Pour élucider ces questions, il est nécessaire, dans l’étude de cette volonté Wade de briguer un 3ème mandat, de prendre en compte l’existence d’un avant et d’un après « élections locales et régionales de Mars 2009», qui est clairement délimité par les résultats de ce scrutin historique.
L’avant Mars 2009
L’on peut aisément vérifier que, depuis les élections présidentielles de Février 2007 jusqu’à la tenue des élections locales de mars 2009, Wade n’avait jamais parlé d’un projet quelconque de briguer un troisième mandat.
Au contraire, avant même la proclamation définitive des résultats des Présidentielles de Février 2007, il avait clairement signifié à ses troupes et à l’opinion nationale et internationale, qu’il n’allait pas briguer un 3ème mandat, en rappelant que la Constitution de janvier 2001, qu’il avait verrouillée, lui interdisait de le faire, et qu’il allait s’y conformer.
De ce fait, il ouvrait publiquement sa succession dans le Parti et à la tête de l’Etat.
C’est dans ce cadre qu’il voulait faire croire qu’il était parvenu, à l’issue des Présidentielles de 2007, à « disqualifier » son opposition à sa succession, en octroyant stratégiquement la 2ème place à son « fils d’adoption » qui s’était « réconcilié avec le père » à la veille des élections, avec comme objectif évident, « l’humiliation » de tous les autres candidats de l’opposition et de la société civile, qui se voyaient attribuer des scores électoraux ridicules.
Face à ce holdup électoral, l’opposition avait rejeté les résultats proclamés, et avait refusé de reconnaître Wade, comme « Président élu », et l’accusait d’avoir confisqué le pouvoir.
L’opposition, qui s’était regroupée au sein d’une nouvelle coalition, le « Front SIGGIL SENEGAL »,(FSS) avait clairement identifié les auteurs de ce holdup électoral, en la personne de ses hommes liges qu’il avait placés à la tête des Ministère de l’Intérieur et de la Justice.
L’opposition mit alors en branle une stratégie pour imposer une réforme du système électoral pour le rendre plus indépendant du pouvoir exécutif, ou, à défaut, démonter, par une abstention massive aux Législatives de juin 2007, la matérialité du holdup électoral que Wade avait perpétué en Février 2007.
Le « fils adoptif » rejoignait le front du boycott des Législatives, contribuant ainsi à son succès qui était si éclatant, que le doute fut à jamais installé sur la légitimité du pouvoir de Wade, tant au niveau national, africain, que dans le monde.
C’est dans ce contexte que Wade entreprit une politique de promotion de son « fils biologique » en lui confiant l’organisation de la Conférence islamique mondiale à Dakar, dans le but de peaufiner son image à l’intérieur du pays.
C’est dans cette perspective, que Wade n’avait pas hésité à déclarer publiquement, qu’il ne voyait aucun cadre, dans son parti ou dans l’opposition, en mesure de prendre sa relève, en sous entendant que son « fils biologique », était le seul à pouvoir y prétendre, grâce à ses compétences qu’aurait révélées sa gestion de l’organisation de cette Conférence islamique.
Ce faisant, sa volonté de se faire succéder par son fils était clairement perçue et vigoureusement dénoncée et combattue dans l’opinion, qui ne voulait pas d’une succession monarchique.
Pour atteindre son objectif, Wade ne pouvait souffrir d’aucun obstacle.
Il avait une vision claire de ce qu’il allait faire, mais niait catégoriquement toute intention d’une succession monarchique, tout en laissant entendre que son « fils biologique » avait, comme tout Sénégalais, le droit de solliciter le suffrage du peuple, et que lui, Wade, « n’était pas moins intelligent que BUSH père, ou EYADEMA ».
Son projet était donc de se faire succéder par son « fils biologique » par les urnes, et comptait, pour cela, sur les retrouvailles de la « famille libérale » au sein du PDS sous la direction de celui-ci, l’argent qu’il a accumulé et le soutien de l’Armée, conformément aux recommandations qu’il avait faites à Faure EYADEMA.
Le refus du « fils d’emprunt » de participer aux Assises nationales des Forces vives de la nation, devrait faciliter un modus vivendi entre « père et fils d’adoption », dans cette perspective.
Mais tous ces plans furent remis en cause par le succès sans précèdent, au niveau national et international, des Assises nationales, et par la sortie du Livre da A. L. Coulibaly, sur les « contes et mécomptes de l’ANOCI ».
La stratégie de mise à l’écart de l’opposition dans la course à sa succession, et les tentatives de crédibilisation de son « fils biologique », subissaient ainsi un revers si spectaculaire, au point de compromettre son projet de « retrouvaille de la famille libérale », avec l’éviction du Président de l’Assemblée nationale, accusé de vouloir humilier le « fils biologique » pour l’avoir convoqué à l’Assemblée nationale à des fins d’ audition sur la gestion de l’ANOCI.
Wade, qui avait le projet de révision de la Constitution après les élections locales de Mars 2009, pour instituer le suffrage universel indirect pour élire son successeur, ne pouvait risquer la présence d’un « homme » subitement perçu « peu sûr », à la tête de l’Assemblée nationale.
Cette nouvelle perte d’un des piliers de la « famille libérale » créait de nouveau, de meilleures conditions pour une nouvelle réconciliation entre « père et fils d’emprunt », pour les élections locales de Mars 2009.
C’est dans ces conditions, sous fonds de crise économique et sociale profonde, et de discrédit grandissant des tenants du pouvoir, que se sont déroulées ces élections.
II) La tenue des élections locales et ses conséquences politiques.
Pour le Chef de l’Etat, les élections locales étaient considérées comme une bataille ultime dans sa stratégie de dévolution du pouvoir.
C’est pour cela qu’il n’avait ménagé aucun effort pour faire accepter son « fils biologique » dans son Parti, et pour peaufiner son image.
Il projetait de faire de lui le « Maire de Dakar », pour lui donner une légitimité électorale, et mettre fin à la contestation de sa légitimité de briguer la succession de son père.
Mais pour faire face à l’opposition, en perspectives de ces élections, il lui a fallu essayer, une nouvelle fois, de réunir sa famille libérale, après le départ du Président de l’Assemblée nationale, qui a constitué un nouveau parti, adhéré aux Conclusions des Assises nationales, et signé la « Charte de Bonne gouvernance » de celles-ci, afin de participer à la nouvelle coalition de l’opposition mise en place par le FSS, avec certaines parties prenantes des Assises nationales, « BENNOO SIGGIL SENEGAL »,(BSS).
C’est ainsi que Wade s’était contenté d’un « nouveau retour au bercail » de son « fils d’emprunt », revenu d’exile, à la veille des élections.
Mais cela ne lui avait pas permis d’asseoir une forte coalition, même dans la Ville de Thiès, réputée « fief » de son « fils d’emprunt ».
Malgré l’implication personnelle et illégale du Chef de l’Etat dans la campagne électorale, ses énormes efforts d’achat flagrant des consciences, et son refus obstiné de réformer le système électoral pour plus de transparence, il fut battu à plate couture, en perdant les principales villes du pays et les quatre régions les plus stratégiques que sont, Dakar, Thiès, Kaolack et Fatick.
Comme suprême humiliation, il fut battu avec toute sa famille dans leurs propres bureaux de vote.
Ce sont ces résultats qui ont plombé son projet de dévolution du pouvoir à son fils biologique par le suffrage indirect qu’il projetait.
Son rêve de quitter le pouvoir avec assurance se transformait ainsi en cauchemar sur son destin propre et sur celui de sa famille.
L’assassinat de Me Seye, qu’il avait essayé de gommer des annales politiques de notre pays, et les problèmes de gestion, soulevés en l’endroit de son fils biologique, remontaient subitement en surface, et l’empêchaient de dormir d’un juste sommeil.
Ce sont ces craintes des lendemains de son départ du pouvoir, qui l’ont amené à déclarer, depuis les Etats Unis, sa décision de se succéder à lui-même en briguant un 3ème mandat, tout en faisant un plaidoyer émouvant sur la non responsabilité de son « fils biologique » dans la gestion de l’ANOCI, dont il n’était que le « Président du Conseil de Surveillance ».
Dés lors, il était devenu clair que Wade s’aménageait du temps, pour mieux préparer sa succession, au prix d’une violation flagrante de la Constitution qui le lui interdisait.
C’est dans cette optique qu’il avait décidé de renforcer la position institutionnelle de son « fils biologique » au sein du nouveau gouvernement qu’il avait formé à l’issu des élections locales, tout en rappelant, au Ministère de l’Intérieur et de la justice, ses hommes liges qui lui avaient permis d’effectuer son holdup électoral de Février 2007.
Pour justifier cette nouvelle forfaiture, Wade n’avait pas hésité à dire officiellement à partir de Paris, que « son départ signifierait le chaos au Sénégal ».
En fait, il reconnaissait ainsi l’échec de son projet de succession qu’il avait peaufiné depuis 2007, et qui signifiait le chaos dans ses rangs, qu’il assimile au Sénégal !
La contestation de la légitimité de ce 3ème mandat a pris une telle ampleur nationale et internationale, qu’il lui a fallu déployer toute son énergie en lobbying auprès des Autorités Françaises, pour les gagner à sa cause.
C’est dans ces conditions qu’il a tenté une nouvelle fois de réformer la Constitution pour l’élection du Président et d’un Vice Président en ticket au suffrage universel, comme nouvelle modalité de règlement de sa succession.
Il était si confiant et si euphorique sur la pertinence de cette trouvaille, qu’il ne s’était pas empêché de proclamer, haut et fort, qu’il venait ainsi d’ « assommer l’opposition pour de bon » !
Mais tout cela tourna rapidement en « apathie paralysante » le jour historique du 23 juin, quand le peuple s’était dressé en masse devant l’Assemblée nationale pour empêcher l’adoption de cette réforme scélérate, que Wade dut retirer en catastrophe pour calmer la rue.
Wade se rendit à l’évidence, qu’avec l’irruption de ces forces vives de la nation organisées en « Mouvement du 23 Juin », (M23), qu’il ne pouvait plus régler sa succession, ni par les urnes, ni par voie constitutionnelle.
Il ne lui restait donc qu’à respecter la Constitution et organiser des élections transparentes pour partir, ou bien , affronter le peuple pour imposer sa candidature et confisquer de nouveau le pouvoir avec les mêmes hommes et le même système électoral qui lui avaient permis de le faire en 2007.
Il choisit la deuxième alternative dans laquelle il voit son propre salut et celui de sa famille, quitte à mettre le Sénégal à feu et à sang.
Dans cette option suicidaire pour la Nation, Wade compte sur une ingérence humanitaire pour l’exfiltrer avec sa famille pour les mettre en lieu sûr.
C’est ce qui explique son zèle débordant derrière les Autorités Françaises en Côte d’Ivoire et en Lybie, et sa déclaration fracassante sur son accord avec l’ « ingérence humanitaire ou démocratique ».
Devant cette fuite en avant de Wade, les Grandes puissances occidentales, la France notamment, sont interpelées pour, à travers leurs divers canaux de « Diplomatie préventive », lui faire comprendre, que s’il décide d’affronter son peuple pour lui imposer sa volonté, personne ne sera exfiltrée.
C’est de cela dont a besoin notre peuple, et non d’ « une ingérence humanitaire ou démocratique », qui va le faire sombrer dans la ruine et la désolation.
C’est aussi la seule manière de l’amener à garder raison, afin qu’il respecte la Constitution, libère Malick Noël Seck qu’il a pris en otage, accepte le consensus déjà obtenu sur le système électoral, et fasse partir ses hommes liges des Ministères de l’Intérieur et de la Justice, avec, pour contre partie, la tenue d’une véritable négociation avec l’opposition pour lui garantir une fin de mandat honorable, et un départ du pouvoir en toute sécurité pour lui et sa famille, sous réserve de fautes de gestion avérées que la justice prendra en charge en toute indépendance.
Le Candidat de Benno, en rapport avec le M23, devrait, dés sa désignation, s’atteler à explorer cette voie pour épargner, à notre peuple, un affrontement avec le pouvoir, qui serait inévitable, si Wade continuait à persister dans son projet.
Dakar, le 16 Novembre 2011
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
L’avant Mars 2009
L’on peut aisément vérifier que, depuis les élections présidentielles de Février 2007 jusqu’à la tenue des élections locales de mars 2009, Wade n’avait jamais parlé d’un projet quelconque de briguer un troisième mandat.
Au contraire, avant même la proclamation définitive des résultats des Présidentielles de Février 2007, il avait clairement signifié à ses troupes et à l’opinion nationale et internationale, qu’il n’allait pas briguer un 3ème mandat, en rappelant que la Constitution de janvier 2001, qu’il avait verrouillée, lui interdisait de le faire, et qu’il allait s’y conformer.
De ce fait, il ouvrait publiquement sa succession dans le Parti et à la tête de l’Etat.
C’est dans ce cadre qu’il voulait faire croire qu’il était parvenu, à l’issue des Présidentielles de 2007, à « disqualifier » son opposition à sa succession, en octroyant stratégiquement la 2ème place à son « fils d’adoption » qui s’était « réconcilié avec le père » à la veille des élections, avec comme objectif évident, « l’humiliation » de tous les autres candidats de l’opposition et de la société civile, qui se voyaient attribuer des scores électoraux ridicules.
Face à ce holdup électoral, l’opposition avait rejeté les résultats proclamés, et avait refusé de reconnaître Wade, comme « Président élu », et l’accusait d’avoir confisqué le pouvoir.
L’opposition, qui s’était regroupée au sein d’une nouvelle coalition, le « Front SIGGIL SENEGAL »,(FSS) avait clairement identifié les auteurs de ce holdup électoral, en la personne de ses hommes liges qu’il avait placés à la tête des Ministère de l’Intérieur et de la Justice.
L’opposition mit alors en branle une stratégie pour imposer une réforme du système électoral pour le rendre plus indépendant du pouvoir exécutif, ou, à défaut, démonter, par une abstention massive aux Législatives de juin 2007, la matérialité du holdup électoral que Wade avait perpétué en Février 2007.
Le « fils adoptif » rejoignait le front du boycott des Législatives, contribuant ainsi à son succès qui était si éclatant, que le doute fut à jamais installé sur la légitimité du pouvoir de Wade, tant au niveau national, africain, que dans le monde.
C’est dans ce contexte que Wade entreprit une politique de promotion de son « fils biologique » en lui confiant l’organisation de la Conférence islamique mondiale à Dakar, dans le but de peaufiner son image à l’intérieur du pays.
C’est dans cette perspective, que Wade n’avait pas hésité à déclarer publiquement, qu’il ne voyait aucun cadre, dans son parti ou dans l’opposition, en mesure de prendre sa relève, en sous entendant que son « fils biologique », était le seul à pouvoir y prétendre, grâce à ses compétences qu’aurait révélées sa gestion de l’organisation de cette Conférence islamique.
Ce faisant, sa volonté de se faire succéder par son fils était clairement perçue et vigoureusement dénoncée et combattue dans l’opinion, qui ne voulait pas d’une succession monarchique.
Pour atteindre son objectif, Wade ne pouvait souffrir d’aucun obstacle.
Il avait une vision claire de ce qu’il allait faire, mais niait catégoriquement toute intention d’une succession monarchique, tout en laissant entendre que son « fils biologique » avait, comme tout Sénégalais, le droit de solliciter le suffrage du peuple, et que lui, Wade, « n’était pas moins intelligent que BUSH père, ou EYADEMA ».
Son projet était donc de se faire succéder par son « fils biologique » par les urnes, et comptait, pour cela, sur les retrouvailles de la « famille libérale » au sein du PDS sous la direction de celui-ci, l’argent qu’il a accumulé et le soutien de l’Armée, conformément aux recommandations qu’il avait faites à Faure EYADEMA.
Le refus du « fils d’emprunt » de participer aux Assises nationales des Forces vives de la nation, devrait faciliter un modus vivendi entre « père et fils d’adoption », dans cette perspective.
Mais tous ces plans furent remis en cause par le succès sans précèdent, au niveau national et international, des Assises nationales, et par la sortie du Livre da A. L. Coulibaly, sur les « contes et mécomptes de l’ANOCI ».
La stratégie de mise à l’écart de l’opposition dans la course à sa succession, et les tentatives de crédibilisation de son « fils biologique », subissaient ainsi un revers si spectaculaire, au point de compromettre son projet de « retrouvaille de la famille libérale », avec l’éviction du Président de l’Assemblée nationale, accusé de vouloir humilier le « fils biologique » pour l’avoir convoqué à l’Assemblée nationale à des fins d’ audition sur la gestion de l’ANOCI.
Wade, qui avait le projet de révision de la Constitution après les élections locales de Mars 2009, pour instituer le suffrage universel indirect pour élire son successeur, ne pouvait risquer la présence d’un « homme » subitement perçu « peu sûr », à la tête de l’Assemblée nationale.
Cette nouvelle perte d’un des piliers de la « famille libérale » créait de nouveau, de meilleures conditions pour une nouvelle réconciliation entre « père et fils d’emprunt », pour les élections locales de Mars 2009.
C’est dans ces conditions, sous fonds de crise économique et sociale profonde, et de discrédit grandissant des tenants du pouvoir, que se sont déroulées ces élections.
II) La tenue des élections locales et ses conséquences politiques.
Pour le Chef de l’Etat, les élections locales étaient considérées comme une bataille ultime dans sa stratégie de dévolution du pouvoir.
C’est pour cela qu’il n’avait ménagé aucun effort pour faire accepter son « fils biologique » dans son Parti, et pour peaufiner son image.
Il projetait de faire de lui le « Maire de Dakar », pour lui donner une légitimité électorale, et mettre fin à la contestation de sa légitimité de briguer la succession de son père.
Mais pour faire face à l’opposition, en perspectives de ces élections, il lui a fallu essayer, une nouvelle fois, de réunir sa famille libérale, après le départ du Président de l’Assemblée nationale, qui a constitué un nouveau parti, adhéré aux Conclusions des Assises nationales, et signé la « Charte de Bonne gouvernance » de celles-ci, afin de participer à la nouvelle coalition de l’opposition mise en place par le FSS, avec certaines parties prenantes des Assises nationales, « BENNOO SIGGIL SENEGAL »,(BSS).
C’est ainsi que Wade s’était contenté d’un « nouveau retour au bercail » de son « fils d’emprunt », revenu d’exile, à la veille des élections.
Mais cela ne lui avait pas permis d’asseoir une forte coalition, même dans la Ville de Thiès, réputée « fief » de son « fils d’emprunt ».
Malgré l’implication personnelle et illégale du Chef de l’Etat dans la campagne électorale, ses énormes efforts d’achat flagrant des consciences, et son refus obstiné de réformer le système électoral pour plus de transparence, il fut battu à plate couture, en perdant les principales villes du pays et les quatre régions les plus stratégiques que sont, Dakar, Thiès, Kaolack et Fatick.
Comme suprême humiliation, il fut battu avec toute sa famille dans leurs propres bureaux de vote.
Ce sont ces résultats qui ont plombé son projet de dévolution du pouvoir à son fils biologique par le suffrage indirect qu’il projetait.
Son rêve de quitter le pouvoir avec assurance se transformait ainsi en cauchemar sur son destin propre et sur celui de sa famille.
L’assassinat de Me Seye, qu’il avait essayé de gommer des annales politiques de notre pays, et les problèmes de gestion, soulevés en l’endroit de son fils biologique, remontaient subitement en surface, et l’empêchaient de dormir d’un juste sommeil.
Ce sont ces craintes des lendemains de son départ du pouvoir, qui l’ont amené à déclarer, depuis les Etats Unis, sa décision de se succéder à lui-même en briguant un 3ème mandat, tout en faisant un plaidoyer émouvant sur la non responsabilité de son « fils biologique » dans la gestion de l’ANOCI, dont il n’était que le « Président du Conseil de Surveillance ».
Dés lors, il était devenu clair que Wade s’aménageait du temps, pour mieux préparer sa succession, au prix d’une violation flagrante de la Constitution qui le lui interdisait.
C’est dans cette optique qu’il avait décidé de renforcer la position institutionnelle de son « fils biologique » au sein du nouveau gouvernement qu’il avait formé à l’issu des élections locales, tout en rappelant, au Ministère de l’Intérieur et de la justice, ses hommes liges qui lui avaient permis d’effectuer son holdup électoral de Février 2007.
Pour justifier cette nouvelle forfaiture, Wade n’avait pas hésité à dire officiellement à partir de Paris, que « son départ signifierait le chaos au Sénégal ».
En fait, il reconnaissait ainsi l’échec de son projet de succession qu’il avait peaufiné depuis 2007, et qui signifiait le chaos dans ses rangs, qu’il assimile au Sénégal !
La contestation de la légitimité de ce 3ème mandat a pris une telle ampleur nationale et internationale, qu’il lui a fallu déployer toute son énergie en lobbying auprès des Autorités Françaises, pour les gagner à sa cause.
C’est dans ces conditions qu’il a tenté une nouvelle fois de réformer la Constitution pour l’élection du Président et d’un Vice Président en ticket au suffrage universel, comme nouvelle modalité de règlement de sa succession.
Il était si confiant et si euphorique sur la pertinence de cette trouvaille, qu’il ne s’était pas empêché de proclamer, haut et fort, qu’il venait ainsi d’ « assommer l’opposition pour de bon » !
Mais tout cela tourna rapidement en « apathie paralysante » le jour historique du 23 juin, quand le peuple s’était dressé en masse devant l’Assemblée nationale pour empêcher l’adoption de cette réforme scélérate, que Wade dut retirer en catastrophe pour calmer la rue.
Wade se rendit à l’évidence, qu’avec l’irruption de ces forces vives de la nation organisées en « Mouvement du 23 Juin », (M23), qu’il ne pouvait plus régler sa succession, ni par les urnes, ni par voie constitutionnelle.
Il ne lui restait donc qu’à respecter la Constitution et organiser des élections transparentes pour partir, ou bien , affronter le peuple pour imposer sa candidature et confisquer de nouveau le pouvoir avec les mêmes hommes et le même système électoral qui lui avaient permis de le faire en 2007.
Il choisit la deuxième alternative dans laquelle il voit son propre salut et celui de sa famille, quitte à mettre le Sénégal à feu et à sang.
Dans cette option suicidaire pour la Nation, Wade compte sur une ingérence humanitaire pour l’exfiltrer avec sa famille pour les mettre en lieu sûr.
C’est ce qui explique son zèle débordant derrière les Autorités Françaises en Côte d’Ivoire et en Lybie, et sa déclaration fracassante sur son accord avec l’ « ingérence humanitaire ou démocratique ».
Devant cette fuite en avant de Wade, les Grandes puissances occidentales, la France notamment, sont interpelées pour, à travers leurs divers canaux de « Diplomatie préventive », lui faire comprendre, que s’il décide d’affronter son peuple pour lui imposer sa volonté, personne ne sera exfiltrée.
C’est de cela dont a besoin notre peuple, et non d’ « une ingérence humanitaire ou démocratique », qui va le faire sombrer dans la ruine et la désolation.
C’est aussi la seule manière de l’amener à garder raison, afin qu’il respecte la Constitution, libère Malick Noël Seck qu’il a pris en otage, accepte le consensus déjà obtenu sur le système électoral, et fasse partir ses hommes liges des Ministères de l’Intérieur et de la Justice, avec, pour contre partie, la tenue d’une véritable négociation avec l’opposition pour lui garantir une fin de mandat honorable, et un départ du pouvoir en toute sécurité pour lui et sa famille, sous réserve de fautes de gestion avérées que la justice prendra en charge en toute indépendance.
Le Candidat de Benno, en rapport avec le M23, devrait, dés sa désignation, s’atteler à explorer cette voie pour épargner, à notre peuple, un affrontement avec le pouvoir, qui serait inévitable, si Wade continuait à persister dans son projet.
Dakar, le 16 Novembre 2011
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
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