Pour une autonomisation de la Région de Dakar en fourniture électrique (Khayar MBODJ)


Pour une autonomisation de la Région de Dakar en fourniture électrique (Khayar MBODJ)
Depuis la remise en cause du contrat de cession de la SENELEC à Hydroquébec, des problèmes récurrents subsistent et persistent dans la fourniture d’électricité au Sénégal.

Il est vrai que les besoins ont augmentés eu égard à la accrue des foyers et au nombre de localités électrifiées depuis 2000.

Qu’à cela ne tienne ! Le fait est que l’électricité n’est plus un luxe mais un besoin essentiel qui impacte sur la production et la productivité de tous les acteurs du monde socio-économique.

L’autre fait patent est qu’on ne peut plus demander aux sénégalais plus de sacrifices qu’ils n’en ont déjà consentis.

Sans compter le sentiment d’insatisfaction, je dirais d’insatiabilité par rapport aux commodités liées à une bonne et constante fourniture d’électricité.

Je me garderai d’évoquer ici, les principes de continuité, d’adaptabilité du service public, qui sou tendent toute activité d’intérêt général quelque soit par ailleurs le statut de la société qui nous concerne.

Le diagnostic a été fait et bien fait par des personnes qualifiées, mais il me semble que la solution est loin d’être trouvée et pourtant il doit y avoir une solution. L’impossible n’est pas « Sénégal WADE » !

Et, à y regarder de près, le plan « Takkal » rencontre l’agrément des plus hautes autorités, bien que son montant exact ne soit pas encore bien cerné.

Retenons que cela devra nous coûter quelques six cent (600) milliards de francs CFA. Mais pour trouver cette manne, malgré tous les accords de financement signés ça et là, l’Etat a dû faire des ponctions sur certains crédits précédemment affectés à des dépenses non moins importantes.

La question qui taraude tous les sénégalais est celle – ci : quand est-ce-que nous réglerons définitivement le problème de la fourniture correcte et en continu de l’électricité dans notre pays ? Est-ce par une solution globale sur l’ensemble du pays à travers le réseau interconnecté ou de manière sectorielle ?

Le Président WADE avait promis lors de sa campagne électorale de 1999/2000 de faire construire une fois élu, des centrales par région ou groupe de régions.

L’a-t-il oublié ?
Et pourtant, la solution pourrait venir de ce côté-là.

Si on procède par élimination, nous constatons que les régions de Matam (centrale de Ourossogui) Podor, Kolda, Ziguinchor et Tamba disposent de centrales.électriques. Des solutions ponctuelles pouvant être trouvées à chaque fois que de besoin et les délais d’intervention sont plus réduits.

Pour ce qui en reste, la centrale de Kahone suffit à elle seule à alimenter l’ancienne région du Sine-Saloum (Kaolack, Kaffrine, Fatick) plus celle de Diourbel. Saint – Louis pourrait bien, avec Podor, constituer un nœud avec une centrale qui ne coûterait pas plus de 100 milliards (réf budget plan Takkal).

Le nœud gordien, étant Dakar et sa banlieue prendrait Thiès et Mbour à la remorque et le reste de cette région serait pris en charge par Kahone ou Kounoune.

Il est annoncé que rien que « la barge » annoncée récemment ne coûterait pas moins de cinquante milliards.

Ne pouvons –nous pas prendre l’option d’autonomiser la Région de Dakar en fourniture d’électricité ? Puisqu’il y a des acquis avec toutes les centrales qu’elle abrite présentement (pour celles qui sont encore fonctionnelles).

Qu’est-ce-qui empêcherait les autorités d’explorer cette piste qui ne saurait absorber tout le budget du plan « Takkal »? Pourquoi maintenir un réseau interconnecté désuet et dont l’entretien coûte les yeux de la tête ?

Ce réseau apparemment vétuste, dont le maintien est tout à fait absurde nécessite des investissements lourds tous les ans et selon l’acuité des intempéries saisonnières.

La ligne sous terre Tivaoune, Touba, Tobène a coûté des centaines de millions à l’Etat.

L’autonomisation de la région de Dakar par la construction d’une centrale peut être la solution la plus indiquée.

L’autre solution à l’image de la SONEES est de créer une société d’exploitation et une société commerciale.

Dans l’optique de libéraliser davantage le secteur, on pourrait imaginer que chaque région ou groupe de régions partageant l’exploitation d’une centrale, puisse dans le cadre d’une gestion concertée fixer les prix de revient du kw aux consommateurs selon les facteurs et les coûts de production.

Le personnel serait redéployé en fonction des besoins et ne perdrait aucun avantage, bien au contraire.

La production qui nous vient de Diama ou Manantali, viendrait en appoint à la Région de Dakar et à l’occasion des grands événements (Magal, Gamou) par le biais du réseau interconnecté ou de ce qui en restera.

Refuser le progrès dit-on souvent c’est faire une fixation en se disant que seules mes idées sont bonnes.

Le plan « Takkal » peut être pertinent dans l’immédiat, mais sera t-il pérenne ?

Devons-nous continuer à louer des services ou à acheter du produit des sociétés privées établies sur notre propre territoire ?

Mon propos n’est pas de revenir sur le coût du fuel et les dégâts collatéraux que cela implique mais plutôt à l’image de la décentralisation administrative, de procéder à une « décentralisation technique » pour ce cas précis qui préoccupe tous les sénégalais.

Le développement macro-économique ayant fait ses preuves, le développement « localisé », je dirai sectoriel en l’occurrence, peut être une issue heureuse à ce problème qui risque de compromettre la paix sociale s’il ne l’a déjà fait.

L’avis d’un profane ne saurait prospérer mais je voulais juste partager avec ceux dotés du sens de l’écoute, pour qu’au final on ne dise pas : personne ne l’avait dit. Je suis persuadé que la plupart d’entre nous y ont déjà pensé.


Khayar MBODJ
AC, Secrétaire général
Khayar MBODJ Dakar, le 23 Septembre 2011
Chef des Services Administratifs
A la Faculté des Sciences et Techniques
Université Cheihk Anta DIOP
Tél : 33 824 01 12 – 77 790 12 74

Vendredi 14 Octobre 2011
khayar Mbodj




1.Posté par Serigne Bassirou Mbodj le 15/10/2011 01:02
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Je suis fier de toi papa



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