Quelles places pour l’entreprise sénégalaise dans l’émergence économique ?


Quelles places pour l’entreprise sénégalaise dans l’émergence économique ?
Thème ne pouvait être plus actuel dans un monde de coopération mais aussi et surtout de compétition des nations.

Un monde fait de globalisation de l’économie. Un monde où l’absence de structures économiques nationales ou régionales solides n’offre pas beaucoup de perspectives. Un monde qui voit les crises perforer les frontières pour s’installer dans une durabilité qui sape les bases du développement.

Quelles places pour l’entreprise sénégalaise dans l’émergence économique m’avez-vous demandé de traiter ?

Emergence ! Au fait c’est quoi l’émergence ?

Les littéraires nous diront que l’émergence est une apparition. Un état émergent serait-il un pays qui enfin apparaît, compte, pèse aux yeux du monde ?

Les économistes définissent l’émergence économique comme une convergence irréversible vers le développement. Convergence qui s’appuie en général sur des structures économiques solides qui garantissent une croissance économique importante, rapide et surtout durable pouvant résister aux chocs exogènes et au risque de perturbation du système politique endogène.

Le concept de pays émergent, apparu au début des années 80, désigne donc un ensemble non figé de pays en développement qui ne font pas partie des pays les moins avancés.

Quatre de ces pays émergents, le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, ont depuis 2008 mis en place un cadre formel de discussion et de coopération. Ces pays sont désignés sous l’appellation de BRIC



Depuis avril 2011, un S s’est ajouté au BRIC avec l'entrée d’un Etat africain : l'Afrique du Sud.

Aujourd’hui la liste des pays émergents s’élargit avec, en plus des BRICS, des nations dont l’Egypte, Israël, l’Arabie Saoudite et tant d’autres.

Je précise en passant que cette liste est contestée par certains spécialistes qui considèrent par exemple que la Chine a dépassé l’émergence.



Sans verser dans des débats de spécialistes, nous pouvons dire qu’un pays dit émergent se caractérise au moins par trois choses :

Une industrialisation irréversible avec une productivité des facteurs travail et capital.
Un système institutionnel garantissant les bases du développement durable.
Une ouverture maitrisée sur l’économie mondiale en termes réel et financier.
En fait, un pays émergent doit avoir son destin (pour une large part) entre ses mains avec des entreprises fortes et diverses.

Quelles places pour l’entreprise sénégalaise dans l’émergence économique ?

Il est clair que notre pays le Sénégal, en dépit des fortes initiatives des pouvoirs publics et des acteurs économiques ne répond pas encore aux critères de l’émergence économique pourtant largement réaffirmés notamment dans le Document de Politique Economique et Social DPES 2011-2015 qui recherche au moins un taux de croissance moyen annuel de 5%. Nous ne sommes pas encore dans les normes.

La question de la place de l’entreprise sénégalaise dans l’émergence économique n’est pas une simple interrogation sur le cliché présent. C’est aussi un questionnement sur les conditions à mettre en œuvre pour placer l’entreprise sénégalaise dans une logique de création quasi irréversible de richesses.

Nous allons dans un premier temps voir les goulots d’étranglement actuels qui plombent le véritable essor de l’entreprise sénégalaise avant de décliner en termes d’exigences la place qu’elle devrait avoir dans le dispositif et la quête de l’émergence.



Que montre le cliché économique actuel du Sénégal ?

Grosso modo, l’économie sénégalaise est encore marquée, malgré les réels progrès, par un déficit en matière d’infrastructures énergétiques, routières et hydrauliques dont la conséquence immédiate pour l’entreprise est la faiblesse de la productivité.



Rien que dans le primaire, cette faible productivité fait que ce secteur contribue pour seulement 15,30% du PIB de 2010 et n’attire que 3% des investissements alors qu’il regroupe plus de la moitié de la population.



Au même moment, le secteur secondaire connaît les mêmes problèmes de productivité due largement aux problèmes énergétiques (en coûts et en disponibilité) et participe pour 19% au PIB de 2010 sans drainer beaucoup d’investissement privés.

Face à la timidité des secteurs primaires et secondaires, le tertiaire prend une bonne part dans le PIB mais ce secteur aussi souffre et n’a pas l’impact attendu parce qu’étant fortement phagocyté par l’informel qui ne fait pas de bonds réels en terme techniques et productifs.



Nous avons encore un sous-secteur commercial fortement importateur sans lien stratégique, logistique irréversible avec la production nationale.



Ce cliché économique global que je viens de décrire sommairement se traduit par :

une dégradation de la balance commerciale. Au Sénégal, en 2010, les importations ont représenté 2196, 4 milliards de FCFA contre 982, 680 milliards pour les exportations.
des difficultés pour dégager une marge d’épargne conséquente. Le taux d’épargne intérieur de 2010 est de 7%
un endettement de l’Etat. Rien que les intérêts payés sur la dette publique ont été en 2010 de 60,1 milliards (dont 39,4 pour la dette extérieure)
une timidité dans le financement de l’activité économique. Les investissements privés sont encore concentrés dans les télécommunications, les mines et le tourisme au moment où les PME qui représentent 70% des entreprises et les PMI (25%) ont de réels problèmes d’accès au financement avec des garanties bancaires pouvant aller jusqu’à 150% de la valeur des crédits demandés.


Dans un autre volet, le cadre réglementaire et institutionnel malgré des progrès importants ne donne pas des gages d’un bon climat des affaires.



Le cliché en recto parait pessimiste mais heureusement qu’il y a le côté verso avec des atouts qui plaident pour une émergence économique voir un développement possible.

Que dit le verso du cliché ?



Nous avons au Sénégal au moins 6 ensembles d’atouts clairs :



1er ensemble d’atouts : notre place stratégique.
Nous avons une stabilité politique malgré quelques soubresauts sans compter une bonne position géographique (porte d’entrée en Afrique avec 6 jours de mer vers l’Europe et 7 jours vers les USA). Nous avons aussi des atouts touristiques avec 718 km de côte et un excellent réseau de télé-services avec 3000 km de fibres. Dans le contexte sous régional, nous avons un bon niveau d’infrastructures même s’il reste des progrès à faire au niveau des pistes de production nationales et dans la connexion en hinterland.



2ème ensemble d’atouts : notre facteur travail
Nous avons des écoles de formations techniques et professionnelles (213 officiellement en 2010 avec 37473 inscrits). Cependant nous devons à ce niveau faire des efforts dans l’élargissement de l’offre de formation professionnelle à décentraliser et à articuler autour d’un cadre d’apprentissage et de transmission des expériences dans une stratégie globale d’inversion de notre système éducatif global. Nos enseignements sont encore trop théoriques et génériques pour répondre aux exigences de profils pointus des entreprises. Nous avons aussi un code du travail amélioré avec plus de souplesse pour l’entreprise.



3ème ensemble d’atouts : notre fiscalité
Nous avons une fiscalité attractive avec un code des investissements offrant des avantages aux initiatives privées et aussi un statut de l’entreprise franche d’exportation. Nous avons aussi des codes attractifs dans les domaines miniers, pétrolier ainsi que dans les télécoms et les marchés publics.



4ème ensemble d’atouts : notre marché potentiel
Nous avons un cadre sous régional UEMOA de 100 millions de consommateurs et régional CEDEAO de 300 millions d’habitants.



5ème ensemble d’atouts : nos stratégies de développement
Nous avons une réflexion stratégique claire sur la question du développement avec par exemple une loi d’orientation agro-sylvo-pastorale dont l’articulation est claire vers la création de valeurs ajoutées du secteur primaire dans une logique d’agrobusiness. Nous avons une bonne base stratégique avec des documents comme la SCA, le DSRP 1 et 2, DPES. Nous avons aussi depuis 2008 une loi d’orientation relative à la promotion et au développement des PME.



6ème ensemble d’atouts : le volontarisme de notre secteur privé
Nous avons un secteur privé national innovant et entreprenant en dépit du cadre global difficile. Nous avons des organisations patronales qui s’érigent en véritable partenaire stratégique des pouvoirs publics.



Bref, nous avons une bonne base d’atouts.

Avec et malgré ces atouts, l’émergence économique n’est pas clairement en vue avouons-le. C’est comme si l’écrasante majorité des entreprises constituées de PME et PMI ne sont pas pris en compte totalement dans l’environnement des affaires.



C’est comme si globalement, l’entreprise sénégalaise n’est pas totalement mise dans des dispositions de création de plus-values et de revenues de nature à mettre l’économie nationale dans une orbite de croissance durable avec des capacités de résistance aux chocs exogènes.



C’est la raison pour laquelle, notre croissance actuelle est fortement tributaire des fluctuations cycliques de l’économie mondiale et des problèmes pluviométriques.

Quelles places pour l’entreprise dans l’émergence économique ?



Les places de l’entreprise devraient être centrales. Il faut que l’entreprise occupe la véritable place dans la création de richesses.



Pour ce faire, le cadre global doit prendre en compte en plus des atouts cités plus haut, des reformes structurantes pouvant faire bouger l’économie globale.

Pour aller droit au but, nous posons 5 exigences de nature à nous mener vers l’émergence par la voie naturelle et indispensable de l’entreprise créatrice et distributrice de richesses.



1ère Exigence : se donner les capacités de réponse à la demande par une offre nationale véritable
Il nous faut conquérir notre marché intérieur dans une stratégie d’articulation intersectorielle et logistique basée sur une politique qualitative de l’offre et une claire spécialisation de nos zones économiques homogènes. L’agent économique spécial nommé « Etat » doit être au cœur de cette politique en pilotant les investissements structurants et en faisant ses commandes dans toute la mesure du possible en priorité vers l’offre nationale.



Il faut aussi la conquête du marché régional UEMOA (presque 100 million d’habitants) et CEDEAO (300 millions d’habitants). Pour ce faire, nos entreprises doivent avoir une bonne stratégie de croissance externe et de partenariat avec le privé sous régional en s’appuyant sur les activités à forts potentiels.



Aujourd’hui, il doit être clairement compris que dans la conquête du marché sous régional, nous devons faire face en termes de stratégies économiques au géant qu’est la Côte d’Ivoire qui a des dotations factorielles, naturelles et logistiques beaucoup plus avantageuses.



Il faut clairement un axe stratégique global de partenariat intelligent avec les pays émergents et les pays développés pour drainer l’investissement direct extérieur IDE dans des secteurs pouvant augmenter notre productivité, notre croissance. La chine a d’ailleurs vu son IDE en Afrique passer de 1% en 2003 à 16% en 2011. Nous devons, dans nos relations avec les pays émergents, privilégier le partenariat direct entre les entreprises par la délocalisation à notre profit d’industries et de services pour dégager de la plus-value et créer des emplois. Nous ne devons pas seulement être un marché pour ces pays émergents et développés. Nous devons aller vers la production de biens et services.



On ne peut pas parler de réponse à la demande par une offre nationale sans mettre l’accent sur la création et le développement d’entreprises dans le secteur primaire qui doit aller vers l’agrobusiness avec des spécialisations qui iront des intrants à la distribution en passant par la transformation à forte valeur ajoutée notamment axée sur les céréales et l’horticulture. Nous devons en finir avec ces faibles crédits (3%) et ces goulots d’étranglement qui font que le secteur primaire souffre d’abord de son manque de crédits et de productivité. L’Etat doit de plus en plus assurer plus de sécurisation de ces secteurs en laissant progressivement plus d’initiatives aux privés dans toute la chaine logistique. L’accès pour le privé national à la terre, à l’eau en toute saison, aux intrants, aux pistes de production, aux crédits, aux ressources halieutiques doivent être au cœur de la démarche pour donner à ce secteur sa place de moteur de la croissance économique.





2ème Exigence : la mise en place d’un cadre propice à l’entreprenariat.
Il faut une stratégie claire d’incubation des initiatives individuelles d’auto entreprenariat par la prise en compte de la formation, de la garantie du financement et du suivi-encadrement des acteurs entreprenants. Le jour où dans la tête de nos élèves et étudiants nous auront mis les germes de l’auto entreprenariat, nous aurons franchi un pas de géant vers l’incubation de futurs chefs d’entreprises qui auront aussi le profil de la rationalité économique.

Il faut une option claire de réduction progressive de la taille de l’informel avec des PME et PMI qu’il faut regrouper dans des domaines industriels départementaux ayant des labels pour sortir de l’anonymat des produits génériques. Ces domaines industriels pourront permettre de régler des questions comme le loyer, l’encadrement, la mise en synergie de certaines charges, le financement, la recherche de marché et surtout l’octroi d’un label. Le jour où les milliers de cordonniers, de menuisiers, de mécaniciens, de tailleurs sortirons de l’informel des quartiers pour aller dans des cadres de sécurisation organisationnelle, foncière, financière et commerciale, nous changerons le visage de ce pays. L’Etat, avec la SODIDA créée en 1978, avait lancé la démarche, il est temps de recadrer et généraliser cette option sur toute l’étendue du territoire avec le concours des organisations d’entreprises du secteur privé.

Nous devons aussi avoir une bonne stratégie de sauvetage par allègement de charges et recapitalisation des entreprises en difficultés pour endiguer le fort taux de mortalité des PME et PMI.



3ème Exigence : assainir le climat des affaires.
Il faut un assainissement de l’environnement des affaires notamment lors des passations des marchés publics. Disons-le sans porter de gants. Le politique pour ne dire le politicien doit rester dans son rôle public et ne pas concurrencer les entreprises privées par prête-noms interposés. Ces pratiques sapent l’attractivité de notre économie en termes de financement via l’IDE. A ce niveau, c’est aux vrais entrepreneurs d’en faire une exigence quels que soient les pouvoirs publics en place, quelles que soient les tentations affairistes.



4ème Exigence : financer le développement de l’entreprise.


Il faut régler la question des investissements structurants dans l’énergie, les routes et l’eau. Faut-il laisser à l’Etat le rôle total de responsable quasi unique du financement des infrastructures ? L’Etat, face aux urgences sociales, pourra-t-il faire seul les investissements structurants ? L’entreprise privée nationale doit s’intéresser aux grands projets structurants à condition d’y être associé en toute transparence avec un retour sur investissement clairement défini et garanti. Les organisations patronales doivent créer des cadres plus vastes allant jusqu’à fédérer les actions et les possibilités financières des entreprises pour donner à l’Etat une offre nationale crédible lors du financement ou de la reprise des projets d’envergure.

Il faut aussi résoudre la question du cadre de financement de l’activité économique entrepreneuriale à développer sur des bases endogènes certes mais aussi par une stratégie de captation des transferts de nos compatriotes de la diaspora. Nos entreprises doivent aussi avoir une stratégie de partenariat pour la captation de l’Investissement Direct Etranger IDE vers le secteur agricole notamment qui demande souvent un apport structurant important pour être actif en toute saison. Il nous faut renforcer le secteur de la micro finance notamment en milieu rural. Le système bancaire doit prendre plus de risques notamment dans le financement des PME et PMI qui doivent aller dans le sens de la mutualisation de leurs risques pour accéder aux financements avec des taux d’intérêt attractif. La garantie d’un projet, c’est d’abord le projet.



5ème et dernière Exigence : l’émulation par l’emploi.
Il faut enfin inscrire la question de l’emploi au cœur de l’initiative privée. Le salarié n’est pas simplement une charge. C’est un consommateur, un client. Les entreprises doivent être mises dans des conditions incitatives pour l’embauche. A ce titre, il y a eu des avancées dans la législation du travail au Sénégal. Nous gagnerons à aller dans le sens de plus d’allègements de charges sociales notamment patronales pour les entreprises garantissant une forte proportion de main d’œuvre productif.



En vérité, nous pouvons être d’accord qu’un Sénégal aspirant à l’émergence doit créer de la richesse par l’entremise de l’entreprise. Nous pouvons aussi dire que l’émergence suppose d’abord la croissance qui est et n’est rien d’autre qu’une évolution substantielle de la somme des valeurs ajoutées.

C’est pourquoi il nous faut des entreprises créatrices de valeurs ajoutées et distributrices de revenus pour vaincre le chômage.



C’est cette place là que doit occuper l’entreprise motrice de la croissance économique. Mais un moteur a besoin d’adjuvant et de corps assez robuste pour servir de support.

L’émergence par l’entreprise sénégalaise, est-ce possible ?



Oui si par exemple le menuisier du coin, scie et rabot à la main établi dans le quartier avec toutes les nuisances sonores trouve enfin un cadre global en termes d’espace, de financement, de label, de marché pour être enfin plus productif, vendre, exporter.



Oui l’émergence est possible si dans le subconscient de nos jeunes filles et garçons rêvant de boulots faciles s’implante la nécessité d’une formation professionnelle et d’une démarche d’auto entreprenariat loin des cursus classiques du « tous à l’université » qui débouche pour une large part sur le « tous au chômage ».



Oui nous pouvons émerger demain si nous reconnaissons que la révolution de l’émergence ne peut pas se faire sans l’entreprise.



Oui nous pouvons émerger demain si le Sénégal échange avec le Sénégal avec une claire complémentarité des secteurs d’activité. Si aussi le Sénégal échange bien avec ses marchés immédiats de l’UEMOA et de la CEDEAO. Si enfin le Sénégal se positionne sur le marché extérieur sur la base d’une claire compréhension par l’entreprise et l’Etat de nos avantages comparatifs.

Nous pouvons émerger si le paysan devient un entrepreneur agricole ayant une maitrise de la terre et de l’eau et pouvant accéder aux crédits.



Nous pouvons émerger demain si l’Etat comprend dans les faits sa qualité d’agent économique de statut spécial chargé de la mise en condition favorable de l’économie. Cette mise en condition via des projets d’infrastructures ne doit pas se faire au détriment du privé national qu’il faut favoriser dans toute la mesure du possible sans perdre de vue l’impérieuse nécessité de travailler en parfaite intelligence avec les grands groupes du monde.



A ce titre, le cadre fixé par le nouveau régime politique issu des élections récentes a fait une articulation intéressante entre lutte contre les injustices sociales et nécessité de s’inscrire dans une démarche d’auto entreprenariat. Ce programme aussi semble avoir bien compris le rôle de garant que l’Etat doit jouer pour faciliter le financement des initiatives privées à travers le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires FONGIP et le Fonds Souverain d’Investissement Stratégique FONSIS à mettre en place. L’Etat ne doit pas se dérober de sa mission de garant (je dis bien garant) du financement de l’activité économique globale.



Il appartient aux entreprises privées de s’asseoir avec la nouvelle autorité politique étatique pour, sans renier l’excellent travail fait à travers le DPES, aller vers un pacte de l’émergence économique qui sera une sorte d’engagements mutuels entre les acteurs pour aller dans la concrétisation de documents stratégiques comme la loi d’orientation de 2008 relative à la promotion et au développement des PME.

A ce titre, nous devons mettre en œuvre les actions suite au dernier rapport national sur la compétitivité du Sénégal. Nous devons aussi améliorer l’environnement global des affaires dans notre pays classé 154ème sur 183 selon d’indice doing business.

Oui pour un pacte de l’émergence économique nationale avec un cadre logique clair en termes d’exigences.



Il se peut fortement que l’émergence ne soit pas là en 2015 comme voulu et dessiné par le DPES.

Je ne suis pas pessimiste mais réaliste. Ma conviction est que le Sénégal peut accéder à l’émergence à l’horizon 2020 2025 si nous visons la productivité des facteurs de production sur tous les segments économiques.



Nous devons continuer avec plus de rythme et sans doute moins de folklore à corriger le cadre global de notre économie en valorisant le travail d’abord qui doit être productif en termes de résultats. Le travail productif, en plus des éléments de coût et de rendement, doit domestiquer dans l’entreprise les « trois P » : Ponctualité, Professionnalisme, Probité.



Il y a trop de fêtes et d’absentéisme dans notre pays et il n y a pas une véritable économie nocturne de réelle production de biens et services capable de nous faire faire le bond nécessaire pour rattraper les pays émergents.

Seul le travail paie, dit-on. Je dirai que seul le travail doit payer. Nous devons veiller à ce que le travail des entreprises paie en termes de croissance économique.



L’émergence passe par le travail et c’est l’entreprise le réceptacle du travail.

La réponse à l’équation de l’émergence passe par le chemin de l’entreprise.

Faire de sorte que l’entreprise continue de prendre le risque d’investir avec la certitude de la plus-value au bout de l’effort rationalisé et productif. Voilà et voici la voie obligée de l’émergence économique et sociale.



Nous avons juste voulu introduire le thème. Introduire un thème ne signifie pas le traiter dans une vision linéaire.

Introduire, c’est ouvrir le débat. Le débat est posé, ouvert sur l’émergence par l’entreprise. Il ne sera jamais clos (le débat) tant qu’il y aura le challenge infini du développement.

L’émergence du Sénégal est possible par le chemin indispensable de l’entreprise levier sur lequel nous n’avons pas encore assez agi. Il est temps d’agir comme le font les entrepreneurs.



L’entreprise, ce n’est pas seulement la grande, mais les milliers de TPE (Toutes Petites Entreprises) qui font vivre difficilement des artisans et ouvriers éparpillés dans nos villes et villages.

Nous gagnerons beaucoup à créer la synergie d’efficience autour de ces grappes de TPE qui seront incontournable dans le chemin de l’émergence.



Mamadou NDIONE

Mandione15@gmail.com

Ecrivain-Economiste-Logisticien

Médina

Samedi 6 Octobre 2012




1.Posté par Sophie le 06/10/2012 15:34
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2.Posté par NGAGNE le 07/10/2012 14:57
Il faut d'abord investir sur le capital humain ,c'est une étape incontournable,la formation pour acquérir le savoir faire indispensable pour accompagner nos industries,utiliser l'expérience là où elle se trouve ,transcender le cliché des diplômes ,ce mythe le pays est en train de le pays trés cher..l'innovation et la création ont changées d'espace de prédilection ,ce n'est plus la France à fortiori l'Europe çà se passe maintenant en Asie et aux Amériques ,il faut prendre en charge la barriére linguistique en enseignant l'anglais dés l'école primaire pour pouvoir orienter nos étudants vers les universités Américaines et AsiatiqueS.La vérité ,la France nous veut médocres pour perpétuer sa domination sur pays,les élites qu'elle forme ,elle ne leur donnera jamais les outils néçessaires pour transcender cette domination.La compétence et le savoir sont en train de foutre le camps de notre pays,60 ans aprés nos indépendances on continue à nous appuyer sur l'expertise étranger avec tout ce pléthore de dplômés qu'on a ,il faut qu'on se réveille ,çà fait 60 ans qu'on a la tête sous l'oreiller .La francophonie c'est un marché de dupes qu'on a fait porté à un saltimbanque qui était des nôtres

3.Posté par Citoyen le 09/10/2012 01:32
Sauvons nos universités publiques du naufrage.

Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l'enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l'UNESCO. Nos instituions d'enseignement supérieur ont surtout un problème de management (mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire (avantages indus, intimidations, etc.), des autorités étatiques qui, jusqu'à présent, feignent de ne rien savoir (n'ont-ils pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.

Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s'évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d'existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l'inaction de l’État.

En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c'est le début du CHAOS.

A l’État de faire l'état de la gestion de ceux qu'il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d'étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.

L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d'enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.

Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je propose des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d'être juge et parti.


Il n'est jamais trop tard pour bien faire un devoir citoyen.



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