Constitution de partie civile de l'Etat, fausses factures, plaidoirie de la défense : Antoine Diome réplique encore avec efficacité et justesse


Constitution de partie civile de l'Etat, fausses factures, plaidoirie de la défense : Antoine Diome réplique encore avec efficacité et justesse

Après une période de réserve en raison des plaidoiries de la défense, l'Agent judiciaire de l'Etat (Aje) s'est exprimé jeudi devant le tribunal. Le magistrat accoutumé à ne parler qu’avec préparation, a répliqué avec efficacité et justesse, à la partie adversaire.  

"Une partie civile qui refuse d'admettre l'existence d'un préjudice"

Dès ses premiers mots, il a désigné son "adversaire", Me Ousseynou Gaye, un des avocats de la Mairie auquel il allait consacrer une partie de son intervention. Le magistrat s'agace encore des mots utilisés par les conseils de la municipalité de Dakar pour qualifier l'Agent judiciaire d' "intrus",  de "fausse partie civile", qui aurait commis une "escroquerie processuelle". Le représentant de l’Etat a encore pris soin d'annoncer au tribunal qu'il ne comprenait pas l'attitude de Mes Gaye et Diallo, tous deux avocats de la Ville. "Au moins, nous nous ne sommes pas dans la fiction. Une partie civile qui refuse d'admettre l'existence d'un préjudice et qui vient se constituer, c'est du jamais vu", s'étonne l'Agent judiciaire. 

On suivait toujours la démonstration de l'ancien procureur spécial près de la Crei, quand il a commencé la lecture chronologique de arrêtés pris et signés par les ministres en charge du Budget, qui se sont succédés de 2011 à nos jours. Antoine Félix Diome a fait allusion aux "transferts effectués de l'Etat à la Ville de Dakar" et les "différents montants qui ont servi à alimenter des rubriques". Comme pour dire que la constitution de partie civile de l'Etat du Sénégal est bien recevable. 

"Des passages, dans les plaidoiries de la défense, qui permettaient d'entrer en voies de condamnation"

L'Aje a ensuite confronté cruellement la thèse des avocats du Maire et de la Mairie, qui contestent sa présence, avec un récit de l'article 2 du Code de procédure pénale.(CPP). Il leur demande "de ne pas s'éloigner des principes qui organisent la matière". Le magistrat Diome a également énuméré "quelques passages, dans les plaidoiries de la défense, qui permettaient d'entrer en voies de condamnation contre Khalifa Sall et ses co-prévenus". Il parle "d'éléments supplémentaires apportés par la défense du Maire, dans la caractérisation du délit de faux"...

Jeudi 22 Février 2018




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