Qui doit-on auditer et quand ?


Qui doit-on auditer et quand ?
Dans un pays où tout le monde s’accuse, il y’a lieu de s’arrêter, de se regarder sans se voiler la face et se poser trois questions : qui d’entre nous a fait quoi, quand et comment ? Surtout que les réponses à ces questions, demeurent d’une acuité certaine, avec le changement intervenu au somme de l’état le 25 Mars dernier. Tous les sénégalais savent que le régime de l’alternance et tous ceux qui l’ont composé à des degrés divers ont des responsabilités éparses dans la mal gouvernance. Donc il serait inutile de s’inquiéter sur la longueur de la liste d’hommes et de femmes à convoquer, pour les besoins des audits. Mais, là n’est pas l’inquiétude des sénégalais. Elle réside plus dans le fait que tous les politiciens s’accusent de pêchés divers, tous graves, au vu de la manière avec laquelle ils ont, en lieu et place d’un sacerdoce, opté pour une sinécure, leur assurant une opulence visible et manifestée souvent avec arrogance. Des arrivistes qui rasaient les murs et prenaient le bus en 2002, se sont retrouvés propriétaires de parcs automobiles chiffrés à des trentaines de véhicules de luxe. Des locataires aux marchés des HLM et Castors, se sont vite retrouvés propriétaires aux Almadies. Quelle triste ascension.

A Moustapha NIASS, on reproche d’avoir vendu ou détourné pétrole, Tanor DIENG a vendu des licences de pêche et payé des dettes de Abdoulaye WADE, Idrissa SECK s’est servi dans la besace que son père adoptif, lui avait maladroitement confiée, Macky SALL lui aussi, est aussi riche que Crésus, Karim WADE s’est constitué un trésor de guerre, aidé en cela par son ami Abdoulaye BALDE, qui négociait sa place. Ma liste n’est pas exhaustive. Et depuis les époques de SENGHOR et Abdou DIOUF, des gens ont été accusés de malversations dans ce pays, mais jamais, l’on a essayé une seule fois d’aller au fond des choses pour connaître la vérité et prendre les sanctions idoines. L’enrichissement illicite dans les années 80, avait fait une ou deux victimes, depuis son initiateur, a été bloqué par des pesanteurs occultes. En 2008, Abdoulaye WADE, qui a gouverné sous la trilogie de l’impunité, du pardon et de l’oubli, avait initié des audits réguliers, qui ont été rangés dans tiroirs, pour contraindre certains fauteurs à contribuer à sa réélection hypothétique en 2012.

La suite, tout le monde le sait, Macky SALL, dans un esprit vicieux, a déterré ces audits pour attraire les proches de l’alternance devant les juridictions ou de manière plus avilissante, devant la DIC ou la gendarmerie. Seule la méthode laisse à désirer, mais dans le principe, tous ceux qui se sont servis de manière illicite, devront rendre compte devant une juridiction. Par contre à la décharge du président sortant, d’autres audits devraient être commandités par le nouveau régime et sur toute la période de l’alternance et concernant des hommes et femmes, qui ont exercé des responsabilités, fussent-ils d’un camp ou d’un autre. Or pour en arriver à des audits exhaustifs, qui puissent concerner tous les hommes politiques, qui concourent au suffrage universel, il faudrait au moins que l’on s’accorde sur les modalités, les auditeurs, les secteurs et les personnes à auditer. Ainsi tout le monde serait à l’aise. Car il est tout à fait normal, que des audits se font, mais il est indécent, qu’ils soient des moyens de pression ou de chantage, comme en 2000, avec les perdants, tels feu Abdoulaye DIACK, Mbaye DIOUF, Adama SALL et tous les autres crédules, qui constitueront la première génération de transhumants de l’alternance. Abdoulaye WADE a initié dans ce pays, la pire chose en politique, comme mode de massification de son parti, mais la pratique malsaine persiste sous l’ère Macky SALL, en des formes plus intelligentes et raffinées, mais aussi dévergondées et dégradantes.

Du côté de l’alternance, malgré les divisions, il y’a encore des hommes et des femmes de valeur, qui ne se reprochent rien, et cela est aussi valable pour le camp des vainqueurs. Dès lors, il faut accepter de part et d’autre, que des audits aient lieu, pour déterminer le niveau de responsabilité des uns des autres, afin d’appliquer les sanctions, qui s’imposent aux fauteurs. Mais à supposer que Macky SALL et Abdoulaye WADE, se soient enrichis illicitement, respectivement avant et après leurs mandats, ce qui n’est pas impossible. Alors en arriver à donner aux sénégalais la preuve de leur probité morale. Car si les déclarations de patrimoine des deux présidents ne faisaient pas foi, parce qu’elles sont toutes en deçà de la réalité de leurs avoirs respectifs. Et je suis loin de penser qu’elles fassent parole d’évangile, et même si les déclarants n’ont pas dissimulé, certains de nos politiciens sont immensément riches par rapport aux carrières professionnelles et politiques qui sont les leurs. Et ce que les sénégalais sont en droit d’exiger, c’est que tous les hommes et femmes qui sont arrivés au pouvoir avec l’alternance en 2000 soient audités. Et surtout pas dans la précipitation et la revanche, car interpeller un candidat aux élections législatives en pleine campagne électorale, est inélégant, là où un candidat en détention préventive a été mis en liberté provisoire pour battre campagne. Nous avons largement le temps d’entendre tous ceux sur qui pèsent des soupçons d’enrichissement illicite. Après on saura qui a fait quoi, quand et comment. Autrement le pays risque d’être un champ de singe, et dans un tel champ aucun fruit ne murit.

Le citoyen bpdieye@yahoo.fr
Mercredi 20 Juin 2012
Biram P DIEYE




1.Posté par Bira Mbaye le 21/06/2012 12:06
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