire de la syndication ou du Capital raising n'est pas une activite d'un Fonds Souverain. Investir oui ! mais quand les maigres ressources sont utlisées pour le fonctionnement de la structure forcement la machine ne tourne pas.

Pour le FONGIP, garantir les projets c'est ce que faisait le FPE qui est devenu la BNDE, avait -on besoin de créer un autre vecteur juridique pour la même chose ? est ce que l'équipe du FONGIP a le learning sur ce qui a coulé le FPE avec les lignes de refinancement dont bcp sont passes en contentieux avec les banques ?

Quid de la CDC

3.Posté par Amadou SY le 13/09/2015 20:04
thiouné

4.Posté par OpenYourEyes le 14/09/2015 10:36
L'idée en Théorie est bonne...

Mais Sénégalais de la Diaspora, demandez aux Dirigeants du PSE, du FONGIP et du FONSIS de vous recevoir... demandez leurs de signer un seul document, de répondre à un email ou de jouer le jeu, proposer des solutions NO body care about anything else but himself !

Si vous créez une structure au Sénégal, ils diront que c'est une start up, si votre structure à 5 ans à l'étranger et que vous créez une filiale ils diront que c'est une start up (ce qui est aussi très inquiétant quant à leurs capacités et leurs expériences.

Enfin, les lettres d'accompagnement FONGIP ne parlent pas aux banques, sauf si vous voulez ouvrir une éniéme boulangerie, ou hotel qui va pour sur faire emerger le Sénégal. voir stat consommation + tourisme

Bref, pour etre très au fait, ne perdez pas votre argent ni votre temps à essayer de dealer avec ces structures,ne pensez pas que l'élite parachutée (subie) de Dakar vous attend ou aura envie de travailler avec vous ou sera fière d'avoir contribuer à un acte patriotique en aidant les ressortissant étrangers qui viennent prendre des risques localement. Ces risques qu'eux memes, omniscients "omni tout", ne font pas car planqués dans ces institutions / agences de l'Etat.

Et donc leurs laisser / déléguer la gestion de l'argent, il faut etre fou ?! Il y a des pays qui émergent ou les diasporas sont accueillies les bras grands ouverts , ou l'on donne aux Diasporas issues d'économies plus structurées des postes haut placés, voir Cote d'Ivoire voir Nigeria voir Ghana voir Maroc enfin voir tout sauf le village dakarois.

Il faut etre lucide, tant que l'élite parachutée actuelle sera aux manettes : il faut investir ailleurs, et ce n'est pas les scandales à répétition, la Presse, les politiques les valeurs diffusées dans les médias, par cette élite, le gout de l'argent facile et les arnaques à tous les échelons de l'etat qui vont sécuriser les investissements / placements des Diasporas je repense encore aux 4000 maisons vendues aux pauvres émigrés.

Le Sénégal est comme le Joola, et je réitère mes sincères condoléances à toutes les victimes, on savait ,on savait que ceux qui risquaient leurs vies n'étaient pas fautifs, l'organisation du bateau la qualité du bateau ou toute la chaine hiérarchique jusqu'au ministre des transports et du président. Le Sénégal va s'apercevoir qu'il est à la traine de l'Afrique notamment en termes de niveau de son élite == Dead END = impasse est que le Sénégal est le Joola quelques jours avant la tragédie.



Bref,



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