Que vont chercher réellement nos lutteurs à l'étranger ? (Djibril SARR)

Complexe ou recherche de l’excellence ?


Que vont chercher réellement nos lutteurs à l'étranger ?  (Djibril SARR)
Devenu sport favoris des sénégalais, la lutte voit ses ténors, à la veille de leurs combats, se tourner presque instinctivement vers les compétences étrangères à la recherche de « qualité » dans leur préparation. Pour ces raisons, certainement parmi d’autres, ils vont rouler des pneus dans des espaces exiguës, ou courir sur la neige ou du bitume, sous le regard de leurs coach de fortune sûrement payés à coup mil… d’euros ou de dollars, c’est selon.
Perdus, loin des plages sablonneuses qui les a vu grandir vers le succès, plages que d’autres viennent chercher, bravant des milliers de kilomètres ou d’heure de vols, certainement encouragés par le climat propice qui les attend au bout de leur périple, nos vaillants athlètes préfèrent tout laisser derrière eux, préférant l’hostilité de la neige, du froid et des terrains qui contrastent avec celui qui les attend dans l’arène sablonneux.
Ils devront pourtant combattre à leur retour, sous le regard de leurs entraineurs, luttant à leur tour contre l’angoisse, derrières les sacs, dans l’attente d’un verdict ou d’un « quatre appuis ».
Nous pourrions presque les comprendre, n’eut était le palmarès de nos vaillants boxeurs champions du monde et d’Afrique, dont les services pourraient constituer une ressources à partager, et parmi lesquels certains seraient comblés d’effectuer un pèlerinage au pays.
Pourtant, au coeur de leur succès, les athlètes américains, aidés en cela par la volonté de recherche de l’excellence instaurée dans leur pays, font pourtant leur préparation sur place : La légende vivante de la boxe, Mohamed Ali, 69 ans, actuellement en lutte contre la maladie de Parkinson et dont les prédictions de la Médecine donneraient que "six mois à vivre", son ami/rival Joe Frazier, premier boxeur à vaincre Ali en 1971, décédé le 7 Novembre, à 67 ans, des suites d’un cancer du foie, Tyson (le vrai), plus jeune boxeur, champion catégorie poids lourds, à avoir jamais remporté un titre mondial, à 20 ans, ayant remporté ses 19 premiers matchs professionnels par KO, dont 13 dans la première reprise, sont certainement ceux qu’ils faut imiter, si bien entendu les « Oustaz » prédicateurs religieux donnent leur feu vert quant à la conformité de la pratique du désormais sport favoris des sénégalais avec les préceptes de l’Islam. A ce niveau, je comprends que les masses d’argent mises en jeu face aux difficultés grimpantes de la vie, puissent pousser au défi d’exhiber le non respect d’une des lois religieuses. Peut-être qu’il faudrait juste à ce niveau repenser le « Guimb » pour permettre à d’autres de ne pas, par analogie, justifier le mannequinat (ou le défilé en maillot de bain) pour gagner son « riz ».
Ce que nous ne comprenons pas par ailleurs, c’est le soutien très généreusement et très régulièrement octroyés par certaines sociétés sourdes aux cris de revalorisation des salaires de leurs employés et aveugles devant les cas sociaux ayant beaucoup plus besoin de ces fonds (pouponnières, orphelinats, « daaras », école, monde rural) ; ces pauvres démunis quasiment snobés par les médias souffrent affreusement du manque de couverture médiatique des activités qu’ils organisent, activités qui permettent pourtant la promotion du sens du partage, du sens de la vertu et de l’entraide social.
Nous peinons cependant à trop leur en vouloir, si l’ont sait qu’ils ne font que mimer les exemples donnés par certaines personnes, extirpés de l’ère « Gorgorlou », la plupart par le biais de la plus payante des professions au Sénégal, « La Politique », qui ne ratent aucune occasion pour aller chercher l’excellence étrangère, dans le domaine sanitaire, éducatif, entres autres.
Qui plus est, la façon d’exhiber les séances mystiques aux préliminaires des combats, finissent par faire croire à nos enfants que la mystique est un préalable à toute réussite ; que l’effort seul ne sert à rien. Pourtant, si ces charlataneries sont inévitables, les faire dans les vestiaires serait la meilleure solution. Cette donne comportementale, va certainement nuire à la promotion du produit local : éducation, médecine, agroalimentaire, sport, artisanat, etc., qui souffrent des soubassements psychologiques de ces comportements ayant fini par persuader les plus têtus que rien de bon ne peut se faire, ne peut réussir à 100% chez nous et sans la touche mystique.
On peut pourtant y arriver. Il nous suffit de croire en nous et que des exemples soient donnés aux plus hauts niveaux, exemples qui, suivis par le bas niveau, permettront de voir grandir au Sénégal une génération qui sait là où elle veut aller et qui mettra les moyens pour y parvenir dans l’ancrage parfait à nos valeurs.
djsarr@hotmail.com
Lundi 21 Novembre 2011
Djibril SARR




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