Tout individu jouissant pleinement de ses facultés mentales, ayant le sens de la responsabilité et l’esprit de justice se demanderait dans quelle bulle les citoyens sénégalais vivent. Il n’y a plus de frontière entre les responsabilités, les devoirs et les droits, ou du moins dans des situations comme celle qui prévaut dans le cas des affrontements au siège de la municipalité de Mermoz et Sacré-Cœur. L’affaire a pris des tournures surprenantes qui dévoilent des manquements de tous bords et dont la banalisation est symptomatique d’un niveau de régression infâme et inacceptable. Ce qui se découvre dans les premières vidéos de l’affrontement, c’est un individu en possession de deux armes à feu que pousse un autre individu, lui demandant d’aller de l’avant. Après quelques mètres de marche, l’homme armé pointe ses deux engins sur une foule, en fuite, perceptible à peine au bout d’une rue et tire à plusieurs reprises. Après quelques va-et-vient, on découvre le même individu qui tire à plusieurs reprises. La même silhouette reconnait avoir tiré sur la foule et avoir atteint trois individus. Il va jusqu’à présenter ses condoléances au cas où il y aurait eu des victimes. L’individu qui venait de se confesser poursuit en injuriant le ministre de l’intérieur qu’il considère, d’après ses dires, comme un oncle et enfin lance au Président de la République un souhait de bienvenue au « Far West ». Il apparaît très nettement dans les premières vidéos que l’individu qui a tiré ne l’aurait jamais fait s’il n’avait pas été poussé par un autre qui lui demandait d’aller de l’avant, comme pour lui donner du courage qu’il n’avait pas. Un homme courageux et réellement sous la menace n’a pas besoin d’être poussé tel qu’il l’a été pour agir.
Il semblerait, toujours d’après ses dires, qu’il avait été assailli par deux cents nervis descendus de plusieurs 4x4 L200 et armés jusqu’aux dents. Ces faits, s’ils s’avèrent exacts, relèveraient de l’association de malfaiteurs, de troubles à l’ordre public. S’il est prouvé que les assaillants ont franchement titré sur leur cible, leur acte peut être assimilé à une tentative d’assassinat. Le cas échéant, ils en courent une peine de prison légère. Dans le cas contraire, ils pourraient, tout de même, écoper d’une peine assortie d’un sursis et d’une amende. Ce qui est surprenant, c’est que plus le temps passe, plus le nombre d’assaillants diminue, et les 4x4 L200 deviennent deux pick-up. Ce qui prouve que le quotient homme/situation dans le cas Diaz s’inscrit dans une perception délirante, une surévaluation de la menace et d’un manquement avéré au devoir que lui confère son statut de maire. En cas de tentative de saccage d’une mairie par une bande organisée d’où qu’elle puisse venir, la personne morale de cette institution doit chercher à assurer la sécurité de son personnel en les confinant le plus rapidement possible et en faisant aussitôt appel aux forces de l’ordre. Le Maire, dans ce cas précis, doit éviter à tout prix la confrontation, car la mairie n’est pas sa propriété privée. En cas de saccage, elle est reconstruite avec les fonds de l’État. Le Maire Dias n’est pas un chasseur et encore moins un James bond tropical pour se permettre de se balader avec deux engins de cette nature dont juste l’un est autorisé à des fins de sécurité exclusivement privé. Il en est de même pour les assaillants qui ne disposent nullement d’autorisation de port d’arme et encore moins d’un ordre de mission légal. Dans tous les cas, il y a de la manipulation de l’information et des tentatives de fuites en avant sur fond de postures purement politiciennes. Et cela ne justifie nullement les manquements graves que l’on peut observer.
On ne joue pas au vedettariat sur une scène de crime. Il y a eu un manquement grave de la part de la police si ce que le Maire Diaz a dit du Commissaire central, qui l’aurait appelé, est exact. Dias est en grand danger, tant qu’il n’est pas entre les mains de la police. L’arrêter, en attendant que les choses s’éclaircissent, ne veut dire le condamner. Tant qu’il est dehors, il peut à tout moment être tué par vengeance, car les membres de sa famille, s’ils ont un certain sens de la famille et de l’honneur peuvent également se faire justice eux-mêmes tout comme le Maire Dias vient de le dire et le faire. Il est quand même étonnant, qu’après avoir confessé un crime, on se permet d’affirmer avoir reçu un coup de fil d’un commissaire qui vous demande quand est-ce que vous pourriez vous présenter au commissariat, comme s’il s’agissait d’un dépôt de passeport sur rendez-vous téléphonique. Et le concerné de rejeter la convocation parce qu’il prépare une manifestation pour le lendemain. Le commissaire Sy n’est plus celui qu’il était quand il servait à Kaolack (Ndorong). Nous sommes là en face d’une politisation de faits qui sont gravissimes. Il n’est du ressort de personne que de la justice d’agir en fonction de pressentiments individuels au détriment de faits empiriques. On ne laisse pas quelqu’un qui a commis un crime jouer au vedettariat sur la scène du crime, et le laisser par la suite aller à une manifestation politique, celle du m23, au moment où une famille pleure un de ses membres. Peut importe que l’origine des fait soit politique ou pas, peu importe qu’il s’agisse d’une agression ou pas. Chaque fait doit être pris à part dans sa dimension intrinsèque et doit faire l’objet d’un suivi professionnel sans parti pris.
Il ne devrait nullement y avoir de discussion entre le commissaire central et le père du Maire qui demandait un mandat. Ce père doit être, soit un ignorant du droit, soit qu’il doit avoir vu trop de films d’enquête. Il ignore dans quelles circonstances une interpellation nécessite un mandat. Un fonctionnaire de police qui trouve un fils devant le cadavre de son propre père gisant dans du sang n’a pas besoin de mandat pour entendre le fils, quel que soit son rang et l’immunité dont il pourrait bénéficier. Le Maire devait être illico presto arrêté par la police de Dieupeul qui est arrivée en premier sur les lieux, et qui a été témoins de tires nourris par un individu doublement armé. Il n’a pas été inquiété parce que cette attitude est devenue un modèle de comportement banal au Sénégal. Il existe, dans ce pays, plusieurs corporations aux allures sectaires et des individus, dont certains sont des poltrons nés, armés sans raison particulière, et qui tirent à la moindre occasion à des fins dissuasives, disent-ils, sans jamais avoir été inquiétés par les représentants de la loi. Ce nouveau modèle de comportement irresponsable peut avoir des conséquences graves sur la stabilité sociale du Sénégal. Si l’appartenance à un Parti politique doit déterminer l’attitude des autorités à l’égard de certaines dérives, eh bien, bienvenu à l’âge du politicien tout-puissant. Il y a au Sénégal d’honnêtes gens qui ont choisi de vivre en dehors de la politique. On peut toujours continuer à tuer des gens en espérant que tant qu’il s’agit du cadre politique, on peut échapper à la justice. Mais il y a des gens qui savent se faire justice eux-mêmes si telle est la nouvelle règle décrétée au Sénégal.
Tous ceux qui ont réagi aussitôt que l’affaire a éclaté l’ont fait, en tant que politicien et non en tant que républicain ou citoyen honnête, avec des mots et des phrases qui témoignent de leur ignorance lamentable des principes primaires du droit. En quoi la responsabilité du Président de la République serait-elle engagée dans cette affaire ? Même si l’affaire avait été commanditée, son analyse et son jugement ne devraient enlever en rien la considération objective de chaque acte de chacune des parties concernées. L’affaire Dias est jeu politique de mauvais goût, auquel on est habitué au Sénégal, et qui a tourné à la tragédie. Malick Noël Seck, n’a pas tué quelqu’un, Dias si. Un crime est-il moins grave qu’une menace de mort ? Dans certains cas oui, mais on en est loin dans celui-ci. Pour le pouvoir, Dias ne représente pas plus une menace politique que Cheikh Bamba Dièye. Il a été pris au piège dans une machination qui exigeait plus de sang froid que des muscles. Il serait étonnant que les Socialistes le soutenant aveuglément privilégiassent le lien politique au détriment de l’esprit républicain. Ils commettraient une erreur en favorisant leurs liens politiques au détriment du droit et de la compassion à l’endroit de la famille éplorée, quand bien même que le fils de celle-ci fût illégalement engagé dans une machination politique. Cela prouverait que les Sénégalais ne pourraient jamais compter sur les Socialistes en ce qui concerne leur sécurité et l’impartialité en matière de droit. Les opposants sont nombreux au Sénégal et ils ne menacent pas tous de mort et ne tirent pas à tout bout de champ. La police et la justice devraient faire leur travail en toute objectivité, sans tenir compte des intérêts politiques de part et d’autre, car cette affaire, à défaut d’étouffer certaines velléités, risque de libérer certaines pulsions et engendrer une escalade de la violence au détriment d’honnêtes gens qui tentent de vivre en dehors de la politique en toute dignité.
Salma Koor DIOUF
Il semblerait, toujours d’après ses dires, qu’il avait été assailli par deux cents nervis descendus de plusieurs 4x4 L200 et armés jusqu’aux dents. Ces faits, s’ils s’avèrent exacts, relèveraient de l’association de malfaiteurs, de troubles à l’ordre public. S’il est prouvé que les assaillants ont franchement titré sur leur cible, leur acte peut être assimilé à une tentative d’assassinat. Le cas échéant, ils en courent une peine de prison légère. Dans le cas contraire, ils pourraient, tout de même, écoper d’une peine assortie d’un sursis et d’une amende. Ce qui est surprenant, c’est que plus le temps passe, plus le nombre d’assaillants diminue, et les 4x4 L200 deviennent deux pick-up. Ce qui prouve que le quotient homme/situation dans le cas Diaz s’inscrit dans une perception délirante, une surévaluation de la menace et d’un manquement avéré au devoir que lui confère son statut de maire. En cas de tentative de saccage d’une mairie par une bande organisée d’où qu’elle puisse venir, la personne morale de cette institution doit chercher à assurer la sécurité de son personnel en les confinant le plus rapidement possible et en faisant aussitôt appel aux forces de l’ordre. Le Maire, dans ce cas précis, doit éviter à tout prix la confrontation, car la mairie n’est pas sa propriété privée. En cas de saccage, elle est reconstruite avec les fonds de l’État. Le Maire Dias n’est pas un chasseur et encore moins un James bond tropical pour se permettre de se balader avec deux engins de cette nature dont juste l’un est autorisé à des fins de sécurité exclusivement privé. Il en est de même pour les assaillants qui ne disposent nullement d’autorisation de port d’arme et encore moins d’un ordre de mission légal. Dans tous les cas, il y a de la manipulation de l’information et des tentatives de fuites en avant sur fond de postures purement politiciennes. Et cela ne justifie nullement les manquements graves que l’on peut observer.
On ne joue pas au vedettariat sur une scène de crime. Il y a eu un manquement grave de la part de la police si ce que le Maire Diaz a dit du Commissaire central, qui l’aurait appelé, est exact. Dias est en grand danger, tant qu’il n’est pas entre les mains de la police. L’arrêter, en attendant que les choses s’éclaircissent, ne veut dire le condamner. Tant qu’il est dehors, il peut à tout moment être tué par vengeance, car les membres de sa famille, s’ils ont un certain sens de la famille et de l’honneur peuvent également se faire justice eux-mêmes tout comme le Maire Dias vient de le dire et le faire. Il est quand même étonnant, qu’après avoir confessé un crime, on se permet d’affirmer avoir reçu un coup de fil d’un commissaire qui vous demande quand est-ce que vous pourriez vous présenter au commissariat, comme s’il s’agissait d’un dépôt de passeport sur rendez-vous téléphonique. Et le concerné de rejeter la convocation parce qu’il prépare une manifestation pour le lendemain. Le commissaire Sy n’est plus celui qu’il était quand il servait à Kaolack (Ndorong). Nous sommes là en face d’une politisation de faits qui sont gravissimes. Il n’est du ressort de personne que de la justice d’agir en fonction de pressentiments individuels au détriment de faits empiriques. On ne laisse pas quelqu’un qui a commis un crime jouer au vedettariat sur la scène du crime, et le laisser par la suite aller à une manifestation politique, celle du m23, au moment où une famille pleure un de ses membres. Peut importe que l’origine des fait soit politique ou pas, peu importe qu’il s’agisse d’une agression ou pas. Chaque fait doit être pris à part dans sa dimension intrinsèque et doit faire l’objet d’un suivi professionnel sans parti pris.
Il ne devrait nullement y avoir de discussion entre le commissaire central et le père du Maire qui demandait un mandat. Ce père doit être, soit un ignorant du droit, soit qu’il doit avoir vu trop de films d’enquête. Il ignore dans quelles circonstances une interpellation nécessite un mandat. Un fonctionnaire de police qui trouve un fils devant le cadavre de son propre père gisant dans du sang n’a pas besoin de mandat pour entendre le fils, quel que soit son rang et l’immunité dont il pourrait bénéficier. Le Maire devait être illico presto arrêté par la police de Dieupeul qui est arrivée en premier sur les lieux, et qui a été témoins de tires nourris par un individu doublement armé. Il n’a pas été inquiété parce que cette attitude est devenue un modèle de comportement banal au Sénégal. Il existe, dans ce pays, plusieurs corporations aux allures sectaires et des individus, dont certains sont des poltrons nés, armés sans raison particulière, et qui tirent à la moindre occasion à des fins dissuasives, disent-ils, sans jamais avoir été inquiétés par les représentants de la loi. Ce nouveau modèle de comportement irresponsable peut avoir des conséquences graves sur la stabilité sociale du Sénégal. Si l’appartenance à un Parti politique doit déterminer l’attitude des autorités à l’égard de certaines dérives, eh bien, bienvenu à l’âge du politicien tout-puissant. Il y a au Sénégal d’honnêtes gens qui ont choisi de vivre en dehors de la politique. On peut toujours continuer à tuer des gens en espérant que tant qu’il s’agit du cadre politique, on peut échapper à la justice. Mais il y a des gens qui savent se faire justice eux-mêmes si telle est la nouvelle règle décrétée au Sénégal.
Tous ceux qui ont réagi aussitôt que l’affaire a éclaté l’ont fait, en tant que politicien et non en tant que républicain ou citoyen honnête, avec des mots et des phrases qui témoignent de leur ignorance lamentable des principes primaires du droit. En quoi la responsabilité du Président de la République serait-elle engagée dans cette affaire ? Même si l’affaire avait été commanditée, son analyse et son jugement ne devraient enlever en rien la considération objective de chaque acte de chacune des parties concernées. L’affaire Dias est jeu politique de mauvais goût, auquel on est habitué au Sénégal, et qui a tourné à la tragédie. Malick Noël Seck, n’a pas tué quelqu’un, Dias si. Un crime est-il moins grave qu’une menace de mort ? Dans certains cas oui, mais on en est loin dans celui-ci. Pour le pouvoir, Dias ne représente pas plus une menace politique que Cheikh Bamba Dièye. Il a été pris au piège dans une machination qui exigeait plus de sang froid que des muscles. Il serait étonnant que les Socialistes le soutenant aveuglément privilégiassent le lien politique au détriment de l’esprit républicain. Ils commettraient une erreur en favorisant leurs liens politiques au détriment du droit et de la compassion à l’endroit de la famille éplorée, quand bien même que le fils de celle-ci fût illégalement engagé dans une machination politique. Cela prouverait que les Sénégalais ne pourraient jamais compter sur les Socialistes en ce qui concerne leur sécurité et l’impartialité en matière de droit. Les opposants sont nombreux au Sénégal et ils ne menacent pas tous de mort et ne tirent pas à tout bout de champ. La police et la justice devraient faire leur travail en toute objectivité, sans tenir compte des intérêts politiques de part et d’autre, car cette affaire, à défaut d’étouffer certaines velléités, risque de libérer certaines pulsions et engendrer une escalade de la violence au détriment d’honnêtes gens qui tentent de vivre en dehors de la politique en toute dignité.
Salma Koor DIOUF
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