Le nouveau Premier ministre français François Bayrou, qui passe mardi un grand oral devant les députés, semble en passe d'éviter la censure de son gouvernement, grâce à un accord en bonne voie avec les socialistes, dans un contexte de très forte instabilité politique.
"Nous sommes peut-être à quelques heures d'un accord possible (...) Je pense que nous pouvons conclure", a estimé mardi matin le Premier secrétaire du parti socialiste (PS) Olivier Faure.
Selon plusieurs participants à une réunion mardi matin à Matignon, M. Bayrou a expliqué qu'il n'y aurait "ni suspension ni abrogation" mais une renégociation pendant trois mois avec les partenaires sociaux de la réforme très contestée des retraites. Cette réforme, qui relève à 64 ans l'âge de départ, avait provoqué de larges manifestations en 2023.
Alors que la France traverse une période d'instabilité politique inédite depuis des décennies, la déclaration de politique générale du chef de gouvernement --le quatrième en un an en France-- sera scrutée: M. Bayrou, 73 ans, doit s'exprimer à partir de 14H00 GMT devant l'Assemblée nationale.
Nommé en décembre, le dirigeant centriste a pour premier défi de faire passer un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.
Le gouvernement souhaite ramener le déficit public entre 5% et 5,5% du PIB cette année, contre 6,1% attendus pour 2024. La France a affiché la pire performance des Vingt-Sept à l'exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l'UE.
M. Bayrou doit naviguer sur la scène politique éclatée issue des législatives anticipées organisées après la dissolution surprise de l'Assemblée par le président Emmanuel Macron en juin. L'hémicycle est fracturé en trois blocs (alliance de gauche / macronistes et centristes / extrême droite), aucun ne disposant de la majorité absolue.
- Concessions "remarquables" -
Le Premier ministre cherche à éviter de subir le même sort que son prédécesseur conservateur Michel Barnier, dont le gouvernement avait été renversé au bout de trois mois par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite.
Alors que M. Barnier avait tenté en vain d'obtenir un engagement de "non-censure" de l'extrême droite, François Bayrou mise sur la gauche et particulièrement les socialistes.
Il a lancé d'intenses tractations centrées sur la réforme des retraites et le parti socialiste a fait une proposition de compromis. "Nous sommes en train d'obtenir un certain nombre de concessions que je trouve remarquables", a expliqué le patron du PS.
L'accord porterait sur une vaste série de sujets budgétaires - fiscalité, santé, suppression de postes dans l'Education nationale et bien sûr la réforme des retraites.
Mais M. Bayrou doit veiller à ne pas braquer ses alliés à droite.
Une éventuelle suspension de la réforme des retraites divise en effet le camp présidentiel de centre-droit tandis que le parti de droite Les Républicains (LR) menace de quitter le gouvernement.
Certains s'y opposent en faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d'euros pour la seule année 2025.
- "Opposition utile" -
Un accord vaudrait non-censure du gouvernement, a précisé Olivier Faure sauf "si, à un moment, il revenait dans l'idée de ce gouvernement de lier son avenir à celui de l'extrême droite". "Alors, la sanction serait immédiate".
Quelles que soient les annonces de François Bayrou, le parti de gauche radicale La France Insoumise (LFI) déposera une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble consommée entre socialistes et LFI.
Face aux critiques de son allié, M. Faure a rappelé que le PS était "dans l'opposition", mais "une opposition utile". "Il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille", a-t-il balayé.
Si les communistes semblent disposés à suivre les socialistes, la cheffe des écologistes, Marine Tondelier, a déclaré à l'AFP que "l'état actuel des discussions ne donne pas de raison d'envisager autre chose que la censure".
La motion de censure LFI n'a de toute façon aucune chance d'être adoptée puisque le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) a confirmé qu'il ne la voterait pas pour éviter "la politique du pire".
"Nous sommes peut-être à quelques heures d'un accord possible (...) Je pense que nous pouvons conclure", a estimé mardi matin le Premier secrétaire du parti socialiste (PS) Olivier Faure.
Selon plusieurs participants à une réunion mardi matin à Matignon, M. Bayrou a expliqué qu'il n'y aurait "ni suspension ni abrogation" mais une renégociation pendant trois mois avec les partenaires sociaux de la réforme très contestée des retraites. Cette réforme, qui relève à 64 ans l'âge de départ, avait provoqué de larges manifestations en 2023.
Alors que la France traverse une période d'instabilité politique inédite depuis des décennies, la déclaration de politique générale du chef de gouvernement --le quatrième en un an en France-- sera scrutée: M. Bayrou, 73 ans, doit s'exprimer à partir de 14H00 GMT devant l'Assemblée nationale.
Nommé en décembre, le dirigeant centriste a pour premier défi de faire passer un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.
Le gouvernement souhaite ramener le déficit public entre 5% et 5,5% du PIB cette année, contre 6,1% attendus pour 2024. La France a affiché la pire performance des Vingt-Sept à l'exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l'UE.
M. Bayrou doit naviguer sur la scène politique éclatée issue des législatives anticipées organisées après la dissolution surprise de l'Assemblée par le président Emmanuel Macron en juin. L'hémicycle est fracturé en trois blocs (alliance de gauche / macronistes et centristes / extrême droite), aucun ne disposant de la majorité absolue.
- Concessions "remarquables" -
Le Premier ministre cherche à éviter de subir le même sort que son prédécesseur conservateur Michel Barnier, dont le gouvernement avait été renversé au bout de trois mois par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite.
Alors que M. Barnier avait tenté en vain d'obtenir un engagement de "non-censure" de l'extrême droite, François Bayrou mise sur la gauche et particulièrement les socialistes.
Il a lancé d'intenses tractations centrées sur la réforme des retraites et le parti socialiste a fait une proposition de compromis. "Nous sommes en train d'obtenir un certain nombre de concessions que je trouve remarquables", a expliqué le patron du PS.
L'accord porterait sur une vaste série de sujets budgétaires - fiscalité, santé, suppression de postes dans l'Education nationale et bien sûr la réforme des retraites.
Mais M. Bayrou doit veiller à ne pas braquer ses alliés à droite.
Une éventuelle suspension de la réforme des retraites divise en effet le camp présidentiel de centre-droit tandis que le parti de droite Les Républicains (LR) menace de quitter le gouvernement.
Certains s'y opposent en faisant valoir son coût, estimé autour de 3 milliards d'euros pour la seule année 2025.
- "Opposition utile" -
Un accord vaudrait non-censure du gouvernement, a précisé Olivier Faure sauf "si, à un moment, il revenait dans l'idée de ce gouvernement de lier son avenir à celui de l'extrême droite". "Alors, la sanction serait immédiate".
Quelles que soient les annonces de François Bayrou, le parti de gauche radicale La France Insoumise (LFI) déposera une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi. La rupture semble consommée entre socialistes et LFI.
Face aux critiques de son allié, M. Faure a rappelé que le PS était "dans l'opposition", mais "une opposition utile". "Il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille", a-t-il balayé.
Si les communistes semblent disposés à suivre les socialistes, la cheffe des écologistes, Marine Tondelier, a déclaré à l'AFP que "l'état actuel des discussions ne donne pas de raison d'envisager autre chose que la censure".
La motion de censure LFI n'a de toute façon aucune chance d'être adoptée puisque le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) a confirmé qu'il ne la voterait pas pour éviter "la politique du pire".
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