Après l’échec des négociations au sein de « Bennoo Siggil Senegaal », ceux qui ont observé, sans parti-pris, les réactions du camp présidentiel se sont rendus compte que c’est un sentiment de déception qui anime les soutiens du Président Wade. A part le candidat Wade, qui a déclaré ne pas vouloir tirer sur une ambulance, le camp du Sopi ne semble pas savoir comment célébrer l’évènement.
Depuis que le désormais défunt Bennoo a initiée les pourparlers pour se choisir un seul candidat, toutes les tentatives possibles et imaginables ont été menées par Wade et ses supporters pour aider à ce choix et l’accélérer.
Tout a commencé avec la déclaration faite par Wade sur sa candidature annoncée depuis Washington, la capitale des Etats-Unis. Si cette déclaration était d’abord motivée par la nécessité d’éviter l’implosion du Parti démocratique sénégalais (Pds) a la suite des élections locales de 2009, le candidat Wade, faisant d’une pierre plusieurs coups, voulait exercer également une pression sur les vainqueurs fraichement sortis des urnes des locales pour les pousser à lui designer une cible pour ses tirs mortels.
Ensuite, ce sont les attitudes qui montraient une fausse peur de la candidature de Bennoo qui ont été mises en avant, comme si la seule opposition qui pouvait poser des problèmes a la réalisation des ambitions de Wade père ou fils, était celle regroupée autour des différentes factions anciennement du Parti socialiste (Ps), appuyées par la gauche traditionnelle. Tout y passait : Les moqueries de Wade qui se propose d’être le candidat de Bennoo, les menaces et railleries en vers les leaders de ce regroupement, les suggestions de l’impossibilité d’un accord entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, jusqu’à la dernière offre de poste de ministre d’Etat aux deux personnalités les plus en vue de ce regroupement.
Cette offre qui paraissait pour beaucoup, saugrenue, avait pour ultime motivation de pousser Dieng et Niasse à aller vite pour lui montrer que leur seule motivation, était de le battre, quel que soit celui qui va le remplacer entre les deux.
Dieng en Niasse, de même qu’une bonne partie de leurs entourages respectifs, l’ego fouetté, avaient fini par croire que la difficulté qui se dressait entre eux et le Palais, était seulement le choix de leur champion. Une autre pression est venue s’ajouter à celle exercée par le camp du pouvoir. Celle-là est le fait des partenaires (« société civile », partis sans grandes bases électorales, personnalités « indépendantes » etc.) qui rêvent d’aller au pouvoir sans réellement mouiller le maillot sur le terrain. Ce groupe est peuplé par certains membres des Assises qui se sont autoproclamés : le Peuple des Assises Nationales. Par également des partis politiques qui, pour rien au monde, n’accepteront de se faire compter et d’autres souteneurs qui espèrent se faire remorquer.
D’ailleurs une bonne partie de ces potentiels remorqués, a fini par perdre patience et a cherché à initier ce qui est aujourd’hui appelé Bennoo Alternative. Ce groupe commence d’ailleurs à rêver de trouver un candidat parmi les indépendants autour de qui, il ira s’agglutiner. Ne soyons pas surpris, si demain on nous dit que, « Ibrahima Fall est l’espoir du Sénégal ».
Certains membres ne le diront peut être pas en public, mais ils pensent discrètement que si Abdoulaye Wade ne peut plus drainer le vote Mouride, Ibrahima Fall pour être le candidat de Touba par défaut.
En plus de ces souteneurs intéressées, il y’a une autre catégorie de militants qui ont joué des rôles particulièrement importants dans l’histoire de ce pays. Ce sont des dirigeants et membres des partis de gauche (LD, PIT et dans une moindres mesure, les « héritiers » de Cheikh Antda Diop…) qui, malgré le fait qu’ils n’ont jamais pesé d’un grand poids sur le plan du nombre, ont depuis avant l’Indépendance, animé le débat d’idées sur les destinées du Sénégal et ont fait montre d’une influence politique et sociale certaine. Ils ont été les véritables aiguilleurs des luttes sociales. Des faiseurs de rois.
Ce sont d’ailleurs ces leaders qui ont aidé à redonner de la crédibilité au Ps au sein de l’opposition, de même qu’ils ont contribué à faire accepter Moustapha Niasse qui n’a certes pas, fait un bon score en 2007, mais qui peut toujours être le fédérateur des partisans d’une candidature unique.
Le président Wade, en homme qui n’a réellement qu’une seule expertise depuis plus 30 ans : comment analyser et influencer l’électorat, sais lui ; qu’en la matière, la logique n’a rien à voir avec la réalité. Dans le langage ordinaire, les Sénégalais vous disent sur tous les plans que l’union fait la force. Ce n’est pas vrai pour l’électorat. Wade, comme tous les observateurs qui n’ont pas un intérêt particulier, savent que si Niasse demande à son électorat de voter pour Ousmane Tanor Dieng, il ne gagnera pas le Saloum. Ils savent aussi que si Ousmane Tanor Dieng demande aux militants d’Aissata Tall à Podor de voter pour Niasse, le Pds l ‘emporterait haut la main dans ce département.
Il est évident que Macky Sall n’ose même dire à son électorat de Fatick ou celui de la Diaspora Hal Pulaar de porter ses voix sur un autre candidat « de l’unité » qui ne soit lui. Allez dire aux Thiessois que pour cette « fausse bonne idée », Idrissa Seck renonce à leur vote au profit de l’union pour battre Wade ! Vous avez tous les risques du monde de déchanter !
Contrairement à une idée fausse, mais très rependue, l’émotion-affection est le premier motif du choix d’un électeur dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis d’Amérique que je connais le mieux, à moins qu’un candidat présente des défauts et faiblesses tellement criards, il y a des Etats dans l’Union qui lui sont acquis à l’avance. Un Républicain, du simple fait qu’il appartient à ce parti, est de facto gagnant au Texas et dans une grande partie du Sud des Etats Unis.
De la même manière, un Démocrate est à priori vainqueur dans le Massachussetts, New York, New Jersey, Washington, DC et j’en passe. Aussi, même après 200 ans d’expérimentation démocratique, l’électorat américain est fractionné par religion, origine ethnique, appartenance régionale etc. Ne parle-t-on pas partout que Mitt Romney a des difficultés à ce faire adouber par le Parti Républicain, à cause entre autres, du fait qu’il est de religion Mormon dans un pays à grande majorité Protestant ?
Je ne connais pas la cartographie électorale de la France, mais je soupçonne qu’il doit bien y avoir des fiefs électoraux pour chacune des forces idéologiques en présence.
Pourquoi alors faire comme cette même France qui, pour un besoin artificiel d’harmonisation nationale, refuse la réalité de sa diversité ? Pourquoi avoir le complexe d’accepter qu’un leader politique soit le favori de sa région, de son ethnie, de sa secte etc. ? Tant que nous n’accepterons pas qu’au contraire, notre diversité n’est pas notre faiblesse mais plutôt notre force, nos choix seront toujours opérés en fonction paradigmes qui nous sont totalement étrangers.
Tout ca pour dire que Abdoulaye Wade lui savait pertinemment que son intérêt était d’avoir un seul adversaire de l’opposition « traditionnelle » lui faire face sur tous les « champs de bataille ». Et cette opposition a failli tomber dans le piège pour rester dans sa « zone de confort », étant essentiellement animée par les produits de l’école cartésienne qui veut qu’une opposition dispersée, perde fatalement face au candidat du Pds. Il faut le dire, il est dangereux pour les opposants de croire à de telles fadaises.
Tout opposant au camp libéral qui pense aujourd’hui, que l’actuel président peut passer au premier tour, face à une opposition, qu’elle soit dispersée ou unie, ne devrait pas oser briguer le suffrage des Sénégalais. De même, il serait une illusion que de croire qu’il n’existe qu’une seule formule qui permette de faire gagner un des adversaires du président, sans l’emmener en ballotage.
Ce n’est pas pour rien que le président Wade et ses supporters ont très peu célébré le « Tassaaroo » (la désunion en Wolof) d’une partie de leurs adversaires.
L’éventuel candidat du Pds qui a échappé au deuxième tour avec « cinq petits points » en 2007, sait que la multiplication des candidatures ne saurait lui être favorable.
Les raisons ne sont pas très difficiles à comprendre. Ce que lui prendrait fatalement Macky Sall dans le quota libéral, le maintien de ses voix par Idrissa Seck, qui avait même mené une campagne électorale en demi-teinte a la dernière présidentielle, la peur au ventre, le vote anti Karim qui s’est développé depuis que l’intention de la « dévolution » monarchique est intériorisée par les Sénégalais, une performance d’Ousmane Tanor Dieng qui est le seul opposant à la tête d’un parti présent dans toutes les localités, (petites ou grandes) du pays, la menace d’un Moustapha Niasse, qui ne dispose certes pas d’un grand appareil, mais qui a le charisme et une grande force de frappe financière et un Ibrahima Fall qui va certainement être, non seulement le candidat d’un certain monde intellectuel qui ne voulait se salir les mains avec les « politiciens » et aussi une partie de l’électorat Mouride qui n’était prête à quitter Wade qu’en échange d’un autre vrai « Talibé » ; on peut dire que même si le président franchit le cap du Conseil constitutionnel, le combat est loin d’être gagnée au premier tour.
Comme le disait l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf lors d’une réunion de rédaction de Sud Quotidien après son départ du pouvoir, « deuxième tour dafa woorul ». (le deuxième tour n’est pas sûr)
( yolele.com )
Depuis que le désormais défunt Bennoo a initiée les pourparlers pour se choisir un seul candidat, toutes les tentatives possibles et imaginables ont été menées par Wade et ses supporters pour aider à ce choix et l’accélérer.
Tout a commencé avec la déclaration faite par Wade sur sa candidature annoncée depuis Washington, la capitale des Etats-Unis. Si cette déclaration était d’abord motivée par la nécessité d’éviter l’implosion du Parti démocratique sénégalais (Pds) a la suite des élections locales de 2009, le candidat Wade, faisant d’une pierre plusieurs coups, voulait exercer également une pression sur les vainqueurs fraichement sortis des urnes des locales pour les pousser à lui designer une cible pour ses tirs mortels.
Ensuite, ce sont les attitudes qui montraient une fausse peur de la candidature de Bennoo qui ont été mises en avant, comme si la seule opposition qui pouvait poser des problèmes a la réalisation des ambitions de Wade père ou fils, était celle regroupée autour des différentes factions anciennement du Parti socialiste (Ps), appuyées par la gauche traditionnelle. Tout y passait : Les moqueries de Wade qui se propose d’être le candidat de Bennoo, les menaces et railleries en vers les leaders de ce regroupement, les suggestions de l’impossibilité d’un accord entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, jusqu’à la dernière offre de poste de ministre d’Etat aux deux personnalités les plus en vue de ce regroupement.
Cette offre qui paraissait pour beaucoup, saugrenue, avait pour ultime motivation de pousser Dieng et Niasse à aller vite pour lui montrer que leur seule motivation, était de le battre, quel que soit celui qui va le remplacer entre les deux.
Dieng en Niasse, de même qu’une bonne partie de leurs entourages respectifs, l’ego fouetté, avaient fini par croire que la difficulté qui se dressait entre eux et le Palais, était seulement le choix de leur champion. Une autre pression est venue s’ajouter à celle exercée par le camp du pouvoir. Celle-là est le fait des partenaires (« société civile », partis sans grandes bases électorales, personnalités « indépendantes » etc.) qui rêvent d’aller au pouvoir sans réellement mouiller le maillot sur le terrain. Ce groupe est peuplé par certains membres des Assises qui se sont autoproclamés : le Peuple des Assises Nationales. Par également des partis politiques qui, pour rien au monde, n’accepteront de se faire compter et d’autres souteneurs qui espèrent se faire remorquer.
D’ailleurs une bonne partie de ces potentiels remorqués, a fini par perdre patience et a cherché à initier ce qui est aujourd’hui appelé Bennoo Alternative. Ce groupe commence d’ailleurs à rêver de trouver un candidat parmi les indépendants autour de qui, il ira s’agglutiner. Ne soyons pas surpris, si demain on nous dit que, « Ibrahima Fall est l’espoir du Sénégal ».
Certains membres ne le diront peut être pas en public, mais ils pensent discrètement que si Abdoulaye Wade ne peut plus drainer le vote Mouride, Ibrahima Fall pour être le candidat de Touba par défaut.
En plus de ces souteneurs intéressées, il y’a une autre catégorie de militants qui ont joué des rôles particulièrement importants dans l’histoire de ce pays. Ce sont des dirigeants et membres des partis de gauche (LD, PIT et dans une moindres mesure, les « héritiers » de Cheikh Antda Diop…) qui, malgré le fait qu’ils n’ont jamais pesé d’un grand poids sur le plan du nombre, ont depuis avant l’Indépendance, animé le débat d’idées sur les destinées du Sénégal et ont fait montre d’une influence politique et sociale certaine. Ils ont été les véritables aiguilleurs des luttes sociales. Des faiseurs de rois.
Ce sont d’ailleurs ces leaders qui ont aidé à redonner de la crédibilité au Ps au sein de l’opposition, de même qu’ils ont contribué à faire accepter Moustapha Niasse qui n’a certes pas, fait un bon score en 2007, mais qui peut toujours être le fédérateur des partisans d’une candidature unique.
Le président Wade, en homme qui n’a réellement qu’une seule expertise depuis plus 30 ans : comment analyser et influencer l’électorat, sais lui ; qu’en la matière, la logique n’a rien à voir avec la réalité. Dans le langage ordinaire, les Sénégalais vous disent sur tous les plans que l’union fait la force. Ce n’est pas vrai pour l’électorat. Wade, comme tous les observateurs qui n’ont pas un intérêt particulier, savent que si Niasse demande à son électorat de voter pour Ousmane Tanor Dieng, il ne gagnera pas le Saloum. Ils savent aussi que si Ousmane Tanor Dieng demande aux militants d’Aissata Tall à Podor de voter pour Niasse, le Pds l ‘emporterait haut la main dans ce département.
Il est évident que Macky Sall n’ose même dire à son électorat de Fatick ou celui de la Diaspora Hal Pulaar de porter ses voix sur un autre candidat « de l’unité » qui ne soit lui. Allez dire aux Thiessois que pour cette « fausse bonne idée », Idrissa Seck renonce à leur vote au profit de l’union pour battre Wade ! Vous avez tous les risques du monde de déchanter !
Contrairement à une idée fausse, mais très rependue, l’émotion-affection est le premier motif du choix d’un électeur dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis d’Amérique que je connais le mieux, à moins qu’un candidat présente des défauts et faiblesses tellement criards, il y a des Etats dans l’Union qui lui sont acquis à l’avance. Un Républicain, du simple fait qu’il appartient à ce parti, est de facto gagnant au Texas et dans une grande partie du Sud des Etats Unis.
De la même manière, un Démocrate est à priori vainqueur dans le Massachussetts, New York, New Jersey, Washington, DC et j’en passe. Aussi, même après 200 ans d’expérimentation démocratique, l’électorat américain est fractionné par religion, origine ethnique, appartenance régionale etc. Ne parle-t-on pas partout que Mitt Romney a des difficultés à ce faire adouber par le Parti Républicain, à cause entre autres, du fait qu’il est de religion Mormon dans un pays à grande majorité Protestant ?
Je ne connais pas la cartographie électorale de la France, mais je soupçonne qu’il doit bien y avoir des fiefs électoraux pour chacune des forces idéologiques en présence.
Pourquoi alors faire comme cette même France qui, pour un besoin artificiel d’harmonisation nationale, refuse la réalité de sa diversité ? Pourquoi avoir le complexe d’accepter qu’un leader politique soit le favori de sa région, de son ethnie, de sa secte etc. ? Tant que nous n’accepterons pas qu’au contraire, notre diversité n’est pas notre faiblesse mais plutôt notre force, nos choix seront toujours opérés en fonction paradigmes qui nous sont totalement étrangers.
Tout ca pour dire que Abdoulaye Wade lui savait pertinemment que son intérêt était d’avoir un seul adversaire de l’opposition « traditionnelle » lui faire face sur tous les « champs de bataille ». Et cette opposition a failli tomber dans le piège pour rester dans sa « zone de confort », étant essentiellement animée par les produits de l’école cartésienne qui veut qu’une opposition dispersée, perde fatalement face au candidat du Pds. Il faut le dire, il est dangereux pour les opposants de croire à de telles fadaises.
Tout opposant au camp libéral qui pense aujourd’hui, que l’actuel président peut passer au premier tour, face à une opposition, qu’elle soit dispersée ou unie, ne devrait pas oser briguer le suffrage des Sénégalais. De même, il serait une illusion que de croire qu’il n’existe qu’une seule formule qui permette de faire gagner un des adversaires du président, sans l’emmener en ballotage.
Ce n’est pas pour rien que le président Wade et ses supporters ont très peu célébré le « Tassaaroo » (la désunion en Wolof) d’une partie de leurs adversaires.
L’éventuel candidat du Pds qui a échappé au deuxième tour avec « cinq petits points » en 2007, sait que la multiplication des candidatures ne saurait lui être favorable.
Les raisons ne sont pas très difficiles à comprendre. Ce que lui prendrait fatalement Macky Sall dans le quota libéral, le maintien de ses voix par Idrissa Seck, qui avait même mené une campagne électorale en demi-teinte a la dernière présidentielle, la peur au ventre, le vote anti Karim qui s’est développé depuis que l’intention de la « dévolution » monarchique est intériorisée par les Sénégalais, une performance d’Ousmane Tanor Dieng qui est le seul opposant à la tête d’un parti présent dans toutes les localités, (petites ou grandes) du pays, la menace d’un Moustapha Niasse, qui ne dispose certes pas d’un grand appareil, mais qui a le charisme et une grande force de frappe financière et un Ibrahima Fall qui va certainement être, non seulement le candidat d’un certain monde intellectuel qui ne voulait se salir les mains avec les « politiciens » et aussi une partie de l’électorat Mouride qui n’était prête à quitter Wade qu’en échange d’un autre vrai « Talibé » ; on peut dire que même si le président franchit le cap du Conseil constitutionnel, le combat est loin d’être gagnée au premier tour.
Comme le disait l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf lors d’une réunion de rédaction de Sud Quotidien après son départ du pouvoir, « deuxième tour dafa woorul ». (le deuxième tour n’est pas sûr)
( yolele.com )
Autres articles