L’afflux des fidèles est visible partout dans les rues et les ruelles de Tivaouane. Le trafic est dense. Les charrettes, les voitures, des voiturettes forment de longues filles aux abords de la Grande Mosquée de la cité religieuse. Les pèlerins débarquant de ces moyens de transport se dirigent vers leurs lieux d’accueil. Le quartier Ndout est dans l’effervescence. A l’intérieur des concessions, l’environnement a évolué. Au sein de certains ménages, on ne pense plus à la vidange lors du Gamou. « Les retombées des branchements à l’égout sont énormes dans ce quartier. Les bénéficiaires, en plus de faire des économies, n’ont pas de problèmes de débordements des fosses,de la mauvaise odeur et des maladies. L’assainissement a permis aux ménages de célébrer le Maouloud avec moins de gêne », confie le chef de quartier de Ndout, Pape Seyni Ndiaye. Son témoignage a tout son pesant.
D’autant plus qu'il est le porteur et réceptacle des préoccupations des habitants. Le réseau s'est arrêté à la limite de leur concession. Lui comme plusieurs ménages sont dans l'attente d'un raccordement au réseau d’assainissement. « L’extension du réseau d'assainissement est une demande sociale dans plusieurs quartiers. Les autres ont vu les avantages car on est plus sous le stress d’un remplissage ou de débordement d'une fosse à un moment où l’on n’est pas préparé à faire la vidange », a déclaré Papa Seyni Ndiaye.
Des dépenses de moins au quartier Mouzdalifa, les ménages sont aussi soustraits du poids de la vidange. Lors de notre passage, les rues et les ruelles ne renvoient pas l’image de réceptacles des rejets liquides. Le raccordement à l'égout a été bien accueilli par les habitants de ce quartier de Tivaouane. « Nous sommes dans une cité religieuse. L’islam recommande la propreté. Je ne parle pas pour ma famille mais pour le quartier. Il y avait des ménages qui faisaient la vidange trois fois ou deux fois dans le mois. C’est énorme si nous savons qu’il faut entre 15 et 20.000 francs CFA par voyage. Beaucoup de maisons n’avaient pas de fosses aux normes ce qui fait que des familles étaient obligées de vider leurs fosses septiques avec une fréquence qui pesait sur les dépenses », a rapporté Cheikh Gadiaga, chef de quartier de Mousdalifa.
L’extension :une demande sociale
Dans son discours, le refrain a été entonné :l’extension du réseau dans des zones non desservies. Les non bénéficiaires ne ratent jamais l’occasion de rappeler cette forte attente devenue pressante. « Nous remercions l’ONAS qui a permis à plusieurs centaines de ménages d’avoir des branchements sociaux. Mais nous prions qu’il fasse plus d’efforts pour permettre aux autres maisons d’en avoir. En tant que chef de quartier, je suis souvent interpellé », a partagé Cheikh Gadiaga. De l’autre côté de la ville, à Ndiadakhoum, on est dans le quartier doté de plus de branchements sociaux. Les villas poussent çà et là. D’autres font des élévations. L’accès à l’assainissement accélère la transformation du quartier. Les avantages du tout à l’égout ont éveillé la sensibilité de la préservation des réseaux. « Nous n’avons pas connaissance des vols de plaques et d’obstruction des canalisations. En tant qu'ancien homme de loi, je joue au gendarme lorsque je constate la persistance des comportements inciviques sur le bien public. Jusqu’ici, le réseau est bien protégé et fonctionne comme il se doit. Nous avons vu les avantages du raccordement au réseau d’assainissement.
Auparavant, il fallait payer de manière régulière pour la vidange sans compter les nuisances. Ce n’est plus le cas actuellement », a réagi le délégué de quartier Mbaye Ndiaye qui répondait aux préoccupations posées par Madame Tounkara, chef de service de la communication sociale sur les mauvais comportements pouvant avoir des répercussions sur le fonctionnement des réseaux d’évacuation des eaux pluviales.
Cette visite de courtoisie effectuée auprès des chefs et délégués de quartier par la Direction du Marketing de la Communication et de l’Innovation de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) a permis de mesurer l’adhésion des bénéficiaires à l’appel à la préservation des ouvrages d’assainissement. Le nombre de branchements à l’égout dépasse 1500 ménages dans la cité religieuse.
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