Supputations autour de la date du 14 juillet


Supputations autour de la date du 14 juillet
Le 14 juillet, le président de la république du Sénégal sortira enfin de son mutisme. Wade a décidé de parler finalement au peuple qui l’a élu et qui est sorti dans la rue les 23 et 27 juin pour décrier son projet de loi, et de surcroît sa politique. Pourquoi tant de temps pour discourir ? On peut mettre cette attente au crédit de la concertation et de l’écoute à dessein de nous sortir une allocution à l’aune des attentes du peuple sénégalais, mais ô combien imbue de calculs politiques. Il faudra s’y attendre.

Et, dans l’attente de l’oraison du Pape du « sopi », mon attention est allée droit au choix de la date du 14 juillet : jour de la fête nationale en France que Abdoulaye Wade a choisi pour s’adresser aux Sénégalais. Une date anodine ? Certainement pas ! C’est une décision qui frise le règlement de compte avec le gouvernement de Sarkozy.

Présent le 14 juillet 2010 à Paris pour la célébration du cinquantenaire de l’(in)dépendance d’anciennes colonies, un événement critiqué et critiquable dans l’Hexagone, Abdoulaye Wade s’était mué en avocat de Nicolas Sarkozy sur Europe1 : « Il y avait encore des relents de relations d’anciens pays colonisateurs avec des pays colonisés. Il (Sarkozy) a voulu innover en profitant du cinquantième anniversaire de l’indépendance d’anciennes colonies pour proposer que tous, avec la France, on partage les fêtes », avait-il plaidé.

Mais en décidant de tenir un discours à la Nation sénégalaise, le 14 juillet 2011, Abdoulaye Wade a choisi de ne pas être de la fête dans l’Hexagone, cette année. L’émissaire africain de l’OTAN en Libye pour discréditer Kadhafi, s’est senti trahi par la réaction d’Alain Juppé qui lui a demandé de s’appliquer la leçon qu’il a tenue à Kadhafi, c’est-à-dire de partir, et par Robert Bourgi qui a révélé au grand jour que Karim Wade l’avait appelé pour solliciter l’intervention de l’armée française. Il a donc choisi la date du 14 juillet pour jeter un pavé dans la marre de l’Elysée à qui Wade reproche de retourner sa veste en ne le soutenant pas dans son projet de dévolution monarchique.

Mais, cette date du 14 juillet ne cache-t-elle pas autre chose qu’un règlement de compte diplomatique? Wade n’est-il pas en train d’orchestrer une fuite en avant, pour éviter que les médias étrangers, surtout français, qui braqueront leurs projecteurs sur les festivités du 14 juillet, ne fassent de son discours leurs choux gras ? C’est une supputation qui vaut également son pesant de doutes.

Sauf qu’au-delà de ces aspects qui relèvent de la forme, Abdoulaye Wade sait pertinemment que c’est sur le fond de son message du 14 juillet que l’attendent fermement les Sénégalais. Un fond qu’il ferait mieux d’arranger afin qu’il apporte une réponse concrète à deux revendications, que l’on peut résumer à une solution aux délestages et au renoncement de sa candidature pour les élections de 2012. A lui de choisir après moult consultations, d’y répondre ou pas, au risque de voir le pays s’indigner de nouveau !

Kisito Ndour
Journaliste au quotidien Aufait du Maroc
Mail : ndour_kisito@yahoo.fr
Lundi 11 Juillet 2011
Kisito Ndour




1.Posté par Aladje Niang le 11/07/2011 18:53 (depuis mobile)
Je pense que Wade fera un discours historique pour une date historique dans notre jeune démocratie.Non seulement il ne sera pas candidat aux prochaines élections,son fils non plus et il soutiendra le candidat de son parti et que celui-ci aura une forte chance de gagner les prochaines élections.Wade a bcp fait en si peu de temps comparemment au regime socialiste qui ne faisait que emprisonner ses opposants et détourner les biens publics.La parole est plus libre que jamais au Senegal avec Meme des opposants qui appellent a écourter le mandat du PRESIDENT.Wade merite bcp de respect,dans bcp de domaine nous avons des progrès notamment au niveau des infrastructures économiques et routières,de la santé Meme dans l'education malgré une crise économique mondiale.Le Senegal n'a pas de pétrole mais nous avons la paix et des ressources humaines de qualité.Les intellectuels doivent oeuvrer a l'apaisement,arrêter de mentir au peuple,on a vu pire que les délestages,certains quartiers n'avaient Meme pas d'electricite,je ne parle pas des villages mais en pleine capitale.La liberté ne veut pas dire libertinage,comment comprendre des jeunes détruisent des biens publics et Meme des maisons privées qui ont été construit avt l'alternance pdt que des voleurs comme Niasse,Tanor,bathily,Dansokho qui n'ont aucun programme pour ce pays applaudissent.Les hommes du changement sont peut être Idrissa Seck,Ibrahima Fall,Jacques Diouf hors mis ceux la, tout le reste est constitué de comédiens et d'aventuriers politiques.La majorité silencieuse se prononcera aux urnes et elle est imperturbable et incorruptible.Nous avons vécu les périodes socialistes et le temps et nous savons ce que nous voulons.

2.Posté par Geoffroy Diouf le 11/07/2011 19:22
Ce discours historique, c'est ce que la majorité des Sénégalais attend. Et c'est dans cette optique que Wade doit sortir maintenant par la grande porte. Car les derniers actes qu'il a posé ne sont pas dignes d'un président qui ne veut qu'un Sénégal prospère, démocratique...Je fais référence au ticket électoral. Que Wade ait le courage de céder et de poser de nouveaux jalons de démocratie.



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