La rue publique ayant raison sur la République le 23 Juin passé, il est clair que la voix du peuple est la plus forte en toutes circonstances. Après cette victoire du Sénégal face à une tentative de forfaiture et de coup d'état, nombreuses questions taraudent les esprits. Cependant ,elles n'auront de réponses crédibles que si le président Wade parle. Son mutisme apparent donne lieu à des supputations, des suppositions et des spéculations de tout genre. D'aucuns croient même que le président n'ayant pas compris le message du peuple, continue de s'émmurer dans son silence afin de mieux le saisir pour agir. Loin sans faut, le président en fin politicien, cherche toujours des stratégies de sortie de crise politique même pour des questions de de survi nationale. Cependant, Wade a déjà donné le ton de la musique qu'il nous chantera le 14 Juillet prochain. Dèjà, la date de sa sortie correspondant à la célèbration de la prise de Bataille est un signal fort à l'encontre du gouvernement français. Il ne ménagera point Sarkozy et son régime pour avoir daigné s'attaquer à son pouvoir par la voix d' Alain Juppé, chef de la diplomatie Française. Quant à nous Sénégalais, nous pouvons nous attendre au pire. Le discours de Wade du 14 Juillet sera tout sauf celui fédérateur, tout sauf une allocution responsable, de réconcilliation. Le président ne sera tendre ni avec les jeunes manifestants du 23 Juin, ni avec l'opposition. La presse de sa part subira des assauts verbaux assimilables à tous les péchés d'Israèl. S'il l'on s'en tient aux différentes sorties de membres de la majorité depuis les émeutes contre la loi du ticket, aucune d'entre elles ne semble être cohérente et concordante dans le sens d'un apaisement du climat national très tendu. Ne nous attendons donc pas à ce que le président soit plus sage et plus responsable que ses frères libéraux. Il tirera dans tous les sens comme à son habitude. Attendons-nous même qu'il se montre plus radical qu'à son habitude. Car la nouveauté est qu'il sera en posture d'un capitulant, or il n'a jamais connu cet état de fait . Nous verrons un Abdoulaye Wade un peu moins sadique que son ami Khaddafi au début de l'insurrection des rebelles Lybiens mais tout autant désespéré. Wade et son gouvernement ont fait bon accusé de réception de la demande des Sénégalais le jeudi 23 Juin, mais ils risquent de jeter de l'huile sur le feu en voulant répondre par un discours guerrier le contenu du message populaire. Après avoir essayé de défier la nature compte tenu de son âge, maintenant le Pape du Sopi tentera de se dresser contre son peuple. Ce sera l'erreur monumentale à ne pas commettre.
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