La communauté chrétienne va célébrer demain vendredi 1er Novembre, la fête de Tous les Saints (Toussaint) qui coïncide toujours au 1er novembre de chaque année. Le jour suivant, c’est-à-dire le 2 novembre, l’église catholique célèbre ses disparu(e)s à travers la fête des Morts. Quand il a fallu circuler sur la terre, les Hommes ont créé des routes et des tunnels. Quand il a fallu traverser les fleuves et les océans, les Hommes les ont enjambés en construisant des ponts. Quand il a fallu raccourcir les distances et rapprocher les peuples et les régions, les Hommes ont inventé l’automobile, le train, le bateau et l’avion. Quand l’espace n’a plus eu de mystères pour lui, l’Homme est allé au ciel pour explorer et repousser ses limites. Quand la Nature s’est montrée hostile à lui, l’Homme a su le dompter jusqu’à devenir Maître et possesseur d’elle. Quand la maladie réduisait l’espérance de vie, l’Homme a su créer les remèdes médicaux nécessaires pour le maintenir en bonne santé et rallonger ses années. Mais quand arriva la mort, cette énigme cosmique qui fait que « tout nez qui a goûté à la vie goûtera aussi à la mort», l’Homme philosopha de diverses manières. Mais au fait, qu’est ce qui trouble son sommeil au point qu’il perde toute sa « science » face et devant la mort ? S’agit-il de la mort dans son expression clinique avec arrêt du battement cardiaque ? S’agit-il alors de la mort dans sa dimension métaphysique qui pose la question de l’Au-delà (le paradis ou l’enfer) ? Mais à y regarder de prés, ce que redoute le plus l’Homme face à la mort, c’est ce sentiment de peur qu’il a face à la mort. L’idée de la mort. L’idée de mourir. Et c’est à ce sentiment de peur de la mort, que les philosophes se sont le plus attaqués pour amener l’humanité, à transférer la peur, dans le camp de la mort.
Socrate enseignait que « soma sema », que le corps est un tombeau. Et que vivre, c’est apprendre à mourir. Epicure nous invite à ne pas penser à la mort qui n’est rien pour nous, puisqu’il n’y a de bien et de mal que dans la sensation et, la mort est absence de sensation. Zénon de Cittium nous invite à être stoïque devant la mort en lui opposant une indifférence la plus totale, de la prendre comme elle vient, sans sourire ni broncher. Martin Heidegger écrit « La fin attend le Dasein (l’Etre), elle le guette», pour dire que la menace de la mort peut à tout moment de notre vie se réaliser, se transformer en une fin abrupte et bien réelle. Comme une « imminence ». Jean Paul Sartre, quant à lui, rejette l’idée de la mort comme « possibilité de l’impossible » et affirme que la mort n’est pas une réalité pour soi même, mais pour l’Autre.
De tous les philosophes, celui qui a entretenu avec l’idée de la mort et la mort elle-même, les rapports les plus violents, est sans conteste, Frédéric Nietzsche, dont l’écrivain-musicologue français d’origine polonais Téodor de Wyzewa qualifiait, le dernier métaphysicien. « Comme le cas Wagner », dans « La Naissance de la tragédie », à travers la « Généalogie de la Morale »et « Par-delà Bien et Mal », Nietzsche avait «le Gai savoir » sur la mort. « Ainsi parlait Zarathoustra », Nietzsche, était –il un « Antéchrist » ou était-il «Humain, trop humai » ou bien exprimait-il simplement, sa « Volonté de puissance», face à la mort. Entre Nietzsche et la mort, c’est comme « Le Voyageur et son ombre », pour dire, ô combien la mort et sa morale ont rythmé les œuvres citées de Nietzsche et mises en guillemets.
Mais rien n’y fît. La mort est insensible à toutes sortes de sentiments qu’on lui oppose. La mort est comme la salvinia molesta. Elle ravage tout sur son passage. Alors que faire ? Sinon s’inspirer de Gide (André) qui demandait à son âme de ne pas aspirer à la vie éternelle mais d’épuiser le champ du possible. Tout en ayant en ligne de mire, le pari Pascalien qui professait que le bien sur terre n’est jamais perdu; et que si toutefois dans l’Au-delà, on lui rétribue le bien, il aura gagné au change. Comme on ne sait pas quand est ce qu’elle va nous faucher encore moins le lieu, alors méditons et mettons à profit, les paroles de Monseigneur Théodore Adrien Sarr, qui dans son homélie, nous invitait à ne pas avoir peur de la mort. Alors, heureux et Vive les morts. Car la vie n’est qu’un pont de douceur pour la mort, comme disait Senghor.
Mohamadou SY
Socrate enseignait que « soma sema », que le corps est un tombeau. Et que vivre, c’est apprendre à mourir. Epicure nous invite à ne pas penser à la mort qui n’est rien pour nous, puisqu’il n’y a de bien et de mal que dans la sensation et, la mort est absence de sensation. Zénon de Cittium nous invite à être stoïque devant la mort en lui opposant une indifférence la plus totale, de la prendre comme elle vient, sans sourire ni broncher. Martin Heidegger écrit « La fin attend le Dasein (l’Etre), elle le guette», pour dire que la menace de la mort peut à tout moment de notre vie se réaliser, se transformer en une fin abrupte et bien réelle. Comme une « imminence ». Jean Paul Sartre, quant à lui, rejette l’idée de la mort comme « possibilité de l’impossible » et affirme que la mort n’est pas une réalité pour soi même, mais pour l’Autre.
De tous les philosophes, celui qui a entretenu avec l’idée de la mort et la mort elle-même, les rapports les plus violents, est sans conteste, Frédéric Nietzsche, dont l’écrivain-musicologue français d’origine polonais Téodor de Wyzewa qualifiait, le dernier métaphysicien. « Comme le cas Wagner », dans « La Naissance de la tragédie », à travers la « Généalogie de la Morale »et « Par-delà Bien et Mal », Nietzsche avait «le Gai savoir » sur la mort. « Ainsi parlait Zarathoustra », Nietzsche, était –il un « Antéchrist » ou était-il «Humain, trop humai » ou bien exprimait-il simplement, sa « Volonté de puissance», face à la mort. Entre Nietzsche et la mort, c’est comme « Le Voyageur et son ombre », pour dire, ô combien la mort et sa morale ont rythmé les œuvres citées de Nietzsche et mises en guillemets.
Mais rien n’y fît. La mort est insensible à toutes sortes de sentiments qu’on lui oppose. La mort est comme la salvinia molesta. Elle ravage tout sur son passage. Alors que faire ? Sinon s’inspirer de Gide (André) qui demandait à son âme de ne pas aspirer à la vie éternelle mais d’épuiser le champ du possible. Tout en ayant en ligne de mire, le pari Pascalien qui professait que le bien sur terre n’est jamais perdu; et que si toutefois dans l’Au-delà, on lui rétribue le bien, il aura gagné au change. Comme on ne sait pas quand est ce qu’elle va nous faucher encore moins le lieu, alors méditons et mettons à profit, les paroles de Monseigneur Théodore Adrien Sarr, qui dans son homélie, nous invitait à ne pas avoir peur de la mort. Alors, heureux et Vive les morts. Car la vie n’est qu’un pont de douceur pour la mort, comme disait Senghor.
Mohamadou SY
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