SDE, SONES, ETAT DU SENEGAL

Depuis le début de la crise de l’eau, les populations n’attendent que des solutions. Malheureusement en lieu et place de solutions le peuple meurtri a eu droit à des bla-bla-bla. Ce qui choque par contre c’est les propos du ministre en charge de la bonne gouvernance, porte-parole du gouvernement.


SDE, SONES, ETAT DU SENEGAL
La compassion des différentes hautes autorités qui depuis le début de cette catastrophe se sont prononcées, à l’endroit du peuple, laisse le peuple de marbre.  Cette compassion, à supposer qu’il y en avait, ne suffit pas à elle seule,car vous n’avez pas été élu pour compatir justement mais pour régler les problèmes des sénégalais et répondre à travers des solutions techniques aux problèmes techniques qui ont occasionnés cette pénurie d’eau qui perdure, en proposant des actions. Il est facile de compatir quand on ne vit pas la même situation que ces familles dakaroises.  C’est quoi la compassion,  comparée à l’insalubrité totale dans laquelle vivent les populations des zones à pénurie d’eau ? Imaginez un immeuble à Grand -Yoff ou à Guédiawaye où vivent des familles sans eau et vous pourrez vous faire une idée de ce que seront les toilettes.  A côté de cela, c’est l’incapacité des autorités dans une telle situation de crise à communiquer qui révolte. Puisque depuis le début de cette catastrophe, la communication de crise à fait défaut comme cela a toujours était le cas au Sénégal lorsqu’il s’est agi de communication en générale surtout de communication de crise, le mensonge a toujours prévalu.
Compatir c’est bien, proposerplutôt des actions au moins pour soulager les populations, leur apporter des réponses immédiates à leurs préoccupations du moment c’est encore mieux et surtout  le faire à travers des actions du genre :
  • Collecter des informations sur les zones à pénurie
  • Identifier des zones, tout en déterminer les horaires de pénurie
  • Recenser tous les camions citernes opérationnels et les réquisitionner aussi bien ceux de l’armée que ceux des sociétés ou entreprises du BTP.
  • Mettre en place un dispositif de distribution d’eau dans ces zones en commençant par les zones  à forte pénurie aux zones où la pénurie est moins forte.
  • Déterminer des lieux de distribution d’eau dans chaque zone concernée.
  • Mettre à contribution les entreprises de la place afin qu’elles participent aussi à leur façon à aider l’Etat à desservir  les zones à pénurie.  Soit en demandant à des sociétés telles que KIRENE, SI BELLE ou autres sociétés de ce type ainsi que les importateurs d’eau de sources de combler les écarts au moins pour ne pas assoiffer le peuple.  t que l’Etat se charge de payer la facture. D’ailleurs cela me semble plus logique que de vouloir demander à la SDE de surseoir à la facturation de ses clients.
Pour mieux réussir ces actions, l’Etat pouvait réquisitionner toutes les forces régaliennes de sécurité aidées en cela par les ASC (Association Sportive et Culturelle), afin d’organiser et de coordonner mais surtout de s’assurer  de la bonne conduite du projet et de la sécurité dans la distribution de l’eau.  Il est plus facile pour l’Etat de mobiliser les forces de l’ordre pour sécuriser et participer à la distribution de l’eau que de les mobiliser contre ceux- là qu’il a assoiffés et qui sont dans leur droit de protester. Mieux, en participant au côté du peuple à cette mission,  la police et la gendarmerie permettront aux populations dese faire à l’idée que Police et la Gendarmerie ne sont pas seulement des forces de répression.  C’est aussi des forces de soutien sur lesquelles le peuple peut compter, qui incarnent et intègrent le concept d’Armée- Nation.
LA LETTRE D’ALERTE DE SDE A LA SONES EN QUESTION. Il est fait état, dans la presse, d’une supposée lettre envoyée, semble-t-il par la SDE à la SONES et qui contiendrait des non-dits. Mais en réalité quels que soit les non-dits que cache cette mystérieuse lettre, il faut reconnaître qu’elle est révélatrice au moins de trois choses :
  1. Le laxisme des autorités, tant au niveau de la SDE qu’au niveau  de la SONES, et leur ignorance des rouages de l’administration.
  2. Il faut reconnaître qu’en dehors du problème de date,  la lettre a été une sonnette d’alarme aussi bien pour la SDE- SONES, que pour les autorités compétentes. Maintenant il est de coutume au Sénégal, que les alertes ne soient jamais perçues par nos autorités comme telles. Le cas du Bateau le JOOLA est patent.
  3. Cette  lettreest aussi révélatrice de la cohabitation houleuse entre le parti Rewmi et l’APR. Les relations antagonistes qu’entretenaient  ces deux partis  avaient provoqué le  limogeage de l’ancien DG de la SONES le Dr Abdourahmane DIOUF. D’ailleurs il faut reconnaitre que les dommages collatéraux nés de cette cohabitation houleuse  posent  aujourd’hui dans  leur  prolongement la notion de l’imputabilité et de la responsabilité dans cette catastrophe mais surtout la nomination au poste de directeur des sociétés nationales.
LE POSTE DE DIRECTEUR DANS LES SOCIETES NATIONALES. Je suis de ceux-là qui pensent que le poste de directeur de sociétés publiques ou du moins de certaines sociétés nationales à très fortes valeurs ajoutées doivent faire l’objet d’un  appel à candidature précisant les critères, les missions, les objectifs et  un échéancier pour tous les Sénégalais, de quelques bords que ça soit, ayantle profil requis. Ce qui éviterait que des problèmes politiques puissent impacter négativement la marche des sociétés nationales mais aussi de préserver l’environnement de travail des contraintes politiques- politiciennes et des calculs politiques, du vol. En même temps cela les permettra d’être compétitives puisque le recrutement des employés  répondra aux normes standards ; les salariés seront recrutés non pas sur la base politique mais sur la base de leurs compétences et de leur potentiel. Enfin cela permettra de situer les responsabilités sans parti-pris au cas où les objectifs  ne sont pas atteints ou en cas de détournement  et d’éviter que des décisions politiques prennent le dessus sur les décisions  stratégiques d’intérêt national.
Le pire dans tout ça c’est lorsque Macky incite les Directeurs à descendre sur le terrain politique menaçant  de limoger ceux-là qui auront  perdus  les élections dans leur localité. Un Directeur de Société de surcroît, nationale, a-t-il réellement le temps et les ressources pour descendre dans l’arène politique ? N’est-ce pas inciter ces derniers  à spolier les sociétés ? Il suffit de faire le décompte des personnalités qui croupissent en prison et de vous faire une idée du nombre d’anciens Directeurs ou de DG de sociétés nationales sous le régime de WADE dont l’incarcération est motivée  par un détournement et vous comprendrez  ce que c’est d’être Directeur ou Directeur Général  et politicien.
PS : Je ne saurais terminer sans rendre un vibrant hommage aux ouvriers qui jour et nuit sous une pluie battante, sous un soleil accablant n’ont ménagé aucun effort, au péril même de leurs vies, pour satisfaire le peuple assoiffé.
 
Jean Collin SAMBOU

 
Dimanche 29 Septembre 2013




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