DAKARACTU.COM -Boubacar Boris Diop n’est pas ravi de voir des milliers de jeunes Africains emprunter des pirogues pour rallier l’Europe. Car, pour lui, l’Occident n’est pas l’unique voix pour réussir dans la vie. Pour preuve, dans une interview qu’il a accordée au journal espagnol La Patria (la Patrie), il prend l’exemple sur lui pour dire que l’on peut bien réussir dans le continent africain en restant dans son pays. «Je ne dis rien sur l’Europe, je n’ai jamais vécu en Europe et je n’ai jamais étudié en Europe», déclare-t-il avec fierté. Boris Diop pense savoir que pour mieux s’en sortir les Africains devraient apprendre à lire et à écrire dans leur langue maternelle. "L'Afrique est le seul continent où nous écrivons des romans dans une langue que les gens ne comprennent pas, en français, anglais et portugais", explique écrivain sénégalais qui ne semble pas être content que toute la presse au Sénégal et la littérature traditionnelle soient en français, une langue qui ne se comprend pas bien au sein de la population. L’écrivain à succès, qui a eu du mal à obtenir un visa pour voyager dans l'île espagnole de Tenerife afin de participer au Salon international du livre africain (SILA), est d’avis que l’environnement africain est aujourd’hui en mutation, dans la mesure où la société sénégalaise est "très démocratique" et a émergé une jeunesse qui critique sous le slogan "Y en a marre". Le médiateur de l’Université de Dakar n’a pas raté au cours de cet entretien avec La Patria les politiciens français, et a fustigé "la honte" que constituent les valises pleines d'argent de chefs d'Etat africains déposées à l'Elysée.
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