Lors de la première édition du Festival « Pencüm Niani », en décembre 2015, la problématique de l’histoire du Niani a suscité beaucoup de
débats et de passions. Ainsi, dans les différentes phases de
préparation de l’édition 2016, la question a ressurgi sur la table,
montrant qu’elle était loin d’être dépassée. C’est pourquoi la
commission scientifique de l’édition 2016 a décidé de se pencher à nouveau sur cette problématique, en réalisant un dossier sur l’histoire du Niani.
À travers la réalisation de ce dossier, le comité a voulu faire d’une pierre, deux coups :
- Jeter les bases d’une écriture ou réécriture objective de l’histoire du Niani ;
- Réaliser un dossier documentaire à l’usage des enseignants, des élèves, étudiants du Sénégal et de toute personne intéressée par
l’histoire du Niani.
Ainsi, le but principal était de faire un travail scientifique,
rigoureux et empreint d’objectivité, sans parti-pris.
Ce dossier aura certes, le mérite de rétablir certaines vérités historiques, mais aussi de montrer toute l’importance de la tradition orale, quand bien
même confrontée à quelques limites. En effet, elle est parfois marquée par ses anachronismes, ses manques de précision, ses confusions, ses versions tirées de la mythologie etc. Le travail est loin d’être exhaustif. Il a été fait de manière hâtive à cause du manque de temps.
Nous avons utilisé, dans une large mesure, les sources orales. Elles renferment beaucoup d’insuffisances. Par ailleurs, nos informateurs étaient parfois méfiants et réticents. Ce travail retrace l’histoire du Niani jusqu’à la colonisation. Les principaux thèmes abordés sont
le peuplement et l’ordre de succession des rois, la civilisation et
les résistances. Sur ce dernier point, le Niani a subi des attaques des royaumes voisins comme le Djolof , le Rip et le Saloum, le Boundou, mais aussi, celles des Anglais basés à Macaty mais n’ont jamais réussi
à s’emparer du Niani.
La résistance la plus populaire reste le refus du Niani contre la proposition de soumission à Lat Dior NGoné Latyr Diop, Damel déchu du Cayor, pour le compte du Rip de Maba Diakhou Ba, où il s’était réfugié entre 1864 et 1867. En effet, toutes les traditions sont unanimes sur le fait que la chanson du « Niani bagne nã » découle du refus du Niani de se soumettre à Lat Dior. En effet, Lat Dior, devenu chef de l’armée de Maba, informé du refus du Niani de se convertir à l’islam, envoya le lieutenant Birame
Cissé pour les soumettre. Dans son obstination, il va tenter quand même d’envahir le Niani. C’est ainsi que, les troupes de Birame Cissé seront mises en déroute grâce au système de défense mystique (les
abeilles) du Niani. Ainsi, à leur retour, les griots ont entonné la
chanson du « Niani bagn ne », chant du refus. Lat Dior est retourné au Cayor, loin du Niani, après la mort de Maba.
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