Si j'étais militant du PDS... (Amadou Fall)


Si j'étais militant du PDS... (Amadou Fall)
J’aurai pris mon courage entre mes deux mains pour crier de toutes mes forces « STOP, ça suffit comme ça ! ».
Parce qu’enfin j’aurai ouvert les yeux sur toutes les dérives, sur toutes les balourdises, sur toutes le stupidités et sur toutes les incohérences du camp libéral et de son chef suprême auxquels je m’identifiais jusqu’ici.
J’aurai par la suite compris que ceux pour lesquels j’accorde de mon temps précieux, mon vote et mon soutien militant, bivouaquent à des années lumières de la défense des intérêts de mon Peuple, du rayonnement de la République, de l’ancrage définitif de la Démocratie et de la culture inlassable de la Paix Sociale.
Si j’étais militant du PDS et ou de l’un de ses spoutniks, j’aurai donné ma démission et ainsi, je me démarquerai définitivement de toutes les magouilles, de toutes les processions coûteuses et superfétatoires que l’on nous sert toujours pour la gloire du Maître Suprême, de tous les leurres insipides et artificiels que l’on nous propose comme bilan du « Gouvernement de l’Alternance », de tous les « éléphants blancs » par lesquels on veut marquer les esprits du pauvre contribuable mais surtout de ce flagrant manque de respect au Peuple Sénégalais qu’ont constitués, et le séminaire sur la recevabilité du Candidat Wade et le gênant tapage folklorique organisé lors de l’inauguration du « Pont Faidherbe » à Saint-Louis.
Si j’étais militant libéral, je prendrai toutes les précautions du monde pour me démarquer définitivement des pratiques d’un Wade au summum du délire irrationnel et des fantasmes schizophrènes. Je comprendrai que Monsieur et ses affidés – torchons corvéables et jetables après usage – squattent délibérément les abîmes et autres labyrinthes obscurs qui mèneront – si on n’y prend pas garde - inéluctablement notre beau Peuple à la confrontation sociale. J’éviterai ainsi le piège méphistophélique qu’ils (Wade et ses grooms) tendent savamment à notre quiétude de toujours, à l’expression salvatrice de la Démocratie et aux atours inaliénables de la République. Je ne cautionnerai plus jamais les soubassements de la République Virtuelle de Wade que l’on peut définir ici comme une galaxie superficielle et artificielle, un monde de rêve où il (Wade) demeure au centre de tout, supérieur à tout et inégalable en tout. Dans cette République biaisée et flottante apparentée à une illusoire et éphémère bulle de savon, Wade a fini de faire de l’Etat, de la République un bien propre malléable et modifiable à souhait suivant son humeur du moment et des Hommes qui constituent le Peuple, des sujets qui ne vivent que pour le bon vouloir du « Leader Suprême » irremplaçable, infaillible et incontestable qu’il incarne. Parce qu’il veut que 3 soit égal à 2, alors tout doit acquiescer sans piper mot. C’est vraiment navrant de la part d’un si grand homme !
Si j’étais militant du PDS, je prendrai le pari de défendre, au risque de ma vie, le peu qui reste de la Constitution de mon Pays que l’on a, par des tripatouillages intéressés et unilatéraux, vidé de sa substance originelle. Je me battrai – à l’instar du M 23 - pour que ma République ne soit pas transformée en une Monarchie constitutionnelle ou Sa Majesté travaille – à lui seul - jour et nuit, à nous trouver son Successeur issu de préférence de son sang. Je prendrai mes distances vis –à - vis d’un chef (simple mortel pourtant) à l’ego surdimensionné et à l’incrédulité manifeste et qui nous prend tous (nous, l’ensemble de ses concitoyens) comme quantité négligeable ne méritant aucunement que l’on s’attarde sur ce que nous disons, ce que nous pensons ou ce que nous souhaitons faire de notre patrie.
Si j’étais militant libéral, j’aurai pris peur face à la froideur et à la monstruosité des pratiques des hiérarques de mon parti. Je comprendrai que les processions de politiques politiciennes ont pris le pas sur la morale, sur l’éthique et sur le bon sens (tout court) que l’on ait en devoir d’attendre de l’Homme comme Être Intégral c’est-à-dire comme une créature dont la responsabilité des actes posés au quotidien coïncide harmonieusement avec ce qui « doit être, ce qui doit se faire ». Je me démarquerai d’hommes et des femmes qui ont le cœur à la fête, au folklore, aux leurres électoralistes, à la bombance et au * m’as – tu vu ?* alors que des frères de parti, des partisans de premières heures viennent de succomber dans un accident de la route. En effet, en Afrique Noire, dans la civilisation négro-africaine, mieux encore chez les musulmans et les chrétiens que nous sommes presque tous, le deuil est d’une *sacralité* hors du commun ; il exige le respect par une charge symbolique et émotionnelle qui bannit en tout lieu proche ou apparenté du drame, un quelconque esprit de réjouissance. Le deuil adoucit les mœurs et canalise les actes dont il extirpe tout esprit festif ; il constitue un élément fédérateur, un fil conducteur unique qui pousse les cœurs à l’unisson et puis les ouvre à Dieu Le Tout Puissant ; il (le deuil) porte en lui les germes de la décence, de l’humilité et de la solidarité agissante. Seuls les mécréants ne pensent point à Dieu et à la douleur de leurs semblables en des moments aussi désagréables, aussi solennels ! Et pourtant, dans un passé trop récent on a arrêté le fonctionnement de tout un pays, on a mobilisé tout l’Etat et l’on a ému toute la République pour uniquement aller porter secours au fils biologique du Roi relativement pris dans un incendie (immeuble Tamarro). Alors on doit comprendre, on doit mesurer tout le désarroi, toute l’amertume contenus dans la poitrine des autres ; ceux-là mêmes qui viennent de perdre des proches sur la route de Saint-Louis. Peut – être que chez le Grand Chef de la Galaxie Libéral, il y a deux types de citoyens, de militants face à la mort et ou au danger : les uns (les moins que rien) dont la mort est assimilable à celle d’un rat d’égout et les autres (les nobles par la consanguinité) dont la vie, la sécurité sont au dessus du Ciel, de la Terre, de l’Etat, de la République bref, de la Nation toute entière.
Si j’étais militant du PDS et ou de l’un de ses satellites, je me poserai des questions sur Wade himself, sur ses « prolifiques idées lumineuses », sur ses « factices convictions panafricanistes et sur son supposé pari sur le génie de l’homme noir ». Je prendrai mes distances vis- à –vis d’un *pouvoiriste* capable de changer - dans ses pratiques et convictions d’antan et dans ses déclarations publiques (wax waxeet) - à l’aune de ses intérêts particuliers et partisans du moment. On n’arrive pas au pouvoir pour soi-même, pour sa seule famille biologique et pour son clan de partisans zélés. On dirige un Pays, un Etat, des Hommes parce que l’on a juré devant Dieu et devant ses semblables de respecter, de faire respecter la charte fondamentale, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale (j’y reviendrai un peu plus bas)
Que faisaient ces 13 cupides mercenaires du Droit chez nous pour nous apprendre à lire, à interpréter une constitution que nous nous sommes administrés (sans l’aide de personne s’il vous plaît) dans la plus parfaite harmonie des cœurs et des esprits avec l’expertise de nos propres techniciens nationaux ? Veut-on si maladroitement nous faire revenir aux temps rugueux et diminutifs de la colonisation où le nègre de service avalait sans rechigner tout ce qui lui venait de la Métropole et du « Maître Blanc » ? Doit – on comprendre par là que c’est parce que nous ne voulons plus de monarques constitutionnels au Sénégal, que nous ne voulons plus de tripatouillages délibérés et ou de violations unilatérales de notre charte fondamentale que l’on s’évertue – avec le concours d’un séminaire insipide et révoltant – à nous faire passer pour des moins intelligents, des moins avisés, des moins cultivés que quelques étrangers ignobles et dégoûtants parce que corrompus (véritables prostitués intellectuels qui ont monnayé leur talent pour des prébendes gracieusement offerts comme perdiems d’un séminaire luciférien) venant de l’Hexagone et ou des USA ? Faudrait-il comprendre par là que ces stipendiés étrangers, aux explications aériennes, vaporeuses et éthérées, soient plus en mesure de mieux comprendre l’esprit de notre constitution que ses propres concepteurs locaux (les imminents rédacteurs sénégalais du texte) ? En ce moment, ils seraient alors plus royalistes que le roi lui-même. Incroyable PDS !
Comment le chantre de la Renaissance Africaine à laquelle il a dédiée à coup de milliards (des finances publiques qui auraient pu servir à construire des hôpitaux, des écoles, à créer ou à consolider des milliers d’emplois pour la jeunesse) une gigantesque statue impie, en est-il aujourd’hui arrivé à faire une telle insulte à l’expertise locale et africaine? Comment le champion des derniers coups de pioche contre la présence du colon en Afrique (fermeture salutaire des bases de l’armée française à Dakar) peut-il permettre aux descendants de nos anciens pourfendeurs de s’impliquer dans un débat purement sénégalo- sénégalais qui ne devait en rien les concerner ? Où se trouve une quelconque indépendance de nos Etats Africains dans cette contradiction offensante et désobligeante pour la race noire en général et pour l’homosénégalensis en particulier ? Pour un mandat de trop, doit-on accepter continuellement de se faire piétiner par des esclavagistes des temps modernes (les mercenaires blancs qui refusent systématiquement de nous laisser grandir par nous-mêmes et pour nous-mêmes) et par des néocolonialistes (les indéracinables dirigeants africains) déguisés en démocrates de seconde zone ? Je suis un militant du PDS, voudrait-il dire que l’on acceptât sans aucune gène que des *gladiateurs du Droit* venus d’ailleurs parce que gracieusement rémunérés à partir de finances publiques, nous disent que la parole de notre Président national compte pour du beurre ; qu’elle est tout juste assimilable à du vent car ne versant que dans le domaine du commentaire sans valeur (waxu W.., jarul dôor sa doom) ? Assurément, non !
Si j’étais militant libéral, je mesurerai la gravité de la situation dans mon pays. Je ne serai plus du bord de ceux qui inexorablement, obstinément, veulent mettre le feu au Pays de Ndiadiane Ndiaye, d’Aline Sitoé Diatta, d’Alboury, de Bamba, de Maodo, de Limamou (la liste est loin d’être exhaustive) qui se sont sacrifiés pour nous construire, pour nous cimenter une Nation homogène, solidaire et pacifiée. La République qui repose sur une loi fondamentale inaliénable n’est ni le lit de la ruse abjecte et des complots savamment mijotés contre le peuple, ni le terrain rocailleux pour un jeu de cache – cache ou de ping - pong avec les intérêts supérieurs de ce même peuple, encore moins une « existante » virtuelle que l’on se forge – puisque chef de l’Etat - à sa simple convenance. La République est une entité neutre, impersonnelle et surtout vertueuse. Elle abhorre au plus profond de son âme injustices, forfaits, iniquités, personnalisations, abus de tout ordre, arbitraires ou absolutismes. Mieux une République est un monde équilibré dont les principes immuables s’articulent autour du trinôme « gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple ». Ces idées fortement dégagées illustrent de prime abord que dans une République sérieuse, le pouvoir est entre les mains exclusives du peuple souverain qui le distribue par ses propres moyens entre ceux qui lui agréent. Mieux, que ce même pouvoir – limité dans le temps - est partagé puis séparé ; ce qui veut dire clairement que la charge de Chef d’Etat est loin d’être omnipotente encore moins héréditaire. Alors, les séniles conclusions d’un séminaire à dessein ne feront jamais force de loi ; elles sont déjà trop partisanes pour susciter un quelconque intérêt pour les Républicains.
Si j’étais militant libéral, je n’accepterai plus jamais de grossir les rangs des cobayes (convoyés trop souvent en Ndiaga Ndiaye* à coup de centaines de milliers de francs indûment soustraits au Peuple) pour servir d’applaudimètre au roi qui se cherche une popularité qui le fuit depuis fort longtemps. Je ne ferai plus partie des pantins que l’on mobilise pour chaque circonstance où le roi et sa cour de valets éhontés veulent en découdre avec les patriotes sincères qui se battent pour le respect de nos Institutions et de l’esprit de notre charte nationale.
Si j’étais militant du PDS et ou de l’un de ses séides, je me poserai des questions sur la boulimie foncière de mes dirigeants, sur leurs fortunes subites et diverses, sur leur arrogance que rien ne justifient. Et puis, je me dirai pourquoi autant de zèle, autant de bave, autant de hargne pour essayer de remettre un vieillard de 90 ans (alors que la loi ne le permet point) par un forcing désespéré, à la tête de l’Etat. Depuis quand les personnes âgées vont – elles au front à la place des plus jeunes ? Peut – être que l’explication à cette infamie se trouverait dans la fameuse assertion d’un certain porte-parole du Palais : « si nous perdons le pouvoir, on est tous bon pour la prison ! ».
Ah, si j’étais enfin devenu militant de la cause nationale tout court !
Je dirai « Stop » à ceux qui le (Wade) dépeignent comme un démocrate à l’écoute de son peuple. Et puis encore je combattrai de toutes mes force la chienlit organisée en un conglomérat de zombies, grands adeptes de la « prostitution politique » (Serigne Mbacké Ndiaye, Der, Babou, maître Séye, et leurs semblables) dont le discours fallacieux porte la semence sénile, superflue et répréhensible que procurent les illusions inhérentes à la « masturbation intellectuelle » dont ils font montre à chaque occasion pour encore et encore berner le peuple. Quelle honte !
Vous parlez de « rebondir » ? Décidément, quel est ce régime qui n’a pas l’intelligence de décrypter les messages ? Le « Y’en a marre », le « Wade dégage » et le « Ne touche pas à ma constitution » ne vous ont-ils pas suffisamment indiqué que le pouvoir « Ndiomborien » a déjà fait son temps ? Même le recrutement de mercenaires pour lesquels (comme avec les rebelles de tous les coins du monde) votre mentor a un faible légendaire ne vous sauvera de la fin. C’est fini et bien fini !

Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr


Mardi 29 Novembre 2011
amadou fall




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