Introduction
Le montant de la caution présidentielle de 2012 est le sujet qui a animé cette semaine la vie politique de notre pays. Les propositions sont multiples, argumentées, et controversées.
La Ligue des Masses figure clairement parmi les opinions publiques, les syndicats, les organisations politiques et syndicales qui demandent la hausse de la caution présidentielle à cent millions pour moult raisons que nous argumenterons dans cette contribution.
Force est de reconnaitre que organiser des élections libres, régulières et démocratiques ne mérite sincèrement pas tout ce folklore mais obéit aux infimes formalités de la démocratie. Malheureusement pour notre scrutin de 2012 le Sénégal est obligé de procéder à des sélections pour trancher le vrai du faux tex tus à l’approche d’Aristote qui sera reprise plus tard par Montesquieu, c'est-à-dire degreffer la sélection de l’élection tout simplement parcequ’une élection est de nature aristocratique alors que la procédure de sélection démocratique.
Il mérite de rappeler que l’organisation et la procédure d’une élection sont deux choses différentes, et, que pour ce cas de figure précis c’est la procédure qui est notre cible. De facto, il va falloir procéder à des éliminations démocratiques pour organiser cette élection où momentanément, 144 postulants crédibles, affairistes comme fantaisistes sont partants. Autrement dit il va falloir procéder à une élimination directe de certains candidats pour faciliter la tenue de ce scrutin. Si certains n’ont pas la structure légale appropriée c'est-à-dire l’organisation juridique appelée parti politique légalement reconnu, d’autres par contre ne parviendront jamais à se faire parrainer les dix milles signatures requises. Le seul obstacle qu’il reste à lever est le dépôt de garantie communément appelé caution présidentielle. Ce troisième pilier est un maillon très important parce qu’il constitue l’épine dorsale de cette sélection.
La Ligue des Masses comme d’autres partis politiques de la majorité, de l’opposition, de même que certaines organisations syndicales et de la société civile, demandent la hausse significative de la caution présidentielle surtout pour trois raisons simples que sont : la nature exacte des candidatures, l’organisation efficiente du scrutin et enfin la question de sureté financière des candidats.
La nature des candidatures
L’élévation de la caution présidentielle de 25 à 100 millions nous permettra de distinguer la nature exacte des candidatures dont on en distinguera trois cas pour ce scrutin.
1-Les Candidatures naturelles
Pour ce scrutin de février 2012, seules deux candidatures sont naturelles : celle de la majorité incarnée par le Président Maitre Abdoulaye Wade et celle de son opposition naturelle détenue par le Ministre d’État Ousmane Tanor Dieng. D’une part Maitre Abdoulaye Wade aura géré le pays pendant douze ans et devra présenter un bilan que les sénégalais devront juger. Entre guillemets nous ne dissertons pas sur la recevabilité de sa candidature que seul le conseil constitutionnel est habilité à valider. D’autre part, le Secrétaire général du Parti Socialiste Ousmane Tanor Dieng est une opposition naturelle et idéologique du régime libérale, il doit se présenter pour une question de tradition et de cohérence.
2- Les candidatures crédibles
Certaines candidatures sont sérieuses ou crédibles. Elles sont présentées par des personnalités qui ont une grande envergure politique ou qui disent avoir une ambition pour le pays. On peut aussi joindre à ce type de candidature toute personne sérieuse de bonne foi et qui veut faire quelque chose pour son pays, quelle soit indépendante ou politique.
3- Les candidatures affairistes, folkloriques ou farfelues
Cette forme de candidature compose 128 candidats sur 144 déclarés. Certaines candidatures n’aboutiront jamais parce que les postulants n’auront ni la caution, ni les dix milles signatures ou le récépissé de parti politique. Si certains veulent se faire un nom pour sortir de l’anonymat d’autres par contre veulent négocier un strapontin, se positionner ou racketter un leader politique. Cette forme de candidature complaisante n’est pas sérieuse, pis, elle ralentit le fonctionnement normal de la démocratie parce qu’elle est motivée par un calcul politico-politicien.
La hausse de la caution facilite la tenue du scrutin
La hausse de la caution présidentielle à cent millions nous éviterait une perte de temps et lèverait certains obstacles économiques et politiques auquel sont confrontés depuis belles lurettes l’organisation de ce scrutin. Cette hausse permettrait de passer rapidement à l’essentiel par une élimination systématique de plus de 128 candidats sur les 144. Elle faciliterait l’organisation de ce scrutin par l’apport rapide de correctifs appropriés aux manquements, dysfonctionnements et irrégularités de ce processus électoral.
Cette hausse faciliterait à l’électeur de la polémique et de faire un choix rapide, de même que les organisations politiques, syndicales et civiles qui doivent nouer des alliances surtout que notre configuration politique est extrêmement complexe et mérite une lecture prudente et sereine de la donne pour décrypter fidèlement les inconnus de cette élection aux enjeux multiples.
Ensuite il serait honnête de reconnaitre que le Sénégal n’est pas doté d’un matériel fiable et suffisant pour organiser une élection pour un nombre pléthorique de 144 candidats. Nous ne pourrons pas répondre d’une façon catholique aux aspects techniques de ce genre de concertation électorale au contraire cela risquerai de sombrer le pays dans une contestation électorale insurmontable.
En conséquence 144 candidats pour une élection présidentielle sont un grief sérieux qui porte atteinte à notre démocratie majeure et qui fait figure d’exception dans le monde. Le Sénégal n’est plus à ce niveau d’underground et doit porter la barre le plus haut possible en faisant passer la caution présidentielle à 100 millions de francs CFA.
Une caution significative est un gage de sureté sur la solvabilité du candidat
La hausse de la caution à cent million serait un gage de sureté. Elle permettrait de vérifier la solvabilité financière de tout candidat pour d’une part palper le risque de détournements des fonds qui lui seront ultérieurement confiés. D’autre part les sénégalais ne peuvent pas tenter le danger de confier leur destin entre les mains d’une personne endettée ou qui n’a pas une santé financière. Tout citoyen qui vote doit en savoir un peu plus sur son choix pour une question de transparence.
Encore une fois, la discrétion ou la modestie du candidat ne sont pas mise en cause. Il n’est demandé loin de là et aucunement à un candidat d’afficher sa fortune sinon cela deviendrait une atteinte à la vie privée ou la mise en place d’un système censitaire démocratique, mais il est demandé au candidat d’avoir les moyens de ses ambitions car le goût de l'argent est un lourd fardeau pour nos finances publiques. Comme l’a si bien dit le poète : « être riche n’est pas une qualité lorsque l’on a une ambition pour son pays mais être pauvre est un défaut quand on a l'ambition d'être président de la République ».
Grosso modo, le mode d'élection que nous pratiquons actuellement dans notre pays pour élire le président de la République n'est plus de notre temps, il est financièrement désuet pour une démocratie comme le Sénégal. La caution présidentielle doit être augmentée à cent millions de francs CFA pour permettre aux électeurs d’avoir une idée sur leur choix car une élection présidentielle est une chose sérieuse qui demande de la limpidité mais pas de la démagogie.
Conclusion
Les quatorze millions de sénégalais doivent choisir une seule personne pour conduire leur destinée pendant cinq ans. Ils ne peuvent pas confier leur destin à un farfelu ou un plaisantin qui n’a aucune ambition pour le pays.
La caution présidentielle doit passer de 25 millions à 100 millions pour moult raisons congrues et logiques. Le Sénégal n’est pas une démocratie mineure, il sert toujours de référence dans la sous région et dans le monde. Notre pays a dépassé le niveau de caution à 65 millions que 144 individus peuvent emprunter comme une lettre à la poste. Un candidat à la présidentielle doit être solvable et avoir les moyens de ses ambition, comme le disait le Ministre Hubert Falco : « la politique n’est pas un jeu, encore moins un amusement, elle a un cout ».
Cheikh Sidiya DIOP
Secrétaire général de la Ligue des Masses
dcheikhsidiya@gmail.com
Le montant de la caution présidentielle de 2012 est le sujet qui a animé cette semaine la vie politique de notre pays. Les propositions sont multiples, argumentées, et controversées.
La Ligue des Masses figure clairement parmi les opinions publiques, les syndicats, les organisations politiques et syndicales qui demandent la hausse de la caution présidentielle à cent millions pour moult raisons que nous argumenterons dans cette contribution.
Force est de reconnaitre que organiser des élections libres, régulières et démocratiques ne mérite sincèrement pas tout ce folklore mais obéit aux infimes formalités de la démocratie. Malheureusement pour notre scrutin de 2012 le Sénégal est obligé de procéder à des sélections pour trancher le vrai du faux tex tus à l’approche d’Aristote qui sera reprise plus tard par Montesquieu, c'est-à-dire degreffer la sélection de l’élection tout simplement parcequ’une élection est de nature aristocratique alors que la procédure de sélection démocratique.
Il mérite de rappeler que l’organisation et la procédure d’une élection sont deux choses différentes, et, que pour ce cas de figure précis c’est la procédure qui est notre cible. De facto, il va falloir procéder à des éliminations démocratiques pour organiser cette élection où momentanément, 144 postulants crédibles, affairistes comme fantaisistes sont partants. Autrement dit il va falloir procéder à une élimination directe de certains candidats pour faciliter la tenue de ce scrutin. Si certains n’ont pas la structure légale appropriée c'est-à-dire l’organisation juridique appelée parti politique légalement reconnu, d’autres par contre ne parviendront jamais à se faire parrainer les dix milles signatures requises. Le seul obstacle qu’il reste à lever est le dépôt de garantie communément appelé caution présidentielle. Ce troisième pilier est un maillon très important parce qu’il constitue l’épine dorsale de cette sélection.
La Ligue des Masses comme d’autres partis politiques de la majorité, de l’opposition, de même que certaines organisations syndicales et de la société civile, demandent la hausse significative de la caution présidentielle surtout pour trois raisons simples que sont : la nature exacte des candidatures, l’organisation efficiente du scrutin et enfin la question de sureté financière des candidats.
La nature des candidatures
L’élévation de la caution présidentielle de 25 à 100 millions nous permettra de distinguer la nature exacte des candidatures dont on en distinguera trois cas pour ce scrutin.
1-Les Candidatures naturelles
Pour ce scrutin de février 2012, seules deux candidatures sont naturelles : celle de la majorité incarnée par le Président Maitre Abdoulaye Wade et celle de son opposition naturelle détenue par le Ministre d’État Ousmane Tanor Dieng. D’une part Maitre Abdoulaye Wade aura géré le pays pendant douze ans et devra présenter un bilan que les sénégalais devront juger. Entre guillemets nous ne dissertons pas sur la recevabilité de sa candidature que seul le conseil constitutionnel est habilité à valider. D’autre part, le Secrétaire général du Parti Socialiste Ousmane Tanor Dieng est une opposition naturelle et idéologique du régime libérale, il doit se présenter pour une question de tradition et de cohérence.
2- Les candidatures crédibles
Certaines candidatures sont sérieuses ou crédibles. Elles sont présentées par des personnalités qui ont une grande envergure politique ou qui disent avoir une ambition pour le pays. On peut aussi joindre à ce type de candidature toute personne sérieuse de bonne foi et qui veut faire quelque chose pour son pays, quelle soit indépendante ou politique.
3- Les candidatures affairistes, folkloriques ou farfelues
Cette forme de candidature compose 128 candidats sur 144 déclarés. Certaines candidatures n’aboutiront jamais parce que les postulants n’auront ni la caution, ni les dix milles signatures ou le récépissé de parti politique. Si certains veulent se faire un nom pour sortir de l’anonymat d’autres par contre veulent négocier un strapontin, se positionner ou racketter un leader politique. Cette forme de candidature complaisante n’est pas sérieuse, pis, elle ralentit le fonctionnement normal de la démocratie parce qu’elle est motivée par un calcul politico-politicien.
La hausse de la caution facilite la tenue du scrutin
La hausse de la caution présidentielle à cent millions nous éviterait une perte de temps et lèverait certains obstacles économiques et politiques auquel sont confrontés depuis belles lurettes l’organisation de ce scrutin. Cette hausse permettrait de passer rapidement à l’essentiel par une élimination systématique de plus de 128 candidats sur les 144. Elle faciliterait l’organisation de ce scrutin par l’apport rapide de correctifs appropriés aux manquements, dysfonctionnements et irrégularités de ce processus électoral.
Cette hausse faciliterait à l’électeur de la polémique et de faire un choix rapide, de même que les organisations politiques, syndicales et civiles qui doivent nouer des alliances surtout que notre configuration politique est extrêmement complexe et mérite une lecture prudente et sereine de la donne pour décrypter fidèlement les inconnus de cette élection aux enjeux multiples.
Ensuite il serait honnête de reconnaitre que le Sénégal n’est pas doté d’un matériel fiable et suffisant pour organiser une élection pour un nombre pléthorique de 144 candidats. Nous ne pourrons pas répondre d’une façon catholique aux aspects techniques de ce genre de concertation électorale au contraire cela risquerai de sombrer le pays dans une contestation électorale insurmontable.
En conséquence 144 candidats pour une élection présidentielle sont un grief sérieux qui porte atteinte à notre démocratie majeure et qui fait figure d’exception dans le monde. Le Sénégal n’est plus à ce niveau d’underground et doit porter la barre le plus haut possible en faisant passer la caution présidentielle à 100 millions de francs CFA.
Une caution significative est un gage de sureté sur la solvabilité du candidat
La hausse de la caution à cent million serait un gage de sureté. Elle permettrait de vérifier la solvabilité financière de tout candidat pour d’une part palper le risque de détournements des fonds qui lui seront ultérieurement confiés. D’autre part les sénégalais ne peuvent pas tenter le danger de confier leur destin entre les mains d’une personne endettée ou qui n’a pas une santé financière. Tout citoyen qui vote doit en savoir un peu plus sur son choix pour une question de transparence.
Encore une fois, la discrétion ou la modestie du candidat ne sont pas mise en cause. Il n’est demandé loin de là et aucunement à un candidat d’afficher sa fortune sinon cela deviendrait une atteinte à la vie privée ou la mise en place d’un système censitaire démocratique, mais il est demandé au candidat d’avoir les moyens de ses ambitions car le goût de l'argent est un lourd fardeau pour nos finances publiques. Comme l’a si bien dit le poète : « être riche n’est pas une qualité lorsque l’on a une ambition pour son pays mais être pauvre est un défaut quand on a l'ambition d'être président de la République ».
Grosso modo, le mode d'élection que nous pratiquons actuellement dans notre pays pour élire le président de la République n'est plus de notre temps, il est financièrement désuet pour une démocratie comme le Sénégal. La caution présidentielle doit être augmentée à cent millions de francs CFA pour permettre aux électeurs d’avoir une idée sur leur choix car une élection présidentielle est une chose sérieuse qui demande de la limpidité mais pas de la démagogie.
Conclusion
Les quatorze millions de sénégalais doivent choisir une seule personne pour conduire leur destinée pendant cinq ans. Ils ne peuvent pas confier leur destin à un farfelu ou un plaisantin qui n’a aucune ambition pour le pays.
La caution présidentielle doit passer de 25 millions à 100 millions pour moult raisons congrues et logiques. Le Sénégal n’est pas une démocratie mineure, il sert toujours de référence dans la sous région et dans le monde. Notre pays a dépassé le niveau de caution à 65 millions que 144 individus peuvent emprunter comme une lettre à la poste. Un candidat à la présidentielle doit être solvable et avoir les moyens de ses ambition, comme le disait le Ministre Hubert Falco : « la politique n’est pas un jeu, encore moins un amusement, elle a un cout ».
Cheikh Sidiya DIOP
Secrétaire général de la Ligue des Masses
dcheikhsidiya@gmail.com
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