Entre Wade qui accuse Ngone Ndoye et Wade qui pense que Karim serait pris en otage, il n'y a pas eu d'ancre pour tenir debout le Pds. Non plus, la dernière encre ayant servi de "livre bleu" n'a malheureusement pas fait le buzz politique, en raison d'une "plainte" que je trouve inacceptable.
Le Pds aura beau invoquer le silence, par stratégie. Mais, le parti de Wade, pas le parti des libéraux, risque fort de payer trop cher la facture de l'accusation étant entendu qu'il est, dans la vie, des chocs dont aucun militantisme ne protège.
C'est sûr : l'affaire Ngone Ndoye, par son impact dans l'opinion, va indéniablement causer des dommages additionnels à cet acteur "anciennement présidentiel" et à sa formation politique déjà fort cabossée par la traque des biens mal acquis.
Certes, l'affaire ne regarde pas tous les senegalais mais, dans sa majorité, l'opinion ne regarde que l'affaire de ma concitoyenne de Rufisque avec qui, jusqu'ici, je n'ai jamais partagé de port idéologique encore moins de parcours militant.
L'affaire n'étant nullement politique, alors pas de nerfs politiques. Je me prononce sur ce qui est fait et dit contre une "innocente" déjà blanchie par le principal mis en cause, à savoir Abdou Mangane à qui Wade reproche de confisquer son argent avec "la complicité" de son ancien ministre des sénégalais de l'extérieur.
Si je parle de Ngone Ndoye c'est bien pour la soutenir parce que, dit elle, étant "choquée et meurtrie". Et qui disait que le peuple reconnaît toujours le "double corps du roi", c'est-à-dire la distinction entre l'être humain et l'individu dont procède le pouvoir ?
Il y'a eu beaucoup de scandales financiers sous Wade. Vouloir aujourd'hui replonger l'actualité politique dans les scandales, alors qu'il est à la "retraite obligée", me semble encore inacceptable, surtout qu'il cite dans l'affaire une dame qui n'a jamais fait l'objet de scandale financier à grande ou petite échelle faisant actualité et débat au Sénégal.
Evidemment, je refuse de ne pas soutenir Ngone Ndoye. L'affaire relève bien d'une "condamnation gratuite et légère" dans une époque de la communication où la première impression est essentiellement et toujours têtue.
Maître, vous avez fait et réussi la plaidoirie de la parité, mais là, vous avez tout aussi déconstruit une image que la raison d'Etat connaît bien : "la sacralité de la parole publique". En vérité, "la présidentialité du discours d'un ancien président de la République" a pour fonctionnalité seulement de "laisser la situation gérer la situation" et d'éviter de parler de "milliards qui dérangent". Maître, cette affaire signe ainsi le bail de votre retraite forcée.
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Issa Thioro Gueye,
Rufisque.