Le dernier remaniement ministériel opéré en Gambie consacre le retour aux affaires de Mam Bury Njie et Momodou Tangara, anciens ministres des Finances et des Affaires étrangères sous le dictateur. Ils retrouvent, respectivement, les mêmes départements stratégiques.
Cette relation « incestueuse » commence à susciter quelques grincements de dents à travers la capitale, voire au-delà. Suprême paradoxe : le nouvel argentier de l’Etat, qui a dirigé le ministère pendant une décennie par le passé, a comparu devant la commission devant enquêter sur le pactole prêté à l’ex-homme fort de Banjul. Quelques heures après sa nomination, il y a eu des tergiversations, puisqu’un communiqué a, devant la colère des jeunes du parti au pouvoir, enlevé de la composition du nouvel attelage le ministre des Finances et des Affaires économiques. Le lendemain, 30 juin, il est confirmé dans ses nouvelles fonctions.
Mais, en seconde lecture, le fait semble marquer un recentrage sur la diplomatie économique orientée vers les pays arabes, prônée par Yahya Jammeh. Pour mémoire, ce dernier, en proclamant en 2015, son pays « État islamique », s’est attiré l’amitié des riches pétro monarchies du Golfe, comme l’Arabie Saoudite et le Qatar (dont l’émir avait étrangement zappé Banjul lors de sa tournée ouest-africaine de décembre 2017). Pour attester de cette reconnaissance, cet État enclavé dans le Sénégal a le privilège d’abriter le prochain sommet de l’Organisation de la coopération islamique. « En raison de son bilan déplorable en matière de droits de l’homme et de gestion économique, Jammeh cherche du côté du monde arabe l’aide au développement qui lui fait cruellement défaut », révélait en décembre 2015, dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, le blogueur dissident Sidi Sanneh, ancien ministre gambien.
De toutes les façons, des sources de Dakaractu proches de Banjul, sont formelles : « Après avoir dirigé la Gambie pendant un an, Adama Barrow s’est rendu compte qu’il a besoin des fonds des pays arabes pour calmer le peuple ».
Cela, d’autant plus que Jammeh a laissé à son successeur une dette de plus d'un milliard de dollars. Il a vidé les caisses de l’État avant de partir et serait dans le viseur du gouvernement américain pour ses crimes financiers supposés. Le PIB avait chuté d’un cinquième de sa valeur en trois ans, avant la dernière présidentielle.
Toute la question est maintenant de savoir si, par une sorte de gentlemen’s agreement, l’ancien président de la République gambienne, soucieux de faire cesser les poursuites à son encontre, ne va pas mettre ses réseaux et son influence à la disposition de Barrow. Un retournement de veste de l’actuel chef d’Etat isolerait Dakar, car Conakry et Nouakchott (?) sont des soutiens de Jammeh.
Cette relation « incestueuse » commence à susciter quelques grincements de dents à travers la capitale, voire au-delà. Suprême paradoxe : le nouvel argentier de l’Etat, qui a dirigé le ministère pendant une décennie par le passé, a comparu devant la commission devant enquêter sur le pactole prêté à l’ex-homme fort de Banjul. Quelques heures après sa nomination, il y a eu des tergiversations, puisqu’un communiqué a, devant la colère des jeunes du parti au pouvoir, enlevé de la composition du nouvel attelage le ministre des Finances et des Affaires économiques. Le lendemain, 30 juin, il est confirmé dans ses nouvelles fonctions.
Mais, en seconde lecture, le fait semble marquer un recentrage sur la diplomatie économique orientée vers les pays arabes, prônée par Yahya Jammeh. Pour mémoire, ce dernier, en proclamant en 2015, son pays « État islamique », s’est attiré l’amitié des riches pétro monarchies du Golfe, comme l’Arabie Saoudite et le Qatar (dont l’émir avait étrangement zappé Banjul lors de sa tournée ouest-africaine de décembre 2017). Pour attester de cette reconnaissance, cet État enclavé dans le Sénégal a le privilège d’abriter le prochain sommet de l’Organisation de la coopération islamique. « En raison de son bilan déplorable en matière de droits de l’homme et de gestion économique, Jammeh cherche du côté du monde arabe l’aide au développement qui lui fait cruellement défaut », révélait en décembre 2015, dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, le blogueur dissident Sidi Sanneh, ancien ministre gambien.
De toutes les façons, des sources de Dakaractu proches de Banjul, sont formelles : « Après avoir dirigé la Gambie pendant un an, Adama Barrow s’est rendu compte qu’il a besoin des fonds des pays arabes pour calmer le peuple ».
Cela, d’autant plus que Jammeh a laissé à son successeur une dette de plus d'un milliard de dollars. Il a vidé les caisses de l’État avant de partir et serait dans le viseur du gouvernement américain pour ses crimes financiers supposés. Le PIB avait chuté d’un cinquième de sa valeur en trois ans, avant la dernière présidentielle.
Toute la question est maintenant de savoir si, par une sorte de gentlemen’s agreement, l’ancien président de la République gambienne, soucieux de faire cesser les poursuites à son encontre, ne va pas mettre ses réseaux et son influence à la disposition de Barrow. Un retournement de veste de l’actuel chef d’Etat isolerait Dakar, car Conakry et Nouakchott (?) sont des soutiens de Jammeh.
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