Notre pays, fidèle à ses anciennes et éprouvées traditions, s’achemine tout doucement vers l’élection du Président de la République.
Moment important et grave puisqu’à nouveau, nous avons rendez- vous avec nous-mêmes, avec ce que nous souhaitons et voulons et avec ce que nous n’aimons pas et rejetons. A l’heure du choix ,je nourris l’espoir que nous ne soyons pas dans la situation de celui qui nous dit ’’ qu’en politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal’’.Au contraire, ce remarquable pays à nul autre pareil pour nous tous, où, nous avons comme dit le poète grec,‘’nos femmes, nos enfants, nos vieillards et nos tombeaux’’, dans ce pays où, sont gardés ou enfouis, de façon matérielle ou immatérielle ‘’tout de nous’’, malgré les difficultés de toutes sortes, doit toujours rester debout et être capable de restituer l’espérance d’une vie meilleure à la mesure de la qualité, du talent et de la générosité de ses enfants. Il importe donc, à la croisée des chemins que, les futurs candidats soient à la mesure des défis que nous lancent à la fois, les hommes et notre environnement, pour être ce qu’ils doivent être et ce que nous attendons d’eux c'est-à-dire :des serviteurs engagés dans la transformation qualitative et quantitative de notre pays.
C’est dans cette perspective d’exprimer et de faire prendre en charge ce qui me paraît important à l’orée de la campagne que, je voudrais poser le problème de la place, du rôle et des ressources du sport dans notre pays et souhaiter que les futurs candidats puissent nous dire, chacun dans son programme, sa vision et les réponses qu’il va apporter.
Il est vrai que dans notre pays, de fortes traditions d’organisation et de pratique, ont fini d’y implanter le sport et de lui conférer une grande importance.
De plus en plus, tout le monde s’accorde sur la place du sport comme facteur de promotion de la santé, en développant des pratiques qui aident à la lutte contre les maladies de la sédentarité ;
Moyen d’éducation de masses, singulièrement de la jeunesse ;
Activité de loisirs et de détente ce qui fit peut-être dire à CAMUS : «Il n’y a pas d’endroit où l’homme est plus heureux que dans un stade ».
Facteur d’intégration et de socialisation ;
Lieu de volontariat, de bénévolat et de citoyenneté par la promotion de valeurs de civilité et l’émergence d’une conscience des droits et devoirs ainsi que de la solidarité dans la conduite et l’atteinte d’objectifs sociaux ;
Centre d’apprentissage et de promotion de la liberté et de la démocratie, par la vie en communauté et de développement de principes et valeurs fondés sur une éthique d’action et de comportement qui vont conférer des attitudes et des aptitudes qui vont tenir la vie durant ;
Sport de haute compétition comme élément de représentation, moyen de promotion individuelle et sociale, avec sa capacité de réactivation du sentiment national à travers un nationalisme sportif qui est un adjuvant au nationalisme tout court et surtout instrument d’affirmation et de visibilité sur la scène internationale et mondiale. Sous ce rapport, les exploits sportifs réalisés dans la période 2000-2002,ont fait , en très peu de temps, à l’échelle du monde, plus que toutes les campagnes de promotion et actions de nature politique, médiatique ou diplomatique .C’est ce rôle d’atout politique et diplomatique qui a été à la base des enjeux qui ont jalonné la longue marche du sport depuis les temps antiques jusqu’à l’époque moderne. Qu’il s’agisse de la coupe du monde de football de 1930 en Italie, des JO de 1936 à Berlin, de la coupe du monde de football de 1978 en Argentine ou de la place du sport dans l’ancienne URSS, c’est la même volonté de puissance et d’ affirmation qui transparaissait. Ainsi, dans l’ancienne URSS « les grandes victoires de l’Union soviétique et des pays frères sont la preuve éclatante que le socialisme est le système le mieux adapté à l’accomplissement physique et spirituel de l’homme ».C ‘est probablement ce qui fut à la base de la réaction du Général de GAULLE à la suite de la participation française aux JO de Rome qui se solda par une complète déroute avec seulement cinq médailles dont aucune en or. Pour de GAULLE, c’était la honte, c’était indigne du rôle et du rang de la France dans le monde. Il sonna la révolte et engagea la rénovation et la modernisation du sport français. On peut ainsi en tirer la conclusion forte que le statut, l’organisation et le niveau de développement du sport dans un pays, sont tributaires de la vision politique et sociale qui les inspire et les détermine.
Le sport de haut niveau a aussi, comme le note NELSON MANDELA «le pouvoir de rassembler les peuples comme peu d’autres activités peuvent y prétendre. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait jusqu’à présent que du désespoir. Il brise les barrières raciales.Ilrigole au visage de la discrimination. Le sport parle aux gens d’une manière qu’ils peuvent comprendre ».
Quand on fait le tour de notre pays à travers villes et campagnes, on peut aisément apprécier l’ampleur de la pratique sportive mais surtout l’interpréter à la lumière de la forte demande qui l’accompagne et dont les exigences sont, il faut le dire, insuffisamment satisfaites.
Des milliers d’ASC Navétanes dans tous les coins et recoins de notre pays, qui mobilisent une très grande partie de notre Jeunesse autour d’un championnat qui a fini de marquer son ancrage dans nos traditions sportives et d’être la vitrine de l’innovation et de la spécificité que bon nombre d’observateurs étrangers nous envient. Pourtant, malgré son importance et son ampleur ,le secteur connaît d’importants problèmes d’infrastructures , au centre et surtout dans la périphérie mais aussi des problèmes d’organisation dont le plus sérieux est sans doute la violence qui menace son développement mais également, constitue un danger pour l’ordre public ;
plus de 47 fédérations sportives qui administrent et gèrent des programmes nationaux et internationaux qui répondent ainsi au principe de démocratisation du sport, permettant à tous et à chacun le droit de pratiquer son sport et en même temps, sécrétant une élite sportive qui assure la présence et la représentation de notre pays sur la scène internationale ;
Un sport professionnel qui se développe essentiellement autour de la lutte et du football et qui est créateur de richesses et d’emplois et en même temps vecteur du relèvement du niveau de la pratique sportive et conséquemment de la production d’un spectacle de qualité capable d’attirer publics, recettes de guichets, médiats, annonceurs et sponsors ;
Le cadre scolaire et universitaire qui a toujours été le creuset d’un sport performant au service de notre pays et qui mérite dans toutes ses composantes et ses différents niveaux de connaître un renouveau hardi à la mesure de l’immense potentiel du secteur ;
Un nombre considérable de jeunes, d’hommes et de femmes qui, tous les jours sur les plages, les corniches, les salles et les terrains vagues pratiquent des activités physiques et sportives, pour leur santé, leur plaisir et leur bien-être ;
Enfin, le sport dans nos armées et dans les corps para militaires, mérite un coup de fouet. Personne ne semble s’offusquer de l’état, du niveau et du rang de ces groupements dans l’espace public sportif. Pourtant, il n’y a guère, que n’ont –ils pas apporté au sport du Sénégal ? L’hommage, le respect et la considération dus à ces vaillants et dévoués serviteurs, m’empêchent de pointer du doigt certaines considérations et de tirer des conclusions pas très heureuses. Je voudrais juste rappeler le propos il y a environ 20-25 ans du CEMGA FALL, recevant l’ASFA à la veille d’une campagne et qui disait clairement et nettement : « il n’y a que la première place qui compte ».
Tous ces hommes et ces femmes de tous ces ensembles sont affublés du titre de citoyens et avec d’autres, constituent la communauté morale et spirituelle qu’est la NATION qui, à date, choisit ses serviteurs.
Alors, quelle place pour le sport de tous ces citoyens, dans la campagne électorale qui s’annonce ?
Il reviendra à chaque candidat de nous le dire ou de nous montrer qu’il n’a rien à en dire…
Pour l’heure, il me paraît au moins nécessaire d’indiquer quelques pistes et directions à prendre en charge :
Réaffirmer le rôle, les fonctions et la place du sport dans la vie nationale et dans la planification générale de notre développement ;
Redéfinir le cadre global de la pratique sportive dans notre pays : dispositions législatives et réglementaires ; en précisant très clairement la distribution des compétences, des fonctions, des tâches et des rôles entre les divers acteurs du champs sportif :Etat-Comité olympique-Fédérations sportives-CLUBS-en définissant également le statut des divers pratiquants et encadreurs .Tenir compte de l’évolution du sport professionnel et de la nécessité d’impliquer dans la prise en charge des problèmes sportifs, les collectivités locales et le monde des entreprises économiques ;
L’importance des infrastructures dans toute politique de développement sportif requiert l’adoption et la mise en œuvre d’un programme d’aménagement pluri catégoriel de terrains, de salles de sport et de stades en mesure de satisfaire la demande mais surtout de permettre au Sénégal de pouvoir organiser des rencontres internationales sportives de haut niveau, à la mesure du prestige et du rayonnement de notre pays. Ici, je voudrais d’ailleurs dire combien je suis surpris de voir notre pays s’engager dans la construction ‘’d’une maison du Sénégal à New York pour un coût de 27 milliards de nos francs, maison que peu de sénégalais verront et parmi eux peu l’utiliseront. Alors qu’avec la même somme on peut construire 8 stades dans 8 régions de notre pays et 7 stades départementaux. En termes de priorités et de normes, il y a sans doute quelque chose à revoir.
Le relèvement exceptionnel du budget car, sur prés de 2300 MILLIARDS, accorder 8 MILLIARDS 800 au sport (0 ,38% du budget) c’est déjà tout dire. Il convient de signaler que beaucoup de problèmes notés dans l’espace sportif sont essentiellement dus à des questions de ressources, alors reconduire presque le même budget pour 2012 avec juste en rajout le coût de la CAN de football, c’est encore programmer les problèmes d’autant que 2012 est une année olympique. Le sport international a un coût de plus en plus important alors il nous faut choisir : y aller en mettant les moyens de préserver notre dignité et nos chances de performance ou rester tranquillement chez nous. C’est vrai que l’Etat ne peut pas tout faire c’est pourquoi, de plus en plus, les opérateurs économiques doivent être mis à contribution pour apporter leur part dans un secteur qui peut aussi générer des gains. Il y a donc lieu d’opérer des ruptures en revalorisant substantiellement le budget des sports pour permettre de franchir des paliers supplémentaires et dans ce sens, l’Etat devrait porter ce budget à la barre symbolique de 1% pour prendre en charges les vrais problèmes du sport, notamment la politique adaptée de détection et de formation de sportifs de haut niveau capables de défendre nos couleurs et de porter loin le prestige et le rayonnement du Sénégal et de mettre en œuvre un programme de réinsertion après carrière .L’accroissement des ressources aura pour effets de relever le niveau de préparation des sportifs, l’amélioration du spectacle produit, la création de richesses (avec un sport professionnel performant)et aussi d’exploiter les niches d’emplois sportifs .On n’insistera jamais assez sur la nécessité d’une dotation budgétaire conséquente et je voudrais juste rappeler le propos que j’évoquai dans une récente contribution :“ Cela est d’autant plus urgent et impérieux qu’il y a deux ans, à l’occasion du Gala de la Fondation Abdou DIOUF Sport-Vertu, en Décembre 2009, le Secrétaire Général de la Fédération Angolaise de Basket venu à Dakar recevoir le prix que cet organisme décernait à sa fédération, a eu à nous donner, ici sur nos terres, une publique et brutale mais franche et fraternelle leçon de réalisme. En effet, en entendant notre championne d’Afrique de judo, Fary SEYE, se lamenter presque de n’avoir pas de bourse de stage et de ne pas bénéficier d’une bonne préparation, notre frère Angolais qui en était touché nous dit en substance, à haute et intelligible voix, dans une salle de Sorano pleine, ceci : « vous êtes un grand pays, vous devriez dépasser les problèmes que vient d’évoquer cette grande championne. Nous, dans notre pays, nous préparons et soumettons nos programmes à l’autorité qui nous donne les moyens requis, c’est aussi simple que cela »Avertissement prémonitoire car, deux ans plus tard, sur les rives humides du Djoliba, à l’occasion de l’Afro basket 2011,lui et ses ‘’Antilopes Noires’’,ravirent à nos vaillantes et belles ‘’Linguères’’ aux mains lestes, le précieux trophée qui, souventes fois, orna le tarmac de Yoff“
Assurer la formation des cadres de divers profils nécessaires à la conduite d’une politique moderne de sport ;
Quant à la CAN 2012 de football, malgré la sensibilité de la période, il faudra que nous sachions rester unis, soudés et solidaires, pour pousser notre équipe à l’exploit et à la victoire ;
Il y a lieu enfin, en menant les actions de ruptures et d’innovations nécessaires de repositionner le Sénégal à sa vraie place de terre de rencontre s et d’échanges par l’organisation sur notre sol de grandes compétitions sportives africaines et internationales. Sous ce rapport, il faut se féliciter du choix de notre pays pour la CAN junior de football en 2015. Ces grands moments sont l’occasion de doter notre pays des infrastructures et équipements nécessaires à sa progression et à son développement.
Sur toutes ces questions et sur d’autres encore, la communauté sportive de notre pays, pourrait élaborer un catalogue de besoins et de doléances à soumettre à l’ensemble des futurs candidats en lice, pour les entendre et les voir se déterminer clairement et publiquement sur l’ensemble des problèmes. Cela pourrait bien s’organiser de façon formelle et solennelle, sous l’égide du COMITE OLYMPIQUE ET SPORTIF SENEGALAIS. Au demeurant, il n’y aurait rien de nouveau sous le soleil puisque, les Français avec qui, nous partageons des similitudes dans les systèmes d’organisation et de gestion du sport, avait mis cela en œuvre en auditionnant la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2007, notamment les principaux qui avaient présenté un programme détaillé et chiffré.
« Où l’on est bien, là est la patrie » (Marcus PAVICIUS). Je me sens bien dans ce petit pays si pauvre et si riche, si pacifique et si turbulent, si disparate et divers et en même temps, si tolérant, si généreux, si solidaire et traversé de toutes parts, par le formidable vent de l’esprit. Alors, je lui souhaite le meilleur du meilleur.
SPORTIVEMENT
ADAMA THIAM
CONSULTANT SPORT
stambabil@yahoo.fr
Moment important et grave puisqu’à nouveau, nous avons rendez- vous avec nous-mêmes, avec ce que nous souhaitons et voulons et avec ce que nous n’aimons pas et rejetons. A l’heure du choix ,je nourris l’espoir que nous ne soyons pas dans la situation de celui qui nous dit ’’ qu’en politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal’’.Au contraire, ce remarquable pays à nul autre pareil pour nous tous, où, nous avons comme dit le poète grec,‘’nos femmes, nos enfants, nos vieillards et nos tombeaux’’, dans ce pays où, sont gardés ou enfouis, de façon matérielle ou immatérielle ‘’tout de nous’’, malgré les difficultés de toutes sortes, doit toujours rester debout et être capable de restituer l’espérance d’une vie meilleure à la mesure de la qualité, du talent et de la générosité de ses enfants. Il importe donc, à la croisée des chemins que, les futurs candidats soient à la mesure des défis que nous lancent à la fois, les hommes et notre environnement, pour être ce qu’ils doivent être et ce que nous attendons d’eux c'est-à-dire :des serviteurs engagés dans la transformation qualitative et quantitative de notre pays.
C’est dans cette perspective d’exprimer et de faire prendre en charge ce qui me paraît important à l’orée de la campagne que, je voudrais poser le problème de la place, du rôle et des ressources du sport dans notre pays et souhaiter que les futurs candidats puissent nous dire, chacun dans son programme, sa vision et les réponses qu’il va apporter.
Il est vrai que dans notre pays, de fortes traditions d’organisation et de pratique, ont fini d’y implanter le sport et de lui conférer une grande importance.
De plus en plus, tout le monde s’accorde sur la place du sport comme facteur de promotion de la santé, en développant des pratiques qui aident à la lutte contre les maladies de la sédentarité ;
Moyen d’éducation de masses, singulièrement de la jeunesse ;
Activité de loisirs et de détente ce qui fit peut-être dire à CAMUS : «Il n’y a pas d’endroit où l’homme est plus heureux que dans un stade ».
Facteur d’intégration et de socialisation ;
Lieu de volontariat, de bénévolat et de citoyenneté par la promotion de valeurs de civilité et l’émergence d’une conscience des droits et devoirs ainsi que de la solidarité dans la conduite et l’atteinte d’objectifs sociaux ;
Centre d’apprentissage et de promotion de la liberté et de la démocratie, par la vie en communauté et de développement de principes et valeurs fondés sur une éthique d’action et de comportement qui vont conférer des attitudes et des aptitudes qui vont tenir la vie durant ;
Sport de haute compétition comme élément de représentation, moyen de promotion individuelle et sociale, avec sa capacité de réactivation du sentiment national à travers un nationalisme sportif qui est un adjuvant au nationalisme tout court et surtout instrument d’affirmation et de visibilité sur la scène internationale et mondiale. Sous ce rapport, les exploits sportifs réalisés dans la période 2000-2002,ont fait , en très peu de temps, à l’échelle du monde, plus que toutes les campagnes de promotion et actions de nature politique, médiatique ou diplomatique .C’est ce rôle d’atout politique et diplomatique qui a été à la base des enjeux qui ont jalonné la longue marche du sport depuis les temps antiques jusqu’à l’époque moderne. Qu’il s’agisse de la coupe du monde de football de 1930 en Italie, des JO de 1936 à Berlin, de la coupe du monde de football de 1978 en Argentine ou de la place du sport dans l’ancienne URSS, c’est la même volonté de puissance et d’ affirmation qui transparaissait. Ainsi, dans l’ancienne URSS « les grandes victoires de l’Union soviétique et des pays frères sont la preuve éclatante que le socialisme est le système le mieux adapté à l’accomplissement physique et spirituel de l’homme ».C ‘est probablement ce qui fut à la base de la réaction du Général de GAULLE à la suite de la participation française aux JO de Rome qui se solda par une complète déroute avec seulement cinq médailles dont aucune en or. Pour de GAULLE, c’était la honte, c’était indigne du rôle et du rang de la France dans le monde. Il sonna la révolte et engagea la rénovation et la modernisation du sport français. On peut ainsi en tirer la conclusion forte que le statut, l’organisation et le niveau de développement du sport dans un pays, sont tributaires de la vision politique et sociale qui les inspire et les détermine.
Le sport de haut niveau a aussi, comme le note NELSON MANDELA «le pouvoir de rassembler les peuples comme peu d’autres activités peuvent y prétendre. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait jusqu’à présent que du désespoir. Il brise les barrières raciales.Ilrigole au visage de la discrimination. Le sport parle aux gens d’une manière qu’ils peuvent comprendre ».
Quand on fait le tour de notre pays à travers villes et campagnes, on peut aisément apprécier l’ampleur de la pratique sportive mais surtout l’interpréter à la lumière de la forte demande qui l’accompagne et dont les exigences sont, il faut le dire, insuffisamment satisfaites.
Des milliers d’ASC Navétanes dans tous les coins et recoins de notre pays, qui mobilisent une très grande partie de notre Jeunesse autour d’un championnat qui a fini de marquer son ancrage dans nos traditions sportives et d’être la vitrine de l’innovation et de la spécificité que bon nombre d’observateurs étrangers nous envient. Pourtant, malgré son importance et son ampleur ,le secteur connaît d’importants problèmes d’infrastructures , au centre et surtout dans la périphérie mais aussi des problèmes d’organisation dont le plus sérieux est sans doute la violence qui menace son développement mais également, constitue un danger pour l’ordre public ;
plus de 47 fédérations sportives qui administrent et gèrent des programmes nationaux et internationaux qui répondent ainsi au principe de démocratisation du sport, permettant à tous et à chacun le droit de pratiquer son sport et en même temps, sécrétant une élite sportive qui assure la présence et la représentation de notre pays sur la scène internationale ;
Un sport professionnel qui se développe essentiellement autour de la lutte et du football et qui est créateur de richesses et d’emplois et en même temps vecteur du relèvement du niveau de la pratique sportive et conséquemment de la production d’un spectacle de qualité capable d’attirer publics, recettes de guichets, médiats, annonceurs et sponsors ;
Le cadre scolaire et universitaire qui a toujours été le creuset d’un sport performant au service de notre pays et qui mérite dans toutes ses composantes et ses différents niveaux de connaître un renouveau hardi à la mesure de l’immense potentiel du secteur ;
Un nombre considérable de jeunes, d’hommes et de femmes qui, tous les jours sur les plages, les corniches, les salles et les terrains vagues pratiquent des activités physiques et sportives, pour leur santé, leur plaisir et leur bien-être ;
Enfin, le sport dans nos armées et dans les corps para militaires, mérite un coup de fouet. Personne ne semble s’offusquer de l’état, du niveau et du rang de ces groupements dans l’espace public sportif. Pourtant, il n’y a guère, que n’ont –ils pas apporté au sport du Sénégal ? L’hommage, le respect et la considération dus à ces vaillants et dévoués serviteurs, m’empêchent de pointer du doigt certaines considérations et de tirer des conclusions pas très heureuses. Je voudrais juste rappeler le propos il y a environ 20-25 ans du CEMGA FALL, recevant l’ASFA à la veille d’une campagne et qui disait clairement et nettement : « il n’y a que la première place qui compte ».
Tous ces hommes et ces femmes de tous ces ensembles sont affublés du titre de citoyens et avec d’autres, constituent la communauté morale et spirituelle qu’est la NATION qui, à date, choisit ses serviteurs.
Alors, quelle place pour le sport de tous ces citoyens, dans la campagne électorale qui s’annonce ?
Il reviendra à chaque candidat de nous le dire ou de nous montrer qu’il n’a rien à en dire…
Pour l’heure, il me paraît au moins nécessaire d’indiquer quelques pistes et directions à prendre en charge :
Réaffirmer le rôle, les fonctions et la place du sport dans la vie nationale et dans la planification générale de notre développement ;
Redéfinir le cadre global de la pratique sportive dans notre pays : dispositions législatives et réglementaires ; en précisant très clairement la distribution des compétences, des fonctions, des tâches et des rôles entre les divers acteurs du champs sportif :Etat-Comité olympique-Fédérations sportives-CLUBS-en définissant également le statut des divers pratiquants et encadreurs .Tenir compte de l’évolution du sport professionnel et de la nécessité d’impliquer dans la prise en charge des problèmes sportifs, les collectivités locales et le monde des entreprises économiques ;
L’importance des infrastructures dans toute politique de développement sportif requiert l’adoption et la mise en œuvre d’un programme d’aménagement pluri catégoriel de terrains, de salles de sport et de stades en mesure de satisfaire la demande mais surtout de permettre au Sénégal de pouvoir organiser des rencontres internationales sportives de haut niveau, à la mesure du prestige et du rayonnement de notre pays. Ici, je voudrais d’ailleurs dire combien je suis surpris de voir notre pays s’engager dans la construction ‘’d’une maison du Sénégal à New York pour un coût de 27 milliards de nos francs, maison que peu de sénégalais verront et parmi eux peu l’utiliseront. Alors qu’avec la même somme on peut construire 8 stades dans 8 régions de notre pays et 7 stades départementaux. En termes de priorités et de normes, il y a sans doute quelque chose à revoir.
Le relèvement exceptionnel du budget car, sur prés de 2300 MILLIARDS, accorder 8 MILLIARDS 800 au sport (0 ,38% du budget) c’est déjà tout dire. Il convient de signaler que beaucoup de problèmes notés dans l’espace sportif sont essentiellement dus à des questions de ressources, alors reconduire presque le même budget pour 2012 avec juste en rajout le coût de la CAN de football, c’est encore programmer les problèmes d’autant que 2012 est une année olympique. Le sport international a un coût de plus en plus important alors il nous faut choisir : y aller en mettant les moyens de préserver notre dignité et nos chances de performance ou rester tranquillement chez nous. C’est vrai que l’Etat ne peut pas tout faire c’est pourquoi, de plus en plus, les opérateurs économiques doivent être mis à contribution pour apporter leur part dans un secteur qui peut aussi générer des gains. Il y a donc lieu d’opérer des ruptures en revalorisant substantiellement le budget des sports pour permettre de franchir des paliers supplémentaires et dans ce sens, l’Etat devrait porter ce budget à la barre symbolique de 1% pour prendre en charges les vrais problèmes du sport, notamment la politique adaptée de détection et de formation de sportifs de haut niveau capables de défendre nos couleurs et de porter loin le prestige et le rayonnement du Sénégal et de mettre en œuvre un programme de réinsertion après carrière .L’accroissement des ressources aura pour effets de relever le niveau de préparation des sportifs, l’amélioration du spectacle produit, la création de richesses (avec un sport professionnel performant)et aussi d’exploiter les niches d’emplois sportifs .On n’insistera jamais assez sur la nécessité d’une dotation budgétaire conséquente et je voudrais juste rappeler le propos que j’évoquai dans une récente contribution :“ Cela est d’autant plus urgent et impérieux qu’il y a deux ans, à l’occasion du Gala de la Fondation Abdou DIOUF Sport-Vertu, en Décembre 2009, le Secrétaire Général de la Fédération Angolaise de Basket venu à Dakar recevoir le prix que cet organisme décernait à sa fédération, a eu à nous donner, ici sur nos terres, une publique et brutale mais franche et fraternelle leçon de réalisme. En effet, en entendant notre championne d’Afrique de judo, Fary SEYE, se lamenter presque de n’avoir pas de bourse de stage et de ne pas bénéficier d’une bonne préparation, notre frère Angolais qui en était touché nous dit en substance, à haute et intelligible voix, dans une salle de Sorano pleine, ceci : « vous êtes un grand pays, vous devriez dépasser les problèmes que vient d’évoquer cette grande championne. Nous, dans notre pays, nous préparons et soumettons nos programmes à l’autorité qui nous donne les moyens requis, c’est aussi simple que cela »Avertissement prémonitoire car, deux ans plus tard, sur les rives humides du Djoliba, à l’occasion de l’Afro basket 2011,lui et ses ‘’Antilopes Noires’’,ravirent à nos vaillantes et belles ‘’Linguères’’ aux mains lestes, le précieux trophée qui, souventes fois, orna le tarmac de Yoff“
Assurer la formation des cadres de divers profils nécessaires à la conduite d’une politique moderne de sport ;
Quant à la CAN 2012 de football, malgré la sensibilité de la période, il faudra que nous sachions rester unis, soudés et solidaires, pour pousser notre équipe à l’exploit et à la victoire ;
Il y a lieu enfin, en menant les actions de ruptures et d’innovations nécessaires de repositionner le Sénégal à sa vraie place de terre de rencontre s et d’échanges par l’organisation sur notre sol de grandes compétitions sportives africaines et internationales. Sous ce rapport, il faut se féliciter du choix de notre pays pour la CAN junior de football en 2015. Ces grands moments sont l’occasion de doter notre pays des infrastructures et équipements nécessaires à sa progression et à son développement.
Sur toutes ces questions et sur d’autres encore, la communauté sportive de notre pays, pourrait élaborer un catalogue de besoins et de doléances à soumettre à l’ensemble des futurs candidats en lice, pour les entendre et les voir se déterminer clairement et publiquement sur l’ensemble des problèmes. Cela pourrait bien s’organiser de façon formelle et solennelle, sous l’égide du COMITE OLYMPIQUE ET SPORTIF SENEGALAIS. Au demeurant, il n’y aurait rien de nouveau sous le soleil puisque, les Français avec qui, nous partageons des similitudes dans les systèmes d’organisation et de gestion du sport, avait mis cela en œuvre en auditionnant la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2007, notamment les principaux qui avaient présenté un programme détaillé et chiffré.
« Où l’on est bien, là est la patrie » (Marcus PAVICIUS). Je me sens bien dans ce petit pays si pauvre et si riche, si pacifique et si turbulent, si disparate et divers et en même temps, si tolérant, si généreux, si solidaire et traversé de toutes parts, par le formidable vent de l’esprit. Alors, je lui souhaite le meilleur du meilleur.
SPORTIVEMENT
ADAMA THIAM
CONSULTANT SPORT
stambabil@yahoo.fr
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